Chapitre 33

Ecrit par Auby88

Against All Odds (Contre toute espérance)


How can i just let you walk away

Comment puis-je te laisser t'en aller

Just let you leave without a trace

Simplement te laisser partir sans laisser de trace

When I stand here taking

Quand je suis ici prenant

Every breath with you

Chaque respiration avec toi

You're the only one

Tu es le seul

Who really knew me at all

Qui me connaissait vraiment


How can you just walk away from me

Comment peux-tu simplement t'en aller loin de moi

When all I can do is watch you leave

Quand tout ce que je peux faire est te regarder partir

'cause we've shared the laughter and the pain

Parce que nous avons partagé les rires et la douleur

And even shared the tears

Et même partagé les larmes

You're the only one

Tu es le seul

Who really knew me at all

Qui me connaissait vraiment


So take a look at me now

Alors regarde-moi maintenant

Oh there's just an empty space

Oh il y a qu'une place vide

And there's nothing left here to remind me

Et il n'y a plus rien pour me rappeler

Just a memory of your face

Un seul souvenir de ton visage

So take a look at me now

Regarde-moi maintenant

'cause there's just an empty space

Parce qu'il y a qu'une place vide

And you coming back to me is against all odds

Et toi revenant à moi est contre toutes attentes

And that's what i've got to face

Et c'est ce que je vais devoir affronter


I wish I could just make you turn around

Je voudrais pouvoir te faire faire demi-tour

Turn around and see me cry

Retourne-toi et regarde-moi pleurer

There's so much I need to say to you

Il y a tant de choses que j'ai besoin de te dire

So many reasons why

Tant de raisons pour lesquelles

You're the only one

Tu es le seul

Who really knew me at all

Qui me connaissait vraiment. (…)


But to wait for you is all I can do

Mais t'attendre est tout ce que je peux faire

And that's what i've got to face

Et c'est ce à quoi je dois faire face

Take a look at me now

Regarde-moi maintenant

'Cause I'll still be standing here

Parce que je resterai encore ici

And you coming back to me is against all odds

Et toi revenant à moi est contre toute espérance.

That's the chance i've got to take

C'est l'espoir auquel je m'accroche.

Take a look at me now

Regarde-moi maintenant


Mariah Carey - Against all odds


Source : https://www.lacoccinelle.net/"



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Maëlly FREITAS


En versant un torrent de larmes, je fredonne la chanson de Phil Collins reprise par Mariah Carey. Il n'y a pas mieux pour décrire ce que je ressens.

Deux semaines sont déjà passées depuis ce sinistre jour. Pourtant, c'est comme si c'était hier.


Je ne sors plus. De peur d'être la risée des gens. Je ne pourrai supporter les moqueries. Je ne pourrai supporter que des marginaux se moquent de moi. Je ne veux encore moins qu'on ait pitié de moi.


J'imagine déjà les titres des journaux, des tabloïdes....


Je suis tombée si bas. Si bas. Moi, la grande et l'unique Maëlly FREITAS.


J'ai toujours su me relever après mes rares échecs professionnels. Mais aujourd'hui, je ne sais plus quoi faire. Comment vais-je me relever ? Comment vais-je retrouver ma noblesse d'avant. Comment ?


Je n'arrive pas toujours pas à comprendre pourquoi Eliad m'a trahie ainsi. Mais je suis certaine que ce salaud d'Edric y est pour beaucoup.

Il saura de quel bois je me chauffe, celui-là !


Je lève les yeux vers ma robe de mariée accrochée au mur. Je n'ai laissé personne la décrocher de là. Je la veux toujours près de moi.


Je l'ai gardé deux jours durant sur moi, avant qu'on me l'enlève de force.

Mais si cela ne tenait qu'à moi, je continuerais de la porter.


C'est peut-être improbable, mais je garde espoir. Mon fiancé reviendra me chercher. Oui, mon Eliad passera la porte d'un instant à l'autre pour qu'on célèbre enfin ce mariage tant attendu. Je m'y accroche dur comme fer.


