Chapitre 32
Ecrit par Myss StaDou
DANS LA TÊTE DE VICTOR YONDI
Ce samedi matin-là vers 10h30.
Je suis au volant de ma voiture. Du bon makossa s’égrène mélodieusement de la radio, me forçant à pousser un peu la chansonnette et à siffloter en tapotant le volant. Je suis un peu inquiet par rapport à l’incident de tout à l’heure. Vraiment… Un rapport sans préservatif ! Depuis quand je pose des actes aussi insensés ? La dernière fois que j’ai eu un pareil incident, je n’avais que 17ans et ma partenaire de l’époque m’a pourri la vie pendant des semaines avant de me dire que c’était une fausse alerte. Je me suis juré à l’époque que cela ne m’arriverait plus jamais ! Et depuis, je sors couvert. Je ne veux pas de soucis avec qui que ce soit, ni mettre l’avenir de Nicole en péril. Elle a encore toute la vie devant elle.
Ah… J’ai de la chance ce matin. Heureusement que je n’ai pas à chercher longtemps. La zone de Messa dispose de plusieurs pharmacies et j’en trouve une pas trop loin de la maison qui est ouverte. Weh le Cameroun !(Exclamation) Est-ce que le camerounais peut voir quelque chose et ne pas parler ? Nous sommes trop derrière comme les fesses! Je ne vous raconte pas la tête de la pharmacienne quand je lui ai demandé la pilule du lendemain. Elle a ouvert bouche et yeux en grand, avant de baisser ses lunettes, me toiser de la tête aux pieds. Seulement après cela, elle s’est éloignée sans rien dire. Moi qui croyais que ma torture était finie, je me suis bien leurré ! Je n’ai malheureusement pas pu échapper à l’éternel sermon sur la prudence et les maladies quand la pharmacienne préparait la facture du médicament. Ces mamans ont toujours quelque chose à redire, mais c’est pour notre bien. J’ai trouvé cette situation tellement insolite que je m’éloigne de la pharmacie en riant. Je m’installe dans la voiture et me dirige vers la maison.
La vie en Europe m’a appris les gestes rapides face certaines situations. Je sais que Nicole aurait paniqué devant une telle scène et je voulais lui épargner tout ce stress.
Ah le petit déjeuner… Mon ventre demande son dû. Je m’arrête dans une boulangerie pas loin pour prendre du bon pain chaud. La journée sera longue. Comme elle a déjà merveilleusement commencé, il faut bien prendre de l’énergie pour continuer.
J’arrive à la maison quelques minutes plus tard. Les filles sont dans la cuisine en train de papoter et de rire en préparant la table du petit déjeuner. Je fais un signe de la main à Nic pour qu’elle me suive dans la chambre. Arrivés dans la chambre, je ferme la porte et lui tend le paquet de pilule sans mot dire. Elle me regarde un peu perdue. Je repars vers la cuisine où je demande à Jeanne de me servir un verre d’eau. Je reviens avec celui-ci et le remets à Nic. Je la regarde prendre le médicament sans mot dire, me sentant un peu coupable de saper la belle ambiance de ce matin.
Mille et une questions passent dans ma tête. Mais je sais ce que ce geste est juste et je dois m’arranger pour qu’à l’avenir ce genre de situation ne se répète pas. Ce serait trop dur à gérer, tant que je n’ai pas mis tout au clair avec « Elle ».
Il faut que je rassure ma belle :
− Nous irons au Centre Pasteur (un centre médical de Yaoundé) la semaine prochaine faire des tests sanguins, parce que trop d’accidents nous arrive et je ne tiens pas à mettre tes études en danger.
− Ok. C’est bien pensé.
− Je te promets d’être plus prudent à l’avenir.
− Je sais que tu l’es de nature. Et c’est un peu de ma faute.
Je souris et la regarde cette fille et je me dis que je pose trop d’actes insensés avec elle et je ne tiens pas à mettre son avenir en péril : je l’aime tellement, pensé-je en secouant la tête, étonné par moi-même. Elle devient de plus en plus magnifique, s’emporte facilement. Mais vraiment, je n’ai aucun regret d’avoir choisi d’être avec elle. Je ne nierais pas qu’il y a beaucoup de choses chez elle me pousse à réfléchir, comme son nouveau téléphone par exemple. Mais je lui laisse le soin de s’expliquer un jour.
− Si tu as fini, allons déjeuner. J’ai terriblement faim après le boulot de ce matin, dis-je en riant.
