Chapitre 32: Jehovah Rapha

Ecrit par Plume Inspirée

Chapitre 32: Jéhovah Rapha


    (Allemagne, Avril 2011)


Marc et moi étions en froid depuis près de deux semaines, je ne pouvais pas tolérer cette façon qu’il avait de faire comme si Désira était une sorcière ou un poison. Ce qui m’énervait le plus c’était le fait que malgré que j’avais été clair avec Alice et lui, Marc s’obstinait à me casser les oreilles avec cette histoire. Désira n’était pas ma petite amie, mais elle était mon amie et entre amis on se devait de s’aider. Je ne tolérais pas le fait qu’Alice et lui jugeaient autant Désira, chacun de nous avait certainement son passé, pourquoi ne voulaient-ils pas accepter celui de Désira? Par contre ce que j’avais aimé chez mon mentor, papa Daniel, c’était sa tolérance, depuis deux dimanches que je venais avec Désira à l’église, il savait se montrer gentil et courtois avec elle.


- Mon problème ce n’est pas que ce soit Désira mais mon problème c’est que tu mets ta relation avec le Seigneur en danger Brice!


- Arrête et avoue que si c’était Camille tu n’aurais pas réagit de la sorte. Ton problème c’est Désira voilà avoue le!


- Non mais Biyo est ce que tu fais exprès de ne rien comprendre ou quoi?


Marc était visiblement contrarié à l’idée de savoir que Désira s’installait chez moi. Mais j’avais une grande maison de trois chambres et Désira avait un problème de loyer. Ça allait s’arranger d’ici peu, entre temps je ne pouvais pas laisser une amie dans la rue. Cela faisait deux semaines que Désira s’était installée chez moi dans l’une des chambres vides et je n’allais pas me mentir à moi même, j’appréciais sa présence à la maison.


Marc faisait des vas et viens dans la pièce, d’un air contrarié


- Tu vois Biyo, oui comme tu le dis mon problème c’est surtout cette Désira, oui tout simplement parce que je sais combien elle peut être un moyen pour te faire retomber dans ce que tu as laissé. Cette fille ne connaît pas le Seigneur et tu t’attends à ce qu’elle reste tranquille dans sa chambre sans chercher à te séduire c’est ça? Mais attends qu’est ce qui t’arrive?


- Ah ouais c’est comme ça que tu réagis pour montrer ton amour, tu es censé être un exemple je pense mais écoute toi parler de Désira, on dirait que tu parles de la peste. Si tous les chrétiens étaient comme toi bah il n’y aura pas de païens qui viendront au Seigneur!


- Toi Biyo? Toi tu oses me faire une leçon sur l’amour? Tu as abandonné la femme qui attend ton enfant, tu as frappé ton père, tu n’adresses plus la parole à tes pauvres sœurs. Mais tu veux montrer l’amour à cette Désira? Si tu savais tant bien vivre dans l’amour tu allais commencer par les membres de ta famille Brice! Arrête de croire que Désira a quelque chose à foutre du fait de venir à l’église, ouvre les yeux, ce qu’elle veut aujourd’hui c’est ce qu’elle voulait hier, cette fille veut se caser avec un homme qui a les moyens et elle est prête à tout pour y arriver.


- Non mais tu oses me parler comme ça? Marc pour toi ce que j’ai vécu c’était quoi un conte de fée? En plus Désira n’est pas une étrangère, c’est une femme qui a partagé ma vie et je pense même qu’elle partagera désormais ma vie, tu n’as pas de leçons à me donner.


- Tu me déçois toi! Tu penses que le fait d’avoir subit ces coups te donnent le droit de continuer à faire souffrir les gens qui t’aiment! Brice Camille t’aime et tu sais quoi? elle souffre à cause de toi et parlons un peu de ton père, il aurait fait une crise de tension selon ce que j’ai appris. Mais au lieu de penser à réparer ta relation avec les personnes qui t’aiment tu veux ouvrir la porte à une personne susceptible de briser ton alliance avec le Seigneur!


