Chapitre 37
Ecrit par Les Chroniques de Natou
Suite, Chapitre 37.
Par ailleurs, cela créerait sans doute un grand étonnement si Patrick Essomba arrivait à prendre maman Annette pour épouse. Même Eric n'en revenait pas de savoir que son père en serait capable. De toutes les facons, le temps seul allait nous dire si réellement maman Annette avait changé pour de vrai. Après l'appel téléphonique d'Eric avec son père, ma mère est arrivée à la clinique. Elle entra aussitôt dans ma chambre et nous trouva en pleine conversation.
- Maman, papa n'est pas venu avec toi ?
- Non ! Il se repose, il viendra demain certainement. Répondit ma mère
- D'accord ! Tu m'as apportée quoi à manger pour le soir, ma'a ?
- Je suis allée à ton appartement pour cuisiner du bouillon au poisson frais et des plantains... Au fait, le gynécologue t'a prescrit des remèdes à prendre ; l'ordonnance est dans mon sac.
- Ma'a Régina, puis-je voir l'ordonnance de Natou ? Demanda Eric
- D'accord ! Tiens la voilà !
- Merci ma'a Régina ! J'irai moi-même en pharmacie.
- D'accord !
- Bon, petit coeur je vais à la pharmacie. J'arrive ! me chuchota Eric
- Ok, cheri.
Une fois qu'Eric nous ait laissées, j'ai profité pour discuter avec ma mère par rapport au scandale qu'il y avait eu entre Clotilde et elle la dernière fois chez maman Annette. Depuis ce jour, elle et moi n'avions pas eu le temps d'en parler. Même si je voyais qu'elle essayait d'éviter le sujet, il fallait qu'on en parle :
- Maman, on peut parler ?
- Oui, je t'écoute Natoutou !
- Comment papa a t-il pris le scandale de l'autre jour ?
- À ton avis ? Il ne m'adresse pas la parole depuis lors. Il a été jusqu'à me dire qu'il veut qu'on se sépare.
- Hein ???? Mais maman ce sont des choses qui se sont passées il y'a longtemps ! Pourquoi toi aussi tu lui as caché ça ?
- Tu penses que c'est facile d'avouer une telle chose même s'il s'agit de ton passé? Lui-même m'a rencontrée comment ? Quand ton père m'a connue, j'étais hôtesse d'accueil à Cameroon-Airlines et un jour, une de mes collègues me l'a présenté juste pour s'amuser et passer du bon temps. Au début, lui et moi ce n'était rien de sérieux, on s'était arrangés pour une relation libre. Alors chacun menait sa vie de son côté sans chercher à savoir ce que l'autre faisait du sien. Déjà il n'a jamais été quelqu'un de stable, car presque toujours en déplacement. Moi je ne voulais pas m'impliquer dans une relation sérieuse avec un homme instable. C'est avec le temps qu'on a commencé à développer des sentiments l'un pour l'autre... Bien après 3ans de relation, nous nous sommes mariés. Lui-même était un homme volage, combien de fois je l'ai surpris avec des femmes ? Je ne suis pas entrain de me comparer à lui mais c'est pour dire que j'ai pardonné ses nombreuses infidélités et pas parce que je n'avais où aller mais par amour c'est tout !
- Essayez d'en parler tous les deux, maman. Ce n'est pas maintenant que vous allez vous séparer après avoir eu de grandes filles aujourd'hui. Reconnais ton tord et essaie de réparer les choses. En tout cas, je lui parlerai demain quand on se verra.
- C'est compris ! Dis moi, tu as des nouvelles de Perla ? Ça fait 3 jours que je n'ai pas eu de ses nouvelles.
- Elle va bien ! On s'est parlées y'a pas longtemps sur whatsapp....
