Chapitre 31 : Le mal revient toujours à celui qui l'a fait
Ecrit par Fleurie
Quatre mois plus tard
°°° Tom °°°
Depuis plus de six mois, je ne trouve plus mon sommeil. Toutes mes nuits sont blanches, et pourtant tout va bien. Je sens des fois une mauvaise onde qui plane dans la maison, mais sans rien voir, ni rien entendre.
Un dimanche, après le culte, le prête m’avait révélé qu’un danger rodait autour de moi. Le seul conseil qu’il m’avait donné était de prier ardemment et que tout irait bien. La force du chrétien de trouve dans le jeûne et la prière, me répétait il. Depuis ce jour, j’ai toujours pris soin de faire beaucoup plus attention à ma personne. En plus dans le monde où nous sommes, il y a trop de jaloux, trop d’oiseaux de mauvaise augure.
Le mois dernier j’ai fait venir mon groupe de prière et nous avons prié pendant des heures. Cette nuit l’attitude de Maïna envers moi, a été très differente. On aurait dit une étrangère. Elle ne m’a rien fait, mais je sens qu’elle ne va pas bien. J’ai plusieurs fois essayé de la faire parler. Mais c’était juste de l’eau versée sur le dos du canard. J’ai ma belle villa, mais rien que pour l’amour que je ressens pour Maïna, j’ai préféré vivre avec elle. Rien que pour me lever chaque matin à ses côtés. Cela me procure un plaisir élixir. Comme je l’aime cette femme. Par finir, j’ai mis de côté mon désir de faire d’elle mon épouse. J’attendrai que la decisión vienne d’elle – même. Peut être qu’il serait mieux ainsi.
Je me suis levé pour m’apprêter pour le service. La villa est très calme ce matin. Tous les habitants vaquent déjà à leur occupation respective. C’est difficilement que j’ai pris une douche. Une demie heure plus tard, je suis déjà sur mon lieu de service. Assis dans mon bureau, j’ai pris le dossier qui fait remuer le méninges de tout le monde ici. La journée sera chargée.
~~ Quelques heures plus tard ~~
Épuisé je me suis laissé affaler dans le grand canapé en cuir de la salle de séjour. Je me suis baissé pour desserrer les lacets de mes chaussures. J’ai eu une rude journée aujourd’hui. Je me suis basculé en arrière pour m’adosser. J’ai senti des mains me masser les épaules. Ça me fait un bien fou, j’ai fermé les yeux, pour plus profiter du massage de ses tendres mains aux paumes douces. Ses mains ont quitté mes épaules pour me caresser le torse. J’ai été pris de frissons lorsque ses doigts fins se promenaient dans mes poils.
Lentement, je me suis retourné pour lui faire face.
Moi ( lui faisant un bisou sur la tempe ) : Chérie Bonsoir.
Elle ( souriant ) : Bonsoir Tom, je te sens très fatigué ce soir. ( Prenant ma main ) viens que je m’occupe de toi, comme il se doit ( clin d’oeil ).
Moi ( la prenant par la taille ) : J’aime quand tu me parles comme ça. Et les enfants ?
Elle : Ils dorment déjà chéri.
Je me suis laissé guider, comme un petit enfant. Elle nous a conduit dans la salle à manger. La table était déjà merveilleusement dressée. Une odeur appétissante émanait du plateau qu’elle tenait en mains, venant de la cuisine.
Elle a déposé le tout, avant de me servir. Comment ne pas inconditionnellement aimer cet être.
Nous avons mangé dans un silence absolu. Mais nos regards et nos gestes communiquaient plus.
Une fois le dîner terminé, elle a voulu tout arrangé, mais je ne lui ai pas permis. J’ai eu droit à un traitement digne du nom, et la nuit a été magnifiquement belle.
~~ Tard dans la nuit ~~
Je me réveille en sursaut. Je sens de grosses gouttes humidifier mon front. La sueur a perlé sur tout mon corps. Et pourtant, le climatiseur est en marche. Un vent a soufflé soulevant ainsi, le rideau, j’ai été parcouru de frissons. J’ai allumé la petite veilleuse, pour légèrement éclairer la pièce. Maïna n’est pas à mes côtés. Où peut elle bien être ? Ma montre affiche 01h du matin.
Je n’ai porté qu’un boxer, alors j’ai rapidement enfilé mon pyjama et mes pantoufles pour la aller à sa recherche.
Dehors la lune servait de lumière au ciel. Les étoiles scintillent de mille feux. De loin, j’aperçois la cabine du gardien, qui doit sûrement être entrain de dormir à poings fermés. Le silence qui règne dans la maison m’a donné la chair de poule. Des voix provenant de l’arrière de la maison ont attiré mon attention.
