Chapitre 37
Ecrit par Boboobg
.... Grace Alfred Mbolo....
Je sens bien la paire de petits pieds sur ma joue et je sais très bien à qui ils appartiennent.
Moi(grognard) : occupe toi de ta fille Mirna !
Mirna: je ne suis pas dans vos histoires !
J'ouvre un œil et je la vois confortablement couché en train de tété Akin. Je regarde avec envie les seins volumineux de ma femme, que ce petit homme est en train de sucer en me regardant avec ces beaux yeux noirs.
Moi: je pensais que tu devais les sevrés ?
Mirna:dès que j'arrête, ils refusent aussi le biberon. Belle maman dit de leur en donner de temps en temps!
Moi:dis seulement que c'est toi qui n'en a pas envie !
Mirna :pardon Mbolo, moi j'ai bien pris le lait jusqu'à un an, Moon jusqu'à dix mois et mes bébés n'ont encore que trois mois donc merci de les laisser se nourrir en paix !
Moi : et moi dans tous ça ?
Mirna (rire) :tu attendra ton tour c'est simple !
Moi (me levant en prenant Alika avec moi) : et il me lorgne en plus !
Mirna (carréssant la tête de Akin) : t'inquiète mon bébé, il est juste jaloux ton papa !
Je dépose Alika sur la table de couches. Notre chambre a pratiquement changé car en plus du lit, il y'a pleins de trucs pour bébés. Ils ne veulent jamais dormir dans leur lit, ce qui fait que le matin, je me réveille toujours avec les pieds de ma fille de trois mois sur le visage. Je ne comprends pas comment elle arrive à se déplacer ainsi, c'est un vrai mystère !
J'ouvre sa couche en bloquant l'envie de vomir qui me prend.
Moi: comment une aussi belle petite fille peut faire des choses aussi dégueulasse ?
Mirna : j'ai introduit de la purée de poisson, de patate et aussi de carottes à leur alimentation. Ça doit expliquer ça !
Moi: tu aurai pu me prévenir au moins !
Mirna (rire) : désolé papa !
J'essuie ces petites fesses roses, les badigeonne d'huile essentielle et lui met une couche propre. Avec cette chaleure, ils ne veulent pas sentir les habits et je ne veux pas allumé le split fe peur qu'ils prennent froid donc on s'ouffre tous ainsi.
Mirna se lève, dépose Akin sur la table et prend Alika avant de s'assoir et de lui mettre le sein dans la bouche, qu'elle se met à tirer avec entrain.
Mirna (lui souriant) : mais qu'est ce qu'elle avait faim mon bébé ! Allez doucement chérie, je ne vais pas m'enfuir !
C'est une femme forte ma femme. Elle s'occupe pratiquement toute seule des deux bébés, depuis que sa mère est rentrée après avoir fini de lui faire l'eau chaude. Et quand je suis là j'essaie du mieux que je peux de l'aider.
J'enlève la couche de mon garçon qui au contraire de sa sœur, ne m'a pas fait de grosse surprise. Je le dépose sur le lit a côté de sa mère et vais me brosser les dents et ensuite prendre ma douche.
J'en ressort frais et comme toujours, une tenue m'attend sur le lit. Je souris. Je ne regrette rien !
Je m'habille et rejoint le monde dans la salle à manger . Je me met à ma place et Mirna me sert tout en gardant un œil sur les bébés dans leur poussette pendant que Gobi nettoie la cuisine.
Moi : alors chérie, qu'est ce que vous allez faire aujourd'hui ?
Moon: la maîtresse a dit que nous allons apprendre deux chansons et une récitation. Et après on va répéter notre spectacle de pâques !
Moi : c'est super et tu joue qui ?
Moon(fière) : je joue Marie mais Lorient dit que c'est parce que je suis clair que la maîtresse m'a choisi.
Moi: c'est qui ce Lorient ?
Moon: un garçon de ma classe. Il passe son temps à m'embêter !
Moi(déposant ma tasse de café) : tu diras à ce Lorient que je vais casser la gueule de son papa s'il continue.
Mirna : Mbolo c'est comment ? C'est un enfant !
Moi : et ? Mange chérie !
Elle me fieste et j'esquisse un sourire.
On fini notre petit déjeuner, j'embrasse ma femme et les jumeaux avant de soulever Moon de terre jusqu'à la voiture en évitant de froisser mon costume.
