Chapitre 31

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 31





****Chidi****





Beau-père : Tu as bien fait de venir nous voir, cette histoire dure depuis quand ?


Moi : Depuis déjà...


Belle-maman : CHIDIIIII !!!!


Je me suis levé tel un robot instinctivement quand j'ai entendu sa voix. Je suis allé à la cuisine avec hâte suivi par mon beau-père.

Quand j'ai ouvert la porte j'ai vu ma belle-mère tenir Cécile inconsciente dans ses bras visage mouillé.


Beau-père : Que s'est-il passé ?


Je n'ai pas réfléchi mille fois, je soulève ma femme et me dirige directement vers la voiture. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais si elle a le visage mouillé c'est que ma belle-mère a essayé de la réveiller sans réaction donc je l'emmène directement à l'hôpital.


Mon beau-père m'a aidé en me demandant ma clé. Il a ouvert la voiture,  je me suis installé derrière avec Cécile en lui demandant de prendre le volant.


Au moment où il mettait le contact maman Sandrine est sorti de la maison et papa Guy a juste eu le temps de lui dire de veiller sur Godwin qu'il avait déjà démarré.


J'ai l'impression que la situation m'échappe, Qu'est-ce que c'est encore ça ?


Nous sommes directement allés à l'endroit où elle est suivie et elle a été immédiatement prise en charge par son médecin même, DIEU merci. Sa sage femme était aussi là et la première chose qu'elle m'a demandé quand je lui ai dit qu'elle s'est évanouie c'est '' serait-ce possible qu'elle soit enceinte ? ''


J'ai répondu non.

Non parce que depuis que Godwin est là je n'ai pas touché Cécile... enfin... on n'a pas eu de rapports donc il n'est pas question de grossesse.


On m'a demandé d'attendre avec mon beau-père disant qu'ils me feront signe.

Je n'aime pas du tout quand je ne contrôle pas la situation surtout quand il est question de ma femme ou de mon fils. 

Ce sentiment d'impuissance me dérange.


Au même moment, mon téléphone s'est mis à sonner.


Moi : Maman ?


Belle-maman : Oui Chidi, elle s'est réveillée ?


Moi : Elle vient d'être prise en charge.


Belle-maman : Ils disent quoi ?


Moi : Qu'on attende. Maman Qu'est-ce qui s'est passé ?


Belle-maman : Je ne sais pas. On parlait tranquillement, je lui demandais ce qui n'allait pas et elle m'expliquait puis elle s'est évanouie. J'ai essayé de la réveiller quand je t'ai appelé mais rien. Elle n'avait vraiment pas l'air bien Chidi d'après ce qu'elle m'a dit, je ne sais pas ce qu'il y'a entre vous exactement mais elle n'est pas elle-même et j'espère que ce n'est rien se grave.


Moi : Qu'a-t-elle dit ?


Elle s'est mise à me relater brièvement ce qui s'est dit entre elle.

Honnêtement, j'ai l'impression d'être inconnu de tout ce qui se passe.


Je sais qu'elle me l'a dit mais je me suis dit qu'elle le disait juste comme ça et non qu'elle pensait réellement que je pense qu'elle est mauvaise mère. Je ne pourrai jamais pensé une chose de la sorte de ma femme.

Donc si je comprends bien, si je ne le sens pas tellement avec notre fils c'est parce que elle ne se sent pas à la hauteur.


Je ne comprends vraiment pas, j'ai l'impression d'être dans un film.


Moi : Maman s'il te plaît, prends bien soin de Godwin. Je ne sais pas à quel moment on pourra sortir et je ne sais même pas si on pourra sortir.


Belle-maman : Ne t'inquiète pas. Par contre, appelle Vincent et demande-lui de venir me chercher. Vous n'êtes pas venu avec ses affaires et sa maman n'étant pas là, il va falloir que je lui donne à manger au biberon.


Moi : D'accord, je le fais tout de suite.


Belle-maman : Tiens-moi informée.


Je raccroche et fait comme elle dit, j'appelle Vincent. 

Dès que je raccroche, une infirmière vient  m'appeler pour me dire qu'on peut rentrer voir Cécile.


Elle est encore endormie.

Je me suis approché d'elle en prenant tendrement sa main sur laquelle j'ai posé un baiser.


Beau-père : Elle va bien ?


Docteur : Oui.


Moi : Que s'est-il passé ? Pourquoi s'est-elle évanouie ? A-t-elle un problème ?


Docteur : À vous de me dire ce qui s'est passé ? 


Moi : En fait, elle était avec ma belle-mère, elle discutait puis elle s'est évanouie.


Docteur : Mange-t-elle assez ?


