Chapitre 35 : Je t’ai choisie
Ecrit par kaynaliah
8 mois plus tard
***Rehyma****
Je sors épuisée de mon cours d’étude du marché chinois. Je regarde rapidement l’heure sur ma montre et il est 20h05. Le temps que je prenne le métro et que j’arrive dans ma zone il sera déjà 21 heures au grand plus tard. Je n’ai vraiment pas la force de m’arrêter à Auchan. Heureusement que demain c’est le dernier jour de cours de la semaine car là j’en peux plus. Terminer les cours toute la semaine à 20 heures est une véritable torture et là mon corps a besoin de se relâcher et surtout de se reposer. Une heure plus tard, je m écroule sur mon lit un moment avant de filer prendre une douche qui me relaxe énormément. Je sors de là un quart-d’ heure plus tard et branche mon téléphone portable au secteur afin de recharger la batterie. Je file à la cuisine me concocter un plat rapide.
Je suis assise au salon avec la télévision allumée mais le son coupé, la musique qui passe en boucle depuis la chaîne hi-fi et mon ordinateur ouvert pour relire mes cours. Je reçois un appel de Muriel qui est à Lyon depuis une semaine. Elle m’informe qu’elle rentre ce week-end et elle veut qu’on passe du temps ensemble. Elle délaissera Michael quelques jours pour moi. Je suis trop contente. Je sens que je vais passer un très bon week-end. A peine je raccroche que je reçois un appel de Mélissa sur Skype. Elle a décidé après le décès de sa mère de rester au Gabon avec Charles malgré l’incompréhension de son père qui pensait qu’elle rentrerait avec lui. Elle va mieux. Elle va très bien même. Elle se remet peu à peu et ne parle pas du tout de sa mère. Je ne sais pas si elle a fait son deuil mais à chaque fois que j’essaye d’engager la conversation avec elle, elle se braque et ne dit plus un mot. Je préfère ne pas la forcer et me préoccuper de ce qui la rend vraiment heureuse. Loic est d’un grand soutien et c’est vraiment quelqu’un de bien. Il a su se montrer patient avec Méli et a toujours été là. Elle continue ses cours à Libreville et ne veut surtout pas être séparée ni de Loic ni de papa je crois. La vie continue comme on dit.
Je me sens chanceuse d’être dans la famille dans laquelle je suis. J’ai deux papas extraordinaires, une maman formidable et deux sœurs incroyables. Je me sens vraiment riche de les avoir dans ma vie car chacun m’apporte tant. Il y a quelques années, jamais je n’aurai cru pouvoir me réconcilier avec mon vrai père un jour. J’ai énormément souffert de son absence et je ne le cache pas. J’ai vécu très mal cet abandon. Je me sentais trahie tout simplement. Je me suis persuadée au fil du temps que mon père n’a jamais voulu de moi et j’ai vécu et grandi avec cette pensée. J’ai tellement haï cet homme à une certaine époque de ma vie que voir l’état de nos relations aujourd’hui me choque un petit peu. Papa n’arrête pas de dire que jamais il ne pourra remplacé maman, l’amour de sa vie. Il dit à Mélissa à chaque fois qu’elle est le seul bienfait de sa relation avec Clarisse. Il a gagné une fille formidable et il est fier d’elle. Aujourd’hui j’aime tellement mon papa que ça m’étouffe. On s’appelle une à deux fois par jour et on s’envoie beaucoup de sms. Le pardon est vraiment salvateur et il m’a sauvée. Il a sauvé ma vie. Le pardon m’a arrachée de mon état. J’aurai aimé être un peu plus grande lorsque ma mère était en vie pour avoir des souvenirs d’elle. J’aurai voulu la voir, la sentir, lui parler, la serrer dans mes bras une dernière fois. Elle me manque énormément ma mère mais d’autres personnes sont là et tentent de combler cet immense vide comme elles peuvent. Je suis très proche de ma famille au complet et je me sens juste heureuse d’avoir toutes ces personnes dans ma vie aujourd’hui.
