Chapitre 37 : les points sur les « i »

Ecrit par Mayei

Chapitre 37 : Les points sur les « i »

 

...Linda...

 

La vie a doucement repris son cours. Je suis de retour au boulot après un long arrêt. Avec Nath nous avons su trouver une certaine routine. Je n’ai pas du tout confiance en ces servantes. Combien de fois avais-je vu des femmes qui pleuraient parce que leurs enfants auraient été enlevés par les nounous ? Du coup je déposais le petit soit chez ma mère ou chez celle de Nath chaque matin pour qu’elles s’en occupent. Ne voulaient-elles pas jouer les grand-mères à fond ? Elles ont donc de quoi être servies. J’étais descendue prendre ma nourriture de midi mais j’ai préféré m’asseoir toute seule et me régaler. J’étais à fond dans ma nourriture lorsqu’on poussa la chaise devant moi et que la personne s’asseyait. J’étais à deux doigts de Peter un câble mais ma bouche resta ouverte lorsque je pris conscience de la personne qui se trouvait devant moi. 

 

Dharan : comment vas-tu ?

 

Moi : je rêve ou quoi ? (Regardant un peu partout) que fais-tu là ? Comment savais-tu que j’étais ici ?

 

Dharan (d’un air mystérieux) : mon petit doigt me l’a dit ! 

 

Moi : me ferais-tu suivre ? Si c’est le cas je t’assure que je porterai plainte...

 

Dharan : calme-toi ! A ce que je sache c’est un restaurant ici ! Un lieu public, je peux donc m’y rendre comme toi aussi. J’ai le droit d’avoir faim et de vouloir la bonne nourriture de ce lieu.

 

Moi : hummm

 

Dharan : sinon comment se porte le petit ?

 

Moi (me braquant) : comment se portent tes enfants et ta femme ?

 

Il laisse un petit sourire se dessiner sur ses lèvres avant de me répondre par l’affirmative. Il reste là un bon moment à me détailler sans parler. Pour quelqu’un qui dit être ici pour nourrir sa panse je pense qu’il met beaucoup trop de temps à essayer de faire la causette avec moi. Je ne sais pas si je me fais des idées mais les mots de sa femme sont toujours dans mon espérait. Elle m’avait assuré que malgré le fait que nous soyons séparés, il continuait toujours de prendre de mes nouvelles en me faisant suivre. Je n’avais remarqué aucune voiture me filant ou encore quelqu’un de peu familier dans les parages. J’étais cependant persuadée que sa présente ici n’était pas par hasard. Il a forcément du savoir que j’étais ici. J’en étais plus que persuadée.

 

Dharan : tu me manque terriblement Linda ! les moments qu’on passait ensemble me…

 

Moi : oh please tu ne vas pas remettre cela sur le tapis. Toi et moi, c’est terminé pour de bon. Chacun sa vie donc s’il te plaît épargne moi ce genre de commentaire.

 

Dharan ; je ne fais qu’exprimer ce que je ressens. Tu voulais un enfant tu l’as eu. Je pense qu’on peut se remettre ensemble. Je sais au fond de toi que tu n’as pas cessé de m’aimer. 

 

Moi (posant ma fourchette) : si je comprends bien tu m’as laissée aller faire un enfant avec quelqu’un d’autre pour ensuite venir me proposer d’être de nouveau avec toi ? Du genre j’ai utilisé le père de mon enfant pour ses talents de metteur enceinte c’est ça ? 

 

Dharan : ce n’est pas...

 

Moi : écoute-moi bien ! Regarde cette bague ! Ce n’est pas la fausse que je portais pour faire croire aux gens que toi et moi étions mariés. Cette mascarade dans laquelle nous nous plaisions tant. Pour rien au monde je n’ai envie d’y retourner. Je suis heureuse dans mon couple alors la prochaine fois que tu me vois passe tranquillement ton chemin. Je n’ai pas envie d’entendre des sornettes. Je pense que tu as oublié comment tu as paniqué et les mots que tu m’as sortis lorsqu’il y’a eu ce croisement entre ta femme et moi. Dharan je n’ai pas envie de replonger dans le passé donc s’il te plaît lève-toi de cette chaise et laisse-moi finir mon repas.

