CHAPITRE 34: L'ORGUEIL NE PAIE PAS
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
***CHAPITRE 34: L'ORGUEIL NE PAIE PAS.***
**LINDA NDOMBI**
Je suis assise depuis quelques minutes avec les jumeaux qui ont posé leurs têtes sur ma poitrine, les parents et la beaux-parents de Benjamin à l'hôpital, nous attendons les informations sur Raphaël. Être à côté des enfants comme ça me fait beaucoup de bien. Toute cette semaine ce n'était pas la grande forme. Depuis le dimanche dernier qu'il m'a arraché les enfants, je ne me sens pas bien. Moi qui ne pleure jamais parce que ce sont des bêtises, je me suis retrouvée en train de pleurer à chaque fois que je me sentais trop triste au point de m'en rendre malade. J'ai dû aller me réfugier chez Jen pour me soulager un peu. La présence de Sasha m'a fait beaucoup de bien même si elle n'a pas pu combler le vide laissé par les enfants. Je me suis rendue compte que c'est Jen qui avait raison en me disant de ne pas trop m'impliquer émotionnellement dans la vie des enfants au risque de souffrir, c'est ce que j'ai expérimenté cette semaine. Le truc c'est que je n'ai rien fait pour aimer ces enfants, ce que je ressens pour eux est inexplicable, c'est venu tout seul, sans que je ne fasse un effort. Dès que je pose mon regard sur eux, mon cœur est rempli d'amour, cela augmente quand je les touche. Je ne peux pas expliquer ça avec les mots. J'aime énormément ma filleule Sasha, je la vois comme ma fille depuis que Jen et moi avions appris pour la grossesse. Je l'ai aimé durant tout le processus jusqu'à aujourd'hui. Mais cette affection n'est rien comparée à celle que j'ai pour ces enfants. Pour eux c'est plus fort, plus intense. Lorsqu'ils sont loin de moi et que je ne peux ni les voir ni leur parler, j'ai vraiment l'impression qu'on m'a séparé des membres de ma famille, de mes enfants. Cette semaine, je n'ai rien pu faire, je ne suis pas partie au travail. Je sais que quand mon père va entendre ça, il va péter un câble mais je m'en fous, je ne me sentais pas le cœur ni la force de jouer à la cheffe d'entreprise, mes enfants me manquaient. Je me suis faite violence cette semaine pour ne pas débarquer chez Benjamin ou à l'école juste pour les voir.
Ce soir, nous étions à la maison quand j'ai reçu le message de Kelly.
-Kelly : Coucou ma belle, j'espère que tu vas bien. Je ne sais pas si ton chéri t'a déjà informé pour te donner la nouvelle. Mais sinon, nous sommes à la clinique Raphaël a fait un malaise et il s'est évanoui à l'école.
Dès que j'ai lu ça, mon cœur a raté un battement et je l'ai rapidement appelé. Elle m'a confirmé son message et j'ai couru ici pour le voir. Jennifer a voulu m'accompagner car, elle rentrait du boulot quand j'ai reçu ce message. Aujourd'hui c'est vendredi et Sasha est à l'école jusqu'à 16h. Nous sommes donc venues toutes les deux à l'hôpital, nous avons salué tout le monde avant de nous asseoir. Quand les enfants sont venus me faire un câlin, j'ai eu chaud au cœur et depuis que je les ai à mes côtés, je me sens apaisée. Je ne sais pas s'il faut que je supplie Benjamin pour qu'il me laisse voir les enfants . Je sais que ce sont ses enfants mais j'ai besoin de les voir et de savoir qu'ils vont bien, juste ça.
J'étais dans mes réflexions quand un médecin s'est approché de nous. Benjamin s'est levé et est parti se placer devant lui, nous avons tous tendus l'oreille pour écouter. Mon cœur battait fortement dans ma poitrine, j'espère que mon petit ange n'a rien de grave.