- Tu n’as aucune patience envers Désira, elle vient à l’église depuis deux semaines mais non ça tu ne peux pas le noter, tout ce que tu vois chez elle c’est son passé, tu es à plaindre Marc!


Marc avait pris son sac pour partir, s’étant approché de mon fauteuil roulant il s’était pointé devant moi, me regardant droit dans les yeux.


- Ta Désira est prête à tout pour trouver un homme avec des papiers capable de lui mettre la bague au doigt. Si Désira est là dans ta vie c’est parce qu’elle s’attend à ce que tu te réconcilie un jour avec ta mère. Si Désira vient au culte avec toi c’est parce qu’elle sait que c’est désormais la seule façon de gagner ta sympathie et ta considération. Brice ouvre les yeux, avec une mère qui a des pratiques comme la tienne ce n’est pas une femme comme Désira qu’il te faut. Ce n’est même pas une amie de ce genre qu’il te faut à tes côtés parce que lorsqu’on est dans un combat on doit être vigilant, on amène pas les faibles sur le front de combat ça risque de te déstabiliser. Pour une personne qui connaît son combat tu es trop naïf! Je ne peux...


Il n’avait pas fini sa phrase quand Désira avait ouvert la porte,


- Coucou je suis de retour j’ai traînée hein?


Elle parlait sans se rendre compte de la présence de Marc, dès qu’elle avait remarqué que je n’étais pas seul, elle s’était tût. Puis avait lancé à l’égard de Marc


- Bonjour Marc!


Marc l’avait toisé du regard sans répondre avant de quitter la pièce. Aussitôt que la porte se refermait derrière lui, Désira s’approchait de moi


- Tu vois ce que je te disais hier, combien même je deviendrais la meilleure amie du monde, Marc et Ali ne vont jamais m’accepter. Je ne sais pas pourquoi ça me fait autant mal de voir qu’a leurs yeux je suis un monstre en fait!


- Dési, arrête! Tout ça ne compte pas,ce qui compte c’est combien sincère tu es et si tu sais que tu es sincère tu devrais apprendre à moins te focaliser sur ce que les gens pensent de toi.


Elle avait poussé un soupir avant de rajouter


- Tu n’as pas tort.


- Sinon ça a été ton rendez vous pour l’entretien?


- Je suis optimiste je pense que ça promet. Au fait demain je t’accompagne à ta séance chez le kiné


- Dési je t’ai bien dit que je ne voulais pas que quelqu’un m’assiste entrain de me débattre avec ces foutues machines !


- Mais Brice je suis là pour t’aider et je pense que ça va t’encourager d’avoir quelqu’un qui t’assiste. Tu n’as pas à avoir honte, tu es tellement fort que je suis très fière de toi.En plus si je reste seule ici je vais finir par m’ennuyer, tu sais bien que je n’aime pas la solitude


- Ok si tu insistes. Bon je vais me reposer un peu.


-Ok je suis là!


Je m’étais retiré dans ma chambre. Je ne savais pas exactement où situer ma relation avec Désira. Je savais cependant que j’aimais bien le fait d’avoir une personne à la maison, mes journées n’étaient plus aussi maussades qu’avant. Avec Désira on pouvait rire de tout et de rien. Dimanche au culte, papa Daniel m’avait posé la question sur ma relation avec Désira, j’avais été très clair avec lui, je ne savais pas quoi en dire, mais je faisais l’effort de ne pas succomber, je faisais l’effort de considérer cette relation d’un point de vue uniquement amical.


Seul dans ma chambre, je repensais à ma discussion avec Marc, il avait parlé de mon père qui aurait fait une crise, je ne pouvais pas faire semblant longtemps, le fait d’avoir donné un coup de poing à mon père ne cessait de me ronger. Comment avais je laissé la colère avoir autant raison sur moi? Comment était je arrivé au point de violenter mon père? En pensant à tout ça, j’avais mal au crâne.  Je n’aimais pas cette sensation de douleur que j’avais au crâne chaque fois que je me mettais à penser. Le médecin m’avait d’ailleurs fait comprendre que c’était toutes ces pensées qui m’avaient amenées sur cette chaise roulante. Mais comment ne pas y penser?