Moi : Très peu dernièrement.


Sage-femme : C'est une jeune maman, je pense qu'elle allaite encore donc pourquoi mange-t-elle très peu ?


Moi : À vrai dire, je ne sais pas. Je pense qu'elle ne va pas très bien.


Docteur : Qu'est-ce que vous entendez par elle ne va pas très bien ?


Cécile ( se réveillant ) : Huuuummmm ... Chidi...


Moi ( posant ma main sur sa joue ) : Oui mon amour, je suis là.


Docteur : On va y aller, on va vous laisser juste le temps qu'elle reprenne un peu. Toutefois, j'aimerais bien que l'on termine cette conversation. Ça me permettra de savoir un peu ce qu'elle a, d'accord ?


Moi : D'accord docteur.


Docteur : On reviendra pour une perfusion qui lui donnera un peu de force, on en parlera à ce moment.


Moi : Très bien docteur.


Il s'en va avec sa sage-femme.


Cécile : Qu'est-ce qui s'est passé, qu'est-ce que je fais là ?


Beau-père : Tu ne te rappelles pas, tu parlais avec maman et...


Cécile : Je me suis évanouie, je me rappelle ( touchant sa tête en grimaçant ).


Moi : Qu'est-ce qu'il y a ?


Cécile : J'ai très mal à la tête.


Moi : Chérie qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce que tu ressens, qu'est-ce qu'il y a ? Parles moi s'il te plaît, ça aidera les médecins. Maman a dit que vous parliez et tu t'es simplement évanouie, c'est bien ça non ?


Cécile : Oui, on parlait puis j'ai commencé à avoir le vertige puis plus rien... c'est ici où je me réveille.


Moi : Écoute, quand le médecin reviendra je voudrais que tu lui dises comment tu te sens d'accord ?


**** Docteur Gehu ****



Je sors de la salle avec Adeline, on repassera.


Adeline : Que je prépare une perfusion ?


Moi : Dites à Rachel de le faire, je veux juste que vous assistiez vu que vous vous êtes aussi occupé d'elle.


Adeline : D'accord.


Je me suis dirigé vers mon bureau récupérer mon carnet puis j'ai fait le tour des chambres avant de revenir dans celle de madame NOUAH suivi de Rachel  et Adeline.


Rachel s'est chargée de faire ce qu'elle avait à faire puis est sorti de la chambre.


Madame NOUAH : Je pourrai rentrer ?


Moi : Normalement oui, juste après cette perfusion mais disons que ça dépendra du diagnostic que je donnerai après que vous m'auriez dit comment vous vous sentez. 


Monsieur NOUAH : Vas-y chérie.


Madame Cécile : En fait, c'est qu'il y a c'est que depuis le temps, je ne me sens pas dans mon assiette.


Moi : Mais encore ?


Je lui ai demandé de me dire tout ce qu'elle a, tout ce qu'elle ressent sans omettre quelque chose. Au fur et à mesure qu'elle parle, j'ai l'impression de reconnaître les symptômes. Je ne suis peut-être pas psychologue mais je peux bien voir quand il s'agit de dépression post-partum surtout que ma femme a vécu ça.


Moi : Alors, c'est un peu délicat mais je crois savoir ce qu'il y a.


Monsieur NOUAH : Dites nous Docteur.


Moi : Alors, j'ai entendu tout ce qu'elle a eu à dire et il apparaît clairement qu'elle souffre de dépression post-partum.


Monsieur NOUAH : Dépression quoi ( regardant sa femme ) ?


Madame NOUAH : Post-partum.


Moi : Ah, vous en savez quelque chose alors ?


Madame NOUAH : J'en ai entendu parler durant ma grossesse mais je ne sais pas grand chose.


Monsieur NOUAH : Qu'est-ce que c'est ?


Moi : Accordez moi un instant, laissez moi appeler un collège psychologue et il viendra vous expliquer ce qui c'est plus profondément. Il se fera aussi son propre avis, peut-être je me trompe aussi.


De peur de m'inscrire en faux, je suis sorti de la salle et j'ai appelé.

En réalité, c'est un psychologue juste que on est devenus amis parce qu'il s'est occupé de ma femme. 


On a attendu quasiment une heure avant qu'il ne devienne vu qu'il était occupé puis, quand il est arrivé, il a longuement discuté avec Madame NOUAH.





****Chidi****




Psy : J'en viens à la conclusion de mon collègue, il est bien question d'une dépression post-partum.


Depuis ils sont en train de répéter ça mais je ne comprends pas.


Moi : Pouvez-vous expliquer clairement s'il vous plaît ?