Médecin : Nous venons de terminer tous les examens. Il y a trois qui sortiront demain pour nous fixer définitivement sur son cas, mais pour ceux dont les résultats étaient directs, ils sont tous négatifs, jusqu'à présent, nous n'avons rien trouvé d'anormal chez votre fils.
Benjamin : Il s'est alors évanoui sans aucune raison ?
Médecin : J'attends les résultats de demain, mais je suis presque sûr que ce qui arrive à votre enfant n'est pas physique mais psychologique.
Benjamin : (Fronçant les sourcils) Expliquez vous.
Médecin : Votre fils se comporte comme les toxicomanes qui essaient de se sevrer d'un état de dépendance. Un peu comme les bébés dont on veut sevrer du sein maternel . Presqu'aussitot , ils tombent malades et il faut un temps d'adaptation pour qu'ils redeviennent normaux et se décident à oublier de boire le sein.
Nous le regardions tous avec les yeux ronds tant nous ne comprenions pas ce que le médecin était en train de dire. La belle-mère de Benjamin a pris la parole.
M. Judith : Vous dîtes qu'il aurait été sevré de quelque chose ?
Médecin : Pas de quelque chose mais de quelqu'un de façon assez brutale. Depuis qu'il s'est réveillé, il n'arrête pas de demander après sa mère.
M. Francis : Sa mère est décédée alors même qu'il était né, il ne l'a pas connu.
Médecin : Je suis vraiment désolé, je l'ignorais.
M. Judith : Il ne réclame pas Joliane mais (me pointant ) elle .
J'ai levé les yeux pour la regarder.
M. Judith : (Poursuivant) C'est elle qu'il appelle maman. Docteur, il a prononcé un nom là-bas ?
Médecin : Oui. Linda.
M. Judith : Je savais.
Mon cœur s'est mis à battre dans ma poitrine. C'est moi que Raphaël réclame ?
Médecin : (À moi) C'est vous Linda ?
Moi: Oui.
Médecin : Venez avec moi svp.
Benjamin : Vous l'emmenez où ?
Médecin : Voir l'enfant, c'est elle qu'il réclame. Nous allons vérifier quelque chose.
M. Judith : Benjamin,reste tranquille. Ma fille vas-y.
J'ai regardé Benjamin avant de le faire avec Jennifer puis je me suis levée pour suivre le médecin. Il m'a conduit dans la salle dans laquelle était Raph. Ce dernier était allongé sur le lit avec le visage livide. Dès qu'il m'a vu, il s'est redressé.
Raphaël : (Pleurant en tendant les mains vers moi) Maman
Je me suis précipitée sur lui pour le prendre dans mes bras, mes larmes se sont mises à couler toutes seules. Mon Dieu comme j'aime cet enfant ! J'ai littéralement l'impression de revivre avec lui dans mes bras.
Moi: (Le serrant contre ma poitrine) C'est fini mon amour, maman est là, je suis là mon ange, je suis là.
Je me suis assise sur le lit et l'ai bien soulevé pour le mettre sur mes jambes. Je me suis mise à lui caresser la tête jusqu'à ce qu'il se calme et j'ai essuyé ses larmes.
Moi: Ne pleure plus mon cœur.
Raphaël : Je veux rester avec toi maman. Ne pars plus.
Moi: Je suis là mon grand, je vais rester avec toi d'accord ?
Raphaël : D'accord.
Médecin : (Après quelques minutes) Mon ami, ça va maintenant ?
Raphaël : (Souriant) Oui.
Médecin : Tu ne vas plus t'évanouir encore n'est-ce pas ?
Raphaël : Non.
Médecin : Mme vous voyez ce que j'étais en train de vous expliquer ? Vous avez vu comment il a pris des couleurs à votre contact ?
Moi: Oui Dr.
Médecin : Pourquoi restez-vous loin de votre fils ?
Moi: J'ai quelques soucis avec leur père.
