Chapitre 31 : retour à la maison
Ecrit par Nifêmi
-------Candice--------
Un long silence règne dans la voiture. Je suis étonnée que ma mère soit venue sans se faire conduire par un chauffeur. Etonnant ! Au lieu d’être mal à l’aise ou d’être heureuse en la présence de ma mère, je suis là à fixer la route sans expression sur mon visage. Je suis en train de penser à tout. Ce que je n’arrive pas à comprendre c’est la mère d’Oswald. Elle me déteste tellement pourtant je ne lui ai rien fait. Comment elle peut-être cruelle de sorte ? M’empêchant de passer du temps avec lui ! Rien n’a jamais été facile pour moi. Cet instant de bonheur a été de court terme. Et oui rien ne dure jamais. Je deviens pessimiste, ce n’est pas le moment de baisser les bras. Je dois être forte et espérer. Valdo doit venir et s’occuper de notre enfant. Petit bout de chou qui grandit en moi, dis à ton père de ne pas nous abandonner. Dis-lui que je l’aime que j’en mourrai sans lui. Petit bout de lui et de moi, je t’aime beaucoup. La force de mon amour nous réunira quoi qu’il m’en coute.
Maman : on est arrivé Candice
Maman me sort de mes pensées. Effectivement. On est à la maison. Cette maison qui m’a vu naitre et grandir. Et depuis rien ne change ici, toujours la même monotonie. Un coup de froid me parcours et me glace. Cette maison est tout sauf vivante. Cendrillon me manque terriblement.
Maman : j’informe ton père que tu es retour et tes frères aussi.
Moi, calme : non maman, je le ferai moi-même
Maman : comme tu voudras, mais ton père n’est pas au pays. Viens prendre le petit déjeuner et ensuite tu iras te reposer. Tu as l’air maigre. Je vais rester à la maison toute la semaine et prendre soin de toi.
Moi : merci maman, mais ne te dérange pas trop pour moi, j’irai mieux d’ici là. Je vais prendre soin de moi-même.
Maman souriant : pendant cinq mois tu as pris soin de toi-même. Laisse-moi le faire maintenant, et d’ici là je serai ta nounou, c’est mon rôle. Ma fille je suis contente de te retrouver chez nous. J’ai eu si peur !
Moi : je suis contente aussi.
Je vais directement dans la salle à manger. Bien avant je marque une pause au salon. Si grand et richement décoré mais pas vivant. Une prison dorée. Je trouvais ma vie sur le campus exaltante, mais la meilleure était cendrillon. Dans la salle à manger, je prends une pomme quatre bananes et une grappe de raisin. Je vais dans ma chambre. Une clé est accrochée, apparemment ils ont fait changer la serrure.
Maman : tu es partie avec ta clé. J’ai pris soin de changer la serrure pour l’entretien de ta chambre. Ton téléphone et sur ta table d’étude. Tes vêtements sont propres et le lit est bien dressé. Tu peux te reposer. Je serai au bureau de ton père pour finir quelques travaux. Appelle-moi si tu as besoin de moi. Fina est aussi à la maison.
Fina, c’est la ménagère de la maison. La plus fidèle et ancienne ménagère. J’ouvre la porte : bienvenue dans mon monde ennuyant et chiant. Je vérifie mon iPhone que je mets à la charge. Je vais directement m’allonger sur le lit et le sommeil me retrouve vite dans cette position.
Vers midi, je me réveille. J’ai dormi presque trois heures de temps. Un sommeil agité, je confirme. Je vais me laver le visage. Je prends mon téléphone pour appeler … Valdo ! Je sais qu’il ne va pas décrocher, mais je l’ai fait pour me sentir proche de lui et ressentir ces émotions qui m’enivraient à chaque fois que je devrais l’appeler. Je coupe pour appeler Temi.
Temi : allo Foumi…tu vas bien ? Sahara a dit que ta mère est venue te chercher.
Moi : oui Temi, pourquoi tu continues de m’appeler comme ça ! Tu connais la vérité
Temi : tu as voulu qu’on t’appelle comme ça donc, je te fais plaisir
Moi : ahahahaha !
Temi : je suis heureuse de t’entendre rire. Tu nous manques tu sais.
Moi : je reviendrai ou soit vous aller venir me voir ici.
Temi : demain on viendra…prends soin de toi
Moi : salue les autres. Embrasse-les pour moi, vous me manquez aussi.
