Chapitre 36
Ecrit par Les Chroniques de Natou
Les personnes présentes crièrent d'étonnement lorsque maman Annette avoua qu'elle était à l'origine de la mort de son mari :
- Sacrilège !!!! Quel sacrilège !!! Pure Sacrilège !!! S'exclama le notable Nguini
- Oui, c'est moi qui aie demandé à quelqu'un d'assassiner mon feu mari. Lorsqu'il m'a dit qu'il prendrait Rollande pour seconde femme, je savais qu'elle hériterait de ses biens. Jamais je n'aurais accepté que cette fille devienne ma coépouse et qu'elle me prenne tout ce que j'ai construit durant toutes ces années avec mon mari. Mais je regrette mon acte car si j'avais su je ne l'aurais jamais fait... Ajouta maman Annette (en pleurant)
- Tu regrettes ton acte parce qu'en réalité tu n'as pu rien bénéficier de grand même après sa mort ! Tu ne pouvais imaginer un seul instant qu'il était capable de changer son testament, Annette !!! Mais ton regret n'est pas sincère. Donc tout ce qui se dit de toi est donc vrai. Affirma le chef Belibi.
- Pardonnez-moi ! Je ne sais pas ce qui m'a prit de faire une telle chose. Je regrette sincèrement. Disait maman Annette (lamentablement)
Tous furent abassourdis après une telle révélation. Tandis que certains poussaient des cris d'amertume et des paroles de désolation, d'autres proféraient des paroles injurieuses à l'égard de maman Annette. Même les membres présents de sa famille étaient sidérés. Une des tantes d'Annette prit la parole :
- Annette, tu es une honte pour notre famille ! Nous passions le temps à te défendre contre les accusations portées à ton égard croyant que tu étais neutre mais là nous découvrons ton véritable visage ! Tu n'as que ce que tu mérites ! Te voilà aujourd'hui, à cause de ta méchanceté démesurée tu as tout perdu. Une jeune femme si belle et qui avait un mariage heureux et épanoui , te voilà aujourd'hui entrain de finir dans l'ombre de tes propres manigances. Tu ne fais plus partie des nôtres ! Nous t'abandonnons dès maintenant et nous rentrons au village...
- Pardon, mes tantes ne me laissez pas, je vous en prie. Je regrette vraiment mon acte. J'avoue avoir été emportée par la colère et la soif du pouvoir à tout prix, et je n'ai pas mesuré l'ampleur des choses avant. Mais présentement je regrette. Weerrr pardon aidez-moi !
- Personne ne pourra t'aider Annette ! Tu es tombée dans la fosse que tu as toi-même creusée. Aujourd'hui tu dois en assumer les conséquences....
Doriane avait laissé un message vocal à Eric pour lui faire part de la situation. Il avait passé toute la nuit à l'hôpital avec mes parents. À 6h du matin, mon père retourna à son hôtel tandis que ma mère est restée avec moi à la clinique. Pendant que l'assise avait lieu, Eric prit connaissance du message de sa soeur et se précipita pour aller voir sa maman; Une fois arrivé aux environs de 10h, il trouva une assise familiale et fut surpris de trouver autant de monde réuni dans la cour de la maison de sa mère . Il salua tout le monde et le chef Belibi lui suggéra de s'asseoir afin de participer à cette reunion :
- Éric, tu dois être surpris de nous trouver ici à cette heure ci. Mais comme tu peux le constater, ta mère est subitement devenue aveugle et si tu regardes son pied, une plaie y est collée. Très tôt ce matin, ses tantes nous ont appelés d'urgence et les notables et moi nous sommes précipités pour venir voir ce qui n'allait pas. Avant cela nous avions déjà prévu faire un rituel pour savoir si réellement ta mère serait à l'origine de la mort de ton père comme le disaient les rumeurs.... Et au final, Annette a elle-même avoué que c'est elle qui est à l'origine de l'assassinat de papa Belinga. Expliquait le chef Belibi.
- Quoi ??? Êtes-vous sûrs des accusations que vous portez contre ma mère ? Comment serait-elle capable de tuer son mari ? C'est absurde ça ! Je sais que peu d'entre vous ici l'appréciez réellement, mais n'exagèrez pas quand même !
- Eric, mon fils ! Ce dont parle le chef Belibi n'est pas faux. Ta mère a réellement avoué qu'elle est à l'origine de la mort de ton père. Poses lui toi-même la question ! Ajouta une tante maternelle d'Eric.