Perla, ma petite soeur de 23ans qui vivait en Europe pour ses études. Elle était moins calme que moi et aimait beaucoup la fête. C'est elle qui ressemblait typiquement à ma mère, même de part son caractère. Ma mère et moi avions continué à discuter et j'ai profité de l'occasion pour lui dire que Maman Annette était devenue aveugle en lui disant tout dans les moindres détails. Je lui parlais de Rollande qui était très malade soudainement et qui avait demandé à me voir. Ma mère fut étonnée de toutes ces nouvelles bouleversantes à la fois :
- Werrr ! Annette, je ne sais en quoi je pourrai lui venir en aide si ce n'est par la prière. Je vais envoyer le groupe de prières chez elle ; ça l'aidera aussi. En Arriver au point de tuer son mari, eh ben dis donc ! Cette femme ne cessera de m'étonner. Je ne voudrais non plus la juger.. J'irai la voir une fois que tu seras sortie de la clinique. Quant à Rollande, il faut y aller pour écouter ce qu'elle a à te dire mais n'y vas pas seule.
- Oui maman ! J'irai avec Eric.
- Eric t'aime beaucoup hein Natoutou.
- Oui mais il m'a dit que tu l'as terrorisé. Hahahahaha !
- Oui, il le fallait ! Comme ça avant de faire quoi que ce soit prochainement, il réfléchira. Si j'avais dit ça à ton père, il lui aurait définitivement interdit de te voir. Il ne doit plus jamais te brutaliser de la sorte !
- Il a compris cette fois. Ce n'est pas facile pour lui en ce moment, maman ; il faut le comprendre aussi. Sa famille s'est effondrée comme ça du jour au lendemain. Ce n'est pas facile.
- Oui, ma fille ! Je le sais mais il doit apprendre à se maîtriser...
Quelques temps après, Eric arriva avec mes médicaments et me les donnait:
- Tiens, chérie ! Tu les prendras après avoir mangé. Ma'a Régina, tu peux déjà partir hein ! Je vais passer la nuit ici avec elle.
- Ok mon fils ! Je vais m'en vais alors. Vous passez une bonne soirée et que le Seigneur vous garde. Natoutou, à demain hein ? Il est déjà presque 20h 30 min.
- D'accord, ma'a ! Bisous !
Ma mère est partie et nous a laissés Eric et moi. Quelques temps après qu'elle soit partie, infirmière est entrée dans ma chambre pour prendre ma tension artérielle et regarder l'évolution de la perfusion... Tout était normal. Dans les normes, il était interdit que les garde-malades dorment dans les chambres mais Éric avait dû négocier pour qu'on le laisse y passer la nuit. Après que l'infirmière soit sortie de ma chambre, j'ai mangé mon repas, ensuite j'ai pris mes remèdes et j'ai regardé la télé avec Éric jusqu'à ce que je m'endorme. Au bout de 3 heures du matin je me suis réveillée pour aller aux toilettes et j'ai dû réveiller Eric qui dormait sur un fauteuil près de mon chevet.
- Bb ! S'il te plaît accompagne-moi dans les toilettes et arrête ma perfusion s'il te plaît
- Ok, allons-y !
Après que je me sois soulagée je me suis rallongée sur mon lit et à cet instant, je ressentis une forte envie de faire l'amour avec lui :
- Bb, j'ai envie de toi
- Il est 3h passé bb, essaie de dormir.
- Ça veut dire quoi ?
- Ça veut dire que nous sommes dans une clinique et qu'on pourrait se faire attraper par une infirmière. Tu oublies que ton état est fragile en ce moment. Donc je ne voudrai rien faire qui pourrait encore me causer préjudice là maintenant.
- Donc, si je comprends bien, la grossesse c'est la maladie ? C'est ça ?
- Loin de là ! Mais demain, il faudra qu'on demande à ton médecin si tu peux être encore active sexuellement sans que ça ne créé de problèmes. S'il dit que tu peux toujours être apte à avoir des relations sexuelles, dans ce cas on le fera.
- D'accord ! Si je demandais ça à Samuel, il l'aurait fait.
- Pardon ? Tu peux bien l'appeler maintenant hein ! N'importe quoi !
- Hahahahaha ! La jalousie te donne quoi mon coeur ?
- Il se fait tard, petit coeur ! Essaie de dormir, chérie !
- Non ! Je ne dors pas ! J'ai envie de toi, Eric
- Moi aussi petit coeur. J'ai envie de te prendre même en levrette en ce moment mais ce n'est pas possible. Moi j'en ai envie depuis, juste que je ne voulais pas te le dire.
- Fais-moi alors des câlins pour que je me rendorme.
- Ok !
