chapitre 37

Ecrit par leilaji

Chapitre 37 


***Marie***


Un jour ou l’autre je savais que ça devait arriver mais jamais je n’aurais cru que ça se passerait ainsi, aussi durement. Je ne comprends pas l’attitude cet homme. Cherche-t-il a nous détruire parce que nous avons réussi à nous en sortir malgré son rejet ? Pourquoi venir récupérer Raphael après tant d’années ? Il dit qu’il nous a cherchés. Je peux le comprendre, nous avons déménagé et rompu quasiment toute relation avec la famille quand nos proches nous ont laissé nous débrouiller seul avec l’AVC de Samuel. C’était une période tellement difficile suivie de la grossesse de Lola … C’est un miracle que nous nous en soyons si bien sorti. 

Je ne sais pas quoi dire à Raphael pour lui expliquer pourquoi nous avons agi ainsi. D’autant plus que la décision a été égoïstement prise par moi et que j’ai peur qu’il se mette à me détester aussi. 


Et parce que je ne sais pas quoi lui dire, je me rends compte à quel point Lola était proche de lui et aplanissait toutes les difficultés de sa vie en communicant en permanence avec lui. Il pouvait tout lui confier, elle l’écoutait attentivement et le conseillait. 


Peut-être que tout au fond de lui, derrière les barrières de son subconscient, il pressentait qu’il était plus que des frères et sœurs.  


A la lumière de mes souvenirs, je ne manque pas d’avoir quelques regrets. 


J’ai quasiment volé son enfant à ma fille. A peine a-t-elle accouché que je m’en suis accaparé. C’était une manière pour moi de tenter une deuxième fois l’aventure de mère avec un nouvel enfant. Ce que j’avais raté avec Lola, j’espérais le réussir avec mon petit-fils. Tout au long de ces années, c’était tellement doux de l’entendre m’appeler maman et de le voir réussir à l’école ce que Lola n’a su faire… 


Dans cette joie de tout recommencer, j’ai oublié les intérêts de ma fille. Quelle chance qu’elle n’ait pas été paresseuse ou sans cœur. Quelle chance que du haut de son petit âge, elle ait quand même compris qu’elle était mère et se soit occupée de son enfant. Quand mes employeurs m’ont trouvé trop vieille pour entretenir leur maison, j’ai arrêté les ménages pour mieux m’occuper de mon mari et de l’enfant de Lola. Et elle a pris à 15 ans les rennes de la famille quand la pension de son père ne suffisait plus à nourrir nos quatre bouches régulièrement. 


J’ai compris trop tard que tout était de ma faute. Absolument tout. J’ai démissionné de mon poste de mère pour me consacrer à celui de fidèle de l’église où je priais avec la complicité du pasteur à qui je reversais les revenus de Sam pour qu’il nous aide avec ses prières. 


J’AI OUBLIE QUE POUR QUE LE CIEL T’AIDE, IL FALLAIT D’ABORD S’AIDER SOI MEME. 


Rétrospectivement, je suis fière de ma fille. Combien de filles-mères ont eu des enfants étant jeunes et ont abandonné l’éducation de celui-ci à leur mère pour continuer à mener la vie dissolue qui les à mise dans cette situation ? Beaucoup. Mais ma fille n’en fait pas partie et je devrais être fière de cela. 


Je soupire et continue de piler les feuilles de manioc que je compte cuisiner ce midi pour les deux hommes de cette maison. J’espère pouvoir faire sortir Raphael de sa chambre avec ce plat qu’il affectionne. Ca fait une semaine qu’il n’est pas allé en cours et je ne sais plus comment le prendre… Sam a eu beau lui parler, il refuse de retourner à ses cours alors que la nouvelle année vient à peine de commencer. Cette année c’est le BEPC, je suis inquiète pour l’avenir vraiment inquiète. 

Raphael, manquer l’école sciemment! Ah Nzame (Dieu en langue fang) ! A chaque fois que j’essaie de lui parler, il me regarde froidement puis va s’enfermer dans sa chambre. Je ne l’avais encore jamais vu aussi triste de ma vie. 