Maman Annette ne cessait de pleurer et Eric, la regardant avec pitié, lui posa quand même la question :
- Maman, est-ce vrai ce qu'on me dit là ? Je veux l'entendre de ta propre bouche.
- Oui, mon fils ! C'est moi qui ai tué votre père. Je ne pouvais supporter qu'il prenne une deuxième femme alors j'ai dû commanditer quelqu'un pour lui ôter la vie. Mais pardonne-moi mon fils. Je regrette amèrement mon erreur.
Eric et Doriane furent abattus de découvrir que leur mère était d'une telle méchanceté extrême. Eric comme d'habitude essayait de rester serein pour ne pas montrer sa désolation envers sa mère.
- Comment t'es-tu retrouvée dans cet état, Annette ? Hier quand nous t'avons laissée, tu étais très bien portante. Qu'est-ce qui a pu bien se passer ? Demanda une tante à maman Annette
- C'est une longue histoire. Nous appartenions à un cercle vicieux, papa Belinga et moi... N'ayant pas respecté les clauses, j'ai été éjectée de ce cercle et ils m'ont infligée ce châtiment.
- De quel type de cercle vicieux parles-tu, Annette ? peux-tu nous en dire plus ? C'est le notable Nguini qui te parle !
- Je ne peux en dire plus car il est strictement interdit de dire quoi que ce soit dans les moindres détails concernant ce cercle. C'est une sorte de secte occulte où plusieurs y sont pour acquérir argent, pouvoir et notoriété.
- Heiiiinnnnn!!! Donc Belinga et toi faisiez partie d'une secte occulte ? Ça alors !!! S'exclama le notable Olinga
- De toute façon, ça n'engage que vous ! Chacun est libre de faire ses choix et d'en assumer les conséquences. On aurait pu te conduire dans un poste de police, Annette. Mais à ce stade, tu es sur le point de mourir à petit feu. Nous allons partir car nous n'avons plus rien à faire ici; en espérant que tes enfants restent au moins à tes côtés.. Dit le chef Belibi.
Après cette assise, tous décidèrent de partir. Même les tantes de maman Annette qui dormaient là pour l'assister durant le deuil, se sont levées, ont pris leurs affaires et sont parties. Seule une tante à maman Annette est restée malgré le fait que les autres soient partis. Eric, s'entrenut avec sa grand-mère qui avait décidé de rester près de sa mère :
- Mamie, toi au moins tu es restée. Tous l'abandonnent premierement parce qu'ils savent qu'elle n'a plus d'argent et que son mari est mort. Ils ont toujours su que ma mère était ainsi mais ça n'empêchait pas qu'ils viennent lui demander de l'argent ou exposer leurs problèmes pour qu'elle les aide avec l'accord de mon feu père. Ma mère n'a pas été une bonne femme, mais beaucoup de ceux qui viennent de partir là, sont venus ici demander de l'aide et ma mère les a toujours aidés. Elle peut être méprisante parfois, invivable ou tout ce que ces gens peuvent dire aujourd'hui d'elle, mais elle a rendu service a beaucoup de ces gens. Aujourd'hui comme elle n'a plus rien, ils trouvent pour prétexte qu'elle a tué son mari pour partir. Je ne suis pas entrain de féliciter l'acte de ma mère mais...
- Non mon petit-fils ne pleure pas. La vie est faite ainsi. Ne pleure pas Eric... Moi je resterai là près d'elle. Même s'il faut habiter pour m'occuper d'elle, je le ferai. En dépit de tout, Annette reste ma fille, la fille que ma feue soeur m'a laissée avant de mourir. Je vais l'emmener dans des prières et voir un papa qui fait des remèdes traditionnels pour les maladies mystiques. Et elle guérira, j'en suis sûre et certaine.
- D'accord mamie ! Merci beaucoup. Ma fiancée est hospitalisée aussi, elle est inconsciente depuis hier nuit. Je dois rentrer me changer et retourner à la clinique voir si son état s'est amélioré entre temps . Je vais te laisser d'abord 100 mille francs pour vos besoins ici... Ajouta Eric.
- D'accord mon fils ! Je prendrai bien soin de ta maman. Annette', ma fille, calme-toi.
