chapitre 32
Ecrit par D.H
Mohamed
Diallo
J’arrive chez ma mère et je m’installe
au salon en feuilletant un livre avant qu’elle n’arrive.
-
Oh
ma foi, je suis bénie, deux visites en un jour ?
-
Ah
oui ? qui était là ?
-
Ta
femme
Ma femme ? Que diable est-elle
venue faire ici ?j’espère bien que c’est ce quoi je pense sinon, je ne
paye pas cher de sa peau.
-
Elle
s’est enfin rappelle que tu es un membre de sa famille
-
Elle
l’a toujours su, crois moi
-
Uhum.
Tu vas bien sinon ?
-
Je
vais bien alhmdulilah et toi ?
-
Je
vais merveilleusement très bien et j’ai une très bonne nouvelle à t’annoncer
-
Ah
oui ? ma cha ALLah alors, je m’en réjouie déjà
-
Bon
maman, je veux tu m’écoute attentivement et que tu me laisse finir avant
d’émettre tes commentaires ou observations.
-
D’accord
Elle le dit en s’installant
confortablement en face de moi avec une mine très sérieuse. Je souffle un grand
coup avant de prendre le courage de l’affronter et aller droit au but.
-
Maman
j’ai épousé la femme que tu as choisie pour moi contre mon gré et je l’ai
accepté contre mon propre gré afin de ne jamais te décevoir et d’être à la
hauteur de tes attentes. J’ai supporté du mieux que j’ai pu et encaisser tout
au nom de tout l’amour que je te porte mais, il est temps maintenant pour moi
de choisir une direction à suivre, je veux dire ma propre voie et faire mes
propres choix car je suis un adulte. J’ai décidé de prendre une deuxième
femme.
-
D’accord
-
J’ai
enfin rencontré une femme que j’aime, qui me comprend et me soutiens. En elle
j’ai trouvé ce que je n’ai trouvé chez aucune autre. C’est elle que je veux
dans ma vie et je suis prêt à tout pour elle. Je suis venue de prévenir car je
ne peux rien faire sans ta bénédiction.
-
Je
te comprends tout à fait
-
Je
veux faire les choses le plus tôt possible et régler les formalités de
tradition et religieuses pour faire d’elle ma femme dans les plus brefs délais.
Nous sommes restés un long moment sans
que chacun de nous ne pipe un mot. Elle doit surement être en train de préparer
un discours digne de sa personne mais cette fois ci, c’est perdu d’avance.
-
Je
sais mon fils que tu me voue un respect énorme et tu n’as jamais failli a ton
rôle de fils sur tous les plans. Je ne te reproche de rien et tu es exactement
le fils que toute mère souhaite avoir de sa vie. et je ne remercierai jamais
assez le ciel pour ça. Je te remercie pour tout et je te bénie mon fils.
Qu’Allah à son tour te bénisse, et te comble de tout le bonheur.
-
Amine
m’a
-
Je sais que tu es un homme et que cela n’a pas
été facile pour toi de vivre dans un mariage sans amour juste pour le respect
de ma volonté. Qu’Allah t’accord ses grâce. S’agissant de ton remariage je te
fais confiance, et si tu te sens heureux avec elle, je ne peux que te donner ma
bénédiction car tu as le droit d’être heureux et tu le mérite amplement.
Waooo. Je m’attendais à tout mais sauf à
ça comme réaction de sa part. Je m’étais fait tout un film mais les choses
jusque-là se passent très bien.
-
Je
te remercie beaucoup maman pour tout ce que tu viens de me dire, cela me touche
énormément.
-
Je
ne fais que dire la vérité. Elle s’appelle comment ?
-
Nabilah,
-
Ah
macha Allah, j’aime bien
-
Bon
comme nous sommes d’accord, je vais dès que possible aller informer mes oncles.
-
Oh
là. Mon bébé est vraiment amoureux et pressé on dirait
-
Plus
que tout, maman
-
A
voir la lueur dans ton visage quand tu
parles d’elle je sens que c’est le bon choix. Mais avant tout, as-tu fait
la prière de consultation ?
-
Oui
maman
-
Là
c’est bien. Si vous avez mis Allah au-devant c’est la base. Mais avant de
passer à la phase avec tes oncles, tu dois me l’amener ici et faire les
présentations afin qu’on se voie
-
Oh
j’oubliais même ce détail
-
Donc
le plus tôt elle viendra, le plus tôt on pourra passer aux choses sérieuses.