- - Seigneur je sais que ma vie a une pagaille en ce moment, mais je te fais confiance pour que tu y mettes de l’ordre. J’aurais voulu repartir en arrière et ne pas avoir à me comporter de la sorte avec mon père, mais en même temps je n’arrive pas à enlever de ma tête l’idée qu’il savait ce que ma mère avait fait. Seigneur je ne sais même pas si c’est normal de me plaindre à la place de prier mais les choses sont trop dures que je ne sais pas ce qui est normal.


Par moment mon cœur était trop chargé que je ne savais pas mettre une ligne de séparation entre me plaindre et prier. J’avais encore beaucoup de choses à apprendre avec Dieu. Rien que cette pensée me donnait encore la force de vouloir passer du temps dans la parole de Dieu, j’avais pris ma bible et mon cahier de méditation et je m’étais à nouveau plongé dans ma méditation.


** Pendant ce temps au Congo**


Je ne sentais pas ma fille bouger comme d’habitude, pourquoi? Ou bien c’était juste des idées que je me faisais?


Mon terme était prévu dans deux semaines selon les dates sur la fiche. Aucune nouvelle directe de Brice, j’avais fini par m’y faire. J’avais tout préparé pour l’arrivée de ma fille. Je n’avais cependant encore trouvé aucun prénom, j’avais toujours imaginé que je partagerais ce moment avec Brice alors devoir y faire face seule réduisait ma motivation. Dorcas qui était revenue dans ma vie depuis ma visite chez papa Paul, n’avait pas cessé de me proposer des prénoms que je refusais les uns après les autres. Avec mon pasteur et sa femme nous avions organisés pleins de séances de prière, avec ma mère et ya Cynthia aussi. La semaine passée j’avais été invitée à un séminaire par maman Eliane c’était aussi un moment intense de prières. Je restais dans une attitude de prière.


La mère de Brice qui prenait de mes nouvelles de temps en temps m’avait une fois annoncé il y a deux semaines que Brice et Désira s’étaient installés ensemble et prévoyaient de se marier. Elle m’avait aussi fait savoir qu’entre Brice et elle c’était toujours le froid et elle ne savait pas ce qui avait déclenché tout ça. Je préservais mon respect envers elle, j’avais suivi tous les conseils de mon pasteur.


Aujourd’hui depuis mon réveil je n’arrivais pas à vraiment me poser et me concentrer sur quoi que ce soit. Je n’arrivais même pas à me concentrer sur ce que me disaient les clients qui venaient et partaient. Cependant, en dehors de cette sensation de ne pas sentir ma fille bouger, je ne sentais aucune douleur physique. Mais chaque fois au milieu de mes tâches j’essayais de me souvenir du rêve que j’avais fait la nuit, pourquoi je n’arrivais pas à me souvenir du rêve que j’avais fait la nuit? Pourtant quelque chose me disait qu’il fallait que je me souvienne de ce rêve!


- Madame s’il vous plaît!


J’avais sursauté, à voir comment ce client me fixait, c’était probable qu’il était là depuis un moment et qu’il avait fini par se demander si j’étais normale. Je m’étais redressée et j’avais lancé un sourire gêné


- Euh désolé monsieur que puis je faire pour vous?


- Vous n’avez pas l’air d’être concentrée à votre travail


Il le disait d’un ton sévère, mais je me contentais de sourire, il n’avait pas tort c’était mon lieu de travail et il fallait que je garde toute mon attention sur mes clients.


- J’étais là hier et j’étais censé récupérer mes cartes de visite ainsi que mes flyers aujourd’hui. C’est votre collègue qui m’avait donné rendez vous pour aujourd’hui.


