CHAPITRE 33: MALADIE

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

***CHAPITRE 33: MALADIE.***


**BENJAMIN NGUEMA**


J'arrive à la maison avec les enfants qui sont encore en train de pleurer. Je les vois les trois qui veulent directement aller à l'étage dans leurs chambres respectives mais je les interpelle.


Moi: Revenez ici, on va parler une minute.


Ils se sont arrêtés en bas des escaliers.


Moi: (Posant leurs affaires sur le fauteuil avant de m'asseoir) venez vous asseoir. (Ils se sont exécutés ) Vous allez arrêtez de pleurer?


Eux: (Pleurant toujours en silence) 


Moi: Vous avez quelque chose à dire ?


Darnell : (Pleurant toujours) Tu as été très injuste avec tata Linda papa. D'abord parce que ce n'est pas comme ça qu'on parle à une femme.


J'ai levé un sourcil en le regardant, cet enfant connaît quoi de comment on doit ou non parler à une femme ?


Darnell : (Poursuivant en pleurant) Papi a dit que la femme c'est une belle fleur à qui il faut parler avec délicatesse pour qu'elle soit encore plus belle. Tata Linda est la plus belle des fleurs et toi , tu lui as parlé comme un rustre. 


Je ne savais pas s'il fallait que je rie ou que je me fâche en écoutant ça. C'est à moi que mon fils de 6 ans fait la morale en matière de relation homme/femme jusqu'à me traiter de rustre? Je rêve.


Darnell : (Pleurant toujours) De plus, tu as été ingrat et très impoli avec elle. Elle nous a gardés de bon cœur toute cette semaine et toi au lieu de la remercier, tu es venu lui manquer de respect devant nous et nous prendre de force alors qu'on voulait rester chez elle. Enfin, tu nous as grondés sans aucune raison pour nous emmener ici de force. Je suis fâché contre toi. 


Daphnée : (Pleurant) Moi aussi, je suis fâchée contre toi papa.


Moi: Je vois ( Regardant Raphaël) Tu as quelque chose à dire ?


Raphaël : (Pleurant) Tu es le plus méchant et mauvais de tous les papas du monde. Tu avais dit que maman Joliane était un ange dans le ciel et qu'elle était partie chez Dieu pour veiller sur nous. Maintenant tu as dit qu'elle est morte. Tu es méchant. En plus, tu as refusé que maman Linda est ma mère alors que je l'aime et elle a dit qu'elle était ma mère. Tu es mauvais et je ne vais plus jamais te parler encore.


Moi: Je vous ai écouté. Vous êtes fâchés d'accord mais moi aussi je le suis. Connaissiez vous Linda avant ? 


Eux: Non.


Moi: Bien. Quand je suis parti d'ici, je vous ai laissé avec qui ?


Les D: Tantine Kelly.


Moi: Et quand j'ai appris que vous n'étiez pas avec Kelly, je vous ai dit d'aller chez qui?


Les D: Maman Dorcas.


Moi: Qu'avez-vous fait ?


Les D: On n'est pas parti.


Moi: Vous avez refusé de faire ce que JE vous ai dit de faire devant mamie Judith. Vous me faites passer pour quoi? C'est ainsi que je vous ai éduqué ?


Eux: (Baissant les têtes) Non. 


Moi: Mamie est venue du village pour vous voir et vous la rejetez pour aller chez tata Linda, c'est bien comme ça ?


Eux: Non. 


Moi: Quand je donne un ordre, vous devez faire quoi?


Eux: Obéir.


Moi: Très bien. C'est donc la dernière fois que vous faites ce que vous avez fait cette semaine. Si je dis que vous partez telle place, vous le faites sans discuter. Me suis-je bien fait comprendre ?


Eux: Oui.


Moi: (Regardant Raphaël) Je sais que tu aimes beaucoup tata Linda et elle aussi t'aime beaucoup mais ce n'est pas ta mère. (Prenant une photo de Joliane qui était à côté de moi pour lui montrer) Voici ta mère, est-ce qu'elle ressemble à tata Linda ?