Médecin : Même si votre partenaire et vous ce n'est pas le grand fort, il faut apprendre à faire la part des choses. Votre fils est encore très petit et il a besoin de l'affection maternelle pour son équilibre émotionnel, c'est important. Ne punissez pas les enfants pour un tort que leur père a commis.
Moi: Ce n'est pas moi qui les punit.
Médecin : Je vois. Laissez-moi aller chercher les autres.
Moi: D'accord.
Il est sorti et nous a laissés tous les deux.
Moi: (Lui caressant la tête) Mon bébé, il ne faut plus tomber malade comme ça tu comprends ? Tu m'as fait peur.
Raphaël : Tu vas rester avec moi ?
Moi: Oui, je vais rester avec toi si tu ne tombes plus malade.
Raphaël : (Souriant) D'accord. Tu m'as beaucoup manqué maman. Papa est trop méchant, il ne voulait pas que je viens* chez toi .
Moi: Papa n'est pas méchant chéri, il veut juste faire ce qui est bien pour vous.
Raphaël : Mais c'est toi qui est bien maman.
Moi: (Souriant) Je sais, mais papa ne le sait pas. Il n'est pas méchant et il t'aime beaucoup beaucoup beaucoup comme moi, d'accord ?
Raphaël : (Souriant) D'accord.
La porte s'est ouverte sur les autres et ils nous ont regardé avec étonnement pendant que les enfants sont venus nous retrouver sur le lit.
Les D: Raph, tu vas bien ?
Raphaël : (Souriant) Oui. Maman est venue.
Les D: On a vu.
Benjamin : (S'approchant) Raphaël
Raphaël : (Cachant son visage sur ma poitrine en me serrant très fort) Non papa, je reste avec maman. Laisse-moi tranquille.
Moi: (Rassurante) C'est fini mon grand, papa ne va pas te prendre, il veut seulement savoir si tu vas bien, n'est-ce pas ?
Benjamin : Oui. Je ne vais pas te prendre.
Raphaël : (Le guettant) C'est vrai ? Tu vas me laisser avec maman ?
Benjamin : Oui. Maman va rester avec toi.
Raphaël : Tu promets hein papa ?
Benjamin : Je te le promets.
Il s'est retourné et est allé dans ses bras tout en tenant ma main dans la sienne.
Benjamin : Tu vas bien ?
Raphaël : Oui.
Médecin : Vous comprenez maintenant ce que j'étais en train de vous expliquer dehors monsieur NGUEMA ?
Benjamin : Oui.
Médecin : Nous allons attendre les résultats des examens demain mais je suis presque sûr qu'ils seront négatifs au même titre que les précédents. Votre enfant n'est pas malade sur le plan physique, ce dont il a besoin c'est de l'affection de sa mère. C'est de sa présence qu'il veut. C'est important pour son équilibre émotionnel.
Benjamin : J'ai compris.
Médecin : Je ne sais pas ce qui se passe entre votre femme et vous mais essayez de faire la part des choses et pensez avant tout à vos enfants. Laissez les voir leur mère et réglez vos problèmes d'adultes entre vous.
Benjamin : J'ai compris Dr.
Médecin : Bien. Nous allons le garder pour cette nuit en attendant les résultats des examens de demain. S'ils sont négatifs, nous allons vous laisser partir.
Benjamin : D'accord.
Médecin : Bon, je vais vous laisser, je repasserai vous voir un peu plus tard.
Les parents de Benjamin : Merci pour tout Dr.
Médecin : De rien.
Il est ensuite parti en nous laissant tous dans la salle. Chacun a cherché une place assise pour le faire. Kelly, Jennifer et Dorcas sont venues sur le lit. Les parents se sont assis sur le canapé, Carine, Wendy et la copine de Kelly étaient sur les chaises et les hommes debout.
M. Judith : Benjamin donc tu as la solution de l'enfant depuis et tu le laisses d'abord venir à l'hôpital ?
M. Isabelle : (Avec l'accent Fang) Ah Judith oh, c'est la même question que je voulais d'abord lui poser. Ah Benji, tu as quel problème avec ta femme jusqu'à l'enfant tombe malade et tu ne fais rien ?