 

Dharan : j’espérais que...

 

Moi ; que rien du tout ! Dharan je commence sérieusement à perdre patience. Si tu ne veux pas que je tape un scandale ici vas t’en maintenant. 

 

Encore une fois il resta silencieux à me regarder avec des yeux remplis de tristesse. Qu’il aille faire ça ailleurs. Ça ne marche plus avec moi. J’avais l’impression qu’il se levait avec toute la lourdeur du monde. Il remit la chaise comme elle était. Il passa près de moi et sans que je ne m’y attende, il me posa un bisou sur la joue. 

 

Dharan : je ne t’oublierai jamais ! Tu auras toujours la première place dans mon cœur. Je ne t’ai pas eu mais on ne sait jamais...la prochaine génération peut faire marcher cette relation. Tu as un fils et j’ai une fille qui naîtra bientôt. 

 

C’est sur cette phrase qu’il s’en alla. Donc sa femme qui était venue ici me demander de lui remettre les preuves pour l’aider à se séparer de son mari était même enceinte ? Je pense que Dharan délire complètement. Jusqu’à parler de prochaine génération. Il se croyait où ? Dans un conte de fée ? C’est comme ça que les gens se lèvent un matin et décide de vous pourrir la journée. Il sort comme ça de nulle part pour me déverser tous ses blablas. Heureusement que je ne suis plus la jeune fille folle amoureuse de lui. J’aurais sûrement cédé face à ses mots. J’aurais tremblé en entendant que je lui manque. Mais maintenant c’est Kalou ou rien. Il m’a marquée au fer rouge celui-là. Des images de notre nuit torride me revenaient à l’esprit. Je me mordais la lèvre alors que des sensations chaudes m’envahissaient le bas ventre. Même des souvenir réussissaient à me mettre dans un état second avec lui. En tout cas c’était le petit et lui dans mon cœur, personne d’autre encore moins ce malheureux de Dharan. 

 

Je mangeai avec appétit avant de retourner au boulot terminer tout ce que j’avais à faire pour la journée. Une fois la mission accomplie, je me dirigeais chez maman pour prendre le petit. C’était le meilleur moment de la journée. Lorsque je le reprenais encore dans mes bras. Il avait quatre mois maintenant mon gros garçon. 

 

Moi : (lui faisant des bisous) j’espère que mémé ne t’a pas fatigué mon bonhomme 

 

Maman : tu penses que c’est le premier bébé dont je m’en occupe ? 

 

Moi : mais Yann-elian c’est un bébé en or tu sais ! 

 

Maman : quitte-la ! Je lui ai déjà donné son bain donc ça va ! Et ton mari ?

 

Moi : il est là il va bien ! 

 

Maman : c’est quand qu’on commence les courses pour le mariage ?  Vous aviez dit un an après la naissance du petit !

 

Moi : mais il n’a que quatre mois maman ! On a encore huit longs mois devant nous.

 

Maman : tu penses que préparer un mariage c’est une petite chose ? Est-ce que vous avez déjà arrêté une date ?

 

Moi : on le fera maman ! On le fera 

 

Maman : pardon dis-moi vite ! Il ne faut pas que ta belle-mère bété me devance sur cette affaire ! 

 

Moi : kkrkrkr 

 

Elle me raccompagna avec l’enfant jusqu’à la voiture. Je le mis dans son siège auto avant d’embrasser ma mère et de prendre la route pour la maison. Lorsque nous arrivions le petit dormait déjà. Je dus faire très attention pour ne pas le bousculer et le réveiller en sursaut. Il allait se réveiller un peu plus tard puisqu’il n’avait pas encore pris son dernier biberon. Nath était déjà au salon. Dès qu’il me vit rentrer, il prit le petit. J’avais déjà fermé les yeux et tendu mes lèvres pour mon baiser quotidien mais contre toute attente je n’ai rien reçu. Lorsque j’ouvrais les yeux il montait déjà les escaliers. Je restais debout comme une idiote à me demander ce qui venait de se passer. Je pris moi aussi les escaliers et le trouvais dans la chambre du petit en train de le coucher. J’attendis donc qu’il ressorte de là. 