Raphaël : (Bougeant négativement la tête)


Moi: Voilà. Si elle ne lui ressemble pas c'est parce que ce n'est pas la même personne. Tata Linda même si elle est gentille avec toi, elle est juste tata Linda et ce n'est pas ta mère. À partir d'aujourd'hui tu cesses de l'appeler maman. Tu as compris ?


Raphaël : (Me regardant en silence)


Moi: (Au bout d'un moment) Tu as compris Raph?


Raphaël : (Silence)


Moi: (Élevant légèrement la voix) Raphaël je te parle.


Raphaël : (Pleurant) Non voilà. Tu es méchant. (Se levant et fuyant en courant à l'étage) Je vais mourir comme maman Joliane parce que je ne veux plus rester avec toi, tu es méchant.


Moi: (Me levant) Raphaël ?


Je l'ai entendu claquer la porte de sa chambre à l'étage. Cet enfant est le plus têtu des trois. Je l'ai suivi à l'étage et je suis rentré dans sa chambre. Il n'était à aucun endroit visible. Je savais de source sûre qu'il était couché sous son lit. Quand il est fâché, c'est là-bas qu'il va se réfugier.


Moi: (Soupirant) Raphaël ?


Raphaël : (Pleurant sous le lit) Laisse moi tranquille, tu n'es plus mon père. Tu es méchant.


Moi: (M'allongeant au sol pour le voir, plus tendre) Mon grand, sort de là.


Raphaël : (Pleurant) Non, je ne veux plus te voir voilà. Je veux voir ma mère, je vais mourir comme maman Joliane pour aller la retrouver, je ne veux plus rester avec toi. Laisse-moi tranquille. 


Daphnée : Papa quitte, je vais le faire sortir.


Je me suis relevé et elle m'a remplacé.


Daphnée : Raph, vient.


Raphaël : (Pleurant) D, chasse papa d'abord, je ne veux plus le voir. Il est trop méchant.


Daphnée : Je sais que papa est méchant et il ne va plus te parler encore, viens. 


Elle lui a tendu la main et il a posé la sienne dessus avant de sortir de sa cachette. Elle s'est levée avec lui et elle est allée s'asseoir sur le lit en l'entraînant à sa suite puis s'est mise à le bercer pour qu'il se calme. Darnell est rentré dans la chambre et les a rejoint sur le lit. Je suis resté à les regarder un moment avant de sortir pour rejoindre ma chambre. Je préfère les laisser tranquille pour cette nuit, nous reprendrons cette conversation demain soir quand les esprits seront plus posés. 


En arrivant ici, je ne pensais pas vivre un tel drame. Cette semaine n'a pas été facile pour moi. En partant d'ici ce mardi, tout allait bien. Kelly était censée rentrer de Pog autour de 11h et aurait récupéré les enfants, mais rien ne s'est passé comme prévu. Son programme a été prolongé, Dorcas avait un souci de téléphone et le mien, on me l'avait volé à l'aéroport sans que je ne le sache. Ce jour donc, je n'ai pas su ce qu'il en était des enfants. Ce n'est que le lendemain, en achetant un nouveau téléphone et en me connectant sur mon même compte WhatsApp que j'ai reçu les messages de Kelly et même de Linda qui m'informaient que les enfants étaient avec cette dernière. J'ai rapidement appelé Kelly pour la reprendre par rapport à son acte mais c'est après que j'ai compris qu'elle a cru bien faire parce qu'elle croit que Linda et moi sommes ensemble, c'est la raison pour laquelle je n'ai pas été très sévère avec elle et j'ai simplement appelé Dorcas pour qu'elle récupère les enfants. 


