Chapitre 32

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 32





****Guy****




De tout ce qui est en train d'être dit, je suis surpris. Je suis tellement choqué parce que je me demande à quel moment leur couple a commencé à avoir des problèmes.


Enfin, ce que je veux dire c'est que je sais que toi les couples ont des problèmes et je sais que certainemen ils en avaient mais ils n'ont jamais voulu que l'on se mêle, ils n'ont jamais voulu qu'on intervienne. Alors oui, peut-être qu'ils avaient des problèmes mais à quel moment ça a autant dégénéré ?


Je suis là, j'écoute tout ce qui est dit mais en réalité je ne comprends pas exactement.

Je ne savais pas qu'une mère pouvait autant souffrir de la naissance de son enfant, je suis surpris et ces choses on ne les voit que à la télévision.


Quant à Cécile, elle est là mais je ne sais même pas si elle écoute.

Elle m'a l'air ailleurs, effacée.


Moi ( regardant le psychologue ) : Alors dites-moi, que faut-il faire exactement ? Combien de temps ça prendra pour qu'elle retrouve son état normal ?


Psychologue : Comme je vous ai dit, il faut impérativement qu'elle soit assistée médicalement. Elle doit être constamment suivie sans pour autant qu'elle se sente étouffée. Donc hormi le suivi médical, il faudra aussi qu'elle suive quelques activités pour la distraire et pour lui redonner le goût à son enfant. Mais en tout ceci il faudra que le papa prenne convenablement le relai, il va devoir être le père et la mère du bébé et en même temps être un soutien pour sa femme.


Chidi : Je ferai ce qu'il faut pour que ça s'arrange au plus vite, j'arrêterai mon travail s'il le faut.


Je vois bien qu'il est affecté, qu'il s'en veut. Je ne peux pas lui en vouloir, je ne sais pas comment ça a commencé mais je sais juste qu'il se sont mal entendu. Aucun des deux n'a réellement écouté l'autre et je pense que ça a fait une explosion. Comme a dit le psychologue, la naissance du bébé a fait qu'elle se sente fatiguée... épuisée...


J'essaie de l'expliquer mais en réalité je suis tout aussi conscient.


Psychologue : Comprenez monsieur que ce n'est vraiment pas une petite affaire. Sachez déjà que cette affaire de travail ne s'arrêtera pas de si tôt, elle voudra toujours travailler et si vous insistez dans l'opposition ça ne fera que empirer les choses. D'un autre côté, elle ne doit pas aussi trop s'enfermer dans le travail, comprenez que trouver le juste milieu sera compliqué. Idem pour votre fils, elle refusera quelques fois de le porter, de le sentir et si vous insistez ça empirera les choses. Toutefois, il faudra qu'elle passe du temps avec lui. Le juste milieu est difficile à trouver dans ces cas là et votre mental est important dans tout ça pour elle. Je serai là et on fera tout ce qu'il faut. Si on s'en tient tout ira pour le mieux rapidement et vous retrouverez votre famille.


Moi : Quand commencez vous ?


Psychologue : Dès demain... Vous pouvez rentrer.


Chidi : Rentrer ? Vous ne pouvez pas commencer aujourd'hui ? 


Psychologue : Ce travail se fait dans l'endroit familier de la malade, elle devra se sentir chez elle.


Chidi se passe nerveusement la main sur le visage en regardant Cécile qui est toute silencieuse.


Psychologue : Rentrez et reposez vous, demain je serai chez vous pour commencer.


C'est vraiment réticents que nous avons quitté la clinique pour la maison. Je conduisais comme quand nous sommes arrivés.

Sandrine nous a ouvert, inquiète, Godwin en main.


Cécile installée dans le canapé, Sandrine lui a remis le petit pensant qu'elle voulait l'avoir avec elle mais elle a à peine fait quelques minutes qu'elle a demandé à ce qu'on le reprenne.


Je l'ai pris et je suis allé avec Sandrine à côté pour lui dire ce qui se passe.


Sandrine : Mon DIEU, c'est ça encore ? Les choses des blancs.


Moi ( regardant Godwin ) : Ça n'arrive pas qu'aux blancs. C'est justement parce que l'on pense cela et que ce genre d'état est inconnu que l'on a eu du  mal à détecter et remarquer que notre fille souffre.