Il faut me voir sourire de toutes mes
dents et j’ai pris ma mère dans mes bras tellement je suis si soulagé et
heureux que les choses se soient bien passés. Je me baisse à ses pieds en signe
de respect.
-
Merci,
merci maman
-
J’ai
assez longtemps abusé de mon rôle de mère, il est temps pour toi de faire ta
vie selon tes choix.
-
Bon
d’accord, laisse-moi l’appeler et je vais faire un programme pour qu’elle
vienne te voir. Tu seras prête quand ?
-
Même
maintenant, si vous voulez, je n’ai rien à faire
-
D’accord
Je sors appeler ma dulcinée à la
terrasse.
-
Allo
mon amour, tu dors toujours ?
-
Non,
je viens de me lever pour me faire à manger
-
La
belle vie quoi
-
Si
c’était un déjeuner au lit
-
Je
te ferai des milliers de petits déjeuné au lit pour toute la vie mon amour
-
Lol.
Je t’aime
-
Moi
je t’adore
-
Dis-moi,
ton programme de demain ou de cet après-midi ?
-
Cet
après-midi je serai occupé mais demain je n’ai rien à faire
-
Je
voudrais que tu m’accompagne quelque part
-
Ou ?
-
Madame
la curieuse, tu verras bien demain. Je te laisse, à tout à l’heure
-
Bisou
Je retourne retrouver ma mère au salon.
-
Elle sera là demain inchallah
-
D’accord
je vous attendrai
Nous avons parlé de tout et de rien
avant que je ne rentre à la maison.
Nabilah
Zahra
Je suis en train d’attendre Diallo qui
m’a dit qu’il sera là dans 5 min et Monsieur a toujours refusé de me dire ou on
va. Je m’habille d’une robe simple avec un grand foulard avec lequel je couvre
mes cheveux et juste un coup d' eyeliner et du parfum c’est top. Le weekend je
laisse ma peau se reposer et j’en profite pour en faire des soins de visages.
On sonne à la porte et je vais ouvrir
connaissant déjà mon visiteur. Il me prend dans ses bras dès qu’il me voit et
me fait tourner sur moi-même.
-
Mon
ange
-
Orhh
tu deviens déjà trop tactiles toi
-
je
n’arrive pas à rester près de toi sans te toucher
-
uhum
-
et
en plus, ta peau est si douce
-
lâche-moi
avant de m’étouffer
-
tu
es toute belle et en plus tu sens bon
-
et
tu ne m’a même pas dit ou on va
-
ce
sera une surprise, et d’ailleurs, tu es assez belle
-
si
tu le dis
-
on
n’y va avant de se faire attendre
On descend les mains dans les mains et
on va dans sa voiture et il m’ouvre la portière.
-
Depuis
quand tu es si galant
-
Depuis
que tu seras ma femme
Je m’installe sur le siège et on se
dirige vers un quartier dont je ne connais pas et je ne pense pas être déjà venue.
-
Tu
me dis ou on va stp ?
-
Tu
es trop fouineuse
On arrive devant une grande maison imposante
à une grande barrière. Il klaxonne et un gardien vient ouvrir en lassant des
salamek.
-
Ne
me dis pas que…
-
Comme
tu l’as devinée
-
Tu
es vraiment fou
-
Et
tu m’aime
J’essaie de me contenir mais je n’y
arrive pas ? Je commence à transpirer et mes mains deviennent moites. Je
me sens toute ridicule dans cette robe peu conventionnelle et le fait d’être
venue ainsi sans une préparation psychologique.
-
Pourquoi
tu n’as rien dit ?
-
Pour
t’éviter ça. Dit-il d’un ton moqueur en faisant référence à mon visage. Et en plus c’est elle qui a demandé à te
rencontrer.
-
Et
d’ailleurs je n’ai rien pour elle comme cadeau et c’est super important
-
Je
m’en suis occupé. Calm down honey. Tout va bien se passer et au pire, elle ne
te mangera pas, je serai là
-
Hum
Il tire un paquet sur la banquette arrière
et me la passe. Je vois un coffret de parfum et un de bijou. Le traitre avait
bien tout prévu.
-
Et
ce n’est pas de moi en plus
-
Comment
sauras-tu ce qu’elle aime ?
-
Pouff
Je souffle un bon coup et je sors de la
voiture toute tremblante. Une jeune fille dont j’imagine être la femme de ménage.