Il s'est peut-être passé plein de choses entre Linda et moi dont le mensonge qui nous lie auprès de nos familles respectives mais la vérité c'est qu'entre Linda et moi, il n' y a strictement rien. Je n'allais pas prendre mes enfants et les laisser pendant une semaine chez une personne avec laquelle je ne partage aucun lien. Où est-ce qu'on a vu un tel comportement ? Seulement, il s'est passé ce qui s'est passé avec les enfants devant ma belle mère et malheureusement, ils ont dû rester avec elle. Je me sentais tellement gêner par leur comportement vis-à -vis de ma belle famille que je ne savais où me mettre. Mes beaux parents sont des gens très ouverts d'esprit et compréhensibles , c'est la chance que j'ai eu, mais quand même ? Ce qu'ils ont fait ne se fait pas et si je les ai laissés faire c'est parce qu'elle m'avait dit de les laisser partir avec Linda, je l'ai donc écoutée en pensant intérieurement que j'allais régler cette affaire à mon retour. Les choses devaient être recadrées non seulement pour les enfants par rapport à leur comportement mais aussi à Linda pour la façon dont elle m'a traité au téléphone. J'étais très en colère ce jour. Celle-ci s'est un peu dissipée durant toute cette semaine lorsque je discutais avec eux au téléphone même si j'étais assez contrarié de constater que Raph l'appelait maintenant 'maman", je ne sais pas si c'est elle qui lui a dit de l'appeler ainsi mais je n'ai pas apprécié et j'avais l'intention de recadrer les choses à mon retour pour tout le monde. 


Hier soir alors que je sortais de mon dernier dîner d'affaires avec monsieur Mahlangu durant lequel nous avons finalisé le contrat marquant la fin de mon séjour ici, j'ai reçu les images photos et vidéos que Kelly m'a envoyées de Linda et des enfants. Je ne vais pas mentir en disant que cela ne m'avait pas fait quelque chose. Je savais mes enfants heureux avec elle mais je n'imaginais pas la portée. Le sourire et l'éclat de leurs yeux transparaissaient à travers les images. J'ai vu qu'elle s'occupait très bien d'eux. J'ai tellement apprécié ces images que j'ai pris une où ils sont tous les quatre que j'ai mis en fond d'écran de mon téléphone et j'ai couru ici pour les rejoindre en avançant mon départ d'un jour. Je voulais leur faire à tous la surprise et j'envisageais même de parler avec Linda pour que nous puissions mettre un nom sur cette relation, j'avais déjà oublié toute la colère et le ressentiment que j'avais toute cette semaine. Je courais pour venir rejoindre ma famille, Linda y compris. Je suis rapidement passé à la maison pour me laver et déposer mes affaires avant de partir chez elle. J'étais dans l'ascenseur de son immeuble quand j'ai reçu les photos et vidéos d'elle et de mes enfants avec ce type. Mon cœur est tombé dans ma poitrine et ma colère est revenue, elle s'est même exacerbée. J'ai tenté d'appeler le numéro en question via WhatsApp pour savoir qui était la personne qui me les a envoyés mais ça ne passait pas. Je ne pouvais pas passer un appel classique car j'avais encore le numéro d'Afrique du Sud sans unité. Je suis donc allé cogner à sa porte et c'est là que je les ai vu venir derrière moi. La voir m'a tellement mis en rogne que je n'ai pas pu me faire violence. Elle a osé faire la seule chose que je lui avais interdite de faire avec mes enfants. Les exposer à son amant jusqu'à ce que ce dernier les porte et les taquine. J'ai vu rouge et je n'ai pu me retenir. Elle m'a injurié et giflé devant les enfants (sourire amère) la chance qu'elle a c'est que je ne lève pas la main sur les femmes. Sinon, j'aurais défoncé cette porte pour lui faire énormément de mal. J'ai préféré partir avec les enfants. Les voici maintenant en train de me faire une crise ici, je savais que ce n'était pas une bonne idée de les laisser avec elle. Elle a rendu mes enfants rebelles et Raphaël plus têtu que d'habitude en une semaine seulement. Je ne suis pas indifférent à leur tristesse mais ils sont encore jeunes et ne savent pas ce qui est bien ou non pour eux, je sais que cela finira par leur passer et tout redeviendra normal d'ici quelques jours. Ce n'est qu'une question de temps…