Eric s'est assis à mon chevet et s'est mis à me caresser en me faisant des bisous sur le front . Mais j'avoue que ses caresses me donnaient plus l'envie de faire l'amour que de dormir. Il remarquait que malgré ses caresses je ne m'endormais pas et il s'est mit à me caresser les seins. J'étais encore plus sensible à son toucher au point de ressentir plus de frissons que d'habitude. Il faisait balader ses doigts le long de mon bassin et il m'embrassait au même moment.. J'avais déjà hâte de le sentir entre mes jambes...
- Bb, fais moi l'amour.. Disais-je (à voix basse)
- Non, petit coeur. En plus t'as une perfusion, chérie !
- D'accord ! comme tu veux !
- Quand on sera rentrés chez nous, on pourra faire l'amour aisément. Ok ? Alors essaie de dormir.
- Eric...
- Oui, chérie ?
- Je t'aime tellement.
- je t'aime encore plus, petit coeur. Maintenant dormons car le jour va bientôt se lever.
Nous nous sommes endormis jusqu'au petit matin et enfin, c'était le jour ou je devais sortir de la clinique. Après avoir pris mon bain et mon petit déjeuner, Eric est allé chez lui prendre son bain, se changer; il est ensuite allé voir sa mère puis revenu à la clinique. Entre temps, j'ai entendu mon téléphone sonner et avant de décrocher j'ai cherché à voir quel nom était affiché à l'écran mais c'était juste écrit "Appel masqué". C'était sûrement Mohamed car il n'y avait que lui et Eric qui m'appelaient avec un numéro masqué mais étant donné qu'Eric venait juste de rentrer chez lui, je me suis dit que sûrement c'était Mohamed. J'ai donc décroché l'appel et la voix était semblable à celle de Mohamed. Je ne m'étais pas trompée, c'était bien lui :
- Natacha comment vas-tu ?
- Je vais bien Mohamed ! Ça fait vraiment un bail !
- Oui oui, je l'avoue ! Et toi ? Tu as repris le boulot ?
- Non pas encore , je reprends la semaine prochaine. Actuellement je suis à l'hôpital ; j'ai été hospitalisée à cause d'un malaise. Mais ça va mieux maintenant, je sors aujourd'hui. J'attends juste la visite matinale du médecin et puis je m'en irai.
- Oh lala ! Vraiment désolé ! Je suis rassuré de savoir que tu vas bien à présent. Au fait, dis-moi ! As-tu des nouvelles de Rollande ? J'ai essayé de l'appeler il y a deux jours mais en vain , elle est injoignable.
- En fait, Rollande est très malade, presque mourante. Elle a demandé à me voir, donc à la sortie de la clinique je vais m'arrêter chez elle.
- Ah dommage pour elle ! Au fait
Je t'ai appelée pour que tu me rendes un service. Je vais t'envoyer près de 80 millions de francs que tu devras me garder là-bas. Je te les enverrai par une agence de transfert d'argent. Mais lorsqu'il s'agit de pareilles grosses sommes, ces agences posent souvent trop de questions sur la provenance. Donc je vais envoyer en lot de 800 mille francs dans différentes agences. Tu ouvriras un compte bancaire en ton nom où tu garderas ça. Quand je viendrai, je vais les récupérer.
- Ok, d'accord. Je t'envoie mes coordonnées par message
- D'accord ! C'est une amie à moi ici qui va t'envoyer ça car moi je suis occupé et j'ai beaucoup d'autres transactions à faire.
- Regarde ta messagerie, je viens de te les envoyer. Je vais récupérer ça quand je pourrai.
- Je te tiendrai informée, Natacha.
- D'accord ! A plus tard !
Je trouvais quand même bizarre que Mohamed me fasse confiance à ce point. Est-ce qu'il n'avait pas par hasard des problèmes là-bas ? Pourquoi c'est à moi qu'il demandait un tel service ? Je me posais tant de questions par rapport à sa demande. Mais bon... J'allais en parler à Eric pour qu'il me dise ce qu'il en pense aussi... Quelques minutes après, mon père est arrivé, est entré dans ma chambre et m'a trouvée allongée :
- Papaaaa ! Tu es là ?
- Bonjour fillette ! me dit mon père (avec un sourire)
- Je ne suis plus une fillette, papa !
