Chapitre 36

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 36 : [ Suite... ] 





**Mira





Éric ( décrochant )  : Mira ?


Moi ( pleurant )  : C'est ton enfant Éric, c'est le tien. 


Éric  : Comment ?


Linda ( murmurant )  : Raccroche maintenant. 


Moi ( téléphone à l'oreille  / regardant  Linda )  : Euh... 


Éric : Allô  ?


Linda m'a arraché le téléphone et a mis fin l'appel. 


Moi : Pourquoi tu fais ça  ?


Linda : Parce que j'en ai envie.  Je t'ai dit de lui dire que c'est son enfant, est-ce que je t'ai dit de rester discuter avec  lui ?


Moi : Parce que c'est interdit ?


Linda : Oui. 


Moi ( essayant mes larmes ) : ... 


Linda : C'est mon tour de te faire faire ce que je veux pour quelques instants.  Si tu fais chauffer un peu sa tête ça te fait quoi  ? 


Moi : Tu veux aussi chauffer sa tête pourquoi  ?


Linda : L'amour rend bête quand même et puis, pourquoi tu pleure maintenant comme ça  ? Tu as top de larmes depuis un temps. 


Moi : Je n'en sais rien. 


Linda : Je vais mettre ça sous l'effet de la grossesse.


Moi : Pffff !!


Linda : Je t'invite  manger. Après le stress que tu m'as infligé je me dois de retrouver un état calme. 


Moi : Tant que tu paies, ça me va. On va où ?


Linda : Le nouveau truc juste au rond point de Nzeng Ayong, on va voir ce que ça donne. 


Moi : Ok. 


Je ne pouvais pas refuser parce  que comme elle,  j'ai besoin de souffler et d'enregistrer convenablement l'information que je viens d'avoir sur ma grossesse. 

Là j'inspire et expire sainement. C'est comme si j'avais une douleur depuis longtemps et qu'elle vient de disparaitre totalement, je respire. 


Linda : Tu compte faire quoi maintenant ?


Moi : Par rapport à  quoi ?


Linda : D'après toi ?


Moi : Je pense que savoir que c'est son enfant changera la donne. 


Linda : L'enfant n'a jamais été RÉELLEMENT le problème dans cette histoire Mira et tu le sais. 


Moi : Je sais. 


Linda : Alors s'il décide quand même de ne pas continuer votre relation qu'est-ce que tu feras ?


Moi : Il tient trop à la famille pour ne pas le faire. 


Linda : S'il s'en tient uniquement à ça et non au fait qu'il le veuille réellement au nom de votre amour c'est qu'il le fait par contrainte.  Tu veux  ça pour toi et ton enfant ?


Moi : Bien sûr que non!


Linda : Alors tu dois t'attendre à tout. 


Moi : On en parlera quand il reviendra, il m'a demandé quelques jours... Juste le temps de parler de la situation à ses parents. 


Linda : Tu n'as jamais aimé Junior ainsi tu le sais ça ?


Moi : Pourquoi tu parle de lui ?


Linda : Juste pour montrer à quel point tu es amoureuse de Kasseim. 


Moi : J'en ai eu peur et j'en ai peur quelques fois mais c'est ce qu'il est et je ne peux pas cacher ou feindre. 


Linda : Les grands mots. Tu es prête pour cette vie que tu t'apprête à construire ? Tu n'es plus seule là, tu penseras désormais double et même si avec Éric c'est fini, tu devras oublier la douleur que ça te causera certainement pour que ton enfant soit heureux. 


Moi : Tant que ça ?


Linda : Un enfant prend du temps et a besoin d'un amour total.. 


Moi : Je ferai ce qu'il faut. 


Linda : Par contre, il va falloir que tu retrouve le chemin de l'école quand même. Pour ça seulement tu as manqué plusieurs jours, ce n'est pas bien.  Comme tu es têtue tu ne m'as pas écouté parce que la situation t'opressait donc maintenant, tu dois arrêter les conneries. 


C'est vrai que depuis que je suis chez Éric je ne vais pas en cours, je n'en voyais l'utilité franchement. Elle a raison, c'était con en plus de ma part parce que maintenant j'ai du retard.  J'espère juste ne pas avoir raté plusieurs choses.  

Par contre, mes affaires ne sont pas ici. Cahiers, ordinateurs et autres...  Tout est à la maison,  je vais devoir aller les récupérer.

Nous sommes rester à manger puis je l'ai accompagné récupérer son enfant chez son père, ils ne sont plus ensemble. 


Ceci fait, on s'est séparé. 

Je suis actuellement devant la porte de la maison, j'ai peur de frapper. Je réfléchissais quand la porte s'est ouverte sur maman. 