Maman Annette pleurait sans cesse. Elle regrettait amèrement tout ce qu'elle avait fait et ce qu'elle était devenue. Elle repensait à son parcours et à tous les actes posés qui l'avaient conduite à ce drame. Comme dit un adage : << Si je savais vient toujours trop tard >>. La tournure que prenaient soudainement les choses dans la vie de maman Annette faisait comprendre que qui sème le vent, récolte la tempête et que tout acte bon ou mauvais que nous posons, nous finirons par en avoir le salaire tôt au tard. C'était le début des tourments pour Annette et il ne lui restait que ses yeux pour pleurer. Doriane quant à elle en voulait à sa mère et n'était pas prête à lui pardonner. Plus elle se lamentait, plus elle nourrissait une haine contre sa mère :
- De toute façon, Eric ne compte pas sur moi pour veiller sur cette femme. Oui cette femme ! Car c'est à cause d'elle que le malheur est entré dans cette maison. Il y a des mois de cela, nous étions tous heureux ici, nous vivions bien jusqu'à ce que ses manigances, ses mensonges soient exposés aux yeux de tous. Et comme si cela ne suffisait pas, il a fallu qu'elle tue papa. Aujourd'hui elle pleure pourquoi ? Elle ne récolte que ce qu'elle a semé ! Même si elle meurt, je ne ressentirai aucune douleur car elle n'a pas eu pitié de nous !
- Doriane !!! Gronda Eric
- Oui, je le dis ! Je ne ressentirai aucun mal. Toi tu peux la soutenir, mais ne compte pas sur moi ! Pour moi, je considère que je n'ai plus de mère !!!
- Alors, vas chez ton véritable père !!! Tu le connais déjà naaan ??
- Eric, c'est à moi que tu parles comme ça ?
- Qui te donne le droit de parler à notre mère ainsi ? Tu deviens folle ? Alors si pour toi ta mère est morte, vas donc rester chez ton père. Tu le connais déjà ! Moi je continuerai de m'occuper d'elle. Même si ta mère est sorcière, elle demeure ta mère. Tout le monde a droit à une seconde chance dans la vie. Et si elle est sincère dans ses regrets pourquoi ne pas lui pardonner ? C'est pas facile je le sais mais on devrait faire avec. Donc au lieu de sortir des paroles qui ne nous arrangeront pas du tout, vas t'enfermer dans ta chambre et tu essaies de faire un vide dans ta tête.
Doriane s'est précipitée en direction de sa chambre en pleurant. Pour elle l'acte de sa mère était impardonnable. Heureusement qu'Eric savait gérer ce genre de chose avec beaucoup de maturité. Au moment de partir, il a tenu à en informer sa maman :
- Ma'a Anni, arrête de pleurer. Mamie est là avec toi. Le fait est déjà fait on n'y peut rien. J'espère juste que tu as pris conscience de tes erreurs et que tu vas réellement te repentir de tes actes. Estime toi heureuse que personne n'a voulu te conduire au poste de police. Alors calme-toi je t'en prie. On va se battre pour que tu retrouves la vue et que ta plaie guérisse. Mais il faudra beaucoup prier afin que Dieu puisse intervenir dans ton cas. Je sais que tu n'as jamais cru en Dieu mais c'est le moment et ça ne coûte rien du tout.. Mamie est là, elle va s'occuper de toi.
- Merci beaucoup mon fils. Merci pour tout. Merci à toi aussi, ma tante. Ajouta maman Annette
- Tu n'as pas besoin de me remercier ma fille, je fais mon devoir de mère. Une mère peut-elle abandonner son enfant même quand cet enfant est un voleur ou un meurtrier ? Non, je ne pourrai pas et le faire serait bafouer le serment que j'avais fait à ta mère avant qu'elle ne meure. Tout ira bien ma fille. Je t'emmènerai chez un prêtre exorciste . Rien n'est plus grand que Dieu et il n'y a aucune situation que le Seigneur ne peut résoudre....