- Ah oui ! J'ai oublié que tu n'es plus la petite fille que je portais. Hahahahaha ! Sinon , il y a la forme ?
- Oui papa, ça va mieux maintenant.
- D'accord ! Ta mère n'a pas pu venir ce matin. Elle a un peu mal à la tête donc je me suis porté garant pour venir te chercher.
- Ah d'accord ! On attend le médecin alors. Eric aussi revient, il a passé la nuit ici ; donc il est rentré chez lui se changer.
- D'accord. Dis moi, tu te sens bien avec lui ? Tu l'aimes ? Il te traite bien ? Il te respecte ?
- Oui papa, j'aime Eric et par ses actes, il me prouve qu'il m'aime aussi. Oui, il me respecte, me traite bien et il prend bien soin de moi. C'est vrai qu'il arrive qu'on ait des problèmes comme tous les couples mais on essaie de se pardonner mutuellement, de dialoguer et d'avancer. Ça n'a pas été très facile ces derniers temps car notre couple a connu beaucoup de tensions mais on en ressort toujours plus liés, plus complices et plus amoureux que jamais. Mais à part ça il est quelqu'un de bien et je me sens bien avec lui. Nos sentiments sont réciproques et nous sommes tous deux impliqués à fond dans la relation... Je ne me plains pas, papa.
- D'accord, ma fille ! Je voulais l'entendre de ta propre bouche afin d'être rassuré. C'est vrai que ta mère a eu à me faire un très bon rapport à son sujet mais je voulais que toi-même tu m'en dises plus. Maintenant que tu m'as dit ce que tu penses de lui et de votre relation, je suis rassuré...
- Papa, je voulais qu'on parle de quelque chose...
- Je t'écoute, ma fille.
- Depuis le problème qui s'est posé la dernière fois chez les Belinga, où en es-tu avec maman ? Je lui ai posé la même question, elle m'a dit que tu ne lui adresses plus la parole, que tu lui parles à peine et que tu veux que vous vous séparez. Est-ce vrai ?
- C'est vrai que c'est très tendu en ce moment entre ta mère et moi. Ça n'a pas été chose facile d'apprendre une telle chose de sa femme. Je lui reproche le fait qu'elle ne m'en ait pas parlé plus tôt. Il peut arriver que chacun de nous ait un côté obscure de sa vie mais dès lors que tu es en couple avec quelqu'un, dis lui la vérité ! C'est la moindre des choses...
- Papa, n'as-tu jamais fait des erreurs? N'as-tu jamais offensé maman ?
- Bien-sûr que si ! A plusieurs reprises.
- Et elle t'a pardonné, oui ou non ?
- Elle m'a pardonné.
- Pourquoi ne pas faire pareil ? Cette femme qui l'a exposée de la sorte n'est pas non plus un exemple hein ! Alors essayez de vous arranger maman et toi, s'il te plaît. Maman est devenue une personne meilleure aujourd'hui. Elle nous a données à ma petite soeur et moi une bonne éducation. Elle a été une bonne mère pour nous et une bonne épouse aussi pour toi. Avant que cette femme ne révèle son passé, lui reprochais-tu quelque chose déjà ?
- Non, pas du tout ! Je ne lui reprochais rien.
- Voilà ! Essaie de lui pardonner le fait qu'elle t'ait caché ça et poursuivez votre chemin ensemble comme avant. Tu me le promets ?
- D'accord, ma fille ! C'est compris...
Ce fut une joie pour moi de discuter avec mon père et surtout qu'il m'ait écoutée attentivement quand je lui parlais. Ce n'était pas tout le temps que l'occasion se présentait pour aller avec lui ainsi. Je ne voulais en aucun cas voir mes parents séparés à cause d'une femme aigrie comme cette Clotilde. Mon devoir en tant qu'enfant était aussi de reunir mes parents dans ces moments pareils. Et ma plus grande joie, celle de les voir se réconcilier. 1h 30 minutes après que mon père soit venu, le médecin est entré dans ma chambre, nous a salués mon père et moi, puis il m'a examinée une dernière fois.
- Docteur, tout va bien à présent ? Je peux sortir aujourd'hui ?