Maman : Mira ? 


Moi : Bonjour maman. 


Maman : Bonjour trésor, ça va ?


Moi : Oui maman. Tu sors  ?


Maman : Maintenant que tu es là, non... J'allais te voir. 


Moi : Excuse moi, je viens  juste prendre mes affaires de l'école. Je peux entrer ?


Maman : Mais bien sûr... C'est ta maison aussi.. 


Plus au sens de papa. 


Elle m'a laissé passer et j'ai directement tracé dans ma chambre prendre ma valise pour y mettre mes sacs et quelques autres petites affaires dont j'ai besoin. 


Depuis ici, j'entends papa parler. 

Je pensais qu'il n'était pas là, c'est un jour de semaine. Il est sensé être au travail. 


Papa : Tu n'es plus sorti ?


Maman : Non. 


Papa : D'accord donc tu peux me...  Qui est dans la chambre de Mira ?


J'ai fait tomber le verre qui reste toujours dans ma chambre et je me suis même blessée vu que je suis pieds nus. 


Papa : Annabelle ? 


Je l'entends se rapprocher de la chambre avec maman qui répète '' attends Charles  ''. 

De mon côté, j'essaie rapidement de ramasser les morceaux au sol. 


Quand la porte s'est ouverte sur lui, je me suis blessée au doigt en ramassant. 


Moi : Merde !


Papa : Mira ? Tu fait quoi ici ?


Moi : Bonjour papa. 


Maman ( se précipitant vers moi )  : Tu t'es blessé ( prenant ma main )  ? 

 

Elle a essuyé mon doigt sur sa robe. 


Moi : Je suis juste passé récupérer mes affaires de l'école, j'en ai besoin. 


Il ne m'a pas répondu et a simplement quitté la chambre. Je voulais ramasser ce qui traînait comme tessons mais maman m'a demandé de laisser, j'ai donc laissé pour ranger ma valise. 


Maman : Tu ne peux pas rester ? 


Moi : Non maman. 


Maman : Papa a fait une erreur... Comme tout parent il n'est pas fier que  ses enfants aient déviés, que vous n'ayez pas suivi ce qu'il pensait être bien pour vous. 


Moi : Justement maman...  Je n'ai pas dévié, je n'ai fait que faire ce que je voulais, suivre mes propres envies. Ça m'a mené à une grossesse et alors ? C'est pour autant qu'il doit me chasser de la maison  ? Je pensais qu'il serait venu me chercher mais il ne l'a pas fait alors pourquoi vais-je rester  ? Je suis enceinte Maman, rien ne va changer parce que je ne compte pas me faire avorter.  


Maman : Personne ne te demande le faire. Il veut juste votre bien. Viens lui demander pardon et tu verras que ça lui passera. 


Moi  : Ne me persécutez pas.  Je n'ai pas fait ce qu'il voulait, d'accord mais ce n'est pas une raison pour qu'il se comporte ainsi. Je vais  assumer  mes choix et tout ce qui en découlera. Si je dois vivre sans vous alors je le ferai, vous l'avez fait avec Anne-Lily donc qu'est-ce que j'espère même  ?


Maman : C'est justement ce que je ne veux pas, je ne veux pas que les choses se répètent. Avec ta soeur je n'ai rien dit, je n'ai rien fait et regarde comment je l'ai en quelque sorte perdu...  Regarde ce qu'elle a vécu et comment elle est devenue amère. 


Maman m'a dit que Anne-Lily est de retour que  Libreville, que son fils est mort et qu'elle lui en veut. 

Je ne sais pas ce qui s'est passé mais ça n'a pas dû être facile pour elle. Elle a perdu son enfant, ce n'est une chose à souhaiter la personne. 


Moi  : ... 


Maman : Je ne veux pas répéter la même chose, je veux éviter que de telles choses se passent à nouveau.  Je veux que tu sois à mes côtés. Tu n'es pas sensée vivre ailleurs, reviens s'il te plaît. Tu es enceinte, il faut que tu sous bien entourée, que je sois avec toi. Une m'en veut, c'est déjà assez troublant pour moi. Je ne veux pas que tu le sois aussi. 


Moi : Pourquoi ça ne m'étonne pas ? Il a fallut que le mal arrive à Anne-Lily pour que tu saches comment faire avec moi ? Autrement tu ne l'aurais fait, penser de toi-même  ? Jamais ça ne changera ! 


Maman : Ne dis pas ça Mira.  Tu as toujours pensé que nous n'avons d'yeux que pour Anne-Lily mais tu te trompe. Tu es notre enfant, nous te considérons tout autant. Ce que nous essayions de faire c'était de te ramener sur le bon chemin, que tu nous écoute un temps soit peu. Ta soeur étant l'aînée et se comportant bien, nous ne pouvions que te demander de prendre exemple sur elle.  Ce n'était pas une comparaison en tant que telle,  c'était juste pour que tu prenne conscience de comment tu te comporte et que tu décide de changer cela un peu. 