Je la dépose à l'arrière, vérifie qu'elle n'a rien oublier et lui met la ceinture de sécurité avant d'aller à ma place et de démarrer direction son école.
Je gare devant le portail et l'accompagne jusqu'à sa classe où avec une grosse voix, je dis à celui qu'elle me montre comme ce Lorient de ne plus s'approcher de ma fille sous le regard apeuré des enfants et celui scandalisé de la maîtresse.
Je quitte cet établissement le cœur apaisé. Je vais payer le prix fort pour cette vie de famille alors je ne laisserai personne, venir metre à mal ce bonheur que je touche à pleine main. Meme si c'est un enfant de trois ans.
Dès que je rentre dans les locaux de total, mon assistante me cour après.
Elle: monsieur madame a appelé.
Moi: elle a laissé un message ?
Elle:oui heu excuser moi monsieur elle a dit de vous dire : l'école de la petite a appelé pour s'excuser, tu es fou Mbolo !
Moi (rire) : OK, et mon frère a répondu à votre appel hier après que je sois parti ?
Elle : oui, il a dit être à la mer pour finaliser son projet, que vous comprendrez !
Moi : OK. Appel tous le monde, j'ai a leur parler !
Elle: d'accord monsieur !
J'ai pris mon téléphone et ai fait un message à mon frangin :<<félicitations petit frère >>
Deux minutes plus tard, je reçois des photos de bâtiments que je trouve très beau.
.... Hope Divine Ngakosso-Onda....
Je suis sur le podium en train de défilé. Je porte une longue robe de mariée et Charlie vient de me supplier de sourire. J'étire mes lèvres et devoile mes dents pour un sourire colgate memorable.
La styliste me prend par la main, je porte la pièce principale du défilé et nous allons ensemble salué la foule. J'arrive au fond de l'estrade où brusquement elle me pousse.
Je pousse un cri mais rien ne sort de ma gorge. Je sais que je rêve, je le sais mais je sais aussi que je ne me réveillerai pas simplement parceque je le veux.
Je tombe dans une sorte de forêt, je ne sais même pas où je suis. Les grands arbres qui m'entourent et leur ligne magnifique me font comprendre que je suis dans une forêt artificielle. Rien n'est jamais en ligne droite dans la nature.
L'air est limpide et une chaleur bienveillante me remplie mais je me sens épier. Je tourne ma tête vers l'endroit d'où me vient ce ressentiment et je ne vois rien sauf un pied. Un pied magnifique et un peu dodue, la personne se cache derrière un arbre.
Moi : salut !
La personne sort d'abord son front, puis ses yeux et ensuite son visage et le reste de son corps de derrière l'arbre. Je pourrai juré que je connais ce visage mais d'où je ne sais pas.
Moi:qui est tu ?
Elle avance vers moi, qu'est ce qu'elle est belle ! C'est bizarre elle me fait penser à José !
Moi(ouvrant grand les yeux) :Tra.... Tracy?
Elle se jette dans mes bras et pour je ne sais quelle raison, je ne la repousse pas car je ne sens aucune répulsion émaner de mon corps. Je me sens bien dans ses bras, je me sens aimer !
Moi(yeux en larmes) : Tracy ho mon Dieu, Tracy mais où ? Comment ?
Tracy (souriante) : tu es devenu une jeune femme magnifique, une belle nymphe !
Moi(la serrant plus fort) : une nympho tu veux dire ?
Elle se détache de moi et essuie les larmes sur mes joues. Je m'effondre encore et cette fois ci, mes larmes ressemblent à un torrent. Je pleure même si je sais que ce n'est qu'un rêve et que c'est mon imagination qui me la fait voir.
Tracy : ce n'est pas ton imagination, c'est bien moi là avec toi !
Moi : mais tu es mortes, je... Je t'ai laissé mourir... Je suis tellement désolé.... Je t'ai laissé mourir...
Tracy (souriante) : personne ne pouvait rien pour moi, c'était mon destin !
Elle me reprend dans ses bras et je l'écoute chanter: dors petit cœur, dors mon amour. Le soleil c'est couché, la lune a pris sa place....
Moi(me détachant) : je n'ai jamais rêvé de toi, comment ?
Tracy : le corps meurt Hope mais l'âme lui ne meurt pas.
Moi : donc tu n'es pas en paix n'es pas ?
Tracy : dès que je t'ai su en sécurité j'ai été en paix mais il fallait que je vienne te prévenir. Tu cours un danger terrible !