- Oui, vous pouvez sortir aujourd'hui. Votre tension est bonne, vos battements de coeur sont normaux et le bébé se porte bien. Continuez à prendre vos médicaments comme il se doit.
- D'accord, docteur. Je respecterai la prescription que vous m'avez faite. Mon fiancé et moi avons une question à vous poser. Mais en ce moment, il n'est pas là. Il revient dans quelques minutes. Pourrions-nous venir dans votre bureau ?
- D'accord, sans soucis. Je vous attendrai alors.
Le médecin est ressorti et on n'attendait plus qu'Eric. Je l'ai appelé pour qu'il se dépêche un peu car ça faisait déjà plus de 2h qu'il était parti :
- Allô ? Essomba, tu es où ? C'est toi que mon père et moi attendons hein
- Déjà depuis quand tu m'appelles ainsi ? Je ne suis plus loin, je suis allé chez ma mère et j'ai trouvé que ma grand-mère et elle s'apprêtaient pour aller chez un medecin traditionnel pour des soins. Je les ai déposées d'abord, c'est pourquoi j'ai un peu tardé. Mais je suis près de la clinique. Dans 10minutes au plus tard, je suis là.
- D'accord, bb.
Une dizaine de minutes après, Eric était déjà là.. Il est entré et a trouvé mon père assis près de moi :
- Bonjour monsieur !
- Bonjour, Eric ! Vous allez bien ?
- Je vais bien monsieur, merci ! On peut partir à présent ?
- Oui ! Mais j'ai dit au médecin qu'on irait dans son bureau le voir avant de partir. Donc il nous attend.
- Ok allons-y alors !
- Papa, s'il te plaît peux-tu nous donner quelques minutes ? On va voir le médecin, on revient de suite. On n'en a pas pour longtemps; c'est juste pour lui poser une question.
- D'accord !
Eric et moi avons toqué à la porte du médecin avant d'entrer. Le gynécologue y était aussi, ça tombait bien ! Nous nous sommes assis et j'ai directement pris la parole:
- Docteur, nous partons déjà ! Mais avant je voulais vous demander si je pouvais toujours avoir des rapports sexuels avec mon fiancé malgré les saignements que j'ai eus.
- Ne vous inquiétez pas ! Ça ne posera aucun problème tant que cela se fera sans agressivité ou brutalité. C'est même conseillé d'avoir des rapports pendant la grossesse. Même si les cas sont différents chez d'autres femmes à cause de complications. Mais vous concernant, il n'y a plus aucun risque.
- D'accord, merci docteur ! Au-revoir !
- Au-revoir ! Mais à bientôt pour la prochaine visite prénatale ! Disais le gynécologue
Nous sommes ressortis du bureau du médécin et sommes allés prendre mes affaires dans la chambre , puis nous nous sommes dirigés vers la voiture d'Eric. Nous avons laissés mon père à son hôtel et nous avons pris la route pour aller chez Rollande. En cours de chemin, alors qu'Eric était au volant, je lui ai adressé la parole :
- Bb, Mohamed m'a appelée avant que tu ne viennes me chercher. Il m'a dit qu'il voudrait que je lui garde une somme de 80 millions qu'il enverra en tranches de 800 mille francs CFA. Il m'a dit d'ouvrir un compte bancaire en mon nom où je garderai ça. Comme ça à son retour il va les reprendre. C'est une faveur qu'il m'a demandée.
- Hum.. Pourquoi toi ? Il n'a pas des personnes de confiance ici ? Et tu lui as répondu quoi ?
- Je lui ai donné mes coordonnées !
- Fais attention hein ! Je ne voudrais pas que tu traites des affaires avec cet homme ! Sois très vigilante. Je te préviens ! Et pourquoi t'envoyer toute cette somme ? Dis-lui de ne pas t'envoyer tout ça. Qu'il t'envoie juste une petite partie que tu pourras mettre dans un compte et le reste qu'il le confie à une autre personne pour le garder.
- D'accord, j'ai compris
-Et prochainement avant de prendre de telles décisions, tu m'en parles d'abord !
- C'est compris, boss !