Je raccroche pour appeler le vieux Jack. Il décroche rapidement.
Moi : bonjour Jack
Jack : re-bonjour ! Comment tu te sens ?
Moi : pas trop bien mais je tiens le coup.
Jack : ça ira ma fille…
Moi : merci infiniment pour tout ce que vous avez fait pour moi.
Jack : ne me remercie pas, tu mérites beaucoup plus.
Moi : je passerai vous rendre visite régulièrement. J’apprécie beaucoup
Jack : moi aussi. Ça serait un grand plaisir de te voir dans les parages juste pour me faire un coucou et non pour autres choses.
Moi riant : vous être drôle !...message reçu !
Je raccroche. Je mets un jean et un top large. Je suis venue chez moi uniquement sans affaires. Ce n’est pas un souci tout compte fait. Je sors de la chambre pour aller discuter avec ma mère. Toute la maison sentait bon. Je sens l’odeur de la sauce à l’aubergine. J’ai encore faim. Je vais finir par grossir dans quelques jours. Demain il faut que j’aille à l’hôpital pour une échographie.
Je cogne doucement à la porte, ma mère est au téléphone. Elle me fait signe de rentrer et m’assoir. Elle raccroche son téléphone après avoir discuté quelques minutes de ses affaires. Surement les fournisseurs du coton.
Elle : tu as bonne mine… bien dormi apparemment…
Moi : maman je n’ai jamais été au Ghana.
Elle me fixant : je sais…et je veux que tu me racontes tout. T’inquiète je ne te jugerais pas.
Elle dépose son stylo et s’adosse dans le dossier de sa chaise en cuire.
Moi : maman, j’étais à cendrillon.
Elle me regarde sans cligner des yeux. Je lui raconte ma vie à cendrillon en mentant et en évitant certaine vérité telles que : le viol jouissif, mon petit boulot de serveuse et plans sexes. Je lui ai parlé des filles comme de simple serveuses.
Moi : pendant tout ce temps je vivais dans l’hôtel de jacques sous une autre identité. C’est après il a su que je suis ta fille à cause de la ressemblance.
Elle : donc pendant tout ce temps tu faisais la fête ! Excuse-moi, mais tu es vraiment inconsciente. Mais c’est ma faute, j’ai manqué à mon devoir de mère. Si tu penses un peu, je crois que tu aurais demandé un stage chez ton frère ou chez ta sœur. Bref ! Qu’est-ce que jack t’a raconté ?
Moi : tout maman !
Elle : garde ça pour toi et que tes frères et ton n’en sache rien. Je me suis battue pour que mes enfants ne retournent jamais dans cet endroit. Jusqu’à sacrifier l’amour de ma vie. Donc Candice ne gâche rien.
Moi : cet endroit dont tu parles, y vivent des gens formidables. Dommage que tu penses comme ça toi qui est un pur produit de là-bas ! Ce monde t’a changé maman
Elle : pense ce que tu veux ma fille. Tu as la bouche sur moi parce que tu es née dans la richesse et l’opulence, si c’était le contraire ce n’est pas évident que tu tiennes ces propos. Tes copines serveuses ne t’ont pas raconté leur histoire ? Sinon tu sauras ce c’était. Tu peux me juger c’est ton problème mais garde mes origines pour toi…
Moi : t’inquiète maman, papa aussi a son secret !
Elle surprise : tu parles de quoi ?
Moi : maman je ne te dirai rien, je garde ton secret et son secret aussi, alors ne me demande rien.
Elle : tu as beaucoup changé. Tu es déterminée et forte. Tu me surprends par ce changement positif. Garde l’un des nombreux secrets de ton père, je ne suis pas intéressée. J’ai quatre grands enfants et des affaires qui roulent bien. Le reste ce n’est pas important. Ton père n’est pas un enfant de chœur et moi en tant que femme je dois préserver l’image de la bonne épouse et de la bonne mère.
Moi triste : mais maman est-ce que tu es heureuse ?
Elle, retenant ses larmes : oui, je vous ai, vous fêtes mon bonheur, même si toi tu es spécial en ton genre. Tu es ma fille chérie même si tu me donnes les maux de tête. Tous les enfants qu’on accouche ne sont pas toujours identiques, il y a un toujours qui est le vilain petit canard. Tu connais l’histoire !
Moi souriant : oui, mais il devient une oie magnifique !