- Ah d’accord je vois attendez, c’est monsieur Matondo n’est ce pas?


- Oui


Je m’étais levée pour chercher son paquet dans l’un des placards du secrétariat, quand je m’étais levée, il s’était rendu compte que j’étais enceinte. Assise devant mon poste de travail le comptoir ne permettait pas en fait de voir que j’étais une femme enceinte. Son visage s’était adoucit par rapport à tout à l’heure et sa façon de parler aussi.


- Ah je vois pourquoi tout à l’heure vous étiez ailleurs, vous attendez un bébé et apparemment c’est pour bientôt?


- Oui évidemment c’est pour bientôt


J’avais pu retrouver le paquet du client et je le lui avais tendu. En attrapant son paquet il avait lancé


- Tout se passera bien, Dieu n’abandonne jamais ses enfants!


Tout c’était passé très rapidement, entre le moment où il avait prit son paquet et était parti et le moment où j’avais répondu par Merci avec un sourire. Mais les minutes d’après je m’étais rappelée de cette phrase tout se passera bien, Dieu n’abandonne jamais de ses enfants... En fait cette phrase était comme un flash, je l’avais entendu dans mon rêve de cette nuit aussi. J’étais debout devant le comptoir et mon rêve de la nuit me revenait tout d’un coup!


En me souvenant du rêve, mon cœur s’était mis à battre très vite,


- Seigneur non pas ça! Non pas ça!


Je prenais d’un geste rapide mon sac à main et les clés du secrétariat. Normalement Stella était censée être là dans moins de trois heures mais je ne pouvais plus attendre, il fallait que je me rende chez ma mère ou chez ya Cynthia. Il y avait un problème avec le bébé. Cette sensation que j’avais de pas le sentir bouger depuis ce matin n’était pas qu’une sensation en fait, j’étais persuadée que ma fille avait un problème mais je ne pouvais pas me rendre à l’hôpital d’abord. Il fallait que je parle à quelqu’un qui connaissait bien ma situation et le combat dans lequel j’étais. Il fallait que je parle à une personne qui avait ce don de remonter ma confiance en Dieu avant d’oser écouter un médecin


Dans le taxi j’avais résolue de me rendre chez ma grande sœur, ma mère allait trop paniquer et elle allait me faire perdre le contrôle.


- - Seigneur tu ne peux pas permettre ça, même si je ne sens pas ma fille bouger je crois cependant qu’elle est là, elle vit! Tu m’avais fais la promesse d’ailleurs je sais que nulle n’est aussi fidèle que toi pourquoi devrais je m’inquiéter.


Je m’interdisais de faire couler une seule larme, non ce rêve n’allait pas se produire!


        ** Allemagne **


Après ma médiation j’avais voulu appeler mon père pour lui demander pardon mais je n’arrivais pas à faire ce pas. Je sentais comme un blocage dans mon cœur. J’avais alors prié pour demander au Saint-Esprit de m’aider. Je savais que c’était la chose à faire mais j’avais du mal à oser faire un pas. J’avais passé un moment dans la prière pour demander la force à Dieu. Puis j’avais rejoint Désira.


Arrivé au salon, Désira n’était pas là, elle était dans sa chambre. J’avais mis la télé en marche. Un téléphone sonnait c’était celui de Désira certainement, le temps que je pousse mon fauteuil jusqu’à là où était le téléphone pour le lui apporter, le téléphone avait déjà cessé de sonner. Mais je l’avais tout de même pris pour le lui apporter au cas où la personne rappelait. Sans vraiment le vouloir, le message whatssap qui était arrivé avait attiré mon attention, du fait que c’était écrit maman Marceline.


Était ce ma mère ou une autre maman Marceline? J’avais alors ouvert le message c’est là que je m’étais mis à lire toutes les conversations. Je n’avais pas la force d’être en colère, j’étais plutôt triste, triste d’avoir laissé Désira me manipuler. Alors que j’étais encore concentré à lire les messages, Désira était sorti de sa chambre comme si de rien était avec son sourire trompeur


- Devine quoi?


