
CHAPITRE 31: COMPTE RENDU
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 31 : COMPTE RENDU.
QUELQUES SEMAINES
PLUS TÔT
**LUCIA MANGA MFOULA**
Lucrèce est rentrée dans la maison depuis quelques heures
maintenant et je n’arrive pas à la suivre car je sais qu’elle est fâchée contre
moi.
Lucrèce : (Me sortant de mes pensées) Tantine Lucia je
veux dormir, tu viens prier ou non ?
Moi : J’arrive.
Elle est retournée dans la maison et je me suis levée pour
la suivre. Elle était assise sur le canapé avec sa bible à la main déjà vêtue
de son pyjama. Je suis allée chercher ma bible et je l’ai rejoint. Elle a fermé
les yeux et a commencé à entonner un cantique mais je l’ai interrompue.
Moi : S’il te plait Lucrèce pardonne moi.
Elle l’ouvre les yeux pour me regarder.
Moi : Je ne veux pas prier en sachant que tu es fâchée
contre moi. Je sais que cela ne servira à rien et Dieu ne nous exaucera pas. Je
te jure que ce n’est pas ce que tu crois, si je lui ai dit la vérité c’est pas
parce que je veux me rapprocher de lui, c’est juste que je n’ai pas pu lui
mentir. Lucrèce on a dit qu’on doit tout faire pour ne plus marcher dans le
faux pour éviter les problèmes et c’est ce que j’ai fait. Je sais que les
parents vont se fâcher quand ils le sauront mais je t’en prie ne te fâche pas toi
aussi.
Lucrèce : (Soupirant) Je ne suis pas fâchée contre toi
tantine Lucia, c’est juste cette situation qui m’énerve. Ça m’énerve de savoir
que tu auras un enfant avec lui et encore plus que nous allons devoir le
supporter dans notre environnement maintenant qu’il est au courant de cette histoire.
Après tout ce que ce sorcier t’a fait subir, ça m’énerve de le voir revenir
dans ta vie ainsi et encore plus d’imaginer ce qui peut se passer entre vous avec
cette proximité.
Moi : Il ne se passera rien, tu n’as pas à t’inquiéter.
Et je lui ai dit que je ne veux pas le voir proche de moi.
Lucrèce : (Me regardant dans les yeux) Nous ne sommes
pas des enfants tata Luce et toi et moi savons qu’Ello reviendra ici sans que tu
ne puisses le chasser alors ne fais pas comme si tu étais écervelée.
Moi : (Silence)
Lucrèce : Nous savons que tôt ou tard nous allons
devoir composer avec lui pour quoique ce soit concernant le petit donc arrête
de te voiler la face.
Moi : (Silence)
Lucrèce : Je te l’ai dit, je ne suis pas fâchée contre
toi mais plutôt contre cette situation alors laissons tomber.
Moi : D’accord.
Lucrèce : On peut prier ?
Moi : Oui.
Nous l’avons fait et après elle est partie dormir pendant
que je suis allée faire une demie toilette, je n’avais pas la force de faire plus.
Je me suis changée et je suis allée les trouver au lit (…)
Lucrèce : Tu vas
directement passer chez mamie après le boulot non ?
Moi : Oui. Vous ne serez plus ici.
Lucrèce : Oui. On partira au Fromager autour de midi.
Moi : Ok. Bon, j’y vais, on s’appelle.
Je lui ai fait un câlin ainsi qu’aux enfants puis je suis
allée monter dans ma voiture pour me rendre au boulot. À la pause, j’ai parlé
avec maman pour confirmer ma venue pour une semaine chez eux et elle m’a dit ok.
Je lui ai demandé si papa n’allait pas me chasser mais elle m’a demandé de
venir alors j’ai raccroché plus ou moins rassurée. À ma descente du boulot,
j’ai mis le cap pour le 11 et une fois au marché banane, je me suis arrêtée
pour prendre les pommes Cythère. Je ne peux pas me passer de ces fruits. Les
atangas ça va, je peux faire un ou 2 jours sans en consommer mais les pommes,
jamais. Alors je m’arrête pour acheter. Je suis descendue de mon véhicule pour
aller vers les dames. J’ai pris pour 3000 entières et 2000 épluchées et
découpées dans des petits sachets avec le sel et le piment. J’étais en train
d’attendre qu’elle emballe le tout quand j’ai écouté derrière moi.
Voix de femme : (Incertaine) Maman Lucia ?
Je me suis retournée et je suis tombée sur Aline, la petite
amie de Rail. Quand elle a été certaine que c’était moi, elle est venue me
serrer dans ses bras sans que je ne puisse faire quoique ce soit. Heureusement
que je porte un vêtement assez ample et que la sacoche de mon sac est devant
mon ventre en faisant office de bouclier.