*QUELQUES JOURS PLUS TARD.*


Je suis en route pour l'école des enfants, on m'a appelé pour me dire que Raphaël s'est évanoui. Je stresse comme pas possible, dernièrement, il se comporte bizarrement. Il ne parle plus vraiment, vomit tout ce qu'il avale et est très pâle. Au début je pensais que c'était sa petite crise qu'il me faisait pour les avoir empêchés de revoir Linda. Mais au fur et à mesure que les symptômes augmentaient, j'ai fini par le prendre au sérieux.  Je l'ai emmené à l'hôpital il y a trois jours pour faire des examens mais on n'a rien trouvé. Les médecins nous ont laissé partir en disant qu'il n'y avait rien dans les résultats. À quoi était donc dû son état ? Personne n'en avait la réponse. Ce matin, en les déposant à l'école, il m'avait l'air mieux que les jours précédents mais je n'ai pas compris comment on vient de me dire que mon fils s'est évanoui en classe. Depuis qu'il est né, c'est la première fois que cela lui arrive. Je ne sais véritablement pas ce qui se passe avec lui. 


J'arrive à l'école et on m'oriente à l'infirmerie de l'école où je le retrouve allonger sur un lit avec ses frères autour. Je les récupère tous les trois et je fonce à l'hôpital avec eux. Bien qu'il soit éveillé, je veux quand même comprendre pourquoi mon fils s'est évanoui. Ce n'est pas commun qu'un enfant de quatre ans s'évanouisse sans aucune raison, il doit bien y avoir une raison à ça. Ils vont lui refaire des examens s'il le faut mais je ne partirai pas d'ici sans savoir ce qui arrive à mon fils . À peine nous traversons les murs de la clinique qu'il s'évanouit à nouveau. Les médecins le prennent et s'en vont avec lui en me demandant d'accomplir toutes les formalités. Je le fais et je vais m'asseoir avec les deux autres complètement dépassés par ce qui se passe. J'ai fait un message dans le groupe familial pour leur signifier que j'étais à l'hôpital avec les enfants car Raphaël avait un souci. Ils m'ont rappelé à tour de rôle pour me demander c'est quoi le problème ? Et je leur ai dit que je ne savais pas ce qui lui arrivait exactement. Ils ont dit qu'ils se mettaient en route. Même mes parents ont dit qu'ils allaient venir sur place. Après avoir raccroché avec eux, j'ai appelé maman Judith.


<<Moi: (Lançant l'appel sur le numéro de mes beaux parents) Allô maman ?>>


<<M. Judith : Allô mon fils ? Bonjour. Ça va là-bas ?>>


<<Moi: Non maman, ça ne va pas. Je suis à l'hôpital avec les enfants, Raphaël s'est évanoui.>>


<<M. Judith : Dieu tout puissant ! Qu'est ce qu'il a? >>


<<Moi: Je ne sais pas. J'attends que les médecins viennent nous dire quelque chose.>>


<<M. Judith : Vous êtes à quel hôpital ?>>


<<Moi: La même clinique que tu connais, là où il y a leur pédiatre.>>


<<M. Judith : D'accord, j'arrive tout de suite.>>


<<Moi: Ok.>>

Clic. 


Je suis resté avec les deux autres que j'ai passé mon temps à rassurer en leur disant que leur petit frère n'avait rien de grave. Quelque temps après, Kelly, Karl et Leslie sont arrivés.


Kelly : (Après les salutations) Toujours aucune nouvelle ?