Je lui tiens la hanche et nous sortons de la chambre. Les filles mettent la table et je les regarde. Nous mangeons en bavardant. Je ne peux m’empêcher d’éprouver une explosion d’émotions dans ma poitrine. Ces trois semaines loin d’elle ont été, à mon plus grand étonnement, très difficiles. J’avais besoin de recul, pour penser à ma vie et savoir si cette relation valait la peine. C’était un véritable calvaire et chaque seconde, sa présence m’a manqué. C’était un véritable combat contre moi-même que je menais pour ne pas plonger sur le téléphone pour l’appeler. Il fallait que je prenne le temps d’analyser toute la situation pour savoir comment agir afin que tout se calme au plus vite.
Je n’en pouvais plus de cette pression, tous ces coups de fil qu’ « Ils » me passaient, les menaces,… Ça affectait même déjà mon travail. Tellement « Ils » m’ont pourri la vie que je n’arrivais même plus à passer du bon temps avec Nicole, me sentant sans cesse étouffé et épié.
Le plus étonnant encore est, que lorsque je n’ai plus eu la force de vivre loin d’elle, je l’ai appelé. La ligne téléphonique dérangeant, elle ne m’entendait pas. Pourtant je lui parlais, je lui disais « Je t’aime. Pardonne-moi ». Mais elle ne m’entendait pas ! Mon cœur a été comme transpercé en deux quand j’ai entendu la voix d’un homme lui demander qui l’appelait et l’enjoindre de raccrocher. J’ai eu des sueurs froides. Mon cerveau a réfléchi dans les minutes qui suivaient à cent à l’heure. Qui était cet homme ? Que faisait-elle avec lui à cette heure ?
J’ai essayé de me calmer tout d’abord avant de réessayer de l’appeler. Mais son téléphone ne passait plus ! Je suis devenu comme fou. J’ai marché en rond dans ma chambre d’hôtel. Et ma décision a été prise : je rentre ! Je ne veux pas être loin d’elle, je ne veux pas la perdre.
Mais pourquoi ? C’était évident et j’ai dû l’accepter et le dire tout haut. J’aime Nicole !
C’était sans compter que ces deux filles me suivraient spontanément au Cameroun, vu qu’elles étaient en congé. Malgré la scène du restaurant qui m’a permis de mettre un visage sur la voix d’homme entendue l’autre soir, je ne voulais pas que Nicole soit confrontée à ces deux femmes. Je tiens trop à elle. J’éprouve tout le temps le besoin de la toucher, de lui parler.
Comme là maintenant, où je passe une main sur la table pour saisir la sienne tandis qu’elle bavarde avec Jeanne. Elle sursaute un peu devant mon geste, surprise, avant de me sourire et de me faire un clin d’œil.
Nous finissons de manger et les filles débarrassent la table. Je vais m’installer dans le canapé au salon et allume la télé. C’est un match de foot opposant deux équipes anglaises. Je regarde la télé distraitement, somnolant un peu. Je sursaute lorsque j’entends leurs voix se rapprocher et j’ouvre un œil pour les regarder. Ce qu’elle est belle ma chérie. Soudain, je jette un coup d’œil à la montre murale et je descends du fauteuil rapidement.
− Allez vous préparer. Il est déjà midi. On doit aller rejoindre les autres au Mont Fébé. Comme ce sont les mbenguistes, je sais qu’ils seront à l’heure.
Mes amis ont toujours été très ponctuels. Surtout quand il faut faire la fête.
− On prend alors quoi comme affaires ? demande Jeanne.
− Oui, le programme c’est quoi ? appuie Nicole.
Je dis hein, elles ont le même cerveau ? C’est l’association pour m’embrouiller. Après un bon petit déjeuner comme ça, il ne faut pas trop poser de questions à un homme.
− Nous allons à la piscine. En fin d’après-midi, le restaurant de l’hôtel va préparer un buffet juste pour nous.
− Oh yes ! s’écrie Nicole de joue.
J’éclate de rire devant cet éclat de joie. Ma chérie aime bien la bonne chair. Et ça se voit déjà sur son corps.
− Mami dammé ! (nourriture), se moque Jeanne. La bouffe t’a fait quoi ?
− Ah ! Laisse-moi tranquille, dit-elle avant de se tourner vers moi. Nous prenons nos maillots de bain. Mais où allons-nous nous changer ?
C’est vrai qu’elle ne sort pas beaucoup. Il faut tout expliquer.