Avait-elle lancé sans se rendre compte que j’avais son téléphone en main, j’avais levé mes yeux vers elle,


- Tu n’es qu’une profiteuse, et c’est triste qu’une personne qui possède deux mains et deux pieds valides ne soient pas prête à travailler pour prendre soin d’elle. Tu es vraiment une personne nuisible Désira! Quand je pense que je t’ai cru alors que tu ne faisais que jouer à ton jeu


- Brice ce n’est pas ce que tu crois, laisse moi t’expliquer


- Désira n’ose même plus dire un seul mot fait tes sacs et quitte ma maison, avec tout l’argent que ma mère et son amant t’envoie je pense que tu as largement de quoi te trouver un petit chez toi. Sors de chez moi tout de suite !


- Brice ce n’est pas ce que tu crois et je peux te promettre que je suis sincère avec toi, concernant mes sentiments pour toi mais c’est surtout en pensant à toi que j’ai décidé d’aider maman à se réconcilier avec toi c’était juste pour ça que je suis en contact avec elle crois moi. Pour l’argent tu peux voir dans les messages je ne lui ai jamais rien demandé, ni à elle ni à papa Alfred, c’est par leur propre initiative qu’ils m’envoyaient l’argent.


- Sors de chez moi Désira! Quand je pense que j’ai tenu face à mon meilleur ami il y’a quelques heures alors qu’il n’avait pas tort à propos de toi, sors de chez moi! Et pendant que tu y es, dis à ma mère que je ne veux pas entendre parler d’elle, si j’avais envie de lui donner de mes nouvelles je n’allais pas passer par quatre chemins, j’allais lui donner mon numéro moi même. Mais un conseil, Désira à cette allure là si tu continues à aimer le luxe sans aimer souffrir tu finiras par vendre ton âme au diable.


Désira avait des larmes aux yeux et voulait tenter de me supplier encore, mais je commençais à perdre patience, j’avais haussé mon ton cette fois ci


- Désira sors de chez moi tu m’entends! Je ne veux plus te voir ici dans les prochaines heures sinon je vais commettre un acte que je vais regretter après, sors de chez moi Désira!


Elle continuait à pleurer et était rentrée dans la chambre pour prendre sa valise , j’étais resté là au salon pour m’assurer qu’elle allait partir, je ne supportais plus le simple fait de la savoir dans ma maison. Marc avait raison, Désira était une vraie porte par laquelle le diable pouvait détruire ma vie, elle avait fait infiltrer ma mère dans ma vie. Lui donnait des nouvelles de moi et le pire c’est qu’elle recevait de l’argent venant d’elle. J’avoue que Désira ne savait pas de quoi il s’agissait entre ma mère et moi mais le simple fait qu’elle ait été capable d’être en contact avec ma mère sans me dire de surcroît oser recevoir de l’argent de celle ci et de tonton Alfred, rien que pour ça Désira me dégoûtait. J’avais fini par comprendre que Désira n’était pas prête à vivre sans le luxe. Désira était trop faible pour que je la garde encore dans ma vie, même comme une simple amie. Lire des messages où ma mère lui demandait de chercher à savoir pourquoi j’avais décidé de fermer BTL et de rentrer en Allemagne  me mettait dans un état de rage, donc toutes les attentions de Désira c’était pour me soutirer des informations et les donner à ma mère? Non mais pourquoi il fallait toujours que je sois entouré des gens qui me trahissaient!


Désira avait pris ses deux valises et elle traversait le salon avec des larmes aux yeux, avant qu’elle n’arrive devant la porte je l’avais interpellé


- Remets moi les clés de ma maison sale traîtresse!


Elle avait pris les clés dans son sac à main puis me les avait tendues.


