Chapitre 35
Ecrit par Max Axel Bounda
Le soleil tropical brillait
au-dessus de ma tête. J’avais l’impression d’être au bon milieu des flammes des
enfers. J’étais perdu, et ne savais pas quoi faire ni à qui j’avais à faire.
Mais il fallait que je vienne en aide à Sam et Jess. Je quittai le domicile après
avoir récupérer la clef USB de Rhianne, ainsi que son sac. Je décidai de me
rendre à l’UPG. Je devais demander de l’aide à quelqu’un, mais je ne savais pas
à qui. Je pouvais bien appeler les ravisseurs immédiatement mais si je ne savais
pas ce qui allait se passer. Je ne peux pas aller à ce rendez-vous sans prendre
quelques précautions. Je pensai immédiatement à Bella. Rhianne et Samantha
avaient confiance elle. Donc, elle pouvait m’aider. J’ouvris mon téléphone et
composai son numéro. Elle décrocha assez vite. Je lui expliquai brièvement ce
qui se passait et que j’avais besoin de son aide. N’ayant plus d’ordinateur, je
pensai à faire une copie des fichiers sur une autre clef USB afin de les lui
remettre. C’était une police d’assurance, au cas où il nous arriverait quelque
chose.
— Comment est-ce arrivé ? Où sont-elles ?!
demande-t-elle effrayée.
— Je
n’en sais rien. Je ne sais pas. Il me reste une demi-heure, s’il te plait
est-ce qu’on peut se voir ?!
—
Oui. Tu es au campus ? On se voit à l’interro12
dans dix minutes. J’arrive tout de suite !
Ne bouge pas.
*
Cinquante minutes venaient de
s’écouler, plus le temps passait, plus mon cœur s’affolait. Je ne veux pas perdre Jessica. Je l’aime. Je
veux faire ma vie avec elle. Elle sera la mère de mes enfants. Perdu dans
mes pensées à l’interro au bon milieu d’une cinquantaine d’étudiants bruyants,
je suis imperturbable. Je suis complètement déconnectée de tout ce qui se fait
jusqu’à ce que quelqu’un me touche l’épaule. Je me retourne, un étudiant me
fait signe qu’une jeune femme un Grand Vitara demande à me voir. Je comprends
très vite que c’est Bella. Je la rejoins.
Elle a l’air stressée. Je le vois à
ses yeux. Et c’est normal, une de ses meilleures amies va peut-être se faire
tuer.
— Tu vas bien Thierry ?!
— Pas fort, je dois les
appeler. Sinon ils vont les tuer.
— Calme-toi ! Tu as fait les copies comme tu as dit ?
— Oui, lui dis-je.
— Combien de copies ? Sont-elles en
lieux surs ?
— Elles sont là, je vais te les
remettre. Surtout, ne les perds pas et ne les montre à personne !
— Compte sur moi, me dit Bella.
La vie de Sam en dépend, je ne veux pas qu’elle meure, dit-elle en sanglotant,
des larmes coulent de ses yeux. Je la sens touchée. S’il te plait, donne-leur
ce qu’ils veulent.
— Mais je ne sais même pas ce
qu’ils veulent ni qui ils sont.
— Ils veulent les vidéos c’est
sûre et tant qu’ils ne les auront pas ils ne les libèreront pas. S’il teplait,
sauve-les !
J’observe la tristesse de Vénus et
mon cœur se pince. J’imagine tout ce que ces gars peuvent faire à Jessica et Lema.
J’en tremble d’horreur.
— Bon, écoute ! J’ai fait un tour au cyber, j’ai copié tous les fichiers dans
cette clef que je viens d’acheter. J’ai copié toutes les pages du carnet.
J’aimerais que tu les gardes soigneusement. On passera les récupérer une fois
que Sam et Jess seront libres. Mon scénario était simple, vous savez comme dans
les films américains. Je leur remets les originaux, on échange les otages et
une fois les filles libérées,Bella me remet les copies. Et le tour est joué.
En
espérant que les choses se passent aussi simplement, Bella me prend dans ses
bras pendant dix minutes. Je l’entends sangloter durant plusieurs minutes. Ses
larmes coulent sur mon cou. Je réalise combien elle compte sur moi. Je me
promets alors de ne pas la décevoir.
— Appelle-les
maintenant, me dit-elle. Elle me raccompagne au portail de l’Université et me
laisse difficilement quitter son véhicule. Mais elle accepte quand même de me
laisser descendre d’autant plus que ceux qui m’ont donné rendez-vous ne devaient
plus tarder.
Je
regarde le Grand Vitara de Vénus s’éloigner quand une voiture se gare juste
devant moi. Un Hummer 3 noir avec des vitres teintées. Je sais ce que je
dois faire quand la petite portière s’ouvre devant moi. Je m’avance vers le
véhicule, un homme taillé comme une armoire à glace en descend. Mon cœur bat
très vite, face à lui je ne fais pas le poids. Il m’écrasera comme une mouche
si je tente quoi que ce soit. Me voilà au milieu des dizaines d’étudiants avec
un sac de femmes entre les mains comme un mouton qui s’en va à l’abattoir.
Je ne sais pas ce qui va m’arriver,
mais si jamais il devait m’arriver quelque chose, j’aimerais dire une dernière
fois à Jessica que je l’aime et combien je suis désolée de l’avoir entraîné dans tout ça. Si au moins je l’avais écouté.
Je monte dans le véhicule de mes
bourreaux, je constate que nous ne sommes que trois. Le gorille, le chauffeur
et moi. Je veux bien dire quelques mots, mais impossible d’aligner une syllabe.
J’ai comme une boule immense dans le ventre. Mon cœur bat si vite que je ne
sais vraiment pas comment j’arrive à tenir jusqu’ici. Et le plus effrayant est
que le gorille ne semble pas s’occuper de moi. Cela fait une dizaine de minutes
que nous roulons vers je ne sais quelle destination. Je me dis à cet instant
précis qu’il faudrait peut-être que je fasse mes prières. Il est peut-être
temps que je renoue avec le Bon Dieu. S’il peut me venir en aide, ce n’est pas
mauvais.
À peine je ferme les yeux pour
commencer un Notre Père, que le
Hummer se gare devant je crois que je n’ai plus le choix, je dois affronter mon
destin.
Si
je dois mourir pour avoir voulu aider une innocente, alors que cela
arrive !