− Il y a des cabines là-bas pour ça. Mais j’ai aussi réservé une chambre à l’hôtel même au cas où l’un d’entre nous en aura besoin.
− Ok, ça me va, dit Jeanne.
− Moi aussi, dit Nicole. Nous allons apprêter nos sacs.
Elles s’éloignent vers les chambres. C’est vrai, moi aussi je dois faire un sac. Mais Nicole est là. Ma chérie va m’aider. Je l’appelle.
− Chou ?
− Oui, mon cœur.
Elle vient et se tient devant moi, me caressant la joue. Je passe les mains derrière ses genoux et la regarde amoureusement.
− Tu peux apprêter un sac pour moi ? Tu trouveras tout dans la penderie. Il y a un sac de sport en bas dans l’armoire. Je viens t’aider.
− Ok. Je le ferai avec plaisir.
Après un doux baiser, elle s’éloigne en courant vers la chambre à coucher. Je reste un moment avant de la rejoindre. Le spectacle que je trouve me fait déglutir d’envie. Une Nicole bien en forme, juste en sous-vêtements. Je la goûterais bien… Juste un peu… Je sursaute en entendant la voix de Nic qui rit.
− Vic, tu es trop gourmand. Toi aussi ! Apprête-toi, nous partons. Tes amis comptent sur toi.
Je ne peux m’empêcher de déglutir encore en m’approchant lentement pour la toucher.
− Dommage. J’aurais bien voulu encore goûter à ce merveilleux corps.
− Je sais. Tu en veux encore ?
Elle tourne ses hanches devant moi en me présentant son popotin. Je suis en haut !
− Oui !
− Mais ce sera pour une autre fois. Chacun son tour ! dit-elle sèchement.
Vraiment ! Pourquoi les femmes aiment toujours jouer avec le cœur des hommes. Être chiche sur quelque chose qui n’a même pas le compteur !
− Penses-tu encore à ce matin ? Toi aussi, chou.
− Allez, dépêche-toi. J’ai presque fini. Si tu veux traîner ici…
− Ok. C’est bon. Je viens alors.
Je termine de faire mon sac. Nicole a déjà mis le maximum. Elle est vraiment une femme bien. Elle sort rejoindre Jeanne. Je les retrouve et nous nous en allons. Elles se plaignent des éternelles coupures de courant qui nous obligent à tout débrancher comme appareil avant de sortir de la maison. En route, nous bavardons en écoutant la musique. Les filles sont de très bonne humeur. Elles sont toujours en train de se marrer, ces deux filles. Nous arrivons à l’hôtel, après que le réceptionniste nous aie dirigé vers la piscine, nous retrouvons tous les gars qui étaient déjà arrivés et nous attendaient. Je les salue et les présente successivement aux filles.
− Oh Vic de Vic, le grand Victor, appelle Pascal.
Nous nous faisons une accolade. C’est un de mes meilleurs potes.
− Le grand Pascal… Obispo hein. Tu sors ton CD quand, le gars ?
Nous bavardons un peu. Il y a un monde terrible. Chaque gars est venu avec des amis ou des proches, comme moi d’ailleurs. Arrivé devant Claire, elle se jette littéralement dans mes bras et me pose une bise prononcée sur la joue. Nicole n’apprécierait pas cela. Je m’éloigne rapidement d’elle et je la regarde. Elle est presque nue. Heureusement que ma Nic a plus de décence que celle-ci.
Je tire les filles vers les cabines. Nous nous séparons et je vais me changer chez les hommes. Je prends le temps pour me préparer et me mettre qu’un short. Je vais me mettre à l’aise avant de passer sous la douche. Je ferme la pomme d’eau quand j’entends une personne entrer dans la cabine. Sûrement quelqu’un qui vient se changer. Je sursaute lorsque deux petites mains inconnues se posent sur mon torse et je me retourne pour regarder qui ose me toucher. J’ouvre les yeux étonnés en voyant Claire :
− Claire ! Que fais-tu ici ?
− Je voulais être avec toi, murmure-t-elle d’une voix sensuelle.
Elle essaie de passer un doigt sur mon torse, mais je l’éloigne de moi.
− Être avec moi, pourquoi ? Qu’est-ce qui te prend ?
− Écoute-moi, Victor. Tu m’as toujours plu et …
− Tais-toi et sors d’ici immédiatement ! Apprends à te respecter.
Claire est bouche bée.
− Je suis ici avec ma copine Nicole, que tu connais – dis-je en appuyant sur ce détail. Je ne veux rien avoir à faire avec toi. Rien, tu m’entends ?!