- Brice tu fais tout sous le coup de la colère mais un jour tu comprendra que ta maman t’aime et que tous ce qu’elle a fait c’est parce qu’elle s’inquiète pour toi et si je n’étais pas sure qu’elle s’inquiétait pour toi je n’allais pas accepter de l’aider. Tu ne peux pas rester dans ton coin tou...


Je ne supportais plus de laisser cette idiote continuer que je l’avais tout de suite stopper


- Ta gueule Désira! Tu es malade toi, ta cupidité te rend vraiment bête dégage de chez moi, voleuse! Tu n’as aucune dignité


Le claquement de la porte m’avait soulagé, quel soulagement de savoir cette traîtresse loin de chez moi! J’avais fermé soigneusement la porte. Je ne savais plus où j’en étais, Seigneur j’ai besoin de toi, je m’étais écrié.


Quelques heures plus tard, dans la soirée...


J’étais seul dans ma maison, assis sur mon fauteuil roulant, ma bible entre mes genoux, je faisais ma méditation, ce temps de méditation avait contribué à ramener la tranquillité au dedans de moi. J’avais pris mon téléphone, j’avais besoin de parler à Papa Daniel, après lui avoir tout expliqué au bout du fil, il m’avait rassuré comme toujours,


- Brice tu sais ta mère se dit que tout est normal entre vous, elle se dit que tu ne peux pas être au courant de tout ça. Du coup ce qu’elle fait ce sont les manigances d’une mère qui veut avoir le contrôle de la vie de son fils. Mais c’est quand elle se rendra compte qu’elle ne peut plus avoir ni ta semence ni toi même qu’elle commencera à avoir peur de toi. Mais tu dois apprendre à faire la part des choses entre le physique et le spirituel. Ce n’est pas en évitant tout contact avec elle que tu te protèges. Je continue à prier pour qu’un jour notre Seigneur te donne la force de pardonner et de pouvoir enfin faire cette différence entre le spirituel et le physique.


- À vrai dire je ne cesse de me demander si ça sera possible qu’un jour je sois à mesure de parler à ma mère sans avoir envie de l’étrangler. Par contre cette tromperie de Désira m’a ouvert les yeux, j’ai besoin de renouer avec les gens que j’aime, pour que je sois moins en manque. Je pense que si j’ai ouvert ma porte à Désira c’était parce que je sens ce manque de mon père mes sœurs, mon frère et je me disais qu’il me fallait quelqu’un avec qui rire et j’ai cru que Désira était cette personne.


- Le Seigneur va t’aider à réparer, mais peu importe qu’il t’aide il va falloir que tu fasse le pas de prendre ton téléphone et les appeler. N’oublie pas ça, le Saint-Esprit va te donner la force mais c’est à toi de faire le pas dès que tu sentiras cette force. Je continue à prier pour que ton cœur s’ouvre pour libérer tous ceux que tu as emprisonnés dans ton cœur une bonne fois pour toute.


- Merci beaucoup papa, merci d’être cette personne qui ne cesse de m’aider à grandir dans ma marche, que notre Seigneur continue à veiller sur toi.


- Amen, mon fils. Je passerais demain te voir. Maintenant que cette fille est partie tu auras encore besoin de la compagnie. Et pour tout te dire je n’aimais pas le fait de la savoir chez toi.


Après avoir raccroché, j’avais repris ma bible pour continuer ma méditation ...


Alors que j’étais assis sur mon fauteuil roulant, un monsieur en blouse de médecin était entré dans ma maison, en le voyant entrer j’avais paniqué mais je savais que je ne pouvais rien faire face à lui, j’étais sur une chaise roulante et lui il était grand et costaud. Il s’était approché de moi, mon cœur battait très vite, il m’avait tendu une blouse, j’étais comme hypnotisé devant lui. Je n’arrivais pas à mettre la blouse en question, sans rien dire il m’avait enfilé la blouse lui même, il le faisait avec tellement de délicatesse que j’avais fini par comprendre qu’il ne me voulait pas de mal. Il avait sorti un stéthoscope de la poche de sa blouse à lui.


