CHAPITRE 3 : WOEZON.
Ecrit par Benedictaaurellia
C’est avec une joie non feinte que je souris lorsque
nous arrivons devant l’immense bâtisse de ma maison. C’est une grande maison
blanche d’un étage. Devant la maison, on trouve un frangipanier. Un énorme
bougainvillier recouvre, quant à lui, les murs de la façade. Je souris en me
rappelant mes fresques d’ados. Tantôt à vouloir grimper sur le frangipanier,
tantôt à vouloir me servir du bougainvillier comme appui pour faire le mur
oubliant qu’il a des épines. Je me suis fait plusieurs blessures ainsi.
Une fois à l’intérieur, je vois Maman qui nous
attend sur la terrasse.
Moi : Bonsoir maman
Maman : Sois le bienvenu mon fils. Et ton
voyage ? Tu as fait connaissance avec ta femme ?
Moi : Maman laisse-moi au moins m’asseoir. En
plus, je ne suis pas encore marié à ce que je sache.
Maman : Eh ! Afi apporte des
rafraichissements. Enfin mon fils est de retour.
Venez allons-nous installer au salon.
Charles met les bagages dans sa chambre.
Edmund, je dis il faut laisser ton impolitesse là
chez les blancs. Tu me parles correctement sinon toi-même tu me connais.
Je souris. Là je retrouve ma mère. Toujours égale à
elle-même et à donner des ordres à tout vent.
Au salon.
Eh mon fils. Woezon kaka !! (Terme mina (langue
du sud Togo) pour dire bonne arrivée).
Moi : Yoo (merci)
Maman : Et ton voyage, ça s’est bien
passé ?
Moi : Oui maman.
Maman : Voici Sophie. C’est elle ta femme. Dès
demain nous irons voir ses parents pour préparer la cérémonie de dot et de
mariage.
Moi : Maman c’est trop rapide. Laisse-moi au
moins le temps de la connaitre. Le mariage ce n’est pas à prendre à la légère
tu le sais. On a le temps maintenant que je suis là.
Maman : Mon fils tu n’as pas à t’en faire. Si
tu as peur qu’elle ne fasse pas une bonne épouse je te rassure en même temps.
Ce ne sera pas le cas.
Moi : Je ne la connais pas et elle non plus.
Laisse-moi au moins le temps de la connaitre.
Maman : Vous allez passer votre vie ensemble.
Tu auras le temps de la connaitre plus tard. L’essentiel actuellement c’est de
préparer votre mariage.
Moi : Écoute maman, je ne veux pas te manquer
de respect. C’est ma vie et j’ai quand même mon mot à dire.
Maman : Tu vois ? J’ai bien fait de te
faire venir. Regarde, tu commences à parler ton gros français là sur moi. Tu crois
que je vais te donner une mauvaise femme ? Donc je ne suis pas une bonne
mère c’est ça ?
Moi : Maman je n’ai rien dit de tel. On fera
comme tu voudras.
Je n’insiste pas parce que ce n’est pas la peine.
Une fois que ma mère a quelque chose en tête, on ne peut rien faire pour lui
faire changer d’avis.
Je sens que ce mariage se fera coûte que coûte.
Heureusement qu’il existe le divorce. Si ça ne marche pas, je pourrai toujours
divorcer. Quitte à me mettre ma mère à dos.