− Mais Victor…
− Si Nicole te trouve là, elle va te corriger. Sors d’ici, s’il te plaît, dis-je plus posément.
Claire me lance d’un regard déçu et chargé de rage. Je passe la tête par la porte pour vérifier que Nicole ne vient pas, avant de la tirer dehors et continuer à me préparer. Je sors de la cabine et je rejoins les gars avec qui on bavarde et rigole. Je pousse même Nicole dans l’eau et elle se venge plus tard. Nous passons un très bon moment ensemble. Je vois à un moment Nicole plonger sur une inconnue et l’embrasser. Elle me la présentera plus tard comme Josy, une ancienne camarade. J’évite de rester à côté d’autres filles pour que la scène de tout à l’heure ne se répète pas.
À un moment, je vois Nicole s’approcher en souriant. Je la prends dans mes bras et l’embrasse à pleine bouche. Son corps m’a manqué. Je ne veux pas me détacher d’elle et la garde serré contre moi. Nous allons vers le transat où elle était couchée. Nous restons là un moment à nous bécoter, nous toucher et nous caresser discrètement avant que le groupe ne donne le signal pour se préparer à venir déguster le buffet que l’hôtel prépare pour nous. Je laisse Nicole et Jeanne près de la piscine pour aller dans la chambre me préparer.
Je ne cesse de réfléchir à toute cette situation. Comment « Les » gérer ? Et « Elle » ? Acceptera t’ « Elle » mon choix aussi facilement ? On ne crache pour sur le passé de la sorte. Je verse de l’eau sur mon visage et me regarde dans le miroir. J’ai bientôt 33ans. Je suis le seul garçon de mes parents et aucune de mes sœurs n’est assez responsable pour venir succéder à mon père. Sa condition incontournable à ce que je prenne les rennes de ses affaires a toujours été que je pose avec une femme et je fonde une famille. Mais il y a aussi mes affaires que j’ai en Europe. J’ouvre la douche et me lave rapidement le corps. Avant de sortir et passer des vêtements frais et me parfumer, tout en continuant à réfléchir. J’étais à deux doigts de tout laisser tomber ici et de rentrer vivre là-bas. Mais je n’ai pas pu…. Je ne pouvais pas la laisser, même si cela me coûtera très cher.
J’entends frapper à la porte et je vais ouvrir en souriant pensant que c’est Nicole. La voir me fait toujours du bien. Malgré les gifles qu’elle me donne, je ne lui en veux pas. Je sais que c’est sous l’effet de la jalousie ou de la passion qu’elle le fait, ma chatte sauvage. Mon sourire diminue quand je vois Jeanne devant la porte.
− C’est toi ?
− Oui, ce n’est que moi. Pardon, cache ta joie. Je sais que tu attendais ta chérie.
Je souris sans rien dire. Elle entre et pose son sac avant de se dépêcher et d’aller à la douche pour en ressortir cinq minutes plus tard, habillée et fraîche. Elle me regarde, visiblement affectée par mon air pensif.
− À quoi penses-tu ?
− À tout ce qui se passe depuis quelques temps. Je t’assure que c’est trop de pression.
Prenant ma tête dans mes mains. Jeanne vient s’asseoir près de moi.
− Je comprends, dit-elle. Mais c’est la vie qui en a voulu ainsi et tu dois faire face à tout comme un homme. Ce n’est que le début donc soit prêt.
− Je sais. Mais trop de choses se passent dans ma vie en ce moment.
− Je sais tout ça. J’essaie de te guider comme je peux. Mais après ce qui s’est passé, il faut faire très attention.
− Tu as raison sur ce point.
− Tu l’aimes vraiment, n’est-ce pas?
− Oui, je tiens beaucoup à elle.
− Je l’espère car c’est une fille bien.
− Je sais ça.
− Fais attention ! dit-elle avec sévérité. Tu connais toi-même ta situation. Évite de la blesser. Elle n’aura rien fait pour mériter ça.
− Je sais tout ça. Ne t’inquiète pas. Je vais gérer tout ça.
Je me dirige vers la douche pour vérifier mon rasage quand j’entends frapper à la porte. C’est Nicole. Je l’embrasse avant de la regarder.
− Ça va, ma chérie ?
− Oui, ça va. Tu as fini ?
− Oui. J’ai fini. Mais je vous attends pour qu’on descende ensemble.
− Ok. Je me dépêche alors.