Benjamin : (Après m'avoir regardé) On n'a pas de problèmes maman.
Maman : Vous n'avez pas de problème et l'enfant la cherche? Il la cherche donc pour quelle raison ? Elle ne vient plus à la maison.
Raphaël : Il nous a grondé mamie et il a dit qu'on ne part plus là-bas chez maman.
Benjamin : Raphaël.
Raphaël : Si, l'autre jour tu nous as grondé avec les D et puis tu nous as arraché à maman Linda et tu lui as dit les choses méchantes et elle était triste. Après tu nous as emmené à la maison pour nous gronder encore. D t' a même dit que c'est pas comme ça qu'on parle aux femmes mais tu as refusé de comprendre. Hein non D?
Darnell : Oui.
Raphaël : Et puis tu as dit que maman Linda n'est pas notre mère et puis j'ai fuit pour aller me cacher sous le lit parce que tu es trop mauvais.
Je ne savais pas s'il fallait rire ou pleurer, mais l'expression de contrariété et d'embarras qui était sur le visage de Benjamin n'était comparable à rien du tout. Tout le monde le regardait avec étonnement.
M. Isabelle : (Choquée) Tu as quel problème Benjamin NGUEMA ?Tu parles mal à ta femme devant les gens et de surcroît les enfants ? C'est la colère de quoi qui te fait agir comme un sauvage ? C'est quel exemple que tu veux me donner aux enfants ? Même si Linda a fait quelque chose qui ne t'a pas plu , tu ne peux pas attendre et la prendre à part pour lui faire le reproche? Si demain, les enfants te copient et lui manquent de respect, tu vas les gronder? Et tu fais même jusqu'à c'est ton fils de 6 ans qui te rappelle que tu as mal agit ? Voilà quand on dit que c'est de la bouche des enfants que sort la vérité . Il faut m'arrêter ton désordre. (Regardant les autres) Et ça vaut aussi pour vous, si vous avez l'habitude de parler mal à vos conjoints devant les enfants, arrêtez moi ça, c'est un très mauvais exemple. Je vais m'arrêter là mais Benjamin je n'ai pas fini avec toi, tu vas bien m'expliquer ce qui se passe dans ta tête ces jours ci.
Il n'a rien dit, il se contentait de fixer Raphaël en silence.
M. Isabelle : Et il faut enlever tes vilains yeux sur mon petit-fils. Heureusement que l'enfant a parlé c'est comme ça que vous gâtez les noms des gens civilisés dehors. C'est ton père et moi qui t'avons éduqué comme ça ? La sauvagerie devant les gens pour me honnir. Raphaël tu as bien fait de le trahir, c'est comme ça qu'il devait continuer dans les mauvaises choses. La prochaine fois, tu enregistres tout et tu viens me le dire. Tu as compris ?
Raphaël : Oui mamie.
Fresnel : (Se retenant de rire) L'enfant là c'est un allo (quelqu'un qui dénonce) vrai vrai, même le père il balance.
Quelques personnes se sont mises à rire et cela a un peu détendu l'atmosphère. Petit à petit, ils ont changé de sujets pour aborder des sujets plus gai.
Jennifer : (Après un moment, juste pour moi) Mon cœur, je dois partir récupérer Sasha à l'école.
Moi: D'accord. Tu me fais signe.
Jennifer : Ok. (À haute voix) Bon, je vais vous laisser.
M. Isabelle : Tu pars déjà ma fille ?
Jennifer : Oui maman, j'ai ma fille à l'école que je dois récupérer.
M. Isabelle : D'accord. Rentre bien oh et à la prochaine.
Jennifer : Merci.
Elle a fait des bises aux enfants et elle est partie. Kelly et Fresnel l'ont accompagnés jusqu'à sa voiture avant de revenir.