Une fois les feuilles de manioc pilées, je fais bouillir le tout sur la gazinière déglinguée de la cuisine. Peu de temps après, je fais chauffer de l’huile avec des oignons coupés finement et un peu d’ail. Je verse les feuilles cuites dans l’huile et tourne le tout avant d’y ajouter du poisson fumé et trois cubes maggi poulet.  Dès que le tout est prêt, je mets la marmite à table avec du riz et de la banane plantain cuite à la vapeur. J’installe Samuel et lui sert à manger puis me dirige vers la chambre du petit. 


Je m’essuie les mains sur un torchon avant de cogner doucement à sa porte et d’ouvrir. C’est un geste inutile car il n’entend pas mais je le fais toujours par respect pour son intimité. J’ouvre légèrement la porte, pour lui laisser le temps de s’habiller s’il est nu, avant de l’ouvrir complètement. Il dort profondément. 


Je m’assois sur son lit et le regarde dormir un moment. Il a l’air d’un bébé comme ça, le visage détendu et le corps relâché. Je m’enfonce dans la tête que ce n’est plus mon fils mais mon petit-fils

Je dois permettre à Lola de reprendre sa place. Faire quelque chose de bien pour elle, pour une fois.  


- Raphael ! dis-je en le secouant légèrement. 


Il ouvre les yeux tout doucement et se les frotte pour se réveiller. 


- Il faut que tu viennes manger… Va prendre une douche et tu viens à table sil te plait. Aujourd’hui ne mange pas dans ta chambre. 


En LSF


- Ok. Signe –t-il. 


Je suis soulagée qu’il ne refuse pas net. Son téléphone vibre à côté de son oreiller et le prénom Lola s’affiche sur l’écran. Il ne décroche pas… Mes ses yeux se remplissent de larmes en ignorant l’appel. Ca lui fait du mal de lui faire du mal, c’est indéniable. De l’index, je soulève son menton pour qu’on puisse se regarder dans les yeux et qu’il lise sur mes lèvres. 


- Ne blâme pas ta … mère pour une faute que moi j’ai commise. C’est moi qui ai eu l’idée de la faire passer pour ta sœur pour éviter le scandale. J’avais trop honte, tellement honte. Je … suis vraiment désolée pour tout. Mais je ne sais pas si tu te rends compte qu’elle était à peine plus grande que toi lorsque c’est arrivé. A peine plus grande que toi mon chéri. Ce n’était qu’une enfant et ton père a refusé de te reconnaitre. Que devais-je faire ? Notre mensonge est inexcusable mais il t’a permis de grandir entouré de l’affection d’un père, d’une mère et d’une sœur plutôt que d’être l’enfant rejeté d’un homme sans scrupule et d’une enfant… Raphael, je t’en prie… Parle-lui. Ne fais pas ça. Je sais que tu as besoin de temps mais ne la punis pas. 

- J’ai trop mal Maman… C’est comme si je n’étais plus la même personne… je suis tellement déçu.

- Prends les choses comme elles viennent c’est le meilleur conseil que je peux te donner. C’est ce que j’aurai dû faire, prendre les choses comme elles venaient plutôt que d’essayer de les changer… Tu sais, Lola a su danser avant de marcher, dis-je en souriant. C’est idiot mais quand je pense à elle bébé, je n’ai qu’une image en tête. Je la revois assise sur mes jambes et son père devant nous. Il chantait quelque chose de complètement stupide à base de grimaces et d’onomatopées et Lola bougeait tout son corps en rythme. C’était incroyable, elle avait à peine trois quatre mois. En grandissant c’est devenu pire. Sa vie se résumait à chanter et danser avec son père et je me disais au fond de moi mais pourquoi n’aime t-elle pas ses cahiers ? Comment va-t-elle réussir pour nous sortir de la pauvreté comme le font les autres filles. J’aurais dû l’accepter telle qu’elle était et la soutenir dans tout ce qu’elle entreprenait, répondre à ses questions… Etre une mère en somme. J’ai échoué. Et mon échec a poussé Lola à faire une bêtise. Mais je te jure sur ce que j’ai de plus cher au monde, qu’elle n’a jamais regretté cette bêtise dès qu’elle t’a eu. Elle était apeurée, inexpérimentée mais déterminée. Noel et tes anniversaires ont toujours été de grandes fêtes dans cette maison n’est-ce pas ? Elle n’a jamais regretté de t’avoir eu Raphael. Jamais. 


***Lorelei***


Mister Dark is back ! 