Avec Luca c’est vraiment compliqué. Pas à cause de l’amour. Il est évident qu’on s’aime mais des fois cela ne suffit pas à bâtir une relation. Lorsque j’ai quitté le Gabon, il m’a fait la promesse de ne jamais me décevoir et de lui faire confiance car « jamais » il ne me trahirait. Je l’ai écouté mais étant donné que je connais le goût de la trahison, je préfère rester sur mes gardes. Deux mois à peine après mon arrivée à Paris, je reçois un soir un appel étrange sur mon téléphone disant que pendant je m’évertue à faire mes études tranquillement, une autre s’occupe de mon homme sur Libreville. J’étais tellement en état de choc que je n’ai su quoi répondre sur le moment. La personne en a profité pour raccrocher. Cela m’a vraiment énervée. J’ai pris mon téléphone et ai rappelé le numéro. Je tombe sur un monsieur qui m’informe qu’il s’agit d’une cabine téléphonique. Il était incapable de me donner plus d’informations. J’ai coupé la conversation et appelé Mélissa à l’instant. Je lui pose des questions auxquelles elle n’arrive pas à me répondre car cela faisait des semaines qu’elle n’avait pas vu Luca. J’ai appelé Luca sur le champ et on a eu notre véritable première dispute de couple qui est allée très loin. Véronica n’a toujours pas quitté le Gabon apparemment. J’ignore ce qui s’est passé mais Luca a dû l’héberger chez lui sans m’en parler. J’ai pété les plombs mais nous nous sommes réconciliés par la suite. Quelques semaines plus tard, un autre événement a eu lieu mais cette fois en Italie tandis que Luca rendait visite à ses parents. Véronica a osé publier une photo d’elle allongée sur le lit de Luca avec une de ses chemises et des pétales de fleurs l’entourant. Cela a été la goutte de trop pour moi. Je lui ai dit que j’ai eu tort de lui faire confiance et qu’il est comme les autres : un beau parleur. Je ne réponds ni à ses appels ni à ses messages malgré les protestations de Murielle, Mélissa et Michael. Je suis profondément déçue. Je n’aurai jamais pensé à une telle fourberie de Luca. Je me suis créée un autre cocon ici. J’ai de nouveaux amis et donc de nouvelles relations. J’essaye de ne pas penser à « lui » et de m’occuper autrement. J’entends mon téléphone sonner et immédiatement je me sens bien : c’est mon père qui m’appelle.
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Une semaine plus tard
Je suis trop heureuse de passer de si bons moments avec ma meilleure amie Murielle. On a fait du shopping, des challenges culinaires, etc. On s’amuse comme des folles et nous sommes vraiment irrécupérables lorsque nous sommes ensemble. Rien ne nous arrête. Ce matin, je me suis levée tôt pour faire des achats à Ikea pour ma cuisine. J’y suis allée seule car Murielle dormait encore certainement à cause de la bouteille de vin qu’elle a presque descendue toute seule. J’ai fait mes courses durant trois heures de temps avant de rentrer tout déposer et de me reposer. Vers 15 heures, Je sors de la maison avec Murielle pour aller visiter le château de Versailles. Nous sommes de retour à 19 heures et Michael nous rejoint d’ailleurs pour l’apéro qu’on a improvisé. A vrai dire, je les trouve bizarre. Ils n’arrêtent pas de se regarder et de regarder l’heure. Soit ils ont envie de se sauter dessus et cela ne se passera pas chez moi soit je ne sais vraiment pas ce qui leur arrive. Dix minutes plus tard, je les laisse pour aller prendre une douche. Une demie - heure plus tard, je descends et suis surprise de trouver le salon vide mais j’entends du bruit en cuisine.
-« Murielle ? Michael ? Où êtes-vous ? »
Pas de réponse.