 

Moi : c’était quoi ça ?

 

Nath : comment ?

 

Moi : j’étais arrêtée là à attendre mon baiser et toi tu disparais ! Tu ne vas pas me dire que tu n’avais pas vu comment j’avais les yeux fermés et la bouche tendue. 

 

Nath : je n’ai pas fait attention ! 

 

Il se dirigea vers notre chambre. Je n’aimais pas ce qu’il faisait. Qu’avais-je encore fait pour qu’il se mette à bouder ? Je le suivis aussi dans la chambre. Monsieur était couché, les mains derrière la tête, regardant au plafond, les pieds croisés. 

 

Moi : c’est quoi le problème Nath ?

 

Nath : comment a été ta journée ? 

 

Moi : n’essaie pas de changer de sujet Nath ! Je rentre tu boudes pour je ne sais quelle raison et tu me demandes comment s’est passée ma journée ?

 

Nath : réponds moi simplement Linda ! Comment s’est passé ta journée ? 

 

Moi (las) : très bien ! 

 

Nath : rien de particulier ?

 

Moi : non c’était comme d’habitude ! 

 

Nath (se redressant) : donc déjeuner avec ton ex au restaurant est quelque chose d’habituel ? Ravis de l’entendre 

 

Et merde ! Il m’avait vue en compagnie de Dharan. J’avais complètement oublié cette partie de ma journée tant cela me m’avait fait ni chaud ni froid. Mais façon je vois le visage de Kalou, ça le va être chaud hein. Il faisait l’effort de se contenir mais je voyais déjà la veine apparaître sur son front. Monsieur était vraiment contrarié quoi. Du coup je cherchais les mots exacts pour ne pas le contrarier de plus bel. 

 

Moi : écoute chéri...il m’a trouvée là sans même que je ne le sache 

 

Nath : Linda je t’ai toujours dit que j’ai horreur des mensonges et des cachoteries.

 

Moi ; bébé je n’ai ni menti ni caché quoi que ce soit. Je ne m’attendais même pas à le voir là ! Je mangeais tranquillement lorsqu’il s’est présenté à moi et crois moi je l’ai bien remis à sa place.

 

Math : n’est-ce pas ? Ce qui explique qu’il s’en aille en te laissant un bisou. Tu l’as remis à sa place ce qui devrait le contrarier mais non il est tellement content d’avoir été remis à sa place qu’il laisse même un bisou. Réponds-moi, si quelqu’un te remet à ta place l’idée de lui faire un bisou te traversera l’esprit ? Si tu veux t’en aller avec ton amant ce sera en tout cas sans mon fils. 

 

Il se leva et sortit de la chambre. Il m’avait fait mal avec cette allusion. M’en aller avec mon amant ? Donc Nath pensait que je pouvais entretenir une relation avec quelqu’un d’autre ? Que je pouvais avoir un amant ? Il ne perdait rien pour attendre. Je retirais tous mes vêtements et pris une douche. Il avait un de mes parfums qu’il affectionnait particulièrement, j’en versais partout sur moi et tirait mon tiroir à sous vêtement. Kalou aimait le rouge. Il disait que ça contrastait avec ma peau. Je passais un peignoir en soie que je ne pris pas la peine de fermer. Je descendis les escaliers avec force, me plaçant devant la télévision pour qu’il puisse très bien me voir. 

 

Nath : Linda pousse toi, je regarde le match là ! 

 

Je me penchais et pris la télécommande pour éteindre même la télévision

 

Nath : merde ! Qu’est-ce qui se passe Linda ? tu ne peux pas me laisser passer cette soirée tranquillement ?