Moi:non non non tu... Pourquoi n'es tu pas venu avant. Je... Je... J'ai foutu ma vie en l'air avec l'alcool, le sex et surtout la drogue... Tu étais où ? si tu ne m'en voulais pas de t'avoir laissé alors pourquoi n'es tu pas venue me dire ça plus tôt ?
Tracy : tu n'étais pas prête Hope, tu n'étais pas prête.
Moi : prête pour quoi ?
Tracy : pour comprendre certaines choses. Prête à te battre pour ta vie ! Va voir papa.
Moi : Daddy va changer quoi au fait que je suis en train de rêver que je parles a ma sœur morte ?
L'air se fait plus lourd, ce sentiment que je connais très bien commence à naître en moi. Je me sens oppressé, je me sens apeurée.
Le visage doux et paisible de Tracy devient tout à coup très inquiet. Je jurerai que j'entends les klaxon de voiture au loin.
Tracy: je veux que tu te souviennent de tout, que tu n'oublie rien. Le passé ne doit plus te faire peur !
Moi : Tracy
Tracy : arrête de fuir Hope va voir papa, notre père, il t'expliquera. Cours maintenant !
Tracy disparaît de devant moi, le soleil qui était très haut dans le ciel disparaît aussi. Même l'air devient lourd, un brouillard se forme au loin mais avance avec une certaine rapidité vers moi.
J'entends distinctement le bruit d'un grissement de pneu, le genre que fait une bicyclette ou une trottinette. Je transpire à grosse goutte, c'est lui.
Je commence à courir, j'entends les aboiement de Tay et Igor alors je cours vers eux. Je me retrouve dans ma chambre.
J'ouvre les yeux,mon pyjama en soie est mouillés de ma sueur , mon cœur bas vite et je suis essoufflé comme si j'avais vraiment couru.
Moi : c'est bon les garçons. Je vais bien !
Ils viennent alors tous les deux sur le lit et me leche le visage. Rodolphe me regarde fixement.
Rodolphe : c'est qui Tracy?
Moi :quoi ?
Rodolphe : tu parlais d'une Tracy dans ton rêve.
Moi: ce n'était qu'un rêve, une expression de mon subconscient par rapport à la thérapie que je fais. J'ai d'ailleurs discuté hier soir avec le psy avant de dormir c'est donc compréhensible !
Rodolphe : hum ! Venez les enfants !
Ils quittent ma chambre avec Tay et Igor.
Cela fait une semaine déjà que je suis là et que je ne sors presque pas de chez moi. Une semaine et je n'ai encore rien entrepris de ce que je suis censé faire. Les seules fois où j'ai mis le pieds dehors, c'était pour aller visiter le QG de la fondation ou courir avec les chiens sinon on se fait des films a longueur de journée avec Rodolphe.
J'enlève le drap et dépose mes pieds au sol. Ma main sur la poitrine, je m'empêche in extremis de pousser un cri de terreur. Mes pieds sont enveloppé de boue et de feuilles mortes.
Je reste là pendant une trentaine de minutes à essayer de comprendre ce qui vient de se passer. Et aucune explication plausible ne me vient.
Je prends le fixe en oubliant même de vérifier le fuseau horaire.
Mimi:allo ?
Moi:pourquoi j'ai l'impression que tu ne dormais pas ?
Mimi :j'étais au téléphone ?
Moi : il ne fait pas nuit en ce moment à Ottawa ?
Mimi: oui et ? C'est interdit de discuter au téléphone la nuit ? Je suis de garde et c'est pour l'instant donc je me distrait au téléphone. D'ailleurs pourquoi tu m'appelle à cette heure ?
Moi : il est déjà neuf heure ici et je voulais juste écouter ta voix !
Mimi : pourquoi ça m'inquiète alors ?
Moi : je... J'ai fait un rêve !
Mimi : Hope ça va?
Moi : mon psy m'a demandé qui était la personne en laquelle je fais le plus confiance, j'ai répondu que c'était toi et il m'a dit que je ferai alors mieux de plus te dire des choses, le genre de choses que je préfèrent toujours garder au fond de moi. Que je te parle d'abord à toi avant de lui en parler pour la thérapie. Je te fais confiance parce que tu es ma mère.
Mimi(émue) : Hope chérie...