Moi : Pourquoi ne pas m'avoir prise comme ça ? Pourquoi ne pas avoir trouvé une méthode autre que celle là  ? Chaque enfant est différent même s'il sort du même ventre,  vous auriez dû trouver comment vous y prendre avec moi au lieu de m'emprisonner dans l'ombre de Anne-Lily. A force, j'ai manqué d'amour et j'étais obligée de me rabattre chez nana parce qu'elle prend la peine de m'écouter et de m'aimer malgré sa façon d'être et votre  désaccord. Bref,  juste pour te dire que en réalité, loin de ce que tu viens de me dire il y'a une chose qui est clairement évidente. Sais tu ce que c'est  ?


Maman :... 


Moi : C'est le fait que tu aime Anne-Lily plus que moi. Non,  ne cherche pas à te justifier.  Ça a toujours été visible malheureusement pour moi. Je ne sais pas si cette différence s'est faite de manière consciente mais je l'ai toujours perçue. 


Je n'ai même plus pris ma valise. 

J'ai juste pris le sac dans lequel j'ai rangé l'ordinateur et je suis sorti. J'ai trouvé papa au salon, assis... 

Je ne lui ai rien dit et je suis parti de la maison. 

Qu'il fasse sa crise,  je lui laisse le temps parce que je sais que je vais lui manquer. Je suppose qu'il l'a fait parce qu'il ne voulait pas qu'on dise qu'il  chasse l'enfant de sa femme et non le sien. 

C'est le comble qu'on vive approximativement la même chose. 


Ce que je viens de dire à maman ce n'était pas pour la blesser mais juste pour qu'elle se rende compte de ce dans quoi j'ai toujours vécu. Ça s'est toujours faut ressentir, c'est juste que je ne le lui ai jamais dit. J'ai trouvé ce qui me manquait en elle auprès de nana et de papa quoique je ne comprenne pas pourquoi il se comporte ainsi maintenant. Nana malgré sa façon de se comporter avec maman a toujours su m'aimer sans que je ne m'imagine en compétition et c'est ce que je voulais, juste ça. Était-ce si difficile à Donner ? ?

Certains à l'extérieur penseraient que j'exagère mais il 

Faut être dans les bottes de quelqu'un  pour comprendre ce que la personne vit. 


Je suis directement rentrée à la maison. 

J'allais dans la chambre quand j'ai entendu du bruit provenir de la chambre d'Éric. Il n'est pas là et j'ai  fermé en sortant ce matin

J'ai juste eu le réflexe d'aller m'enfermer dans la mienne.


[ Toc Toc ] 


Moi  : ... 


Éric : Mira  ?


J'ai ouvert en vitesse. 


Moi : Éric  ? Qu'est-ce que tu fais ici  ?




**Éric 





... Quand Mira a raccroché j'ai quitté la file dans laquelle j'étais pour essayer de la rappeler mais elle n'a pas pris l'appel donc j'ai laissé l'aéroport et je suis directement rentré à la maison. 

Je ne l'ai pas trouvé à la maison, j'ai failli devenir fou à l'attendre.  


Ce qu'elle m'a dit me chauffe la tête, j'ai besoin d'en savoir plus. 


Moi : C'est  vrai ce que tu m'as dit ?


Mira : Tu vas rater ton avion. 


Moi : Oublie ça et réponds à ma question s'il te plaît, tu répète ce que tu m'as dit au téléphone  ?


Mira ( allant vers le lit )  : Viens t'asseoir s'il te plaît. 


Je ne suis pas fait prié et je suis allé la retrouver sur lit. 


Moi : Alors  ?


Mira : J'étais à l'hôpital ce tout à l'heure, je suis allé d'abord parce que le gynécologue m'avait donné un rendez-vous pour une autre échographie mais aussi parce que je lui avais expliqué mon désir de me faire avorter. 


Moi  ( le coeur battant )  : Non... Tu n'as pas fait ça Mira ?


Mira : Non,  je n'ai pas eu recours à l'avortement. J'ai fait l'échographie et il m'a dit que je suis enceinte de 22 jours. Je pensais que je l'étais de deux semaines vu que c'était la dernière fois que...  Que... Je pensais que j'étais enceinte de deux semaines et que inévitablement cette grossesse n'était pas de toi mais quand il m'a dit que je l'étais de 22 jours j'ai compris que cet enfant n'est pas de quelqu'un d'autre que toi.  C'est ton enfant que j'attends Éric, ce n'est pas celui de Kadir...  C'est le tien. 