 

Moi : tu vas me regarder aujourd’hui quand je te parle. Je pense que quelque chose débloque dans ton esprit pour oser insinuer que je puisse avoir un amant. 

 

Nath : parle-moi autrement Linda ! Revois ton langage 

 

Moi : sinon ? Sinon Kalou ? Tu penses que c’est moi qui attrape les pieds de Dharan pour le faire marcher ? Tu penses peut-être que j’étais heureuse de le voir ? Tu sais ce que j’ai fait quand il me parlait ? Je lui ai montré la bague que tu as mise à mon doigt pour lui indiquer que j’étais la femme d’un autre. Un autre que j’aime plus que tout et qui m’a fait le plus beau des cadeaux en faisant de moi une mère. Lorsqu’il m’a quittée c’est à toi que je pensais. Aux sensations que tu me fais vivre et tu viens te coucher la pour me raconter n’importe quoi ! Jusqu’à me sortir que je laisse ton enfant si je veux suivre mon amant ! C’est ridicule ! 

 

Je parlais avec de grands gestes au point de faire glisser mon peignoir. Pour dire vrai, cet acte était prémédité. Ça faisait partir de mon plan. Je me retournais et me baisser pour ramasser le bout de tissus ! Je lui présentais bien mes fesses avant de me redresser et de me diriger vers les escaliers pour rejoindre la chambre. Je comptais les secondes. J’en étais à trente secondes lorsqu’on m’arrêta la dans les escaliers et qu’on me plaqua contre le mur. Je ne pensais qu’à une chose. Nous n’avions jamais fait la chose à cet endroit-là. 

 

Nath : qui traites tu de ridicule Linda ? 

 

Moi (sans tressaillir) : toi Kalou ! Tu es ridicule de penser que je puisse avoir un amant ! 

 

Il écrasa ses lèvres sur les miennes dans un baiser bestial. C’était brusque et sauvage. J’adorais quand il se mettait en colère comme ça. J’allais avoir une sacrée correction très coquine. 

 

Nath : tu es à moi Linda ! 

 

Il déchira mon string et descendais la barquette de son pantalon. Avant même que je ne réalise il me pénétra d’un coup sans me ménager. J’en eus le souffle coupé et le mordit dans le cou. Était-ce son problème ? La dans les escaliers, il se mit à me chauffer l’entre jambe comme jamais. Je n’étais que gémissements dans ses bras. J’avais cherché, j’avais trouvé. Il ne me faisait pas de cadeaux alors là pas du tout. 

 

.. ... ...

 

Je me réveillais avec des courbatures partout dans le corps. 

 

Nath : ça va mon cœur ? bien dormi !

 

Je lui lançais un regard de travers. Le type ne m’a laissée dormir qu’à quatre heures du matin. Il m’a tournée et retournée le corps dans tous les sens. 

 

Nath : je t’aime aussi. Au fait il va falloir que tu passes sur le chantier voir les pièces pour te faire une idée de comment tu veux décorer et des meubles à choisir. 

 

Moi : ok 

 

C’est vrai que la maison était terminée il ne nous restait plus qu’à la meubler. J’allais faire ça après une bonne grasse matinée méritée. Que Kalou s’occupe tout seul de son fils. Il le déposera chez sa mère.

 

Au moment venu j’allais visiter la maison encore une fois. En quittant les lieux, je pris le temps de regarder le voisinage. Les maisons à côté, il y avait un immeuble qui attira mon attention. La peinture était très belle. Ça sortait de l’habituel blanc qu’on voyait à chaque fois. Mais je fus encore plus surprise par ce que je voyais. Je n’arrivais pas à y croire. 

 

...Nancy...