Elle : oui ma fille tu es déjà cet oie magnifique.
Moi baissant la tête : une oie enceinte maman
Elle choquée : tu es enceinte ?
Moi : oui
Elle : si ce n’est pas une blague alors tu accouches…maintenant laisse-moi seule.
Moi : désolée maman
Je me lève en baissant la tête. Je sors du bureau. A peine je ferme la porte que je l’entends pleurer. Elle pleure à cause de la nouvelle ou parce que Jack m’a parlé ? Mon cœur se serre. Je suis née pour rendre triste les gens. Je reste forte et je retourne dans ma chambre. Je débranche mon iPhone et je me connecte. Je pars sur internet pour lire les actualités. Je veux être sure de ce que j’ai appris sur Valdo.
Je trouve une rubrique sur Wikipédia le concernant. Un jeune riche ayant hérité de son feu père, devenu l’un des plus grands opérateurs économiques de l’Afrique de l’ouest. Je ferme le navigateur. Ce n’est pas vrai ! Quelqu’un comme lui fais quoi à cendrillon ? Jusqu’à tenter le viol ! Normalement les femmes ne doivent pas lui manquer. Décidemment, lui et mon avions le même le vice. Je me mets à genou pour prier. Père sauve Oswald de DRAVO !
Le lendemain matin 7h30
J’ai passé tout mon après-midi dans ma chambre sans la visite de ma mère. La ménagère m’a apporté la sauce d’aubergine que j’ai mangée deux fois avec appétit. Ensuite j’ai été sur le compte Facebook de Valdo. Je bouquinais sur ses photos. Mon homme est un grand homme qui a un grand cœur... il fait beaucoup de dons dans le pays et dans la sous-région.
Actuellement je me prépare pour aller à l’hôpital avec maman. Tôt ce matin elle m’a envoyé un SMS sur mon téléphone pour m’accompagner chez son gynécologue. Je porte une robe longue et j’attache ma tête avec un gros foulard. Je sors pour prendre quelques fruits à la salle à manger. Ma mère y était.
Moi : bonjour maman, j’espère que tu vas bien ?
Elle : bonjour ma fille, je vais bien, je vais être grand-mère bientôt. Félicitations à nous ! J’appelle le gynécologue pour lui dire qu’on vient.
Moi : non maman, j’ai déjà pris rendez-vous à l’hôpital général.
Elle souriant : ah ok ! Comme tu veux ! Shark m’a appelé, il nous a vues quand on quittait l’hôpital hier. Il était allé voir un ami à lui qui a eu un accident. Il a dit de te dire qu’il est fâché car tu ne lui as pas dit que tu rentrais.
Moi : je vais l’appeler au retour… je suis prête maman
Elle se lève et va chercher son sac à main. Et on va l’hôpital.
Les journalistes étaient beaucoup plus nombreux que la vieille. Mon chéri est si reconnu que ça ! il ne m’a jamais dit qui il était. De quoi je me plains même ? Moi aussi je lui ai caché ma vraie identité. Seigneur ! il est dans le coma sans rien savoir de moi.
Maman : ces journalistes sont de vrais virus, des sangsues…
Moi : maman tu ne m’as pas demandé qui est l’auteur de ma grossesse.
Maman sérieuse: pourquoi le ferais-je ? Tu étais à cendrillon pendant des mois, tout peut arriver comme des grossesses sans père. Qui est assez responsable là-bas pour assumer une grossesse.
Moi souriant: Jack est responsable.
Elle me regarde comme si elle vient de voir un fantôme. Ce que je viens de dire ne veut pas dire que c’est Jack l’auteur, quand-même. C’était juste pour voir sa réaction. Rapidement elle sort son téléphone :
Moi : tu fais quoi là ?
Elle : j’appelle la police, ce vieillard a osé te toucher.
Moi : je ne t’ai jamais dit ça maman,
Elle : mais…
Moi : juste te dire qu’au moins lui il est responsable.
Elle range son téléphone. Je la devance. L’infirmière à l’accueil me reconnait et me demande patienter. Mais je lui fais savoir que j’ai oublié mon carnet de prendre les prescriptions. Elle m’a comprise vu que je n’étais pas moi-même. Je profite pour lui demander comment il va, mon Valdo. Elle m’a dit qu’il n’y a rien de nouveaux. Je vais patienter dans la salle d’attente avec maman. Le gynécologue nous reçoit quinze minutes après.