Chapitre 33
Ecrit par St Daniel
Les
chroniques de Saint Daniel
Titre
: SECRET du CŒUR
Auteur
: Saint Daniel
Chapitre
33
Lucas
revient de sa discussion avec le médecin, le visage fermé, l’esprit embrouillé
par la nouvelle exténuante qu’il vient de recevoir. La salle d’attente est
étrangement calme, une tranquillité qui contraste brutalement avec la tempête
qui fait rage en lui. Amélie, assise sur le banc, l’observe attentivement. Elle
peut sentir que quelque chose ne va pas, mais elle n’ose pas encore poser la
question.
Amélie, sans
dire un mot, se lève doucement et vient s’accroupir devant Lucas, cherchant son
regard. Elle place délicatement une main sur son genou, essayant de lui offrir
un peu de réconfort. Lucas, cependant, semble perdu dans ses pensées, l’esprit
ailleurs, tiraillé entre la dure réalité et ses propres peurs. Il soulève la
tête et après un soupir calme et froid et pose le coup au bord du banc laissant
la tête se poser derrière avec les yeux vers le plafond.
Amélie :
(chuchotant) Lucas… ça va ? Tu peux… tu veux en parler ?
Lucas lève
les yeux, croisant finalement son regard. Il voit l’inquiétude dans ses yeux,
mais il ne peut pas lui dire ce qu’il vient d’apprendre. Pas encore. Il force
un sourire, un sourire qui n’atteint pas ses yeux.
Lucas : (d’une
voix rauque) Je… je vais bien, Amélie. Juste un peu fatigué, c’est tout.
Amélie le
regarde, pas tout à fait convaincue, mais elle n’insiste pas. Elle connait
Lucas et se dit qu’il parlera quand il sera prêt. Soudain, la porte de la salle
d’attente s’ouvre sur eux, et un homme en uniforme entre. C’est l’inspecteur,
un homme imposant au visage grave, qui les observe un instant avant de
s’approcher. Lucas se redresse légèrement, sentant la tension monter.
Inspecteur : (avec
autorité) Monsieur Lucas, mademoiselle Amélie, je présume. Je suis désolé de
vous déranger en ce moment difficile, mais j’ai besoin de parler de ce qui
s’est passé plus tôt avec Mr Ulrich. Nous devons établir ce qui s’est vraiment
passé.
Amélie se
tourne instinctivement vers Lucas, inquiète. Elle sait que la situation est
délicate, et que la vérité pourrait avoir des conséquences graves. Lucas, de
son côté, sait ce qu’il doit faire. Il doit protéger Amélie, quoi qu’il en
coûte.
Lucas : (d’un ton
ferme) Inspecteur, c’est moi qui suis responsable de ce qui est arrivé. Amélie
n’a rien à voir avec tout ça. C’est moi qui étais en conflit avec Ulrich.
Inspecteur : Vous
voulez dire que c’est vous qui avez commencé cette altercation ? Que vous avez
provoqué Ulrich ?
Lucas : (hochant
la tête) Oui, c’est exactement ça. Enfin c’est lui qui m’a provoqué, et j’ai
essayé de le calmé mais je n’ai pas pu contenir ma colère et… Nous avions un
différend, et les choses ont dégénéré. Amélie était simplement présente, elle
n’a rien fait de mal.
Amélie ouvre
la bouche pour protester, mais Lucas lui lance un regard qui la fait taire.
Elle sent l’angoisse monter, mais elle comprend que Lucas fait cela pour la
protéger.
L’inspecteur
les observe tous deux avec attention un instant, et
Inspecteur : Très
bien, Lucas. Nous allons devoir enquêter davantage, mais pour le moment, je
vais noter ce que vous avez dit. Sachez que cette affaire pourrait avoir des
conséquences juridiques sérieuses.
Lucas hoche
la tête, acceptant silencieusement ce que cela implique. L’Inspecteur continue
à poser quelques questions, cherchant à obtenir un récit détaillé des
événements, mais Lucas maintient sa version des faits, prenant toute la
responsabilité sur lui.
Après
quelques minutes, l’inspecteur termine enfin son interrogatoire.