La tante de Maman Annette était la preuve que dans la vie même si tout le monde est contre vous, il y aura toujours une personne pour vous. Une personne pour être là, pour vous défendre quand bien même vous avez tord.... Eric s'en est allé chez lui prendre une douche et se changer puis retourner à l'hôpital . 2h 30 minutes plus tard, il y était déjà. Il trouva maman Regina et Noëlle qui était revenue après être rentrée se changer à son tour. À sa grande surprise, j'étais déjà réveillée et j'avais repris conscience. On m'avait fait une échographie et gloire à Dieu, le bébé se portait très bien.... Plus de peur que de mal. Il était 16h30 minutes lorsqu'Eric arriva à la clinique et entra dans ma chambre, ma mère se mit à le gronder pour ce qu'il avait fait et elle arriva même à lui interdire de me revoir :
- Maman, s'il te plaît ! Tu es un peu trop dure ! Je vais gérer ça avec lui, mais laisse Eric rester avec moi..
- Natoutou, si tu mourrais ou alors si tu perdais le bébé , j'allais devenir quoi ? Eric je t'ai prévenu, plus jamais je ne veux entendre que tu as brutalisé mon enfant. La prochaine fois, tu sauras de quel bois je me chauffe et plus jamais de ta vie tu ne la reverras si tu essaies encore de la remettre dans cet état. J'ai été bien claire, je l'espère !
- Ma'a Régina, j'ai compris. Ça ne se répétera plus jamais. Je ne l'ai pas fait sciemment. Jamais mon intention n'a été de faire du mal à Natou.
- En tout cas je te laisse avec elle. Je retourne à l'hôtel me reposer un peu. Je vais revenir en soirée. À tout à l'heure.
Ma mère est partie et je suis restée avec Noelle et Eric.
- Petit coeur, je suis désolé ! Me dit Eric
- Ça va chéri, je t'ai pardonné depuis. Mais sache que je n'ai pas voulu te tromper et jamais je ne l'ai fait. Je m'en excuse.... Je t'aime bb.
- Et moi encore plus petit coeur.
- Ikiiiii les amoureux, pardon je m'en vais m'asseoir dehors. Je n'ai pas ma place ici. Quand vous aurez fini, vous me dites ohh. Ajouta Noëlle d'un air moqueur
- Tu vas où No'o ?
- Je vais m'asseoir à l'attente là !
- On te gêne ?
- Nooon Natou ! Vous avez sûrement des choses à vous dire non ? Et je vais aussi profiter pour appeler mon homme pour qu'il me dise je t'aime. Quand tu as un homme qui n'est pas romantique comme le mien là, c'est pas facile hein.
- Hahahahaha, waaarr No'o ! Tu es terrible hein !.. À plus alors !
J'eus envie de prendre une douche et Eric m'aida à le faire. Ça me faisait bizarre qu'il me lave et me frotte le corps avec un gant de toilette.
- Je peux me laver toute seule, bb. Ne te dérange pas.
- Ça ne me dérange pas non plus de le faire. Si tu tombes ici là ta mère va me terroriser. J'évite les problèmes en ce moment vu que j'en ai déjà assez comme ça. Alors laisse-moi te laver ! Tu as honte ?
- Oui un peu, bb.
- Tu as honte de quoi ? Qu'est-ce que je n'ai pas encore vu sur toi ? Je te lave rapidement puis je t'habille.
- Ok.
. - Tu as des habits de rechange ?
- Oui oui ! Noëlle m'en a apportée. Regarde la petite valise bleue sur la table de l'autre côté là. Il y a un string vert citron dedans et une robe blanche tu me les donnes s'il te plaît.
- Tu ne mets pas de soutien gorge ?
- Non j'ai chaud, bb. Je veux respirer.
- Ok ! Je t'habille alors.
- Non ça va je peux le faire seule
- Ça ne me dérange pas de le faire, Natou. Je ne suis pas un étranger pour toi.
- Ok vas-y ! J'ai encore faim hein ! La nourriture que Noëlle m'a apportée était petite.
- Ah bon ? Tu n'es pas sûre que c'est toi qui mange beaucoup ?
- Les hormones, sûrement !
- Mais fais juste attention pour ne pas prendre des kilos en plus, Natou !
- T'inquiète, je gère !
Après m'avoir habillée, Eric partit avec Noëlle m'acheter quelque chose à manger en attendant que ma mère arrive avec mon repas du soir.
