Chapitre 30: Retour à là où tout avait commencé
Ecrit par MTB
J’avais vraiment de la peine pour elle. Si au moins Didier
avait reconnu la grossesse. Un connard ce type. J’aurais bien aimé lui mettre
un coup de poing dans la gueule. Peut-être que si j’en parle à Moraine, elle
pourrait raisonner son frère. Je décidai alors de jouer ce dernier joker.
-
Allô
Moraine, comment vas-tu ?
-
Bonsoir
Charles. Je vais bien. Que puis-je pour toi?
-
Je
t’appelle à propose de Cynthia.
-
Tu
veux parler de sa grossesse ?
-
Donc
tu es au courant ?
-
Oui.
Mon frère m’en a parlé. Il m’a aussi dit qu’il n’est pas l’auteur de sa
grossesse.
-
Le
salaud. Désolé d’avoir parlé comme cela de ton frère. Mais je suis persuadé que
c’est lui.
-
Comment
peux-tu en être sûr ?
-
Ils
étaient ensemble lors de notre séjour à Abidjan. Je l’ai su à cause du bracelet
que je t’avais remis dans la voiture. Je lui ai demandé et elle a confirmé. Tu
peux aussi vérifier les pages du passeport de ton frère. Tu peux lui parler
s’il te plait ?
-
Et
pourquoi devrais-je lui parler ? Qu’est-ce que je gagne ?
-
Tu
gagnes en sauvant un innocent.
-
Désolé.
Je veux autre chose.
-
Comme
quoi ?
-
Je
te veux toi. Si tu acceptes te fiancer avec moi, alors je vais convaincre mon
frère d’accepter la grossesse. C’est à prendre ou à laisser.
-
Tu
es vraiment sérieuse ou tu me fais marcher ?
-
Je
suis plus que sérieuse. Et je n’ai pas beaucoup de temps à perdre. Réfléchis
bien et rappelle-moi.
Puis sèchement, elle raccrocha le téléphone. Je pouvais
sentir qu’elle n’était pas fière d’elle-même par rapport à sa demande et
qu’elle souffrait de la manière dont je m’étais éloigné d’elle car elle poussa
quelques sanglots en raccrochant. Insister ne ferait qu’empirer son chagrin. Et
qui sait ? Elle pourrait même s’allier à son frère contre moi pour la
grossesse d’Elvire.
Je rentrai tout triste à la maison quand j’entendis une
dispute dans la pièce voisine. C’était la maman d’Elvire. Elle était remontée
contre sa fille et était dans tous ses états. J’entendis même des plats voler
en éclats. Courageusement, je frappai à leur porte. Dès qu’elle ouvrit et me
vit, elle se précipita pour prendre un cadre photo afin de m’agresser. Je
réussi à l’éviter de justesse.
-
Toi,
je t’ai accueilli chez moi alors que tu souillais ma fille sans que je ne sois
au courant ?
-
Maman,
ce n’est pas ce que tu crois, lança Elvire derrière elle.
-
Alors
il s’agit de quoi ? D’un accident ?
-
Maman
s’il te plait.
-
Toi
jeune homme, sors de chez moi.
Sans ajouter un mot, je sortis du salon. J’étais vraiment
dans de beaux draps. Je pensais à ce qu’elle faisait subir à Elvire. Moins d’un
quart d’heure après que ce soit un peu calmé, j’y retournai encore.
-
Madame,
avant toute chose, permettez-moi de vous présenter toutes mes excuses. Je n’ai
jamais voulu en arriver là.
Je pensais qu’elle réagirait. Mais elle était de marbre mais
semblait moins nerveuse. Au moment où je voulu placer encore un mot, elle coupa
sèchement :
-
Donc
tu l’as enceintée juste pour te venger de Didier qui couchait avec ta petite
amie ?
-
Non,
madame, les choses ne se sont pas passées comme cela. Je ne connaissais même
pas Didier. Madame, je ne sais pas si c’est le bon moment pour parler de cela
mais j’aime votre fille et mon souhait c’est de passer le reste de ma vie avec
elle.
-
Pour
cela tu ne peux pas faire les choses correctement ? Tu penses que la
solution c’était de l’enceinter d’abord ?
-
Je
suis vraiment navré madame.
-
En
tout cas, je vous laisse gérer tout cela entre vous. Moi je m’en lave les
mains.
...............
...............
...............
...............
...............
C’est alors qu’Elvire s’engouffra dans la discussion. -
Didier,
tu n’es qu’un porc. Un malade, un vrai malade. Et je te jure que je ne passerai
jamais le reste de ma vie avec toi. Tu me répugne. -
Oh
ma chère Elvire. Du calme. D’ailleurs nous avons un rattrapage à faire. Je
crois que ça fera bientôt deux mois que nous n’avons plus pris notre pied
n’est-ce pas ? Voyant qu’Elvire se levait pour porter la main sur lui, je me
précipitai pour la saisir et la plaquer contre moi. Puis je m’adressai à
Didier. -
Je
te réitère mon offre en ajoutant faisant grimper à cent cinquante pourcent le
montant de ta dot. -
Maintenant
que tu parles affaire, je crois que nous pourrons nous entendre. Je veux dix
fois le montant de la dot. Comme quoi, un de perdu, dix de retrouvés. -
Non.
Tu n’auras rien de plus. Voici une lettre de rupture de contrat que tu vas
signer tout de suite. -
Et
si je refuse ? Tu vas faire quoi ? -
Moi,
je ne ferai rien. Mais tu sais qu’un coq qui se fait renverser par une voiture
en ville ne fait pitié qu’au moment du choc. -
Tu
me menaces de mort ? -
Ça
dépend de comment tu vois les choses. -
Va
te faire foutre avec ton papier de merde. Il me jeta les feuilles à la figure. Au moment où je me
baissai pour les ramasser, il sauta sur moi. Voyant ce qu’il s’apprêtait à
faire, j’esquivai et il se retrouva suspendu de l’autre côté de la rambarde. Je
l’avais retenu sinon il aurait atterri la face dans le pot de cactus. Elvire
eut la brillante idée de me demander de le maintenir dans cette position, prit
la feuille de signature et lui tendit un stylo pour signer. Sinon elle
enfonçait sa tête sur les cactus. A contre cœur, il accepta et signa la
feuille. Nous étions en train de savourer notre victoire quand je reçu
un message m’annonçant que Cynthia s’était suicidée. Elle avait laissé une note
pour moi dans laquelle elle me demandait encore une fois pardon en insistant
sur le fait qu’elle n’ait vraiment aimé que moi. Mais qu’elle ne pouvait pas
supporter de mettre au monde un enfant bâtard qui lui rappellerait tout le
temps son erreur et qu’elle n’avait pas non plus la force d’avorter. Elle
préférait mettre un terme à toute cette souffrance et épargner également à sa
famille la honte. C’était triste de voir comment elle avait fini. Mais Elvire
était là et nous allons vivre notre vie, notre histoire, notre rêve. Je lui
proposai de déménager et elle accepta. Le même soir, elle m’invita sur la dalle
comme la première fois que nous nous sommes rencontrés. Cette fois-ci, ce
n’était plus un instant volé. C’était tout simplement magique. FIN