Moi:laisse moi finir s'il te plaît. Quand j'allais en désintox, que papa était trop atteint pour venir me voir, toi tu laissais tout en plan pour être avec moi. Pour me tenir les cheveux quand je vomissais, pour me dire que tout ira bien même quand je criais de douleur. Je sais que je t'en fais baver parfois mais tu es la personne la plus importante de ma vie.
Mimi : je t'aime mon cœur !
Moi: je sais et c'est parceque tu m'aimes que je vais te dire la vérité.
Mimi (inquiète) :qu'est ce que tu as fait Hope ?
Moi : si j'ai peur du noir, c'est parceque j'avais les yeux bandés ce soir là (pleurs) et que dès que je suis dans une pièce close, dans le noir, je l'entend crier de douleur ! Snif je l'entend le supplier de laisser sa sœur partir, de ne pas lui faire de mal !
Mimi(en pleure) : Hope tu n'es...
Moi: Snif ils l'ont battu, j'entendais le choc des instruments de tortures sur elle, et même si elle me criait de chanter, je n'y arrivais pas. J'avais trop peur et Snif j'ai enlevé le bandeau !
Mimi :snfi calme toi, snif tu n'es pas obligé.
Moi: snif j'ai enlevé le bandeau et je l'ai vu la en sang, toute nue. Elle était inerte et ses hommes se dechenaient encore sur elle. Dans ma tête d'enfant, je ne sais pas ce qui s' est passé, j'ai pris un couteau qui traînait par là et je l'ai enfoncé dans l'épaule de l'homme qui était dans le fauteuil roulant. Il m'a alors donné un coup de poing snif snif et il a dit : aussi sauvage que son cadavre de sœur hein attend, les gars, violé moi cette Tracy devant elle cette fois ci !
J'entends Mimi vomir a travers le téléphone. Je n'avais jamais parlé de cette épisode là à personne à part mon psychologue. C'est lui qui depuis des mois m'encourage à en parler pour me libérer.
Moi : ils lui ont fait tellement de mal snif et je n'ai jamais oublié. Snif et chaque nuit, je voyais et entendais cet homme demander à ses hommes de battre, violer et tuer ma sœur.
Mimi :ho mon Dieu Hope !
Moi : et ce soir, Tracy m'a visité pour la première fois, elle m'a dit qu'elle était en paix et qu'elle voulait que j'aille parler à notre père snif et ce n'était pas un rêve !
Mimi : Hope, je vais te demander de quitter la ville !
Moi : mais je dois aller parler à Onda, je... Je dois... Mes pieds sont remplis de boue pendant que j'ai passé la nuit endormi dans le lit. Il m'a poursuivit, je sais qu'il veut me tuer, je le sais car il me l'avait promis pendant que les policiers m'emmenais snif il m'avait promis que je serai sa chose Mimi snif qu'il finira par me faire tout ce qu'il a fait à Tracy!
Mimi : je ne comprends plus ce que tu dis mais écoute moi Hope, tu vas prendre l' avion pour pointe noire et rester là bas jusqu'à ce que je te rejoigne ok ?
Moi :ok
Mimi : je veux que tu partes maintenant. Ne dis à personne où tu vas, même pas à Rodolphe !
Moi :et les chiens ?
Mimi : sort de la ville, je veux te savoir en sécurité. Je leur expliquerai tout moi même, toi va m'attendre à pointe noire.
Moi : d'accord.
Mimi : je t'aime Hope et je ferai tout pour te protéger. Personne, je dis bien personne ne vas faire de toi sa chose. Pour ça, il devra d'abord me passer sur le corps !
J'ai raccroché en fonçant direct dans la douche. Une douche froide qui m'a remise les idées en place.
Je suis sortie avec mon grand sac Gucci que Rodolphe ne cessait de fixer.
Rodolphe : tu vas ou comme ça?
Moi (l'air détaché):je reviens dans quelques jours, je vais faire la fête avec des potes !
Rodolphe : je t'accompagne !
Moi: non j'y vais seule merci.
Rodolphe : Princess
Moi(le coupant) : je sais qu'on est venu pour que je fasses quelque chose, et je vais le faire après avoir fait la fête ok ?
Rodolphe : ok
Je lui fais une bise et embrasse mes bébés avant de sortir avec l'une des voitures de la maison.
Mireille n'a jamais eu l'air aussi décidé. Je sais qu'elle en sait plus qu'elle ne veut bien me dire mais je lui fais confiance.
Je trouve un vol une heure après mon arrivée à l'aéroport.
Deux heures après, je descend sur le sol de ponton la belle.