Depuis que cette histoire avec Hugues a commencé, Mickael a inconsciemment repris son rôle de Mister Dark. Il ne dit pas grand-chose mais il n’en pense pas moins. Les regards qu’il pose sur moi sont toujours brulants et intenses. Néanmoins, je ne m’inquiète pas trop, c’est dans sa nature d’être sombre. Par contre Gabriel, ombrageux, je n’y suis pas habituée. Je ne sais pas ce qui se passe puisqu’il ne veut rien me dire. Quelque chose doit clocher avec sa boite parce que je ne l’ai jamais vu aussi tendu. 


Deux des concerts auxquels je devais participer avec d’autres artistes gabonais ont été rayé de mon calendrier professionnel. Je ne sais pas si c’est dû à l’horrible ramassis de mensonge parut dans un journal local ou une simple coïncidence. 


Qu’ils disent des conneries, ça fait partie du jeu de la médiatisation… mais le pire ce sont les demi-vérités. Un soupçon de vrai brodé de mensonges passe bien mieux que la vérité elle-même. J’ai voulu toucher les étoiles… on me brule les ailes pour cela. 

Le pire c’est de voir les gens qui disaient aimer ton travail revenir sur l’avis favorable qu’ils avaient de toi et soudainement estimer que tu es « persona non grata ». Lola la star est devenue … Lola la pute. Je suis déçue que les gens ne sachent pas faire la part des choses. Quelqu’un écrit une connerie sur toi et tout le monde se passe le mot… « Tu sais quoi ? Non dis moi ? Lola Bekale ? Oui j’aime trop sa chanson… Ben elle couche avec deux frères en même temps ! Quoi, c’est dégueulasse ? » Hum ! Etait-elle dans le lit avec moi pour savoir si je couche avec les deux frères en même temps ? Non ! Mais elle se permet quand même d’en parler.  


J’ai l’habitude des coups durs ! Mais les coups durs publics sont non seulement pénibles mais humiliants, c’est bien pire que je ne l’imaginais. 


Je finis de remplir ma fiche d’inscription pour la nouvelle année académique à la Fondation Khan. Il se passe tellement de choses dans ma vie en ce moment que j’ai bien failli rater l’inscription. Pourvu que la tuile de l’année passée ne se répète pas une nouvelle fois. Hors de question ! Je vais décrocher mon CAP et le jour de la présentation de mon projet devant le jury, Raphael sera là dans le public et il sera fier de … sa mère. Je prie pour ça. 


Mais je ne vais pas faire que prier… je vais aussi me défendre. J’en ai assez de sursauter chaque fois qu’un homme qui ressemble à Hugues passe près de moi. 

J’appelle Madame Khan :


- Allo ? 

- Bonjour Madame Khan, c’est Lola. Est-ce que je peux vous voir? 

- Il était temps que tu appelles, passe dans mon bureau dans une heure. 

- Merci beaucoup. A tout à l’heure. 

- Ok.   


Je prends un taxi une dizaine de minutes plus tard et me rends au cabinet de Madame Khan. Dès que j’arrive, je suis tout de suite reçue par elle. Je prends place en face d’elle tandis qu’elle range ses dossiers pour faire place nette sur sa table de travail. Cette femme est encore plus impressionnante derrière un bureau. 


- Alors, je t’écoute… 

- Je suis désolée de vous importuner mais j’ai besoin de conseils. 

- Hum. 

- Je sais que Gabriel vous a déjà tout raconté et j’espère que je ne vous ai pas déçu et …

- Lola ?

- Oui madame Khan. 

- Ce qui s’est passé il y a douze ans ne peut pas changer le respect que j’ai pour toi et ta rage de vaincre… Tu n’étais qu’une enfant et la juriste que je suis te le dis clairement : il n’y a pas de consentement à cet âge. Tu ne peux être tenue pour responsable…

- Je sais que tout le monde se dit qu’il m’a violé mais ce n’était pas le cas. J’ai accepté ce qu’il a proposé… C’est aussi de ma faute.

- Lola, il était majeur et toi mineure. Je le répète : pas de consentement possible à ton âge pour un acte sexuel. Tu es la victime et lui le délinquant. Alors qu’es-tu venue me dire ? 


Elle le dit avec tellement de conviction que ça me rechauffe immédiatement  le cœur. Je n’avais jamais vu les choses ainsi. Je suis la victime et lui le délinquant.