Sandrine : Comment ça va se passer avec le petit ?


Moi : C'est bien là le noeud du problème, c'est ce qu'il va falloir régler. Elle sera assistée, Elle sera maternée s'il faut pour qu'ell apprenne à s'occuper de lui. Chidi est là pour ça aussi.


Sandrine : Donc le traitement commence demain ?


Moi : Oui. il sera chez eux demain.


Sandrine : Ils n'ont pas besoin d'assistance ? On doit être avec eux.


Moi : Juste au besoin, il ne faut pas qu'on vienne déranger le travail du psychologue. S'il a besoin de nous, on sera là mais.


Sandrine : Comment on va aider ? 


Moi : Cesses de t'inquiéter, on va régler ça et soigner notre fille.


Sandrine : Tu penses qu'il s'y connait ce psychologue ?


Moi : Après avoir dit tout ça, je pense qu'il s'y connait.


Chidi est venu nous interrompre parce  que Cécile a demandé à rentrer à la maison.

J'ai installé Godwin derrière puis , on les a regardé s'éloigner.





****Cécile*****




Le trajet s'est fait dans le silence.


Une fois à la maison, il s'est Chargé de le coucher apres que je l'ai nourri au sein. Le nourrir de cette façon devient plus douloureux qu'autre chose or je ne ressentais pas ça.


J'ai l'impression que apres avoir entendu et compris ce qui m'arrivait je ressens maintenant mon état vu que j'en ai conscience.

J'étais silencieuse mais j'écoutais tout ce qui se disait.


J'ai fait couler un bain pour me détendre puis je m'y suis plongée.

 Chidi est venu me retrouver plus tard me disant qu'il avait apprêté des plats sur le lit pour qu'on mange.

Je lui ai dit que je n'ai pas faim donc il est venu me rejoindre dans le bain me prenant dans ses bras.


Chidi: Comment te sens tu ?


Moi : Je ne sais pas. Il est dit que je suis malade mais je ne me sens pas malade, je me sens juste différente.Je suis inquiète Chidi.


Chidi : On n'a jamais vécu ça et ça nous tombe dessus mais je sais qu'on va dépasser ça. Qu'est-ce qui pourrait nous tenir tête tous les deux, rien chérie parce qu'on peut tout surmonter à deux.


Moi : Je ne veux pas détester mon propre fils Chidi ( la voix tremblante ), qu'est-ce qui m'arrive ? Pourquoi au lieu de vivre le bonheur de la présence de mon fils je m'éloigne de lui ? Je ne veux pas…


Chidi : Shuuuut ! 


Il s'est empressé d'essuyer mes larmes et de me serrer très fort dans ses bras .


Chidi : C'est quelque chose que l'on n'a jamais vécu et ça nous met dans une position deliquate, position de faiblesse mais on a quelqu'un pour nous aider et on va s'en sortir. Je vais arrêter de travailler juste pour m'occuper de toi comme j'aurais dû le faire. Je m'en veux tellement, si seulement j'avais été plus vigilant.


Moi : On a juste eu un problème d'incompréhension et en plus, j'étais déjà dans cet état. Comment aurais-tu pu savoir...  ? Je veux juste pouvoir retrouver mon fils, retrouver notre stabilité…   je ne veux plus être dans cet état, je veux retrouver ma famille.


Chidi : Alors on fera ce qu'il faut et tout s'arrangera pour nous.


Moi : Je t'aime tellement.


Chidi : Je t'aime aussi mon amour.





****Chidi****




Après ce bain qui nous a fait du bien, cette discussion qui nous a fait du bien, nous sommes allés dans la chambre pour manger ce que j'avais posé sur le lit.


Elle était tellement fatiguée, elle ne s'est pas reposée donc juste après ça elle s'est endormie. Elle s'est endormie dans mes bras, je la regardais simplement.


Comment quelqu'un peut sembler si apaisé mais souffrir en même temps ?


Je me sens tellement dépassé, j'ai juste envie de claquer des doigts pour que tout ça s'arrange mais ce ne sera pas possible.

Il faut tout un processus pour qu'elle puisse retrouver son état normal. Comme quoi, ce genre de situation n'arrive pas que dans les pays européens comme on le pense tellement.


