Chapitre 32 : La demande en mariage
Ecrit par Fleurie
°°° Tom °°°
~~ Trois mois plus tard ~~
Depuis trois mois, je suis dépassé par la tournure des événements. Depuis cette fameuse nuit, Maïna délire complètement. Je l’avais emmené pour des séances de délivrance. D’après les révélations du prêtre, elle trempait dans des affaires louches, où elle sacrifiait des vies humaines. C’est si atroce d’apprendre une telle chose de sa conjointe. Je ne l’ai jamais abandonné. J’ai jeûné et prié nuits et jours pour sa guérison. Mais elle a sévèrement été punie pour ses actes. Sa compagnie a pris feu le lendemain de cette nuit.
Jusqu’aujourd’hui, la police n’a pas encore découvert la source de l’incendie. Ce même jour dans l’après midi, sa villa aussi avait pris feu. Heureusement que les enfants n’étaient pas à l’intérieur.
Nous avons tout essayé mais elle est devenue folle. Elle se dénude et rit à longueur de journée. Elle est devenue incontrôlable. La seule solution à présent est de l’interner dans un asile.
Moi : Bonsoir docteur, comme connvenu j’ai amené la patiente.
Lui : Bonsoir monsieur ABADJI. ( À l’infirmier qui est debout sur le seuil de la porte ) préparez sa chambre.
Infirmier : Oui docteur.
Moi : Je vais partir docteur.
En voulant me lever, elle s’est agrippée à mon bras. Le docteur s’est précipité pour lui injecter un calmant. Petit à petit elle s’est calmée. Les infirmiers sont venus la soulever pour la mettre sur un brancard.
C’est le coeur dans l’âme que j’ai quitté cette hôpital pour les malades mentaux.
Je ne sais pas ce que me réserve la vie. On aurait dit que je ne suis pas fait pour être heureux après tout. Je dois à présent m’occuper de Kadi et du petit Driss. C’est difficile, mais j’y arriverai. Involontairement, des larmes se sont mises à mouiller mon visage. Un homme ne pleure pas dit-on. Toute cette peine que j’ai ressenti, s’est enfin transformée en larmes. J’ai pris une demie heure avant de finir par démarrer. Le meilleur reste à venir.
°°° Louna °°°
C’est si triste ce qui est arrivé à Bryan et ma soeur. Personne n’aurait jamais imaginé que ces deux se sépareraient. S’il avait seulement su contrôler ce qui le démange tant entre les jambes, rien de tout cela ne serait arrivé. Bref c’est son problème, ce qui devrait arriver est arrivé, il n’y a plus rien à faire. La vie continue son cours, comme toujours.
Après la tentative du viol que j’ai échappé, ma confiance aux hommes a complètement disparue. Je n’éprouvais que du dégoût pour la gente masculine. Lilly m'a beaucoup aidé à avancer. Son état m’inquiète tellement.
Par contre, il n’y a qu’un seul être qui est tout le contraire des autres, à mes yeux. Il a changé ma vie. Je parlerai de lui plus tard.
Pendant les vacances de ma deuxième année, je suis descendue à Cotonou. A ma grande surprise, j’ai croisé Mourad qui était en une bonne compagnie et avait l’air très heureux. J’ai eu un pincement au coeur, en voyant cette image. Lorsque je l’ai vu, j’ai détourné mon regard. Une fois rentrée, j’étais assise sur notre terrasse lorsqu’il a fait son apparition devant moi.
~ Flash-back un mois plutôt ~
Il était devant moi, et nous nous sommes regardés pendant cinq minutes sans rien se dire.
Moi ( brisant le silence ) : Quel bon vent t’amène chez moi Mourad ?
Lui ( très calme ) : Tu me permets ( tirant une chaise ).
Moi ( croisant les bras sur ma poitrine ) : Félicitations papa.
Lui ( gêné ) : Je peux tout expliquer Louna.
Moi : Je parie que c’est la raison de ta visite. Et si tu ne m’avais pas vu ce matin, tu ne serais jamais venu jusqu’ici. Pendant qu’on y est, je t’écoute.
Lui ( soupirant ) : Tu sais Lou, il s’est passé beaucoup de choses en ton absence. J’ai plusieurs fois essayé de te joindre. Mais c’était juste impossible. Je suis même venu voir ta mère pour qu’elle me donne ton adresse. Tous mes efforts ont été vains. Je ne savais plus quoi faire. Et avant ton départ, rien ne prouvait que tu allais me donner une autre chance. Tu es partie sans même me donner une lueur d’espoir. J’étais confus, et j’étais aussi en manque.