Entre temps, du côté de Rollande, les choses s'empiraient davantage. Sa mère avait même changé d'hôpital pour qu'elle puisse retrouver la guérison mais en vain. Au final, les médecins déclaraient que l'état de santé de Rollande était au dessus de leurs compétences et que son problème ne pouvait trouver solution dans un hôpital. Sa mère l'a emmenée chez un guérisseur- Voyant traditionnel. Ce guérisseur était un vieillard d'environ 79 ans. Il soignait beaucoup de personnes avec des remèdes traditionnels. Arrivées là-bas, il y avait près de 30 personnes en attente pour le rencontrer. Mais vu le cas alertant de Rollande, le guérisseur reçut Rollande et maman Ngantsop. Il leur proposa de s'asseoir afin de les consulter. Rollande avait mal partout et chaque fois qu'elle essayait de s'asseoir, elle criait de douleurs. Elle devenait presque paralysée. Elle s'assombrissait de jour en jour : son visage devenait tout maigre, ses cheveux endurcis et sa peau qui desquamait
- Ma fille, bienvenue !
- merci papa Yambé
- Qu'est-ce qui t'emmène ?
- Papa Yambé, voilà ma fille qui a commencé une maladie que même les médecins n'ont pu diagnostiquer. Elle a commencé par vomir du sang, ensuite petit à petit elle a maigri et noirci bizarrement. Maintenant c'est la peau qui quitte. Elle souffre ! Elle ne peut même pas bien s'asseoir... À peine essayé elle se met à crier. Les petites blessures lui sortent sur la peau. J'ai déjà marché dans plusieurs hôpitaux en vain. Papa Yambé, pardon fais quelque chose. D'où provient cette maladie ?
- Attends ma fille. Avant de traiter, je commence par faire la voyance pour savoir si c'est mystique ou pas.
Papa Yambé a sorti ses cauris, des cartes et des écorces qu'il mâchait en jetant ses cauris et ses cartes à même le sol. Quelques minutes après, il reprit la parole :
- Hum !
- Papa Yambé, pourquoi tu t'exclames comme ça ? Dis quelque chose !
- Je ne suis pas la véritable solution pour le problème de ta fille. La seule personne qui peut guérir cette fille, c'est celle qui lui a lancée cette maladie.
- Et comment savoir où est cette personne ?
- Ta fille a fait trop de mal aux gens ! Elle a même voulu tuer une personne intouchable qui a une étoile particulière en elle. Mais à maintes reprises, ses plans contre cette fille ont toujours échoué. Cette fille sait très bien que ta fille a voulu la tuer mais jamais n'a essayé de lui rendre la monnaie de sa pièce. La personne qui lui a lancé cette maladie mystique l'a faite par vengeance. Ta fille a contribué à la mort d'une de ses copines et la grande soeur de cette fille est allée chercher la cause exacte de la mort de sa feue soeur chez un marabout. Là-bas on lui a dit que c'est ta fille qui était à l'origine de la mort de cette fille. La grande soeur s'est vengée en lui faisant manger un poison lent sans que ta fille ne se doute de quoi que ce soit. La seule personne qui puisse guérir ta fille est celle qui lui a fait ça.
- Heeeeeeyyyy!!! Rollande !!! pourquoi ???
- Demander pourquoi ne changera pas les choses. Il faudrait que vous trouvez celle qui l'a empoisonnée. Seule cette fille pourra trouver son remède. En attendant, je te donnerai un calmant. Juste pour la soulager de temps en temps. Voilà une écorce, tu lui feras manger ça et tu frotteras ça sur son corps. Ça ne pourra pas la soigner mais ça calmera par moment.
- D'accord, merci papa Yambé. Nous chercherons cette fille.
- Et aussi, il faudra que ta fille confesse tout ce qu'elle a fait de mal aux gens et qu'elle leur demande pardon.
- D'accord, papa Yambé.
Maman Ngantsop et Rollande se sont en allées. Il fallait trouver Cathy au plus vite. Seule elle pouvait retourner chez le grand maître Wôklofo pour qu'il lui remette un remède pour arrêter ce poison.
Entre temps, Eric m'avait apportée mon repas et j'avais mangé. Noëlle était rentrée et je n'étais qu'avec Eric dans ma chambre de malade. Un moment, je le sentis triste et pensif. Je lui demandai ce qu'il n'allait pas. Il me raconta alors ce qui s'était passé à la reunion :
- Elle a avoué qu'elle est à l'origine de la mort de mon père.
- Quoi ???? Mon Dieu !!! pourquoi en arriver là ?