J'entends des bruits qui viennent d'en bas. Eliad ! Il est là. Je me lève aussitôt.

Il est bien là, en bas, occupé à parler à mes parents.


- … Papa, je te demande pardon.

- Si tu me respectais vraiment Eliad, si tu me considérais vraiment comme ton, tu ne m'aurais pas infligé cette honte publique !

- Je m'en veux d'avoir agir ainsi.

- Nous savions tous depuis le début que ce mariage était une comédie, nous savions tous que tu n'aimais pas Maëlly. Je t'ai même mis à garde plusieurs fois, mais tu as insisté encore et encore. Tu aurais pu tout annuler à temps, mais tu ne l'as pas fait. Tu as préféré attendre le jour-J pour "répudier" Maëlly publiquement...

Ma fille a beau être ce qu'elle est, elle ne méritait pas une humiliation pareille. D'ailleurs, aucune femme ne le mérite !

 

Eliad se rapproche de mon père et se met à genoux devant lui.

- Je te demande sincèrement pardon, papa.


Mon père détourne la tête.

- Il vaut mieux que tu t'en ailles, Eliad. Je ne veux pas que Maëlly te voit ici.

- Je voudrais lui parler.

- Non, Eliad !

- Je …

- Eliad, mon amour ! crié-je en descendant précipitamment les escaliers.

-Ma fille, ne reste pas ici.

Je n'écoute pas mon père.


- Mon amour, je savais que tu reviendrais.


Je vais me coller contre lui. Ses bras restent ballants, ce n'est pas grave. Il est là, c'est l'essentiel.

Je promène mes doigts dans son visage et remets mes mains autour de sa taille.

- Je te pardonne, mon amour. Je comprends que tu étais troublé. Maintenant, c'est fini. Nous allons pouvoir continuer notre mariage.

 

Il se dégage de moi.

- Non, Maëlly !

- Non ! m'étonné-je. Alors qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je suis juste venu présenter mes excuses à ton père et à toi.

- Alors tu ne…

- Je comprends que ce soit difficile pour toi de l'accepter, mais tout est fini entre nous, Maëlly.


J'halète quelques secondes avant de me jeter sur lui et lui asséner des coups.

- Tu n'as pas le droit de me faire cela Eliad. Pas le droit, Eliad ! Je t'ai donné ma pureté et tout mon amour. Je t'ai consacré tout mon temps. Pour quoi en retour ? Rien du tout ! Tu es un monstre, Eliad ! Un monstre !

- Maëlly, ça suffit ! tonne mon père. Arrête de te ridiculiser ainsi ! Eliad, va-t'en.

- Lâche-moi, Lâche-moi, papa. Je n'ai pas fini avec lui.


Je libère mes bras emprisonnés par papa pour revenir vers Eliad, immobile depuis.

- C'est à cause d'elle, n'est-ce pas ? C'est à cause de cette prostituée, que tu m'as laissé ?

- Non, Maëlly ! Laisse cette fille tranquille. Elle n'y est pour rien.

- Si, elle y est pour beaucoup. Elle et son accolyte Edric. Mais ils ne paient rien pour attendre. Ils sauront qu'on ne se moque pas impunément de Maëlly !

- Ne parle pas ainsi, Maëlly. Ils n'y sont pour rien. Si tu dois t'en prendre à quelqu'un, c'est à moi.

- Eliad, va-t'en ! ordonne à nouveau mon père.

- Ne T'inquiète pas Eliad ! Car toi aussi, je ne t'épargnerai pas. Et je te jure que tant que je serai en vie, toi et cette pétasse, vous ne serez jamais heureux. JAMAIS, tu entends !


- Ma fille, ça suffit ! Eliad va-t'en !

Je le regarde s'en aller.

- Oui va-t'en, sale lâche, sale hypocrite ! Il n'avait pas le droit papa, pas le droit !

- Maintenant, tu te calmes Maëlly. Viens, je te ramène en haut.


En sanglotant, je suis papa.