Moi  : ... 


Mira  : J'ai eu peur ,  je pensais qu'elle était de lui et c'est pour cela que je voulais l'interrompre. Je ne l'ai plus fait et quand j'ai reçu les résultats de l'échographie tout le poids qui pesait que les épaules a subitement... 


Je l'ai embrassé pour couper court à  sa phrase. 

Le poids qu'elle avait a subitement disparu,  je suis sûr que c'est ce qu'elle voulait me dire.  C'est le cas pour moi aussi, je sens la rancœur me quitter.  

Le voyage que je comptais faire était pour aller exposer la situation aux parents et leur faire comprendre que malgré ça, elle reste la femme que j'aime bien que j'avais peur du fait que cet enfant soit de mon frère. Ce n'est pas le cas,  c'est le mien... Le mien,  mon enfant... Je crois que c'est la meilleure nouvelle que je reçois depuis trois semaines. 


Moi ( front contre front )  : C'est vrai ? C'est le mien  ? 


Mira : Oui.  Je suis tellement désolée pour ce que je nous ai infligé. Ne m'en veux plus je t'en prie, j'ai besoin que tu sois avec moi aujourd'hui plus qu'avant. Essaies d'oublier ce qui s'est passé et redonne nous une chance, une chance de redonner à notre histoire les couleurs qu'elle avait. Ne me laisse pas seule, je veux qu'on élève cet enfant tous les deux. Je sais que c'est dur pour toi mais on peut y arriver, il faut que juste qu'on le veuille et qu'on ce qu'on ressent l'un pour l'autre avec de la détermination. 





**Anne-Lily 





Je l'ai laissé et j'ai marché rapidement jusqu'à l'endroit où je prends le taxi. Je tremble, c'est terrible ce que je ressens actuellement. Le voir m'a trouvé, pas spécialement pour lui mais plutôt parce que j'ai été obligée de regarder mon fils à travers. C'est un coup monté ? Pourquoi la vie m'inflige  ça à nouveau ?


Je suis rentrée à la maison et je suis allée m'enfermer dans ma chambre en lançant un bonjour à Cynthia mais elle est quand venu me retrouver. 


Cynthia : Alors, comment ça s'est passé ? Belle première journée ?


Moi : Oui,  tranquille. 


Cynthia : Tu t'en es bien sorti ?


Moi  : Oui, ça se passe bien. J'avais peur de ne pas y arriver mais je me suis bien débrouillé pour un premier jour. 


Cynthia : Pourquoi j'ai l'impression que quelque chose te tracasse ?


Moi : Je l'ai vu aujourd'hui. 


Cynthia : Tu as vu qui ?


Moi : Te rappelle tu des hommes qui étaient ce jour là  en boîte ?


Cynthia : Oui, bien sûr. 


Moi : L'homme avec qui j'ai disparu ce jour là, je l'ai vu aujourd'hui. 


Cynthia : Quoi ?


Moi : Il était à la banque aussi et je l'ai reconnu, j'ai reconnu le visage de Luc. C'est son père. 


Cynthia : Il t'a fait quelque chose ?


Moi : Non, il a essayé  de me parler mais je n'ai pas voulu entendre ce qu'il disait... Je n'avais même pas assez de force pour écouter quoique ce soit et pour le regarder. Je voulais simplement qu'il disparaisse et me laisse tranquille. 


Cynthia : Il t'a dit quoi  ?


Moi : Qu'il voulait qu'on parle, il m'a dit qu'il m'a cherché et qu'il a même vu Chancia et s'est renseigné auprès d'elle mais elle auprès d'un lui a dit certaines choses. 


Cynthia : Cette fille est une plaie.  Tu y crois à  ce qu'il t'a dit ?


Moi : Je ne veux rien savoir. Vrai ou pas, je ne veux rien écouter de lui et je ne veux pas savoir si c'est vrai ou faux. Son visage me rappelle mon fils, son visage me rappelle cette nuit où j'ai fait basculé ma vie autrement que ce qu'elle  était... Ça me rappelle que j'ai dû quitter la ville pour Moabi et que là-bas j'ai perdu mon fils. Et qu'est-ce qu'il me veut ? Depuis tout ce temps on ne s'est pas vu et on ne se connaît pas donc qu'il ne vienne pas me parler. Je veux me  retrouver et reconstruire ce qui s'est brisé en moi. Je n'ai pas besoin de quelqu'un qui viendra me tirer vers le bas,   je ne veux rien penser de ce qu'il m'a dit... Point barre  ! On ne se connait pas donc qu'il retourne à  sa vie et me laisse tranquille. 


Un début de conséque...