Aline : (Me tenant toujours) Tu es revenue au Gabon
depuis quand ?
Moi : Ça va faire 4 mois maintenant.
On se détache l’une de l’autre mais restons proches.
Aline : (Souriante) Ah maman, tu nous as manqué oh et
je suis vraiment contente de te voir. Quand tu étais partie, Gaëlle et moi
avions essayé de te joindre mais ton numéro ne passait plus. Je t’avais même
écrit sur Messenger mais je ne sais pas si tu avais vu mes messages.
Je les avais vus mais j’avais décidé de ne pas y répondre
car je voulais couper tous les liens. Seulement je ne lui dirai pas ça. Je me
suis contentée de sourire.
Aline : Sinon ça va non ?
Moi : (Souriante) Oui ça va. Et toi ?
Aline : Ah maman
ça ne va pas oh. Depuis que tu es partie c’est seulement comme si on a maudit
cette famille.
J’ai compris que j’avais mal fait de poser cette question parce
que connaissant Aline, j’allais être servie. Cette fille est facile à vivre,
travailleuse, serviable et respectueuse mais elle a un grand défaut, c’est
qu’elle parle beaucoup et ne sait pas garder les secrets. C’est comme ça
qu’elle se met à m’expliquer tous les problèmes de la famille contre mon gré. C’est
ainsi qu’elle m’apprend qu’elle a découvert sa grossesse après la naissance de
la fille de Bhernie et qu’elle a eu les problèmes avec son père qui lui a
demandé d’avorter car elle était encore étudiante mais elle a choisi de garder,
ce qui a fait en sorte que ses parents la chasse de la maison et elle s’est
retrouvée à vivre avec Rail. Au début, ça allait bien mais après il a commencé
à la tromper à tout bout de champ et à faire la fête comme si c’était un
problème Du jour au lendemain, il a commencé à changer et dépenser de l’argent
comme quelqu’un qui ne réfléchissait pas. Même pour le trousseau, il a fallu
que Bhernie crie pour qu’il achète. Quand il a fini son argent, il a commencé à
emprunter à gauche et à droite et est même aller le faire à la société en
mentant pour avoir de l’argent. L’affaire est allée jusqu’à ce qu’on le
suspende et qu’il n’avait plus de salaire. Elle m’apprend qu’elle ne savait pas
qui il avait escroqué et le monsieur l’a envoyé au commissariat, c’est Bhernie
qui est allé le faire sortir et a payé, elle m’apprend que la maison que
j’avais laissé qu’il construisait, n’est pas finie jusqu’à alors et quand le
bailleur l’avait chassé de la location, c’est chez Lens qu’il est parti vivre
maintenant avec leur fils, elle a dû retourner chez ses parents. Là même c’est
tendu avec Lens parce que malgré tout Rail, ne change pas et il a commencé à
vendre les choses de Lens pour avoir de l’argent et donc ce dernier est fâché. Malgré
tout ils sont toujours ensemble et se voient de temps en temps parce qu’elle
l’aime même s’il lui fait à chaque fois honte. Elle a laissé son affaire et est
partie soulever pour Lens et Gaëlle en m'apprenant qu’ils n’arrivent pas à
avoir des enfants. Que Gaëlle a déjà fait plusieurs fausses couches et que la
dernière même c’était au début des vacances. Elle me dit que ça ne va pas avec
Lens et que présentement elle est retournée en famille. Ils ont fait une
réunion et il paraît que sa famille accuse la famille de Lens de manger les
bébés dans le ventre de Gaëlle et ils ont dit que la prochaine fois, ils vont
aussi tuer Lens. Donc depuis là la relation entre les deux tangues et que
peut-être ils vont se séparer. Elle laisse là-bas et va soulever pour Stella en
me racontant qu’elle était devenue folle après avoir fétiche Jérôme avec la
complicité de maman. J’apprends que maman Aubierge passe son temps à se mêler
de la vie de tout le monde et à demander l’argent. Elle m’apprend qu’elle est
collée avec certains oncles et on dirait qu’ils font des choses pas claires
ensemble. Elle me dit que y a eu beaucoup de décès dans la famille et les gens
ont commencé à accuser Bhernie en disant qu’il est le responsable et qu’il est rentré
dans les mauvaises choses, c’est pourquoi il ne reste plus sur place et a
décidé de fuir dans les sites. Elle termine en disant que lui-même est devenu
comme un vieux papa et qu’il a failli mourir le mois dernier.
Aline : Dieu merci Rail et Lens étaient allés
rapidement le trouver chez lui sinon aujourd’hui là, on allait seulement parler
de lui au passé. Là ça essaye d’aller, il est parti rester chez Erine parce que
sa nouvelle femme là, que Dieu me pardonne, mais elle est trop maboule.