Moi: Toujours rien. Je leur ai demandé de lui faire un bilan complet. Ils ont dit que cela prendrait un peu de temps mais ils reviendraient vers moi à la fin. 


Karl : Je vois. Je suis sûr que tout ira bien. 


Moi: Moi aussi.


Je finissais de parler quand Dorcas et mes beaux parents sont arrivés en même temps que Damien, Fresnel et leurs femmes respectives. Ils m'ont posé les mêmes questions que les autres et je leur ai dit la même chose. Nous nous sommes tous assis pour attendre. Mes parents sont venus nous trouver dans la même situation 30 minutes plus tard à l'exception que nous avions déjà eu deux aller et retour du médecin qui nous donnait de temps en temps des nouvelles.


Fresnel : Linda est-elle au courant ? 


Moi: Non, je n'ai pas pu la joindre.


Fresnel : Tu devrais retenter, je pense qu'elle aimerait savoir que nous sommes tous à l'hôpital avec Raphaël.


Je n'avais aucune intention de lui dire quoique ce soit car j'essaie autant que faire se peut de sortir cette femme de ma vie et de celle des enfants. Je n'ai d'ailleurs aucune nouvelle d'elle depuis la fois où j'avais récupéré les enfants avec elle.


Kelly : (Intervenant) Elle arrive.


Moi: (Tournant ma tête vers elle) Pardon ?


Kelly : J'ai dit qu'elle était en chemin. Je l'ai eu au téléphone tout à l'heure et je lui ai dit que nous étions ici. Elle m'a dit qu'elle se mettait rapidement en route pour venir ici.


Je l'ai regardé sans rien dire. Je ne comprends pas le besoin que Kelly a d'être toujours en contact avec cette femme . C'est elle qui est supposée être en couple avec Linda ou c'est moi? Je la comprends, c'est de ma faute. Si je n'avais pas introduit Linda dans ma famille, je ne me retrouverai pas au pied du mur à répondre aux questions la concernant. Je règle d'abord l'histoire de Raphaël, au sortir d'ici, je dirai à tout le monde que c'est fini entre nous, les choses n'ont pas marché et chacun est retourné à sa vie simplement. Cette histoire prendra fin. J'étais encore dans mes réflexions quand je l'ai vue rentrer dans la structure d'un pas pressé, elle était avec Jennifer. Elles ont automatiquement attiré toute l'attention en rentrant dans la structure et se sont dirigées vers nous dès qu'elles nous ont repéré. Les enfants ont couru pour aller se jeter dans ses bras, oubliant toutes les prescriptions que je leur avais faites.


Elles : (À notre niveau) Bonjour.


Les autres: (Sauf moi) Bonjour.


Maman : (Lui faisant la bise) Ma fille ça va ?


Linda: (Souriant faiblement) Oui maman, J'espère pour vous aussi.


Maman : Moi je vais bien, seulement votre enfant qui veut nous ajouter les cheveux blancs. Tu es sûre que tu vas bien ? Tu as l'air un peu pâle et amaigrie.


Linda: J'ai été un peu souffrante dernièrement.


Maman : Ah bon? Benjamin ne nous a rien dit, j'espère que tu vas mieux.


Linda: Oui maman. Ce n'était pas très grave, juste une fatigue générale. Maintenant ça va.


Elle a ensuite présenté Jennifer comme étant sa grande sœur et a fait la bise aux autres et même à mes beaux-parents.


M. Judith : (Souriant faiblement) Ça va ma fille ?


Linda: Oui madame. 


Maman : (à maman Judith) Tu la connais Judith ?


M. Judith : Oui. J'ai eu l'occasion de la voir chez Benjamin la dernière fois lorsqu'il était en voyage .


Maman : Ah d'accord.


M. Judith : (À son mari) C'est celle chez qui étaient les enfants la semaine passée. L'amie de Benjamin.


Lorsqu'elle a dit ça Linda et moi nous nous sommes regardés pendant un moment avant qu'elle ne détourne son regard du mien et le repose sur eux. Je n'étais vraiment pas à l'aise avec cette situation. Voici maintenant que l'affaire de petite amie là est rentrée dans ma belle famille. Il faut vraiment que je règle cette situation au plus vite.