 

Qui aurait cru que je sortirai un jour comme ça avec un gros boubou ? Je suis plus qu’heureuse en ce moment car j’ai enfin eu ce que je voulais. Tout ce que j’espère c’est que tout se passe de la meilleure des façons. Je suis sortie en ce beau samedi parce que j’ai donné rendez-vous à Linda et violette dans un restaurant de la place pour leur annoncer la nouvelle. Je me suis débrouillée pour arriver trente minutes avant l’heure indiquée pour que la surprise soit de taille. J’avais pourtant essayé de joindre Salomé mais comme toujours pas de réponse. Nous avons encore fait le déplacement jusqu’à chez elle mais qu’elle ne fut notre surprise d’entendre le gardien nous dire qu’elle n’habitait plus là. Salomé avait donc décidé de s’en aller sans nous dire quoi sur ce soit. Je mettais cette mauvaise histoire de côté pour ne pas me mettre de mauvaise humeur. J’attendais donc patiemment les filles qui se montraient à l’heure bien précise. Lorsqu’elles arrivaient vers moi elles butèrent sur mon gros ventre alors que je m’étais levée pour leur faire la bise. 

 

Linda : non ! 

 

Moi (souriante) : si ! 

 

Violette : c’est quoi ce gros ventre ? Comment ? Depuis quand ?

 

Moi : je pense que DIEU a finalement entendu mes prières ! 

 

Linda : tu ne pouvais pas nous inviter chez toi pour qu’on puisse crier comme de vraies sauvages la ? Là tu nous mets dans le restaurant et nous sommes obligées de nous tenir à carreaux. 

 

Violette : c’est vrai en plus ! Je suis trop contente pour toi Nancy ! Tu le mérites vraiment !

 

Moi ; merci Tantine Martine ! 

 

Violette : arrête avec ce surnom madame ! 

 

Linda : comment va tonton Martin ? Tout va bien entre vous ? Pas de nouvelles de richard ?

 

Violette : tout va comme sur des roulettes ! Pour richard je sais juste qu’il est retourné au village avec sa famille. De toutes les façons ça ne m’intéresse pas vraiment. 

 

Moi : qu’il reste là-bas à cultiver la terre ! Mais dis-nous un peu (murmurant) c’est comment au lit avec tonton Martin ?

 

Linda éclata de rire ; tu penses vraiment qu’elle nous le dira !

 

Violette : vous êtes bien trop curieuses c’est personnel 

 

Nous avions beau essayé de lui faire parler sur ce côté-là mais violette reste ce qu’elle est. Toujours aussi pudique. On prend plaisir à la bousculer un peu et la déranger pour rire. Rien de bien grave. Nous avons passé nos différentes commandes et attendions en parlant gaiement de tout et de rien.

 

Linda : sinon tu es à combien de mois la ?

 

Moi : 5 j’attendais de passer le cap du premier trimestre pour passer la nouvelle. Je ne voulais pas m’avancer et ensuite vivre une fausse couche. J’aurais mis les gens au courant pour rien.

 

Linda : l’essentiel est que tu sois bien c’est tout et je ne comprends parfaitement.

 

Violette : il y’a souvent trop de mauvaises langues. 

 

Linda : vous ne devinerez jamais qui j’ai vu hier en allant non loin du chantier de la maison. 

 

Moi ; qui ça ? 

 

Linda : Salomé ! 

 

Violette : quoi ?

 

Linda : oui ! Je crois qu’elle habitue un immeuble non loin de la maison. Pendant un instant j’ai voulu descendre et aller la confronter mais me suis abstenue.

 

Moi : je propose que nous y allions après avoir mangé en espérant qu’elle y soit 

 

Violette : je pense qu’on devrait faire ça ! 

 

Lorsqu’on nous rapporta nos plats, c’est avec appétit que nous mangions. C’était juste délicieux. Je n’avais pas eu tort de choisir ce restaurant. Tout était parfait ici. Nous mangions donc avec joie jusqu’à ce que chacune finisse son assiette. Je commandais un dessert de plus comme j’aimais bien manger ces temps-ci. Après avoir réglé la note (les filles m’invitèrent pour me faire plaisir) nous sortîmes du restaurant, regagnant le parking. 

 

Linda : tu me suis Nancy ?