Moi ( le fixant ) : Je vois que ton amour n’est pas si patient et puissant que tu me le faisais croire. J’ai traversé une période très difficile. Ce qui m’a un peu éloignée du monde. La seule personne sur qui je pouvais compter était Lilly. Mais tout est clair, ça m’a fait plaisir de te voir heureux. ( Essuyant une larme qui vient se s’écraser sur ma joue ) je…sniff...
Lui ( prenant ma main ) : Cette fille que tu as vu est mon enfant. Les résultats ont prouvé que je suis son père. Naima n’avait pas tord concernant la grossesse. Lorsqu’elle est née j’ai appris à l’aimer. ( Sortant son porte feuille pour me montrer sa photo ) elle est toute ma vie.
Moi ( prenant la photo toujours en larmes ) : Elle est magnifique sniff…elle te ressemble Mourad. Bravo.
Lui : Je ne peux te dire à quel moment, je me suis amouracher de sa mère. C’est juste arrivé d’un coup.
Moi : Tu n’as plus de compte à me rendre. Fais ta vie Mourad.
Lui ( essuyant mes larmes ) : Ça me pince le coeur de te voir ainsi. Pardonne moi Louna.
Moi : Tu as déjà refait ta vie sans te soucier de moi. Je te souhaite d’être heureux. J’ai mal mais le temps guérira ma blessure. Je ne serai jamais une briseuse de foyer. Non. ( Regardant une fois de plus la photo ) cette merveille doit grandir en ayant ses deux parents unis.
Lui : Je ne te mérite pas, tu trouveras celui qui reconnaîtra ta valeur. Il est vrai qu’on a été amoureux mais tu auras toujours une place dans mon coeur.
Moi ( triste ) : Aurevoir Mourad.
Je me suis levée en courant dans ma chambre. Je voulais être loin de lui et de tous. J’ai mouillé tous mes oreillers de larmes ce jour. Mais la douleur demeurait présente. A l’église, au cours d’une prière, une révélation m’a été faite. Mourad avait faire recours à un alpha pour m’avoir. Il n’a jamais su que j’étais a courant de cet acte ignoble qu’il avait posé. Et je compte bien ne rien lui dire aussi.
Le lendemain je me suis réveillée avec une migraine et des yeux ébouriffés. Maman a voulu tout savoir. Je lui ai raconté et elle m’a consolé de son mieux.
~~~ Quatre en plus tard ~~~
Enfin j’ai eu mon Master en Diplomatie. Je suis présentement une interprète dans une grande compagnie de la place. Je maîtrise trois différentes langues internationales, ce qui me permet de souvent voyager.
~ Quelques heures plus tard ~
J’ai garé ma voiture devant la maison en klaxonnant à deux reprises. Moussa est venu m’ouvrir le sourire aux lèvres. Je me demande bien ce qui le rend aussi joyeux.
Lui : Bonsoir madame.
Moi : Oui Moussa le patron est déjà rentré ?
Lui : Non.
Moi ( regardant ma montre ) : C’est bizarre. Okay merci.
En sortant de la voiture, j’ai remarqué que toute la maison est plongée dans le noir. Ce n’est pas dans les habitudes des employés de rester dans le noir. Bref j’ai continué mon chemin. En allumant la lumière, je n’ai pas pu cacher ma joie.
Eux ( en choeur ) : Surprise !!!
Moi ( émerveillée ) : Oh mon Dieu !
Devant moi se tenaient ma mère et Armand, mes soeurs, quelques collègues du bureau et les amis de Keegan. Je me suis approchée d’eux pour faire la bise à tout le monde.
Eux : Joyeux anniversaire !
C’est mon anniversaire aujourd’hui et j’ai complètement oublié.
Keegan ( près de moi ) : Viens chérie, j’ai une surprise pour toi.
Moi ( souriant ) : Encore, ( regardant les autres ) excusez moi.
Il a pris ma main et nous sommes montés. Il y avait un carton joliment décoré avec un ruban beige posé sur le lit.
Lui ( me le tendant ) : Fais toi belle plus que tu ne l'es déjà. Joyeux anniversaire chérie. Nous t’attendons en bas.