Pris de peur, je me suis précité vers la chambre de l’autre fois. Plus je m’approche d’elle, plus je sentais l’angoisse me submerger. Cette fois-ci elle était entre-ouverte. Je me suis rapproché d’elle, je l’ai légèrement poussé. Toute la pièce est plongée dans le noir. A l’aide de ma torche de poche, j’ai découvert qu’elle est très spacieuse et sans meuble. Elle a une porte qui débouche sûrement sur une autre. A pas de loups, j’ai avancé, j’ai longuement inspiré avant de l’ouvrir.
°°° Maïna °°°
Depuis un certain moment, tout va mal dans ma vie. Mes affaires ne marchent plus. THE BEST OF ALL croule petit à petit. J’ai plusieurs fois essayé de savoir ce qui n’allait pas. Mais je ne trouvais jamais de réponses à mes problèmes. Le club a tenu des réunions en ma faveur mais rien.
J’ai découvert six mois plutôt que je portais une vie en moi. Selon les règles de mon club, aucune femme ne doit tomber enceinte. J’ai pourtant pris toutes mes dispositions, mais c’est arrivé. J’ai voulu le garder à l’insu d’eux tous, mais ils sont plus malins que moi.
~~~ Flash-back six mois plutôt ~~~
Après les rituels de ce soir, j’ai remarqué que la soeur Halimatou, notre doyenne ne m’a pas quitté d’une minute. Elle avait son regard braqué sur moi, tout le temps qu’a duré notre réunion. Lorsque je m’apprêtais à m’engouffrer dans ma voiture, j’ai senti une main me toucher l’épaule.
Moi ( surprise ) : Halimatou toi, tu m’as fait peur.
Elle : Il n’y a pas de quoi à avoir peur. ( Regardant autour d’elle ) accorde moi quelques minutes s’il te plaît. J’ai des choses à te dire. Et c’est très important.
Moi ( confuse ) : Tout va bien ? Tu m’as l’air inquiète.
Elle : Pas ici, on pourrait aller un peu loin des oreilles curieuses, si tu vois ce que je veux dire.
Moi : Okay !
Je l’ai invité à monter, et nous sommes allées dans un snack bar.
Halimatou AMIDOU est une béninoise de la quarantaine, mais elle ne fait pas du tout son âge. Physiquement, elle est très belle et attirante. Claire de peau, elle attire toujours les regards masculins partout où elle passe. Elle est déjà mariée et mère de trois garçons, mais elle continue d’écarter ses cuisses à d’autres. Toujours égale à elle-même, je ne la déteste pas. Mais je n’ai aucune estime pour sa personne. Bref, le serveur a apporté nos rafraîchissements.
Moi ( buvant mon cocktail ) : Alors Halimatou qu’est ce qui te préoccupe autant. Tu n’as jamais montré une importance à mon égard à ce que je sache. A quoi dois-je ce changement brusque.
Elle ( souriant ) : Tu sais très bien que je ne suis pas du genre à tisser les amitiés. Je te tiens tout simplement à te dire que tu es en danger.
J’ai pouffé de rire, ce qui a attiré tous les regards sur moi. Mais je m’en branle les couilles.
Moi : C’est une blague j’espère. ( me levant ) si c’est pour écouter ces conneries que tu m’as amené ici, bah mon temps m’est trop précieux pour ça.
Elle ( insistant ) : Tu es enceinte de deux mois, et cet enfant sera la source de ta destruction.
J’ai cru mal entendre. Enceinte, et je ne sais rien. Elle délire la dame.
Moi ( m’asseyant ) : Je ne sais pas d’où tu sors cette bêtise mais je ne suis pas enceinte.
Elle : Il y a des signes que tu as sûrement dû observé ces dernières semaines ?
Pendant que j’y pense, j’ai parfois nausées matinales, des manques d’appétit et j’en passe. Exactement comme je l’avais quand j’étais enceinte de Driss. Mais je refuse de le croire.
Moi : Je n’en sais rien.
Elle : Je te conseille de faire le plutôt que possible un test de grossesse pour être plus sûre de ton état.
Moi : Okay
~ Le lendemain ~
Nous nous sommes donné rendez-vous le lendemain, au même endroit.
Moi : C’est positif.
Elle : Tu as deux choix, soit tu gardes cet enfant en perdant tout ou tu mourras avec lui ?
Moi : Mon homme a toujours voulu d’un enfant. Si jamais il arrivait à l’apprendre je ne veux même pas imaginer la suite.
Elle : Les hommes il y en aura toujours. Même s’il part, tu n’as pas de soucis à te faire. Tu es très belle et riche, et tu as tout pour avoir n’importe qui dans ton lit. Je te propose une solution. En tant que doyenne dans le club, tu pourrais sacrifier cet enfant. Ainsi tu auras d’autres opportunités. La balle est dans ton camps.
Moi ( rassurée ) : Merci Halimatou.
J’ai quitté le snack bar ce jour la joie au coeur. J’ai sacrifié l’enfant que j’attendais sans arrière pensée. Tout allait bien jusqu’au jour où dans mon sommeil, j’ai commencé par être perturbée par les cris de pleures d’un bébé. Je m’étais dit que ce n’était qu’un cauchemar. Mais mon angoisse grandissait chaque soir. Les quatre mois qui ont suivi, je n’avais plus de paix. J’ai fini par dire à Tom de rester chez lui pour qu’il ne se soupçonne de rien.