Dès qu'elle s'est endormie j'ai quitté la chambre pour appeler Marine.


Marine : Bonsoir Monsieur.


Moi : Bonsoir Marine et désolé de vous déranger à cette heure , je sais que ce n'est plus l'heure du travail.


Marine : Oh peut-être mais ça va, il n'est pas tard non plus.


Moi : Alors, c'est juste pour vous dire que je ne serai pas au bureau pendant quelques semaines. Par conséquent, vous allez gérer seuls et peut-être me faire intervenir si c'est très important mais je ne veux vraiment pas être dérangé.


Marine : Combien de semaines approximativement ?


Moi ( me grattant la tête ) : Je ne saurais pas exactement de donner un nombre de semaines fixes.


Marine : Monsieur vous oubliez que vous avez un déplacement à faire dans une semaine compte tenu du dossier actuel que nous avons ?


Moi : Non bien sûr que non, je le sais Marine mais je ne peux pas.


Marine : Veuillez m'excuser monsieur, permettez-moi de vous demander si tout va bien.


Moi ( soupirant ) : Non, tout ne vas pas bien. Ma femme est très malade et je me dois d'être là pour elle, je me dois d'être à la maison et c'est pour cela que je ne peux pas être au bureau. Je ne sais pas combien de temps ça me prendra mais une chose est sûre c'est que je ne serai pas là, j'interviendrais uniquement qu'en cas de besoin mais je me ferai remplacé par quelqu'un qui connaît le dossier et qui se chargera de ça. Pour le reste, la société a un fonctionnement bien précis et ça dictera la conduite à suivre en cas d'absence de ma part. Je vous fais confiance Marine.


Marine : D'accord monsieur.


Moi : Je vous souhaite alors une bonne fin de journée.


Marine : Monsieur ? 


Moi : Oui.


Marine : Au cas où vous aurez besoin d'aide, besoin de quelque chose n'hésitez pas à me contacter. Peu importe, même d'une baby-sitter.


Moi : Merci beaucoup Marine.


Marine : Bonne guérison à Madame et bonne fin de journée à vous aussi.


Après avoir raccroché avec Marine, je suis allé faire un biberon parce que mon petit ange s'est réveillé.

Cécile dort profondément donc je me suis occupé de lui... C'est bien ce que j'aurais dû faire depuis le début d'ailleurs.


Après m'être occupé de Monsieur, je me suis installé avec lui dans sa chambre sur le grand lit puis j'ai appelé Ik.


Ik : Je suis tellement désolé Chidi. Comment elle va, comment elle se sent, comment ça se passe ? Ce n'est tellement pas quelque chose dont on a l'habitude d'entendre que même moi, je me sens dépassé par la situation.


Moi : Tu n'as pas idée surtout que c'est quelque part de ma faute.


Ik : Non, ne te mets pas autant de pression. Ce n'est la faute de personne, mets toi ça bien dans la tête. Écoute, si tu passes ton temps à chercher à qui est la faute alors tu perds ton temps. C'est bien ce qui s'est passé, tu as donné ton temps à faire autre chose, et tu n'as pas su voir ce qu'il y avait réellement quoi que c'était difficile à percevoir aussi. Donc, laisses les c'est de ma faute, fais juste ce qu'il y a à faire et suivez bien ce qui vous sera demandé. Sois là pour elle parce que c'est ce dont elle a réellement besoin en ce moment.


Moi : Oui et à vrai dire c'est même pour cela que je t'appelle parce que j'aurais besoin que tu gères ce dossier seul avec Gaston.


Ik : Tu l'as déjà appelé ?


Moi : Non, peux-tu faire ça pour moi ? Je n'ai pas la tête à travailler en ce moment et je ne veux même pas travailler en ce moment, je veux juste m'occuper de ma famille et de ma femme.


Ik : Et tu as bien raison. Ne t'inquiète pas, je ferai les choses comme il faut et je te ferai des rapports de temps à autre.


Moi : Merci.


Ik : Mais il n'y a pas de quoi, je suis là au besoin.


Moi : Ah s'il te plaît, je ne veux pas que tu en parles à maman parce que je ne veux pas qu'elle vienne ajouter plus de poids. 


Ik : Tu as raison, là vous avez seulement besoin de silence et de tranquillité.


Un goût amer