Au bout de 45 minutes, nous étions déjà arrivés chez les Ngantsop. Je ne connaissais pas leur maison, c'est Eric qui connaissait leur domicile. J'avais déjà prévenu Noëlle que j'arrivais dans peu de temps. Donc sûrement elle avait déjà annoncé à Rollande et sa mère que j'arrivais. Une fois garés devant leur portail le gardien nous a ouvert et nous sommes entrés. Noëlle est descendue nous accueillir et nous a dirigés vers l'appartement du deuxième niveau où était Rollande. Nous l'avons trouvée couchée à même le sol et criant de douleur. Elle faisait tellement pitié que je ne me suis retenue de verser quelques larmes. Elle était méconnaissable, elle avait tellement maigri et noirci; ses yeux étaient grandement écarquillés, ses lèvres sèches et des petites blessures saignantes sur son corps. On aurait dit que sa peau démangeait et quand elle la grattait, cela lui laissait des blessures. Quand elle m'a vue elle s'est mise à pleurer davantage :
- Natacha... Na.. Ta... Cha.. Pardonne-moi... J'ai tenté de.... te.... tuer... à plusieurs reprises.... mais ça a toujours été impossible. Carine... et... moi..
allions chez les marabouts pour te tuer. Moi... Je... Je... Le faisais pour avoir Eric. Mais elle... Elle.. Le faisait par jalousie. À un moment donné, elle aussi était amoureuse d'Eric et par jalousie, j'ai dû organiser sa mort avec le marabout chez qui on allait... Elle était censée déposer une poudre devant ta porte pour qu'après l'avoir traversée, tu deviennes folle et par le suite que tu meures. Mais sachant qu'elle voulait Eric, j'ai comploté avec le marabout pour qu'il lui donne une poudre à effet boomerang.. C'est à dire après avoir accompli la mission, qu'elle réussisse ou pas, elle devait elle même automatiquement en subir les conséquences... C'est pourquoi c'est ta mère qui a eu des répercussions lorsqu'elle avait traversé ces remèdes au lieu de toi ce jour-là ! J'ai dit à un ami à moi, Mohamed de te tuer, mais il m'a fait croire que c'était fait juste pour te protéger. J'ai été encouragée par papa Ngantsop car il fallait absolument que j'épouse Eric afin qu'il intègre le cercle vicieux dans lequel j'étais inscrite. Je te demande pardon ooooh. Je t'en supplie ! Je regrette mes actes et je voudrais que tu m'aides à contacter Cathy la soeur de Carine. Car j'ai été empoisonnée et c'est elle qui est à l'origine de ma maladie, juste pour se venger de la mort de sa soeur. Le guérisseur chez lequel j'étais m'a dit que ma maladie vient d'une proche d'une copine à moi que j'ai tuée avec la complicité d'un marabout. Alors ce n'est sans doutes que Cathy. Appelle-là et dis lui que je lui demande pardon et qu'elle retourne chez le marabout afin qu'il lui donne le remède qui arrête l'évolution de ce poison que j'ai mangé je ne sais comment. Pardon fais-le pour moi Natacha.
- Quoi ???? Mon mari est impliqué aussi dans de telles atrocités , Rollande !!!! S'écria maman Ngantsop
- J'en étais sûre ! Je disais ça à Natacha depuis mais elle ne croyait pas. Ajouta Noëlle en regardant Rollande avec dégoût.
- Déja pour commencer, je te pardonne, Rollande. Je ne suis pas une personne rancunière et je laisse toujours soin à Dieu de se charger lui-même de mes ennemis et il l'a toujours fait. Mais je vais appeler Cathy de suite et je vais aller la voir. Si elle te pardonne et qu'il arrive que tu retrouves ta santé, j'espère que tu vas réellement changer. Sinon cette fois crois-moi, ce sera la mort. Donne-moi son numéro !
- Tiens, prends ça dans mon téléphone. Son nom est enregistré comme Cathy.
- Ok, c'est bon je l'ai récupéré. Je l'appelle de suite.
Après avoir pris le numéro de Cathy dans le téléphone de Rollande, j'ai tout de suite appelé Cathy à maintes reprises mais elle ne décrochait pas. J'ai insisté plus d'une dizaine de fois et plus tard elle a décroché :
- Allô ? Cathy !
- Oui, bonjour ! À qui ai-je l'honneur s'il vous plaît ?
- C'est Natacha !
- Ah Natou ! Comment vas-tu ? Je ne t'ai même pas vu au deuil de Carine il y a un mois.