- J'ai eu la même réaction que toi en l'apprenant. Je suis très déçu de ma mère. À un moment je ne peux te mentir, j'ai voulu l'abandonner toute seule là, mais par crainte pour Dieu je me suis ressaisis. Je me dois de m'occuper d'elle et l'accepter comme telle. Ça me fait en même temps mal de la voir ainsi. Elle ne peut ni voir ni marcher normalement à cause d'une plaie qui a surgi de nulle part sur son genou.
- Ça va aller bb. Je pense qu'elle prendra conscience de ses actes et et qu'elle reviendra à de bons sentiments. Je sais qu'en ce moment ce n'est pas facile pour toi, mais essaie d'être fort. Je suis là pour te soutenir. Tu n'es pas seul, mon coeur ça ira.
Comme je lui parlais pour essayer de lui remonter le moral, j'ai vu des larmes couler sur ses joues; il essaya de les essuyer rapidement pour que je ne m'en rende pas compte :
- Pleurer libère ! Alors n'aie pas honte de pleurer, bb. Ça peut arriver que parfois dans la vie on craque parce qu'on ne sait plus où donner de la tête. Mais prends la prière pour arme et Dieu pour bouclier en ce moment difficile que tu vis. Ta mère est quelqu'un de bien aussi. Elle n'est pas si mauvaise. La dernière fois quand elle m'a appelée dans sa chambre, c'était pour me demander pardon. Elle a avoué avoir voulu me faire du mal parce qu'elle croyait que Rollande était une fille bien pour toi. Donc elle peut aussi reconnaître ses erreurs..... Essaie de lui pardonner toi aussi et d'avancer. Viens poser ta tête sur mes cuisses, je te fais des petits massages sur le cou. Ça te fera du bien.
Il est aussitôt venu poser sa tête sur mes cuisses et les petits massages que je lui faisais le détendaient et il se sentait mieux. Nous avons ensuite prié pour sa mère et pour notre couple. Car nous croyons qu'au delà de tout ce qui puisse nous arriver, il existe un être suprême capable de traiter nos blessures internes et redonner la joie là où la tristesse était installée.
Entre temps, Rollande a demandé à sa mère d'appeler Noëlle pour qu'elle me dise de venir chez eux pour me parler. C'est alors que Noëlle m'appella ce soir là vers 19h :
- Coucou ma puce !
- Oui No'o ! Tu es bien arrivée chez toi ?
- Oui je suis bien arrivée mais plus tard, ma mère m'a demandée de passer chez elle. J'y suis actuellement.
- Ah d'accord ! Il y a un problème ? Comment va Rollande au fait?
- Évidemment, c'est la raison pour laquelle je t'appelle. Elle voudrait te voir pour te parler ; mais je ne sais de quoi exactement. Son état se dégrade de jour en jour. Elle maigrit de plus en plus. Je t'assure tu auras du mal à la reconnaître.. J'en ai les larmes aux yeux.
- Ok, comme je sors demain de la clinique, je m'arrêterai là-bas avec Eric. Vraiment je suis désolée pour elle. J'espère que ça ira.
- D'accord je lui dirai. De toutes les façons, tu me trouveras ici demain. Bonne soirée le petit coeur de quelqu'un.
- Merci ma chérie. À plus !
Après mon appel avec Noëlle, Eric a son tour a reçu un appel de son père et l'a décroché devant moi. ;
- Allô ? Bonsoir papa
- Salut fils ! Comment tu vas ? J'étais très pris aujourd'hui par le travail donc je n'ai pas pu voir tes appels à temps. C'est à présent que je suis libre et j'ai quand même pu écouter le message vocal que tu m'as laissé. Je suis vraiment désolée pour ta maman et j'espère que ce qu'elle traverse la fera changer. Et si avec le temps elle réussit à changer, je pourrai enfin l'épouser. Tu sais je n'ai jamais réussi à l'oublier... Mais avant ça, je t'enverrai de l'argent pour que tu prennes soin d'elle et qu'on lui fasse suivre un traitement comme ta grand-mère l'a dit. Je viendrai dans deux semaines...
- Papa tu serais capable d'épouser maman après ce qu'elle t'a fait aussi dans le passé ?
- Si réellement elle est sincère dans ses regrets alors pourquoi pas ? Tout le monde a droit à une seconde chance non? Il faudrait d'abord qu'elle guérisse et par la suite que je voie en elle un réel changement....
Suite jeudi 14 Juin 2018 à 21h
Ecrit par #Natacha_Victoria_Mbili
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