Elle va vers la salle d’eau pour s’apprêter. Jeanne finit de se maquiller et sors de la chambre. Je reste assis un moment sur le lit. J’ai cru voir de la peur dans les yeux de Nic. J’espère qu’elle n’a pas entendu notre conversation. J’en ai marre de tout ça. J’aimerais que tout soit plus simple. Nicole… Son corps me manque. J’ai besoin d’elle plus que tout. Comme un automate, je me déshabille, met un préservatif que j’avais dans ma trousse de toilette, et me dirige sans mot dire vers la douche. Nicole me jette un regard étonné quand elle me voit tout nu devant elle.
− Vic, qu’est-ce qu’il y a ?
Je me dirige vers elle et la prend dans mes bras, l’obligeant à laisser tomber la serviette avec laquelle elle essuyait son corps.
− Ne dis rien. J’ai besoin de toi. Je veux juste te sentir. J’ai besoin d’être en toi.
− Ok.
Sans plus rien ajouter, je la retourne pour qu’elle soit de dos par rapport à moi. Je lui caresse la poitrine et elle se met à gémir. Tout doucement je la baisse, l’obligeant à poser ses mains sur le WC. Sans trop d’entrée en matière, je la pénètre dans une chaleur qui s’est vite créée, du à l’envie qu’elle avait aussi de moi. Ça va très vite. Je me sens si bien avec elle, accompli et fort. Je la relève et la colle contre moi. Je lui murmure à l’oreille :
− Je t’aime Nic. Je t’aime plus que tout. C’est trop bon.
Nicole ne cesse de gémir contre moi et je sens les orgasmes la saisir, et cela fait monter encore plus mon plaisir. Je suis vraiment accro à cette femme. Peut-être est-ce dû à l’improvisation, mais la jouissance nous surprend rapidement. Nous nous séparons sans mot dire et juste en s’embrassant. Nous passons sous la douche et on en ressort en riant, soudain conscients du gros retard que nous avons pris. Dix minutes plus tard, nous arrivons essoufflés au bord de la piscine où nos amis nous attendaient déjà inquiets. Mais c’est la mauvaise personne qui se dirige vers nous :
− Victor, où étiez-vous depuis ? demande Claire.
− Il m’aidait à frotter mon dos, répond nonchalamment Nicole.
J’ai failli éclater de rire en voyant Claire piquer un fard comprenant directement l’allusion à ce que nous venons de faire. Elle s’éloigne sans rien dire. Le service de l’hôtel nous a installé quelques chaises où nous essayons tant bien que mal de nous asseoir. Nicole finit sur mes cuisses avec un plat que nous dégustons ensemble. Les bavardages passent sur les sujets les plus divers, du foot à la religion, jusqu’à atterrir sur le nombre d’enfant voulu et les différents prénoms de chacun.
− Est-ce que faire les enfants est d’abord facile ?
Tout le mode éclate de rire. Quand ça se calme, je continue.
− Autant dans la famille de mon père que chez ma mère, il y a des jumeaux. Ma mère voulait quatre enfants et croyait échapper à la règle. Première grossesse : Pam ! Les jumeaux. Elle dit qu’elle a galéré avec ma sœur et moi. Après ma petite sœur, elle a préféré arrêter de peur d’avoir les triplés !
− Heureusement, il n’y a pas de jumeaux dans ma famille, dit Nicole.
− Prie alors que Victor ne t’en donne pas, intervient Pascal.
− Non. Pardon ! C’est trop de boulot et mon temps n’est pas encore arrivé.
Un ami de Victor se plaint du manque d’inspiration de ses parents qui ont juste pris le prénom célébré le jour de sa naissance sur le calendrier.
− Et toi Victor, qu’est-ce que tu penses de cette histoire de prénom ? demande Pascal.
Je tchipe :
− J’aime bien les prénoms rares. Du style que tu sois le seul à le porter parmi tes amis.
Une petite voix s’élève du derrière.
− C’est plutôt pas mal Victoria pour une fille, dit Claire.
Je vois Nicole serrer le poing. Elle va finir par taper cette femme.
− Oui, c’est bon. Mais bon… On verra le moment venu, dis-je en riant.
Les discussions continuent dans la bonne humeur jusqu’à plus de 19h. Nous nous décidons à nous séparer et à nous retrouver au Safari Night Club à 23h pour une nuit de feu. Cette journée a été longue et riche en événements. Malgré mes réflexions, je n’ai toujours pas de réponses. Une chose est sûre : « Ils » peuvent faire de moi ce qu’ils veulent. Je ne la laisserai pour rien au monde !