Je la regarde.
Aline : Ah maman je te dis oh, tout le monde se demande
même comment ils ont fait pour emmener une fille comme ça au grand. Quand il
était enfermé dans le bureau pendant un mois, elle était là et ne pouvait même
pas vérifier ce qui n’allait pas. Toi-même est-ce que c’est normal ? Quand
les garçons allaient là-bas, elle disait qu’il n’est pas là et qu’il est sorti
alors que c’était faux. Dernièrement même maman l’avait bien frappée. Je sais
que maman abuse mais là seulement j’avais dit qu’elle avait raison. Comment tu
vas vivre avec un homme qui est enfermé dans une pièce pendant un mois et tu ne
te poses même pas des questions ? Elle a dit aux oncles que non, c’est
dans son bureau qu’il habite c’est pour ça qu’elle n’a pas cherché à savoir.
Quand toi-même tu écoutes ça, c’est sérieux ?
Moi : (Silence)
Aline : Maman l’avait tapée avec le bois. Et sa mère
est venue la chercher pour l’emmener à Cocobeach avec les enfants en attendant
que Bhernie se rétablisse. Pour l’instant elle reste d’abord là-bas avec les
enfants. Je ne sais même pas si tu es au courant mais ils ont maintenant 2
filles ensemble.
Moi : Je vois. C’est vraiment compliqué tout ça.
Aline : C’est compliqué maman, c’est vraiment compliqué.
Moi : Passe-moi ton numéro de téléphone comme ça on va
bien parler, là je suis un peu pressée.
Aline : D’accord.
J’ai pris mon téléphone dans ma sacoche et j’ai récupéré son
numéro ainsi que celui de Gaëlle.
Moi : Je vais t’appeler d’ici là, on va bien parler.
Aline : Ok maman, je vais attendre ton appel. Je
viendrai avec l’enfant pour te le présenter.
Moi : D’accord. (La prenant dans mes bras) Bon, prends
soin de toi.
Aline : Oui maman. Toi aussi.
Elle est partie et je me suis tournée vers la femme qui
avait mes articles qui me regardait en bougeant la tête. Elle a sans doute
suivi toute la conversation et tout comme moi est déjà au courant de ce qui se
passe chez les Obiang.
La dame : (Me Tendant les deux sachets et la monnaie)
Ta sœur là parle beaucoup hein.
Moi : (Esquissant un faible sourire) Je sais maman mais
bon, on est déjà habitué.
J’ai pris mes choses et je suis retournée dans ma voiture où
j’ai démarré pour le 11, c’est maman que j’ai trouvée au salon. On s’est fait
la bise.
Maman : (Regardant mes sachets) Ça s’est quoi ?
Moi : Les pommes.
Maman : (Surprise) C’est tout ça que tu vas
manger ?
Moi : Non, je vais manger un peu un peu.
Elle me regarde et bouge la tête.
Je suis allée mettre à la cuisine avant de partir à la
chambre me changer.
Moi : (De retour) Papa n’est pas là ?
Maman : Non. Il est sorti il n’y a pas longtemps. Il va
rentrer autour de 19h.
Moi : Ok.
Maman : Il faut d’abord aller manger après tu viendras me
donner les nouvelles.
Je me suis exécutée et tout le long du repas, je me
demandais si je devais lui dire pour Bhernie ou non. J’ai fini par me dire que
non. Il ne vaut mieux pas car notre relation est encore fragile. Quand je l’ai
rejointe, je lui ai parlé de tout sauf de ça. C’est en discutant avec elle que j’ai
réalisé avoir oublié mon carnet de santé chez Lucrèce.
Maman : Il faudra trouver un temps pour passer là-bas
pour prendre. En cas de soucis, il nous faudra avoir ça pour te faire traiter.
Moi : D’accord.
Nous avons continué à discuter toutes les deux jusqu’à
l’arrivée du boss. Il m’a saluée sans aucun protocole avant de faire comme si
je n'étais pas là. À l’heure du coucher, j’ai fait l’appel vidéo avec Lucrèce
et nous avons prié avant de nous mettre au lit. En essayant de dormir, toutes
les histoires d’Aline sont venues me remplir la tête. J’ai tourné encore et
encore sur le lit pour me les sortir mais rien à faire. Lassée, je suis
descendue du lit et me suis agenouillée pour prier par rapport à tout ça au
point de m’endormir à genoux sans m’en rendre compte. C’est à 6h du matin quand
je me suis réveillée que j’ai réalisé la chose, j’avais la crampe et mal aux
genoux mais j’ai pris sur moi d’aller me laver difficilement, m’apprêter pour
aller au travail. La 2e nuit aussi, il s’est passé la même chose et
à mon réveil, j’avais une forte pensée pour Gaëlle. Je l’ai appelée et donné
rdv à la pause déjeuner. On s’est retrouvées et à la minute où elle m’a rejoint,
elle est venue me serrer dans les bras et s’est mise à pleurer. Je l’ai calmée
comme j’ai pu avant de prendre place.