Nos blouses étaient différentes, sa blouse était celle des médecins et la mienne était celle des patients à l’hôpital. Avec son stéthoscope, il s’était mis à écouter mon cœur, puis dès qu’il avait ouvert sa bouche pour parler, je ne pouvais pas garder mes yeux ouverts, sa voix avait une telle puissance vocale que je saurais décrire avec les mots.


- Tout se passe dans ton cœur Brice, ton cœur et tes pieds sont liés. Mais je sais ce que je vais faire.


Il avait cette fois ci porter son stéthoscope au cou comme le font les médecins et il avait commencé à toucher mon cœur, il avait mit sa main et sa main avait traversé mon corps, il y avait sortit mon cœur, il l’avait placé dans l’une de ces poches et il avait sortit de l’autre poche, un autre cœur qu’il m’avait donné. Pendant qu’il plaçait le cœur qu’il me donnait il disait ces mots:


 Je te donne un cœur nouveau, et je mets en toi un esprit nouveau; j’ôte de ton corps le cœur de pierre, et je te donne un cœur de chair. Je mets mon esprit en toi, et je fais en sorte que tu suives mes ordonnances, et que tu marches fidèlement avec moi. Chaque 1er jour de chaque année tu le passeras avec moi dans l’intimité loin des bruits  des fêtes. Maintenant lèves toi et marche!


J’avais sursauté de mon sommeil, j’avais une respiration haletante. Mon rythme cardiaque avait accéléré. Ce n’était qu’un rêve! C’était toujours le même jour où j’avais chassé Désira de chez moi, ce n’était pas un autre jour? Donc c’était un rêve que je venais de faire? Mais ce rêve avait pourtant l’air réel, je sais que c’était fou de ma part de faire ce que je m’apprêtais à faire mais j’avais essayé de me lever de mon fauteuil roulant.


J’étais debout sur mes deux pieds! Je me disais être certainement dans la continuité de mon rêve, je posais un pas pour essayer de marcher, je marchais j’avais pu avancer d’un pas, je posais un deuxième pas, je marchais j’avais réussi à poser un autre pas. J’avais quitté le salon jusqu’à à la chambre sur mes deux pieds. Je m’étais assis à même le sol et je m’étais mis à pleurer. Je pleurais en poussant des cris comme si quelqu’un m’avait frappé,

 

- - - Merci Seigneur, merci Seigneur je ne saurais comment te remercier. Merci Seigneur, merci Seigneur!


J’avais passé près de trente minutes à ne faire que dire merci. Puis je m’étais levé pour prendre ma bible, dès que je l’ouvrais je tombais sur ce passage d’Ézékiel:


«Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois.»

‭‭Ézékiel‬ ‭36:26-27‬ ‭LSG‬‬


Il avait certainement fait quelque chose dans mon cœur car je ne sentais plus cette colère que j’avais contre mon père ou même Camille. Je venais de me rendre compte qu’en fait depuis ce jour où j’étais monté dans ce taxi après les révélations de Romain, j’avais un poids dans le cœur, mais là je sentais comme mon cœur libre et tout mon corps je le sentais très léger. Je m’étais levé et j’avais pris mon téléphone j’avais envie de parler à mon père et à Camille. Mais malheureusement, j’avais eu à supprimer tous leurs numéros de mes contacts. Heureusement que le numéro de Camille était malgré  tout cela resté dans ma tête. J’avais composé le numéro ça sonnait. Ça avait sonné près de trois fois avant qu’elle ne décroche


- Oui Allô


- Allô chérie c’est Brice!


- Oh Brice ce n’est pas Camille c’est Cynthia, Camille est dans le bloc opératoire, le cœur du bébé à cessé de battre et là, on lui fait une césarienne pour sortir le bébé, le bébé est mort comme l’a révélé l’échographie.

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