Inspecteur : Merci
pour votre coopération, Lucas. Nous vous contacterons si nous avons besoin de
plus d’informations. En attendant, reposez-vous et prenez soin de vous.
L’Inspecteur
leur adresse un dernier regard avant de quitter la pièce. Amélie, bouleversée,
se tourne vers Lucas dès que la porte se referme.
Amélie : Pourquoi
as-tu fait ça, Lucas ? Pourquoi as-tu tout pris sur toi ?
Lucas : (avec un
sourire triste) Parce que je tiens à toi, Amélie. Et je ne veux pas que tu sois
impliquée dans tout ça. C’est ma responsabilité.
Plus tard
dans la nuit, alors qu'Amélie et Lucas tentent de trouver un peu de répit à
l'hôpital, la porte de la salle d'attente s'ouvre brusquement. Deux policiers,
accompagnés de l’Inspecteur, font leur entrée. Amélie sent immédiatement son
cœur s’emballer, une peur viscérale montant en elle. Elle sent que quelque
chose de grave est sur le point de se produire quand
Inspecteur : Lucas,
nous avons inspecté l'appartement d'Amélie. Nous devons vous demander de nous
suivre au poste de police pour quelques questions supplémentaires.
Amélie
panique, sa respiration devient irrégulière. Elle se tourne vers Lucas,
cherchant désespérément une réponse, un signe que tout ira bien. Ses mains
tremblent légèrement alors qu'elle agrippe le bras de Lucas.
Amélie : (d’une
voix tremblante) Non, Lucas… Ils ne peuvent pas t’emmener. Tu n’as rien fait de
mal.
Lucas, bien
que l’inquiétude soit visible dans ses yeux, garde un visage calme. Il prend la
main d'Amélie, la pressant doucement pour la rassurer.
Lucas :
(doucement) Amélie, tout va bien se passer. Je te promets. Je vais répondre à
leurs questions, et je reviendrai bientôt. Tu verras.
Amélie veut
croire en ses paroles, mais la peur l’envahit. Elle le regarde partir, son cœur
battant à tout rompre. L’Inspecteur échange un dernier regard avec elle avant
de se tourner vers Lucas.
Inspecteur :
Suivez-nous, Lucas.
Alors que
Lucas se lève pour les suivre, un mouvement soudain à l'autre bout du couloir
attire leur attention. Des infirmiers et le docteur accourent, poussant une
civière sur laquelle Ulrich est allongé, inconscient et pâle. Le regard
d'Amélie se fixe sur la scène, la peur se transformant en une terreur pure.
Amélie : (dans un
souffle) Ulrich…
Le visage du
docteur est grave alors qu'il accompagne la civière vers le bloc opératoire.
Lucas et Amélie se figent, l’angoisse se lisant sur leurs visages. Mais Lucas
ne peut rien faire, il doit partir avec les policiers. Amélie est laissée
seule, la peur la rongeant de l’intérieur.
Lucas,
escorté par les policiers, quitte l'hôpital. Le trajet jusqu'au commissariat se
fait dans un silence lourd, Lucas tentant de maîtriser les pensées qui tourbillonnent
dans sa tête. Il pense à Amélie, à ce qu’elle doit ressentir en ce moment. Il n’espère
pas que tout se passe bien mais il reste dans la prière. Cependant une ombre de
doute plane au-dessus de lui.
À leur
arrivée au commissariat, l’Inspecteur reçoit un appel urgent. Il décroche,
écoutant attentivement ce qui lui est dit à l'autre bout du fil. Lucas
l'observe, sentant une tension croissante dans l'air. Le visage de l’Inspecteur
se ferme, devenant encore plus grave.
Inspecteur : (d'une
voix basse) Lucas, je viens de recevoir un appel de l'hôpital… Ulrich est décédé.
Une hémorragie interne…
Les mots de
l’Inspecteur résonnent dans la tête de Lucas comme un coup de tonnerre. Une
vague de choc le traverse, suivie d'une tristesse profonde. Le poids de la
réalité s’abat sur lui, lourd et inévitable. Il se sent soudain accablé par une
culpabilité écrasante, bien que la situation soit bien plus complexe que cela.
L’inspecteur
le regarde avec compassion, mais aussi avec une dureté professionnelle.