Psy : Bien sûr. La dépression post-partum est une maladie qui touche de nombreuses femmes, et aussi des hommes même quelques temps après la naissance de leur bébé. Contrairement à la baby blues qui apparaît les premiers jours après l'accouchement, la dépression post-partum peut se manifester à tout moment pendant l’année suivant l’accouchement. 


Moi : A quoi c'est dû ? C'est quoi exactement ?


Psy : Donner une raison unique serait trop me prononcer mais disons que c'est dû à une combinaison de facteurs qui peuvent jouer un rôle dans son déclenchement. Elle peut être déclenchée par les énormes changements de vie provoqués par l’arrivée du bébé. L'arrivée d'un bébé change beaucoup de choses et si les jeunes parents ne sont pas unis, ils peuvent pas supporter le changement surtout que chacun le vit à sa façon et parfois les jeunes mamans sont plus  concernées que les papas. Elle peut également être causée par le fait qu’on se sente dépassé, voire submergé, par les contraintes conjugales ou autre ou encore par un manque d’équilibre entre les nouvelles tâches de parent et les tâches conjugales et les activités diverses. En fait, la maman peut se sentir peu soutenue, stressée surtout s'il y'a des tensions dans le couple... ça n'aide pas. Contrairement au baby blues, la dépression post-partum est plus grave. Dans les cas les plus sévères, elle peut non seulement nuire à la mère, mais nuire aussi au développement du lien d’attachement entre elle et son bébé et réduire ses interactions avec lui. Parfois, dans les cas extrêmes et si ce n'est pas traité, ça pourrait devenir dangereux de la laisser avec le bébé vu le désintérêt apparent que son état cause vis-à-vis de son bébé.  Vous n'avez pas traité le cas plus tôt et disons que l'évanouissement est le symptôme même qui vient surplomber les autres dans or elle présentait déjà tous les symptômes depuis d'après ce que vous disiez. Constamment épuisée, trouble du sommeil, sentiment de dévalorisation ou de culpabilité, l'irritabilité, l'incapacité à s'occuper correctement de votre enfant ou du moins des absences à son égard, un changement d’appétit et j'en passe. C'est bien ça ?


Moi : Oui.


Psy : Tout était déjà là en réalité. Le problème c'est que vos disputes n'ont rien arrangé et elle s'est sentie attaquée dans sa qualité de mère. Veuillez m'excuser monsieur mais en pensant bien faire, vous n'avez pas été assez là. Mutuellement vous vous êtes fait du mal et chacun s'est enfermé dans sa façon de vivre la nouvelle vie familiale.


Moi : Je pensais que c'était dû au fait qu'elle travail trop.


Psy : Le travail est juste devenu son bébé de substitution tellement vous en avez parler. En gros, ce qui s'est passé dans sa tête c'est comme il me reproche tout le temps que je laisse mon enfant pour le travail ça veut sûrement dire que je ne suis pas à la hauteur de m'occuper d'un enfant donc je vais faire ce que je peux faire de mieux. Ça ne changera pas tant qu'elle n'est pas soignée, elle ne fera que travailler tel un robot. Je ne sais pas si vous comprenez, c'est une sorte de défense qu'elle s'est faite en cherchant une source d'évacuation de tout le stress qu'elle subissait. Un bébé certes c'est un événement heureux mais son arrivée peut ne pas être bien gérée surtout que dans votre cas, son arrivée au lieu de venir premièrement vous rendre heureux elle est venu faire disparaître la pression familiale relative au fait que vous n'aviez pas encore d'enfant. Vous avez détourner la fonction première de votre fils si je puis le dire.


Plus il parle plus je n'en crois pas mes oreilles. En apparence certains couples peuvent aller bien mais souffrent ou se font du mal dans le fond. 


On s'est très mal fait comprendre Cécile et moi et je ne l'ai pas vu souffrir. 

Je n'ai pas été assez là, je n'ai fait que lui répéter de laisser le travail pour se concentrer à Godwin et c'est de là qu'est parti son mal-être.


Mon DIEU , je m'en veux tellement.


Moi : Cécile je suis tellement désolée de n'avoir pas compris. Je m'en veux, c'est de ma faute tout ça... mon DIEU ! Qu'est-ce qu'il faut faire pour traiter ça.


Psy : Une assistance médicale disponible pour elle à tout moment, une prise de certains médicaments, un psychologue et quelques autres conseils relatifs à la nourriture par exemple, le comportement, les activités à faire mais vu son état avancé vous devez déjà vous y mettre et sachez Monsieur que vous prendrez la relève avec votre.


Moi : Suivez la s'il vous plaît, soyez notre psychologue je vous en prie.


Un goût amer