M. Isabelle : Elle a eu le taxi?
Kelly : Non maman, Jennifer est véhiculée. Elle est partie avec sa voiture.
M. Isabelle : D'accord.
Raphaël : Maman ?
Moi: Oui?
Raphaël : J'ai faim.
Moi: Tu veux manger quoi?
Raphaël : je veux manger les beignets avec le poisson que tu avais fait l'autre jour.
Moi: Ça c'est à la maison chéri, on ne peut pas faire ça ici. Ou bien je pars d'abord te préparer ça à la maison et je reviens.
Raphaël : À la maison, chez toi ?
Moi: Oui.
Raphaël : C'est loin et puis tu vas durer.
Moi: Non, je vais le faire très vite.
Raphaël : Promets moi que tu ne vas pas durer.
Moi: Promis.
Raphaël : Si tu dures je vais pleurer.
M. Judith : (Riant) Mais l'enfant là c'est un grand manipulateur et un maître chanteur, c'est pas possible.
M. Rigobert : Benjamin était également comme ça plus jeune.
Damien : (Riant) Chacun son karma.
Ils ont éclaté de rire sauf Benjamin et moi.
Moi: (Après un moment) Je ne vais pas durer.
Daphnée : Je viens avec toi tata Linda.
Darnell : Moi aussi.
J'ai regardé leur père pour guetter sa réaction et ils ont suivi mon geste en le regardant également.
Daphnée : Papa, on peut partir avec tata Linda ?
Benjamin : (Mâchoires serrées) Oui, allez-y.
Daphnée : Merci.
Benjamin : (À moi) Tu es venue avec ta voiture ?
Moi: Non.
Benjamin : (Me donnant les clés de la sienne) Tiens.
Moi: (Prenant) Merci. (Embrassant Raphaël) Je reviens très vite mon cœur.
Raphaël : D'accord maman.
J'ai enlevé Raphaël qui était revenu sur moi pour le mettre sur le lit à côté de son père.
Moi: (Aux parents) Vous serez encore là à mon retour.
M. Judith : Ce n'est pas sûr.
M. Isabelle : Je ne sais pas ma fille, en tout cas nous sommes encore là. Si tu ne dures pas trop, tu vas nous trouver sinon, on se verra demain.
Moi: D'accord. Nous allons d'abord.
Eux: D'accord.
Nous avons dit au revoir et nous sommes sorties avec Kelly et sa copine que j'ai reconnu comme la jeune femme qui avait accompagné Benjamin à la soirée du COGE, c'est donc elle l'amie de Kelly. Je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression qu'elle a un problème avec moi, son regard sur moi est froid alors qu'elle a un sourire sur les lèvres, je comprends tout de suite que ce n'est pas sincère. Je décide de ne pas me prendre la tête avec ça. Nous sommes arrivées à la voiture, Kelly qui aime énormément les câlins m'en a fait un. J'essaie autant que faire de me laisser aller à cela même si je suis encore un peu sur la réserve. En venant ici, j'ai pris sur moi pour faire des bises à tout le monde mais bon. Nous avons dit au revoir à l'amie de Kelly, j'ai fait monter les D à l'arrière et je suis allée monter à l'avant avant de démarrer. Nous avons fait escale au marché pour faire quelques achats et nous avons continué à la maison. Dès que nous avons traversé le pas de ma porte, ils se sont simultanément mis à pleurer. J'ai posé mes sachets par terre avant de m'agenouiller devant eux.
Moi: (Inquiète) Qu'est-ce qui se passe mes chéris? Pourquoi pleurez- vous ?
Eux: (Me faisant un câlin en pleurant) Parce que tu nous as manqué maman.
J'ai écarquillé les yeux avant qu'ils ne se mettent à se remplir de larmes. J'ai ensuite resserré mes mains sur eux et je me suis assise par terre en les faisant s'asseoir sur mes jambes.
Moi: (Leur faisant des bises sur les fronts) Vous m'avez manqué aussi, vous m'avez beaucoup manqué. Si vous saviez comme je vous aime.