Moi ( souriant ) : Merci bébé.
Il m’a embrassé avant de s’éclipser de la pièce. Dans le carton se trouvait une longue robe de couleur rose avec de fines dentelles. Le carton contenait également une sacoche et des escarpins assortis. J’ai fais une toilette rapide et j’ai enfilé la robe. Je me suis maquillé léger.
La musique résonnait à fond dans la salle de séjour.
Logan ( courant vers moi ) : Maman tu es très belle.
Moi ( le soulevant ) : Merci mon bébé, ( lui faisant une bise ) où est papa ?
Lui ( derrière moi ) : Ici Lou. Viens dehors s’il te plaît.
Sur la table dans le jardin se trouvait plus d’une vingtaine de cadeaux emballés. Keegan m’a devancé pour retirer la couverture noire d’une voiture. Il y avait une Range Roger de couleur blanche entouré d’un ruban rouge.
Lui ( me jetant dans ses bras ) : Tu es un amour, j’ai toujours rêvé de cette voiture.
Lui : Maintenant tu vas arrêter de conduire cette vielle voiture.
Moi ( riant ) : N’oublie pas qu’elle a son histoire, c’est mon bébé.
Logan ( faisant la moue ) : Donc je ne suis plus ton bébé maman ?
Tout le monde a pouffé de rire. Cet enfant est une autre chose.
Moi : Tu es toujours mon bébé et toi seul. ( Lui caressant la joie ) je te promets.
~ Retour en arrière deux ans plutôt ~
Un an après ma rupture avec Mourad, je me suis promis de ne plus jamais tomber amoureuse. Je profitais à fond de mon célibat. Mais comme vous le savez la nature a horreur du vide. Keegan a croisé une fois de plus mon chemin. Sa présence faisait naître en moi des sensations fortes que je n’arrivais pas à exprimer. Il m’a appris à refaire confiance aux hommes. Je peux vous assurer que je ne vis que pur bonheur avec lui. Un an après, nous avons passé le cape et cette nuit Logan a été conçu. Logan est mon bijou, ma raison de vivre. L’amour que nous partageons son père et moi est si puissant qu’il n’a pas été difficile de lui choisir un prénom.
Le jour de mon accouchement je n’ai pas hésité à lui donner Logan. C’est une combinaison des prénoms Louna et Keegan. Je me rappelle que le médecin était tellement surpris par mon action.
Lorsque Logan a fêté ses douze mois, Keegan s’est présenté chez mes parents pour le mariage traditionnel. Le mois qui a suivi, nous nous sommes mariés civilement.
~ Retour au temps présent ~
Moi ( émue ) : La joie que je ressens présentement est si immense. Je vous remercie tous pour cette belle surprise. Je vous aime. ( Regardant Keegan ) un grand remerciement à mon mari, je t’aime.
Ils se sont tous mis à applaudir.
Keegan ( à mon oreille ) : Tu es si belle ce soir. Je n’ai pas fini avec mes surprises, il y en a plus.
Moi ( nouant mes bras autour de son cou ) : Merci de faire partie de ma vie.
Nous avons coupé le gâteau, et au moment de lever nos verres, le raclement de gorge d’Armand a attiré l’attention de tout le monde.
Armand : Je profite de cette occasion pour témoigner mon amour à la mère de l’heureuse du jour.
Maman : Que fais tu Armand ?
Armand : Lorsque je t’ai vu, j’ai toujours prié pour que tu me regardes un jour comme tu le fais à présent. Il m’a fallu attendre des années pour enfin t’avoir rien que pour moi. Je suis un amoureux qui ne sait rien des poèmes. ( Sortant un écrin noir de sa poche ) Mais je peux te dire que je t’aime et que je t’aimerai toujours Yasmine. ( Le genou au sol ) veux tu partager le restant de tes jours avec ce viel homme ?
Maman ( les larmes aux yeux ) : Tu me combles chaque jour que Dieu fait, je serai ravie de pousser des cheveux gris à tes côtés, et mourir avec toi. ( Tendant son doigt ) pour celà je dis oui.
Armand ( lui mettant la bague au doigt ) : Je t’aime Yasmine.
Il s’est levé pour la prendre dans ses bras. Nous les avons tous félicités. C’est très beau comme ils s’aiment. Ça me fait plaisir de voir ma mère si heureuse.
C’était si émouvant. Le reste de la soirée a continué en beauté.