- Je veux me battre. Je ne peux pas le laisser récupérer Raphael et je pensais que vous pouviez m’aider en me donnant un conseil, en m’indiquant quoi faire. Je ne veux pas me laisser faire par lui. Le problème c’est que je ne sais pas par où commencer…


Elle sourit. Qu’ai-je dit ? 


- Je me demandais quand tu allais te réveiller Lola. Le problème des femmes c’est qu’elles passent leur temps à pleurer et à se lamenter quand les soucis arrivent. C’est une perte de temps. Pleurer n’a jamais résolu un problème. Il faut garder la tête froide autant que faire se peut et se préparer à combattre. 

- C’est ce que j’essaie de faire. 


Elle jette un coup d’œil à sa montre et fait la grimace. 


- Ils  ne devraient plus tarder… 

- Qui ? 

- Tu verras. 


Gabriel et son assistante Nadine entrent, suivis de Mickael qui me fait un petit sourire. Ils s’asseyent tous puis la secrétaire fait entrer Eloïse. Heu ! Que se passe-t-il ? 


- C’est un vrai conseil de guerre ma parole ! dit doucement Eloïse.  


Leila sourit. 


- S’il y a une chose que je sais Lola, c’est que dans la vie, on compte ses vrais amis sur les cinq doigts de la main. Mais toi tu as la chance d’être entourée par des personnes qui se soucient de toi. 


Je ne sais pas quoi dire. Je suis gênée, émue … 


- On va s’attaquer aux problèmes les uns après les autres. 


Nadine sort le journal qui avait titré sur mon scandale et le pose sur la table. 


- Ca c’est urgent. On est en train de perdre la participation de Lola aux différents événements de ce trimestre. Les organisateurs ne veulent pas qu’elle apparaisse à leur show et annulent les uns après les autres. 

- C’est un problème de communication, dit Eloïse en parcourant rapidement l’article des yeux.  

- Que proposes-tu ? demande madame Khan. 

- Lola doit donner sa version des faits, s’expliquer et s’excuser auprès de ses fans qui se sont sentis trahis par son mensonge. C’est comme ça que ça marche. Les choses se remettront d’elles-mêmes en place. C’est une question d’image. 

- Une interview fera l’affaire ? 

- Ca ne sera pas suffisant. Répond Gabriel. 


Tout le monde se tait et se met à réfléchir…


- Ma fondation peut lui servir de couverture…

- Comment ça ? 

- Elle est l’exemple vivant des femmes que je veux aider … prendre un mauvais départ ne veut pas forcément dire qu’on ne franchira jamais la ligne d’arrivée. Pour le début des cours, on peut organiser une séance de question-réponse avec l’ensemble des élèves qui postulent pour l’inscription aux cours de la fondation et faire publier l’événement… Qu’elles voient par eux même que réussir est une question d’instinct de survie et d’obstination malgré les coups durs et non un fétiche. 

- J’ai des contacts au journal l’Union. C’est Ok, je peux nous obtenir un article. Dit Eloïse en sortant son téléphone pour y noter quelque chose. 

- Ensuite Nadine, quel est le problème suivant ? 


Ca continue comme ça pendant une bonne heure jusqu’à ce que la porte s’ouvre sur une femme qui m’est inconnue. Elle porte une robe plutôt courte avec d’énormes lunettes de soleil qu’elle ne se donne pas la peine d’enlever :


- Désolée je suis en retard. Dit-elle en posant un énorme sac de cuir sur la table. Alors ? Où est Lola ? 


Madame Khan me désigne et sourit à la nouvelle venue. 


- Ok, je prends le dossier pro bono (gratuitement), j’ai pris un petit mois de congé avec Bertrand pour découvrir le Gabon après tes nombreux mails, alors j’ai tout mon temps pour elle. 


Madame Khan sourit de plus belle et sort un joli paquet enrubanné de sous sa table. 


- Ouvre !

- Hum, qu’est-ce que c’est ? demande l’inconnue en ouvrant fébrilement le paquet pour y découvrir devant nous des chaussures à talon aux semelles rouges, une bouteille de champagne de marque et une flute en cristal. 

- Bienvenue au Gabon Maitre Baltimore. 

- Ce n’est pas du jeu Leila, tu me prends par les sentiments là. 


On les laisse papoter encore un peu puis, l’avocate s’en va. Madame Khan nous explique. 


