Chapitre 31
Ecrit par YadRosa
**Vanessa Houngbe**
Je suis dans ma chambre, anxieuse. Qu'est ce qu'ils peuvent bien se dire depuis plus d'une heure ? Devrais je commencer par faire mes bagages ?
Gildas entre dans la chambre soudain, la mine défaite.
Gildas : on doit parler !
Eh seigneur, je suis foutue !
Moi : Gildas je...
Lui : laisses moi parler d'abord. Je suis vraiment déçu, anéanti. Jamais je n'aurai pu croire une chose pareille.
Mon coeur bat de plus en plus vite. Je vais devenir quoi maintenant ? Ma famille est détruite tout ça par ma faute.
Gildas : tu savais que Prisca était une prostituée ?
" Quoi ?! "
Moi ( très étonnée) : hein ?
Gildas : Komi vient de me le dire. Il m'a dit que depuis un certain temps, Prisca ne l'appelle plus et lui envoie rarement de l'argent. Et aussi le fait qu'elle n'était pas venue au mariage de Liliane l'avait beaucoup surpris. Il est donc allé dans sa maison mais elle n'était pas là.
Moi : comment il a appris ça alors ?
Lui : il a refusé de me le dire.
Moi : mais pourquoi ?
Lui : aucune idée. Mais il est vraiment en colère. Vanessa, est-ce que Liliane t'a raconté quelque chose du genre ?
Moi : non, non. Évidemment que je n'étais pas au courant.
Il s'avance et s'assied sur une chaise.
Lui : je... je pense que Prisca a fait se prostituer Liliane.
Moi : non, ne dis pas une chose comme ça. Notre fille serait incapable de faire une telle chose.
Lui : ne sois pas si sûre. Liliane a vécu plusieurs semaines avec Prisca. Et comment explique tu le fait qu'elle nous ait envoyé cent mille la fois où Emilie s'est faite renversé ?
Moi : elle m'a dis que c'était son salaire.
Lui : arrêtes d'être aussi naïve Vanessa. Ça ne faisait même pas encore deux semaines que Liliane était arrivée en ville. C'est impossible qu'elle reçoive un aussi grand salaire avec juste son BAC. Komi m'a tout expliqué.
Moi : Non, je refuse de croire que ma fille sois devenue une prostituée. C'est complètement faux !
Gildas baisse la tête et je vois ses épaules s'affaissées. Je m'approche de lui et je pose une main sur son épaule.
Moi : attendons d'abord d'écouter la version de notre fille ok ?
Lui : hum ok. Mais n'en parlons à personne ici. J'ai peur que sa belle famille ne la renvoie si jamais ils apprennent que...
Moi : je ne dirai rien à personne mais arrêtes de penser que Liliane s'est prostituée. Je suis sûre que ce n'est pas le cas.
Lui : hummm !
(Derrière la porte, Maya qui y avait collé une oreille, sourit en hochant la tête...)
**Liliane**
Aujourd'hui c'est notre dernière journée de lune de miel. Nous rentrons à Lomé demain et ça me rend triste. Je suis couchée dans la baignoire, les yeux fermés. Ça fait tellement du bien...
Hier j'ai fait un rêve bizarre. Je voyais une vielle femme me passer la main sur le ventre. Je me suis réveillée en sursaut et je suis allée dans le salon où j'ai prié pendant plus d'une heure. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai vraiment l'impression qu'il se passe quelque chose. J'ai ce pressentiment depuis le jour de mon mariage et ça grandit de jour en jour.
Je pries seulement que ça ne sois pas rien de grave. Je me remets entièrement entre les mains de Dieu parce que la vie n'est pas si rose qu'elle paraît être. Je sais qu'il y aura des moments de difficultés que je vais devoir surmonter. J'ai juste besoin de la force et le courage pour avancer.
Je sens soudain quelqu'un qui entre dans la baignoire. Je souris : Franck.
J'ouvre mes yeux au même moment qu'il m'embrasse, ce qui me fait les refermer automatiquement. Il se presse contre moi dans la baignoire et je sens son érection contre mes cuisses. Ça décuple mon envie.
Moi : j'ai envie de toi...
Franck : je veux t'entendre me le dire encore !
Moi : je...je veux que tu me fasses l'amour...
Il sourit contre mes lèvres et me mets debout. Je m'accroche à lui. Il nous conduit sous le shower et ouvre le robinet.
Moi (souriant) : ça me rappelle une scène.
Franck : oui mais... le scénario ne sera pas totalement le même.