Nous sommes restés là pendant un moment, ils ont essuyé mes larmes pendant que j'essuyais les leurs. Je ne sais définitivement pas comment je vais faire avec leur père mais il va falloir que je trouve une solution. Ses enfants font partie intégrante de ma vie et je ne peux pas me résoudre à m'éloigner d'eux. C'est plus fort que moi. Nous avons fini par nous lever et aller rincer nos visages avant de passer à la cuisine, je leur ai ôté leurs chemises de l'école car ils ont tenu à m'aider. J'ai fait les beignets et le poisson au four. J'ai également fait la sauce dongosse avec les crevettes et le poisson fumé. J'ai fait des boulettes de foufou pour accompagner ça. Enfin j'ai fait quelques crêpes au chocolat avant de faire un jus de fruits et le cocktail spécial de maman, on ne sait jamais si elle me le demande. Pendant que le tout mijotait, je suis rapidement allée laver les enfants. Quand j'ai fini, je leur ai donné à manger car j'avais arrêté les marmites. Ils mangeaient pendant que je mettais la nourriture dans des plats à emporter. J'ai également mis des couverts dans un grand sac avant d'aller me laver aussi. J'ai fait un petit sac car j'ai l'intention de dormir à l'hôpital aujourd'hui. Je suis revenue trouver les enfants qui avaient déjà fini de manger et même débarrassé. J'ai rapidement lavé tout ce qui était sale avant de retourner à l'hôpital. Nous avons croisé Benjamin et ses beaux-parents dehors. J'ai garé et je suis allée avec les enfants vers eux.
Moi: Vous vous en allez?
M. Judith : Oui ma fille. Nous allons revenir demain.
Moi: D'accord.
Les enfants leur ont dit au revoir.
M. Francis : Ma fille, nous allons mieux nous asseoir un autre jour pour discuter, mais pour l'instant je tenais juste à vous dire merci, vous saurez la raison la prochaine fois.
Moi: D'accord .
M. Francis : Benjamin, c'est comme on a dit.
Benjamin : D'accord papa.
Ils ont dit au revoir et sont partis avec leur fille.
Benjamin : (À moi) Vous avez un bagage ?
Moi: Oui, c'est dans le coffre.
Il m'a tendu la main et je lui ai donné les clés. Il a ouvert le coffre et a regardé les deux sacs avant de me regarder.
Benjamin : C'est Raphaël qui va manger tout ça ?
Moi: Raphaël et toutes les personnes qui auront faim.
Benjamin : Vous ne devriez pas vous donner toute cette peine.
Moi: Cuisiner n'est pas une peine pour moi de même que m'occuper de vos enfants. (Aux enfants) Allons y.
Ils m'ont donné leur main et je suis rentrée dans la structure avec eux. J'ai balancé la phrase là comme ça car il m'énerve avec ses suppositions infondées, c'est pour qu'il comprenne ça dans sa grosse tête tordue et dure. Nous sommes allés retrouver les autres. Damien et Wendy s'apprêtaient à rentrer chez eux mais quand ils ont vu Benjamin rentrer avec le gros sac de nourritures, ils ont changé d'avis.
Pa. Rigobert : Tu n'as plus honte Damien.
Damien : La honte n'a jamais nourri quelqu'un, c'est comme l'orgueil dans le vide, ça ne paie pas.
Nous avons éclaté de rire. Kelly a tiré la petite tablette sur laquelle était les médicaments et a disposé les choses dessus.
Karl : C'est autorisé à manger ici comme ça ?
Benjamin : Non.
Fresnel : C'est pour ça qu'il faut verrouiller la porte pour qu'on ne nous pince pas.
Nous avons ri et Karl a verrouillé la porte. Ces gens-là ne sont pas simples.
M. Isabelle: Ma fille, tu as fait ma boisson non?
Moi: (Souriant) Oui maman, c'est dans la bouteille.