- On s’est connue en Inde. Elle est avocate spécialisée dans le droit de la famille : divorce, filiation etc. 

- Pourquoi une avocate ? 

- Parce que lorsqu’un père qui vient réclamer son enfant, ça finit toujours en Justice Lola. Je suis spécialisée en droit des affaires donc je ne peux pas t’aider sur ce coup. Maitre Baltimore va nous potasser le dossier et nous le blinder d’avance pour garantir tes arrières. Tu prendras rendez-vous avec elle pour tout lui expliquer. Quand Hugues se ramènera, il ne va pas comprendre ce qui lui arrive parce qu’on aura une longueur d’avance sur lui. Je t’assure qu’elle a l’air bien gentil mais c’est une tueuse dans son domaine. Tout comme moi. 


Apparemment, je vais peut-être pouvoir m’en sortir… 


- Il ne te restera plus que trois choses à faire. 

- Lesquelles ?

- Récupérer ton fils, réussir ton CAP …

- Et la troisième ? 

- Continuer d’avancer Lola.


Une heure plus tard… on se sépare de Madame Khan qui doit récupérer sa nièce Karisma dans son école. Elle libère Mickael qui me propose de m’accompagner faire ce que j’ai de plus terrible à accomplir aujourd’hui : parler à Raphael. Exceptionnellement, nous montons dans un taxi et attendons mon fils à la sortie de ses cours pour le ramener à la maison. 


Lorsque Raphael voit Mickael, il lui sourit et ils se saluent puis il me fait un petit signe de la tête. On se dirige tous les trois vers un lieu légèrement éloigné de l’entrée de son école. Je lui souris timidement, la peur au ventre et prie pour qu’il accepte de me parler cette fois ci. 


Mais avant toute chose, Mickael se met à sa hauteur et le prend par les épaules :


- Ecoute Raph, il n’est pas permis à un homme de faire souffrir trois femmes : sa mère, sa femme et sa fille. Je sais que tu me comprends. Tu es un homme maintenant donc agis comme tel, pardonne à ta mère et laisse lui t’expliquer. Ok. 


Il acquiesce. 

Seigneur il acquiesce ! 

Il y a vraiment un Dieu qui écoute les prières !!!

Je ne sais même pas par quoi commencer et je lui demande s’il veut bien attendre qu’on soit chez les parents pour parler lui et moi. Il acquiesce de nouveau et Mickael propose de nous accompagner. Je devine qu’il s’inquiète mais je sais à présent que tout va bien se passer. 


On prend un taxi qui nous dépose tous les trois à Montagne Sainte. Mickael paie la course et moi je prends la main de mon fils qui me laisse faire. D’habitude il dit toujours être trop vieux pour ça mais là, il se laisse faire. Mon cœur est en joie. 


Joie de très courte durée… lorsque je vois un homme que je reconnaitrais entre mille à l’entrée de la descente qui mène chez nous. 


Il s’avance vers nous…


- Bonjour Raphael. Bonjour Lola, tu ne pourras pas continuer à m’empêcher de parler à mon fils tu sais…


Mais comment fait-il pour toujours apparaitre au moment où je m’y attends le moins ? Je suis plus qu’étonnée de le voir, je passe une main nerveuse dans ma coupe carrée. J’ai soudainement l’impression que ma frange pèse des tonnes. Je place les mèches derrières mes oreilles.  

Mickael nous rejoint enfin. Son visage est impassible. Il regarde Hugues qui lui sourit de manière moqueuse. 


- Bonjour Mickael, dit Hugues en tendant la main à Mickael qui la prend. 


Dix secondes plus tard, il ne l’a toujours pas lâché et je sens Hugues se crisper petit à petit en le regardant. Je ne comprends pas ce qui se passe jusqu’à ce que je me rende compte que Mickael est en train de lui écraser les phalanges, le sourire aux lèvres.  Mister Dark n’est jamais loin… 

Hugues essaie de porter sa main libre vers celle qui est emprisonnée mais Mickael sert deux fois plus fort ce qui le fait grimacer…


- Pour vous ça sera Monsieur Valentine et Mademoiselle Bekale désormais…


Les gardes du corps qui jusqu’à présent n’avait pas encore compris ce qui se passait se rapprochent de leur patron pour lui porter secours… 


… 




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Si tu le veux… 

 

Bonne nuit …

LOVE SONG