-« Ce n’est pas drôle »
-« …. »
-« Ok »
Je m’avance vers la cuisine car je suis sûre qu’ils essaient de me piéger là. Arrivée au seuil de la cuisine, mon cœur manque un battement. Cette stature je la connais.
-« Luca ? » dis-je faiblement
Il se retourne vers moi et me sourit. Il a perdu du poids et semble fatigué. Son regard semble profond et triste à la fois.
-« Mais que fais-tu là ? » Et comment es-tu rentré ? »
-« D’après toi »
-« Ok. Au moins c’est clair »
-« Mais que fais-tu ici ? »
-« J’ai été brisé des chaînes qui me retenaient prisonnier de situations non-voulues »
-« …Je ne comprends pas »
-« Je rentre d’Italie où j’ai été renié par ma famille »
Koum koum koum
-« Quoi ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? »
-« J’ai demandé à Murielle et Michael de ne rien te dire. »
-« ….. »
-« J’ai fait un choix décisif dans ma vie. Je suis maître de mes décisions et je ne laisserai plus quiconque venir dicter sa loi dans ma vie. Je suis un homme et je sais ce que je veux dans ma vie. »
Koum koum koum
-« Je ne te comprends pas. Qu’essayes-tu de me dire ? »
-« J’ai cru que je pouvais être gentil avec Véronica il y a quelques mois à cause d el a peine que je lui ai causé. Je lui ai bien donné les conditions qu’elle a refusé de respecter et m’a mis volontairement dans l’embarras avec toi. »
-« Luca.. »
-« Non laisse moi terminer s’il te plaît »
-« Ok »
-« J’ai vraiment voulu croire qu’elle n’était pas comme ma mère et je me suis trompé sur elle comme tout être humain. Je m’en veux de t’avoir énervée et mise en colère. Je voulais juste bien faire les choses. J’ai été dans sa famille pour annuler officiellement mes fiançailles avec elle. Mes parents refusaient de le faire et pensaient que je ne prendrai pas un billet d’avion pour régler cette histoire une bonne fois pour toutes. »
-« …. »
-« Le père de Véronica m ‘a compris lorsque je lui ai dit que je n’étais pas amoureux de sa fille et qu’elle se ferait plus de mal en attendant un événement qui n’arrivera jamais. Je lui ai dit toute la vérité sur le rôle de mes parents dans cette histoire et plus précisément celui de ma mère. »
-« Oh Mon Dieu »
-« Mes parents sont furieux et m’ont renié à mon plus grand bonheur »
-« Quoi ? Mais tu es devenu fou ? »
-« Non mon bébé. J’ai juste fait le choix de l’amour. Je t’ai choisie et ne veux plus être séparé de toi. La vie est bien trop courte pour ne pas l’apprécier à sa juste valeur. Je sias que mes parents n’assisteront jamais à un événement de ma vie. Je préfère les perdre et être heureux avec la femme que mon cœur a choisi que de les avoir à mes côtés et être malheureux tout simplement. Je t’aime Rehyma. Tu es mon bien le plus précieux que je chéris tant. Je ne veux pas que tu sois triste pour moi à cause de tout ce qui se passe avec ma famille. Je veux juste te dire que je t’ai choisie et peu importe ta réponse, j’assume mes choix »
-« Tu as fait un énorme sacrifice et j’ignore si je le mérite »
-« J’ai choisi l’amour tout simplement »
-« Je t’aime Luca et je te pardonne toutes tes maladresses. »
Il m’attira à lui avant de me serrer fort dans ses bras et de m’embrasser par la suite avant de me faire tournoyer dans les airs.
-« L’amour est une magnifique chose et je te choisis également. Je veux tout de toi car tu es mon essentiel »
-« Merci mon amour. Merci vraiment »
-« Je ne sais pas ce que la vie nous réserve mais je suis prête à prendre ce risque avec toi »
-« Quel risque chérie ? »
-« Celui de l’amour tout simplement »