****************


Deux jours plus tard


Maëlly FREITAS


Je n'ai pu résister à l'envie de sortir. Je l'ai fait à l'insu de mes parents. J'ai mis une robe banale, des sandales, des lunettes de soleil et une perruque pour passer inaperçue dans la rue.


Il me fallait commencer à régler mes comptes avec mes ennemis. Le dernier sur ma liste, ce sera Eliad.

Le premier bien évidemment, c'est cette femmelette d'Edric. Je viens d'apprendre que le salaud est parti en voyage. S'il disparait à un moment pareil, c'est qu'il est bien coupable. Pas grave, il finira bien par se ramener. Je l'attendrai patiemment.


Je quitte là pour un autre endroit. Un endroit dans lequel je n'aurais jamais pensé revenir. Je n'ai même pas prévenue la propriétaire des lieux avant de débarquer.

Je suis sur le point d'appuyer mon doigt sur la sonnerie quand la porte s'ouvre.

- Bonjour Maëlly FREITAS ! Entrez, je vous attendais.

La frayeur qui est mienne actuellement m'empêche de lui répondre.

Elle me cède le passage. J'hésite un peu mais finis par entrer. Elle garde ses yeux sur moi tandis que je commence en haussant la voix.

- Vous n'êtes qu'une arnaqueuse ! Une menteuse ! Vous m'avez fait croire que j'épouserais Eliad, l'homme de ma vie, mais tout était faux !


Elle me regarde sans dire mot.

- Vous aviez parlé de verres et j'ai pensé aux verres optiques !

- Il y a aussi des verres à boire, Maëlly.

- Vous aviez parlé de livres, de plein de livres !

- Il peut s'agir du même livre, Maëlly.

- Arrêtez d'appeler mon prénom !

- Bien.

- Vous… aviez parlé d'une photo !

- Il n'est pas le seul à posséder une copie de cette photo.

- Vous avez parlé des initiales E et M. Et j'ai tout de suite fait le lien avec Eliad MONTEIRO.

- C'est moi que vous voulez berner ?

- Pardon !

- Vous saviez depuis le début qu'il pouvait s'agir de l'un comme de l'autre. Vous me comprenez, n'est-ce pas ?

- Vous... vous… divaguez, sale sorcière !


Elle secoue la tête en souriant.

- Vous le saviez, avouez-le. Vous connaissez vos deux amis depuis l'enfance. Vous avez grandi, mangé, joué ensemble... Vous connaissiez tout d'eux. C'est impossible que les initiales E et M vous aient uniquement fait penser à Eliad.

- Vous mentez ! Ça ne peut pas être cet idiot d'Edric. Non, je refuse !

- Admettez que vous y aviez pensé plusieurs fois d'ailleurs que ça pouvait être lui ; surtout quand votre Eliad vous repoussait. Cependant, comme c'était de cet Eliad que vous étiez amoureuse et comme vous voyiez l'autre comme un raté, vous avez continué à vous voiler la face. Avouez-le !

- Ça ne peut pas être lui. Ça ne peut pas être ce raté. Mieux vaut mourir que m'acoquiner avec lui !

- Personne ne vous contraint à quoi que ce soit. Je vous dis ce que je vois ou ressens, mais c'est à vous de faire vos choix. Vous restez "maître" de votre vie !

- Vous n'êtes qu'une vieille folle !


Je la vois sourire, ensuite rire aux éclats pour enfin entrer en transe.

- Votre.... âme est…. trop impure, Maëlly FREITAS. Trop impure ! Repentez-vous, Maëlly ! Repentez-vous…. avant qu'il ne soit… trop tard. Oui, retrouvez cette bonne âme d'enfant… que vous aviez avant.… Car c'est là que réside votre bonheur... Autrement, vous ne serez jamais heureuse ! Vous entendez ? JAMAIS ! JAMAIS ! JAMAIS ! JAMAIS ! JAMAIS ! …


Elle repète incessamment le mot JAMAIS. Une peur énorme envahit tout mon être. Je sors à reculons, puis dès que je me retrouve dehors, je cours en direction de ma voiture.











ÂMES SOLITAIRES