- J'étais souffrante, Cathy !
- Weeer <<assia>> ma belle.
- Merci ! Tu es où ? Je voudrai te voir de toute urgence.
- Il y a un problème ?
- Non, Cathy ! Pas vraiment.
- Ok vient à Bali, au niveau du Lycée Technique de Koumassi. Je suis là chez une amie. Dès que tu es là , dis-moi.
- D'accord ! Je ne suis même pas très loin de toi donc j'arrive.
- Ok, je t'attends !
J'ai supplié Eric de m'y accompagner car après ce qu'il avait entendu venant de Rollande, il était dégoûté. Mais au final, il a accepté de m'accompagner chez Carine. Trente minutes après j'étais au point de rencontre que m'avait donné Cathy. Je l'ai appelée et elle est sortie immédiatement. Elle a salué Eric et j'ai entamé la discussion :
- Cathy, excuse-moi d'être venue te déranger. Mais je n'ai pas eu d'autres choix. Je suis venue te voir pour que tu sauves Rollande. Elle est très malade. Elle a confessé beaucoup de choses et s'est repentie de ses erreurs.
- J'ai quoi à y voir alors là dedans ?
- Weeerr Cathy, pardon ! Elle sait que tu as voulu venger la mort de ta soeur. Elle était voir un guérisseur et là-bas il a été dit que c'est une proche à sa copine qu'elle a tuée qui a voulu venger sa soeur en lui faisant manger un poison. Elle dit être sûre que c'est toi.
- Il était temps que cette fille paie pour le mal qu'elle a fait. Toi-même qui vient plaider sa cause là, sais-tu ce qu'elle a tenté de faire contre toi ?
- Oui, elle m'a tout avouée et je lui ai pardonnée. Je ne sais pas haïr les gens ou encore moins garder rancune. Pardon, je t'en supplie, repars chez ce marabout et demande lui de te donner le remède qui arrête ce poison. Rollande est mourrante et souffre beaucoup...
- Mais et puis quoi ??? C'était ça le but norr ?? Je ne peux rien faire pour elle, désolée.
- Weerr Cathy, tu crains Dieu, noon? Il faut pardonner !
- Je ne crains pas Dieu ! Et je ne pardonne rien ! Avec moi c'est oeil pour oeil et dent pour dent. Point final. Alors il ne sert à rien de plaider pour elle car je ne peux rien faire pour elle.
- Weeeerrr Cathy, pardon. Je t'en supplie !
- Natacha, tu vas m'énerver hein ! Ne te mêle pas de ça ! J'ai dit que je ne peux rien faire pour elle. Qu'elle meure même comme ça, le monde sera un peu en paix. Je te laisse, bye ! Et surtout n'essaie plus jamais de me joindre pour plaider pour Rollande. Ma soeur est morte gratuitement je n'ai vu personne venir plaider pour elle. Alors que Rollande subisse son sort en attendant sa mort.
Après ces paroles, elle est partie. Mon Dieu, quelle coeur endurci a cette fille ? Me posais-je la question. Cathy était catégorique dans sa décision et je n'ai pas pu lui faire changer d'avis. Nous sommes retournés chez les Ngantsop et j'ai rapporté la nouvelle à Rollande, sa mère et Noëlle. Sa mère a pris le numéro de Cathy et l'a aussitôt appelée :
- Bonsoir, ma fille. Tu vas bien ?
- Bonsoir ! Oui je vais bien.
- C'est vous qui êtes Cathy ?
- Oui, c'est bien moi ! À qui ai-je l'honneur, s'il vous plaît ?
- Je suis la mère de Rollande, ma fille. Je t'appelle pour te supplier. C'est une maman qui te parle. Je t'en prie amène le remède pour que Rollande puisse retrouver la santé. Elle a très mal agit car moi-même j'ai honte de ses actes . Je comprends aussi que tu sois blessée, mais je t'en prie, pour l'amour du ciel, amène ce remède pour stopper ce poison qui ne fait que ronger Rollande et qui est entrain de la tuer à petit feu.
- Je ne peux rien faire pour elle, madame ! Désolée et bonne soirée.
Suite, demain à 21h
Ecrit par #Natacha_Victoria_Mbili
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