Moi : Ça va ?
Gaëlle : (Reniflant en esquissant un faible sourire) Ça
va maman. Quand tu m’as appelée ce matin, je croyais que c’était un rêve.
Moi : (Souriant faiblement) J’imagine.
Gaëlle : Lens m’avait dit que tu étais rentrée et on
avait demandé ton numéro à Erine mais elle avait refusé en disant qu’on devait
te laisser tranquille. J’avais seulement vu tes photos sur ses statuts pour tes
fiançailles.
Moi : Je vois. Et c’est vrai. J’avais dit à Erine de ne
pas partager mon numéro de téléphone à cause de qui tu sais mais bon. Mercredi
j’ai vu Aline et j’ai finalement décidé de prendre vos numéros à toutes les
deux pour prendre de vos nouvelles.
Gaëlle : D’accord.
Moi : Et le travail ?
Elle m’explique que
tout va bien, qu’elle travaille toujours dans la société dans laquelle je
l’avais laissée et que c’est tranquille. Elle m’explique aussi que les projets
que je connaissais d’eux ont vu le jour, le seul souci c’est le bébé. Elle
m’explique les difficultés qu’elle a à mener une grossesse à terme et la
dépression qu’elle vit à cause de ça. Elle me dit que présentement ça ne va pas
avec Lens malgré les efforts qu’ils font tous les deux.
Gaëlle : Je ne sais pas si je dois continuer cette
relation maman parce que je ne te cache pas que je suis fatiguée. Je sais que
ce n’est pas normal (essuyant une larme qui a coulé) et un de mes oncles a dit
que c’est quelqu’un qui mange les enfants. La dernière grossesse là j’étais
déjà à 5 mois maman et j’étais même allée voir mon gynéco le jour où c’est
sorti et tout était normal mais quelques heures après c’est encore sorti et on
m’a dit que j’étais dilatée à 10. Même le médecin a dit que ce n’était pas
normal mais voilà. Je ne sais pas ce que je dois faire.
Moi : (Lui prenant la main) Je suis vraiment désolée et
je n’imagine pas la souffrance que tu as dû subir par rapport à tout ça. Je ne suis
pas la mieux placée pour te demander de rester avec Lens ou non, tout ce que je
peux te conseiller et c’est le chemin que j’ai choisi, c’est d’aller à l’église
et de donner ta vie au Seigneur car il n’y a que lui qui connait ce qui est
bien pour vous. De mon côté je vais prier pour vous et demander à Dieu de vous
aider.
Gaëlle : D’accord. Et merci.
On a continué à discuter ensemble et au moment où on a voulu
nous séparer devant le restaurant, j’ai entendu une voix à l’intérieur me
demander de prier pour son bébé.
Moi : (La regardant) Tu es enceinte.
Gaëlle : (Surprise)Non.
Moi : Ce n’est pas une question mais une affirmation.
Tu es enceinte.
Gaëlle : (Silence)
Moi : Tu me permets de prier pour toi et le bébé ?
Gaëlle : Euh oui, vas-y.
Je l’ai entraînée sur le côté avant de poser ma main sur son
ventre.
Moi : Seigneur je te remercie pour ce bébé dont tu as
fait grâce, merci parce qu’il est sujet de joie et comblera ses parents de
bonheur. Je viens le cacher sous la couverture du sang de Jésus et que toute
main invisible qui voudra le sortir de cet endroit avant le temps soit maudite
et frappée de paralysie aussi bien dans le monde spirituel que dans le monde
physique au nom suprême de Jésus. Amen !
Gaëlle :
(Incrédule) Amen !
Moi : (Esquissant un faible sourire) Va faire le test
et appelle-moi pour me confirmer cette nouvelle.
Gaëlle : D’accord.
On s’est fait un câlin et nous nous sommes séparées.
Moi : (Parlant toute seule) Était-ce pour prier pour
son bébé que Dieu m’a mis son image en tête comme ça ?
Je n’ai pas répondu à ma question et dès que je suis arrivée
au boulot, j’ai reçu la notification WhatsApp d’un message. En cliquant dessus
je vois que c’est Gaëlle qui vient de m’envoyer l’image d’un test de grossesse
positif avec en légende '’ (emoji qui pleure) tu avais raison maman, je suis
enceinte. Pardon c’est où ton église, je vais venir là-bas aussi ?’’