J’ai été obligée de demander de l’aide auprès de mes supérieurs. C’est ainsi qu’ils m’ont révélé la raison de ces persécutions.
Le maître : Tu es persécutée car l’âme de cet enfant est très puissante et veut se venger.
Moi : Je ne sais pas quoi faire. Je vous en conjure aidez moi. Je ne peux jamais tout perdre. Que diront les gens ?
Le maître : Calme toi ma fille. Pour apaiser son esprit, nous avons besoin de l’étoile d’une jeune fille très intelligente.
Moi : Mais maître, je n’ai plus personne, n’y a t-il pas une autre option ?
Le maître : C’est la seule, tu as cinq jours pour nous amener l’esprit de cette fille, ou tu mourras.
Moi : Je vais la chercher. Merci maître.
Le maître : J’ai parlé.
J’entendais des mûrmures dans l’assemblée. Nous avons fini la réunion, et je suis rentrée chez moi la mort dans l’âme. Quand l’appât du gain facile nous tient.
Je n’ai pas pu fermé l’oeil de toute la nuit. Kadi est ma fille, même si avait une brillante étoile, je ne l’aurais jamais donné en sacrifice.
Le cinquième jour, j’ai eu la brillante idée de sacrifier Louna. Elle est très intelligente et réussit toujours dans tout ce qu’elle entreprend, alors pourquoi ne pas en profiter. J’ai fouillé dans mes affaires et j’ai trouvé une photo d’elle que j’ai remis au maître.
Le soir, nous avons pu commencer le sacrifice. Il m’a remis un grand ours en peluche qui la représentait. Je devais la piquer une fois dans une semaine à l’aide d’une aiguille, en disant des incitations. Le premier mois s’est déroulé sans encombre. La semaine qui a suivie, au moment où je voulais piquer la peluche, une force étrange m’a violemment buté contre le mûr. J’ai poussé un cri de douleur. En levant la tête j’ai aperçu une lumière toute blanche. Elle m’aveuglait les yeux.
Voix : Maïna ta fin est proche. Pour ton bien laisse ma fille.
Moi : Qui es tu ?
Voix : La source de ta richesse. J’ai été faible et tu m’as facilement eu. Mais depuis la vallée de la mort, je protège mes descendants. Laisse ma famille en paix sinon tu en paieras les conséquences.
Moi ( riant ) : Hugo tu ne peux rien me faire. ( Braquant mon index dans sa direction ) esprit maléfique je t’ordonne de retourner d’où tu viens.
Je me suis sentie soulevée puis j’ai été propulsée sur la table.
Voix : Tu as été avertie.
C’était sa dernière phrase avant qu’il ne disparaisse.
Le lendemain j’ai été voir le maître pour tout lui expliquer. Il m’avait rassurer en me dotant de plus de pouvoir pour l’affronter la prochaine fois qu’il viendrait.
~~~ Retour au temps présent ~~~
Ce soir je ne pensais pas voir Tom à mon arrivée. Et pourtant j’avais été assez clair avec lui. C’est pour éviter une prise de tête que je me suis conduite en l’amante docile. J’ai mis un peu de somnifère dans sa boisson, afin qu’il ne se réveille pas avant mon opération.
J’ai pris mon aiguille en prenant soins de réciter toutes les formules. Lorsque je m’apprêtais à piquer la peluche j’ai senti une présence spirituelle dans la pièce. Une lumière a jaillie devant moi. Il était dans l’air avec une manchette en main. Je me suis mise à rire.
Moi : Tu crois pouvoir m’arrêter cette fois ci ?
Voix: Laisse ma fille
Moi : Je tuerai un à un tous les membres de ta famille, crois moi. Maintenant quitte mon chemin et laisse moi faire mon travail.
Grâce aux pouvoirs qui m’ont été conférés, j’ai remarqué la présence d’une personne humaine. Je me suis retournée pour voir Tom debout sur le seuil de la porte.
Moi ( hurlant ) : Non
°°° Tom °°°
Elle a hurlé si fort que j’ai fermé mes oreilles. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Devant elle se trouvait une grande table sur laquelle était disposée plusieurs bougies allumées. Il y en a de différentes couleurs, mais le rouge et le noir dominent. J’ai aperçu une lumière blanche qui flottait au dessus de sa tête. Les scènes qui ont suivies ont été très rapides, que je n’ai rien capté.
Maïna s’est mise à se gratter le corps en geignant. Elle court dans tous les sens de la pièce. Tout en sautant, elle a commencé par ôter un à un ce qui lui servait de vêtements. Je me suis approché d’elle pour la calmer, lorsqu’elle m’a accueillie avec des rires que je n’arrive pas à comprendre.
Je l’ai soulevé pour la ramener dans notre chambre.
Que vient il de se passer ? Je ne cesse de répéter intérieurement cette phrase.