Kelly : (Sortant la bouteille) C'est ça ?
Moi: Oui.
M. Isabelle : (Lui arrachant la bouteille des mains) Donne moi ça ici, c'est pour moi.
Damien : Oh, tu vas boire ça seule ?
M. Isabelle : C'est pour moi que ma fille a fait, je dois boire ça avec qui?
Kelly : Mais pourquoi la femme là est chiche comme ça ? Papa tu vois le genre de femme que tu as épousé ?
Nous avons ri.
Moi: Il y a une deuxième bouteille et l'autre c'est le jus des enfants.
M. Isabelle : Voilà, partagez ça.
Kelly : Hum.
J'ai enlevé l'assiette de Raphaël que j'avais mis à part ainsi que la mienne. Dans ce que j'ai mis pour moi, j'ai aussi pensé à Benjamin, s'il ne mange pas, les enfants vont manger ça plus tard.
Fresnel : (À Benjamin qui était en retrait) Benji tu ne manges pas ?
Benjamin : Non, je n'ai pas faim.
Damien : C'est de ça dont je parlais en disant que ça ne payait pas. Mon frère, nous n'allons pas te prier oh. Reste là à jouer les faux fiers et les cartésiens.
Fresnel : Je mange sa part.
Karl : (Riant) Vous n'avez même pas pitié hein?
Les deux : (En chœur) De qui?
M. Rigobert : (À moi) Tu ne manges pas ma fille ?
Moi: Si, je finis d'abord de m'occuper de Raphaël. J'ai mis ma part ici
Pa. Rigobert : D'accord. Les enfants ont déjà mangé ?
Moi: Oui.
Pa. Rigobert: D'accord.
Kelly : Leslie tu ne viens pas manger?
Leslie : Non merci.
Kelly : Mais pourquoi ? Tu me disais que tu avais faim non?
Leslie : C'était juste une blague.
Kelly : Ah, en tout cas tu ne sais pas ce que tu rates oh.
Ils se sont mis à manger dans la bonne humeur en me complimentant. Au bout d'une heure, ils sont tous partis et les parents ont emmené les jumeaux avec eux, ils vont dormir chez Benjamin. Ce dernier est d'ailleurs parti avec eux pour se doucher et se changer. Il a également dit qu'il reviendra avec les affaires de Raphaël. Kelly a emporté les ustensiles sales pour les laver chez elle. Elle m'a dit qu'elle viendra me déposer ça à la maison plus tard. Je suis donc restée toute seule avec Raphaël à m'occuper de lui, il a fini par s'endormir. J'attendais Benjamin avec de l'eau chaude, je lui ai dit de me ramener ça dans un thermos avec un vase en verre. Il ne savait pas pourquoi j'en avais besoin mais il est revenu avec ça. J'ai récupéré le thermos et j'ai versé de l'eau dans le vase. J'ai ensuite posé mon plat au-dessus pour le réchauffer un tout petit peu. Il me regardait avec les grands yeux, il croit que ma tête est vide comme la sienne ? Moi je sais m'en servir pour faire les bonnes choses. Ça n'a pas le même effet qu'un micro-ondes ou que le four mais ça fait son affaire. Après quelques minutes, je me suis servie et j'ai commencé à manger. La nourriture de la clinique était posée sur la table, ils sont passés déposer le plat de Raphaël derrière lui. Il a regardé ça et l'a tirée pour manger mais après une bouchée, il a redéposé le plat en piaffant. Il s'est servi de l'eau à boire et s'est assis. J'étais au calme en train de manger mon plat. J'ai entendu son ventre gargouillé à deux reprises.
Benjamin : (Au bout d'un moment) Vous me permettez de manger avec vous ?
Moi: (Dans ma tête) L'orgueil ne paie pas.
J'ai poussé les assiettes vers lui et lui ai mis un couteau et une cuillère sans pour autant le regarder.
Benjamin : Merci.
Moi: Hum. (Dans ma tête) N'importe quoi…