Elle nous installe au salon.
-
Bonjour
tonton, mame est dans la cuisine, je vais la prévenir
-
Ok
Comme l’attente d’un juge, l’adrénaline
commence à monter pour augmenter de température et des sueurs froides dans le
dos. Des minutes qui m’ont paru assez rapide, une femme d’une soixantaine d’année
sort de la cuisine vêtu d’un long boubou brodé de couleur rose avec un foulard
digne d’une sénégalaise. Des rides fins sur le visage et un peu potelé, elle
ressemble de loin à son fils mais en plus belle.
On se lève dès qu’on la voit et je ne
sais pas comment me comporter. Lui tendre la main ou bien l’embrasser, j’ignore.
Elle vient à mon niveau toute souriante
et me prends dans ses bras.
-
Bonjour
ma fille, je te vois enfin
-
Bonjour
maman
-
Tu
vas bien ?
-
Oui
et vous ?
-
Je
rends grâce à Dieu
-
Et
moi alors ? on ne me demande pas comment je vais ?
-
Tu
n’es pas le centre d’attention de ce soir Diallo.
Nous rions tous de sa réplique et elle
nous invite à nous asseoir. On cause de tout et de rien, politique, santé,
social et culturelle en grignotant des biscuits hyper bons et des biscuits que
la femme de ménage nous a servis. Il ne se passe rien d’anormal jusque-là.
-
Alors ?
tu es de quel village Nabilah ?
-
Je
suis d’origine nordiste
-
De
Thiès alors ?
-
Non
du nord Cameroun
-
Ah
Je vois directement un changement dans
son visage.
-
Maman
je ne te l’ai pas dit mais Nabilah est camerounaise
-
………..
Elle n’ajoute rien et personne non plus.
Nous sommes restés ainsi je ne sais combien de minutes avant qu’elle ne brise
le silence.
-
Diallo
quand tu m’as parlé de te remarier je ne pensais que tu allais nous ramener une
étrangère
Pam. Le choc de ça. OK
-
Je
n’ai pas jugé intéressant d’en parler
-
Et
bah dis-donc
Le silence revient dans le grand salon.
-
Et
comment se fera ce mariage ? Si jamais il a lieu ?
-
On
en a déjà parlé avec elle, je te l’expliquerai plus tard
-
Et
donc vous allez attendre que Ramah accouche j’espère.
-
Quoi
maman ? Que dis-tu là ?
-
Tu
m’as bien comprise. Ta femme est enceinte mais je suppose que c’est de ma
bouche que tu l’apprends car tu es tout le temps occupé à faire autre chose que
de t’occuper de ta femme.
Je vois le visage de Diallo se décomposer
et moi les vertiges qui m’envahissent. Je me sens tellement mal à l’aise que je
donnerai tout au monde pour disparaitre de cet endroit. Diallo était assis, le
visage dans le vide et en respirant bruyamment. Ses muscles faciaux se contractent
et je le sens plus perdue que moi. Elle se lève et nous laisse Diallo et moi.
-
Vous
connaissez la sortie
Je ne sais pas quoi penser ni quoi faire
en ce moment. Choquée ? Blessée ? Non je suis tellement bouleversé
que je me lève nonchalamment et je me dirige vers la porte et Diallo me rattrape
au grand portail toute perdue.
-
Tu
vas ou ?
-
Je
rentre chez moi
-
Nous
sommes venues ensemble
-
Non
je préfère marcher.
-
Tu
ne connais même pas le quartier
-
Je
vais me débrouiller
Il insiste et je finie par céder en m’asseyent
dans la voiture le visage contre la vitre. Je voyais défiler le paysage sous
mes yeux impuissants. Je ne me suis pas rendue compte qu’on est arrivé.
-
Mon
amour ?
-
Hein ?
-
Nous
sommes déjà arrivés
-
D’accord
Il veut descendre avec moi mais je l’en empêche.
-
Je
ne pense pas que c’est une bonne idée
-
Quoi ?
-
Je
veux être seul stp pour ce soir
-
Nabilah
-
Non
n’ajoute rien stp. Bonne soirée
Sans attendre une réponse de sa part, je
sors de l’habitacle et je rentre chez moi. J’arrive et je tombe sur le pas de
la porte et les larmes coulent sans que je ne puisse rien faire.
-
Seigneur
qu’ai-je fais pour mériter tout ce chaos qui me suis ?
……………
to be continued