P. Francis : Je vois, bonjour ma fille.


Elle lui a faiblement souri avant de venir se placer avec sa copine à côté de Kelly tout en m'évitant au maximum. Je n'ai pas non plus cherché à lui dire quoi que ce soit. Je me contentais de la fixer en silence. Elle avait en effet maigri depuis le dimanche dernier et avait effectivement l'air pâle comme si elle était malade. Les enfants sont allés s'asseoir à côté d'elle et ont posé leurs têtes sur sa poitrine. Nous sommes restés là en train d'attendre les nouvelles et au bout de 15 minutes supplémentaires le médecin est arrivé.


Médecin : Nous venons de terminer tous les examens. Il y a trois qui sortiront demain pour nous fixer définitivement sur son cas, mais pour ceux dont les résultats étaient directs, ils sont tous négatifs, jusqu'à présent, nous n'avons rien trouvé d'anormal chez votre fils.


Moi: Il s'est alors évanoui sans aucune raison ?


Médecin : J'attends les résultats de demain, mais je suis presque sûr que ce qui arrive à votre enfant n'est pas physique mais psychologique. 


Moi: (Fronçant les sourcils) Expliquez vous.


Médecin : Votre fils se comporte comme les toxicomanes qui essaient de se sevrer d'un état de dépendance. Un peu comme les bébés dont on veut sevrer du sein maternel . Presqu'aussitot , ils tombent malades et il faut un temps d'adaptation pour qu'ils redeviennent normaux et se décident à oublier de boire le sein.


Nous le regardions tous avec les yeux ronds devant ses explications tirées par les cheveux. Mon fils qui agirait comme un toxicomane en sevrage? C'est quoi encore cette histoire que la médecine invente chaque jour pour soutirer l'argent des gens ? Si vous avez découvert que l'enfant a quelque chose de grave et que vous ne savez pas comment le dire, informez les gens au lieu d'inventer les histoires.


M. Judith : Vous dîtes qu'il aurait été sevré de quelque chose ?


Médecin : Pas de quelque chose mais de quelqu'un de façon assez brutale. Depuis qu'il s'est réveillé, il n'arrête pas de demander après sa mère.


P. Francis : Sa mère est décédée alors même qu'il était né, il ne l'a pas connu.


Médecin : Je suis vraiment désolé, je l'ignorais. 


M. Judith : Il ne réclame pas Joliane mais (Pointant Linda) elle .


Nous avons tous levé les yeux vers ma belle-mère, Linda y compris.


M. Judith : (Poursuivant) C'est elle qu'il appelle maman. Docteur, il a prononcé un nom là-bas ?


Médecin : Oui. Linda.


M. Judith : Je savais.


Nous avons tous écarquillés les yeux de surprises. 


Médecin : (À Linda) C'est vous Linda ?


Linda: Oui.


Médecin : Venez avec moi svp.


Moi: Vous l'emmenez où ?


Médecin : Voir l'enfant, c'est elle qu'il réclame. Nous allons vérifier quelque chose.


M. Judith : Benjamin,reste tranquille. Ma fille vas-y.


Elle m'a regardé avant de se lever et de suivre le médecin. Après une trentaine de minutes , le médecin est venu nous chercher en nous disant que nous pouvions les voir. Nous sommes allés les trouver tous les deux, elle assise sur le lit et lui sur ses jambes avec la tête posée contre sa poitrine, les deux semblaient avoir repris des couleurs, toute la pâleur qui était sur leurs visages avait disparu. J'ai écarquillé les yeux, la femme là m'a fetiché l'enfant où c'est comment ? C'est quelle sorte de sorcellerie ça ????

MÈRE MALGRÉ MOI