Inspecteur : Cela
complique les choses, Lucas. Nous devons maintenant traiter cette affaire avec
la plus grande rigueur.
Lucas hoche
la tête, sachant que les choses viennent de prendre une tournure encore plus
sombre. Tout en lui souhaitant pouvoir revenir en arrière, il se prépare à
affronter ce qui l'attend. Mais une seule pensée le hante : Amélie, seule à
l’hôpital, apprenant cette nouvelle terrible.
La nuit
s'annonce longue.
Lorsque l’Inspecteur
annonce la mort d'Ulrich, Lucas se sent soudainement englué dans une marée de
confusion et de douleur. Le monde autour de lui semble s'estomper, laissant
place à une cacophonie de pensées qui l'envahissent. Au milieu de ce chaos
mental, une voix résonne avec une insistance troublante : celle du docteur, plus
tôt dans la journée, lorsqu'il l'avait pris à part pour lui révéler une vérité
encore plus cruelle.
Docteur : Lucas… Je
suis désolé de devoir vous dire cela, mais les résultats de vos examens d’il y
a 3 jours montrent quelque chose de préoccupant. Nous avons découvert une
tumeur maligne. Elle est avancée et agressive. Malheureusement… nous pensons
que le temps qu'il vous reste est limité. Mais je pense que cela est votre
dernier souci en cet instant, car l’état d’Ulrich est disons stable mais il
n’est pas encore tiré d’affaire. De plus il reste inconscient.
Les mots du
docteur résonnent encore et encore dans l'esprit de Lucas, comme une sentence
inéluctable. Chaque syllabe s'ancre dans son être, ajoutant un poids
supplémentaire à la douleur qu'il ressent déjà.
Lucas : (dans ses
pensées, revivant la scène) Une tumeur maligne… Un temps limité… Ulrich mort…
Il se
souvient de son propre silence choqué à l’annonce du diagnostic, de la façon
dont il avait senti le sol se dérober sous ses pieds, de l’incapacité à
formuler une réponse cohérente. Le docteur avait poursuivi, ses mots
s'enchaînant, mais c'était comme si Lucas les entendait depuis un tunnel
lointain, chaque mot paraissant distant et irréel.
Docteur : Nous
allons faire tout ce que nous pouvons pour vous offrir le meilleur traitement
possible, mais… il est crucial que vous vous prépariez à ce qui vient.
Avez-vous quelqu'un à qui en parler ? Quelqu'un qui pourrait… vous soutenir
dans cette épreuve ?
Les pensées
de Lucas se tournent immédiatement vers Amélie, celle qui occupe son cœur
depuis si longtemps. Mais il ne peut se résoudre à lui dire, à la plonger dans
une douleur encore plus profonde alors qu’elle est déjà dévastée par la
situation avec Ulrich. Il n’arrive pas à l’imaginer supporter le fardeau
supplémentaire de sa propre fin imminente.
De retour au commissariat, ces pensées se
mélangent à la culpabilité qu’il ressent maintenant pour Ulrich. Il pense à
Amélie, à la manière dont elle apprendra cette terrible nouvelle, au chagrin
qu’elle va encore devoir affronter.
Lucas : (à voix
basse, presque inaudible) Comment vais-je lui dire ?
Inspecteur : Lucas, je
sais que c’est difficile, mais nous devons avancer. Est-ce que vous êtes prêt à
continuer ? Vous devriez collaborer sinon… les choses vont s’empirer. Pour
l’instant vous êtes… non, je vous laisse pour l’instant.
Lucas hoche
la tête mécaniquement, mais en réalité, il se sent complètement perdu. Le poids
de la situation l'écrase, et les mots du docteur résonnent encore,
inlassablement, dans son esprit.
Lucas : (pensant
à Amélie) Je dois la protéger… mais comment ? Comment vais-je faire ?
Dans
l’obscurité de cette nuit troublée, Lucas se voit en train de se perdre, entre
la réalité cruelle de sa propre santé déclinante et le chaos immédiat qui
l'entoure. Pourtant, une seule certitude l’habite : comment ou où trouver un
moyen d’alléger le fardeau d’Amélie, coûte que coûte.
À
suivre…
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