L'eau continue par couler sur nos deux corps nus, pendant qu'on s'embrasse fièvreusement. Franck m'empoigne les fesses, ce qui a pour conséquence de m'enlever un petit cri. Je le caresse comme je le vois souvent dans les feuilleton et autre. J'aime nos préliminaires, surtout avec ses mains expertes qui savent exactement où aller mais j'en veux encore plus. Mon corps en réclame beaucoup plus.
Comme s'il lisait dans mes pensées, il me retourne face contre le mur et d'un coup de rein sec, il s'enfonce dans la profondeur de mon intimité. Il se met ensuite à faire des aller retour, tout en me caressant les tétons et me donnant de petits bisous dans le cou.
Je n'arrête pas de gémir. Le bruit de l'eau donne un aspect érotique à la chose. J'ai l'impression de planer.
Franck : Liane, dis mois que tu m'aimes.
Moi ( haletant) : je t'aime...
Franck : non, plus fort !
Moi : JE T'AIME ! Je t'aime... je t'aime... Aaaah Franck.
Il accélère le rythme et je me cramponne plus au mur. Je ne tarde pas à exploser.
Franck : j'arrive moi aussi...!
Puis, en s'enfonçant encore plus en moi, il déverse sa semence. Il me retourne pour m'embrasser en me serrant fort contre lui. Pendant un moment, aucun d'entre nous n'ose dire quoi que ce soit. Il ferme le robinet.
On est là, arrêté, serré l'un contre l'autre, perdu dans nos pensées. Franck me relève soudain la tête et me fixe.
Franck : je veux que notre amour dure pour toujours Liane. Que rien ni personne ne nous sépare. Je veux que tu sois la mère de mes enfants et celle qui sera à jamais dans mon coeur.
Moi : je le suis, et je le resterai. Je t'aime.
Il me serre encore une fois et entreprend de me laver.
Nous sortons de la douche quelques minutes plus tard et après nous être habillés, nous descendons dans le restaurant de l'hôtel prendre notre petit déjeuner.
Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir fait l'amour mais je me sens merveilleusement bien. Franck me conduit à une table tout en me racontant des histoires drôles. Je me retiens de rire aux éclats. Cet homme vraiment... Nous nous asseyons et attendons d'être servis.
Franck : tu sais, j'ai beaucoup de choses à t'apprendre côté sexe...
Moi : Franck !
Franck(souriant) : quoi ?
Moi : nous sommes dans un endroit public !
Franck : et ? Je n'ai pas un micro à la bouche si je ne me trompe pas.
Moi : haha, très drôle ! Quelqu'un pourrait t'entendre...
Franck : pfff, je disais tout simplement qu...
Son téléphone se met à sonner et il se lève en me faisant un signe d'excuse.
Moi ( chuchotant) : c'est rien, vas y.
Il s'éloigne de quelques mètres pour prendre l'appel. Je souris en le regardant. Il est de dos et ses larges épaules me font penser à notre "entretien" de tout à l'heure. Si je n'étais pas noire, je dirais que cette image m'a rendue rouge comme une tomate.
" Madame... "
Je lève les yeux et vois l'homme que j'avais rencontré trois jours plus tôt. Ses yeux bleus me fascine toujours mais il y a quelque chose en lui que je n'aime pas vraiment. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'il dégage une mauvaise aura.
Moi : euuh...
Lui : vous vous souvenez de moi ?
" Et comment ? "
Moi : oui, bien sûr. Encore merci pour la dernière fois.
Lui : c'est rien. J'aurais fait beaucoup plus pour une aussi belle femme...
Son compliment ne m'egaille pas du tout. D'autant plus que Franck est seulement à quelques mètres de nous... Je le regarde de plus près. Il n'a pas l'air aussi jeune que je le pensais. Au fait, c'est un homme mûr. Il paraît cependant en très bonne forme, avec des muscles où il faut... Son lacoste et son jogging laissent paraître à quel point il est en bon état.
Lui (souriant) : c'est quoi votre nom déjà ? Vous êtes Éthiopienne ?
Moi : je... je m'appelle Liliane. Je suis en lune de miel avec mon mari.
J'ai un peu appuyé sur le mot mari pour qu'il comprenne que je n'ai pas trop envie de continuer à parler avec lui.
Lui : ah, OK. Félicitations pour votre couple alors. Passez un excellent séjour.
Puis il s'éloigne avant même que je n'ai le temps de dire quelque chose. Franck revient ensuite quelques secondes plus tard.
Franck : désolée mon coeur mais on doit rentrer à Lomé ce soir.
Moi ( surprise) : mais, pourquoi ? Il s'est passé quelque chose ?
Franck : oui. Deux mauvaises nouvelles.