 

Moi : oui ! 

 

Je la filais donc en voiture jusqu’à ce que nous arrivions devant l’immeuble où Linda gara sa voiture. Nous descendions et Linda se renseigna autour pour connaître l’appartement exact dans lequel vivait Salomé. Nous avions au préalable vu la voiture de Salomé stationnée donc elle était là pour certain. Après avoir mené la petite enquête nous montions les escaliers pour atterrir devant la porte d’entrée. Je sonnais et nous attendîmes qu’on nous ouvre la porte. Georges, le petit frère de Salomé se présenta à nous. 

 

Georges : oh les tatas comment allez-vous ?

 

Violette : ça va Georges et toi ? Ta sœur est là ?

 

Georges : oui ça va ! Elle est là mais ne restez pas là rentrez je vais l’avertir de votre présence.

 

Linda : pas de soucis 

 

Il nous installa au salon et disparu dans la cuisine. Il portait dans ses mains un plateau dans lequel etaient disposés une carafe d’eau et des verres. Au même moment nous entendions la voix de Salomé elle appela le nom de son frère pour lui demander qui avait sonné. Lorsqu’elle se rapprocha et qu’elle nous vit, elle resta figée comme si elle venait de voir des revenants. Je lui fis mon plus large sourire. Elle ne savait plus où se mettre 

 

...Salomé...

 

Je ne réalisais pas encore qu’elles étaient assises la dans mon salon. Comment avaient-elles fait pour connaître chez moi alors que je venais à peine d’aménager ? m’auraient-elles suivie ? C’est à dire que même lorsque je ne cherche pas les ennuis, les problèmes finissent toujours par le suivre. Je le tenais donc debout à chercher la bonne attitude à prendre face à cette situation qui venait de me tomber dessus. Je regardais Georges qui s’attelait à service à chacune un verre d’eau. Il aurait quand même pu venir me demander si j’attendais de la visite au lieu d’ouvrir la porte comme ça à tout va. 

 

Linda : tu n’as pas l’air très heureuse de nous voir ! 

 

Nancy : notre présence te dérangerait-elle à ce point ? 

 

Moi : non ! Bien sûr que non ! C’est que...je suis surprise de vous voir la ! Je ne m’attendais pas du tout à ça.

 

Linda : c’est normal puisque tu as déménagé sans le dire à qui que ce soit. 

 

Violette se contenta de sourire. Il fallait bien sûr que Linda fasse la remarque comme si je ne savais pas ce qui se passait déjà. Je pris sur moi et m’installais dans l’un des fauteuils. Le coin était bien silencieux et une certaine gêne habitait le coin. Je promenais un peu mon regard sur chacune d’elle et tombais sur le ventre très arrondi de Nancy. 

 

Moi : mais...tu es enceinte ! oh mon Dieu Tu es enceinte Nancy !

 

Nancy (se caressant le ventre) : oui comme tu vois ! 

 

Moi ; je suis vraiment heureuse pour toi tu sais ! Je suis sincèrement contente. 

 

Linda : tu n’aurais certainement pas su si nous ne nous étions pas présentées à ta porte. 

 

Violette : doucement Linda. 

 

Linda : non ! Ça fait combien de temps que nous essayons de la joindre ? Depuis que tu as quitté l’hôpital Salomé ! Mon enfant aura bientôt cinq mois et tu ne l’as vu qu’une seule fois ! A sa naissance. Violette est sortie de l’hôpital, tu n’as même pas jugé bon de chercher à prendre de ses nouvelles. Nous nous sommes inquiétées pour toi. Nous n’avons pas cessé de te joindre mais ça tu t’en fous n’est-ce pas ? 

 

Moi (essayant de me défendre) : c’est que...mon portable a eu des problèmes et mon numéro n’est plus le même. 

 

Linda : même si ! ne cherches pas à inventer des excuses, ça ne passera pas. Tu connais chez au moins l’une d’entre nous tu aurais pu y faire un tour ou même t’arrêter à la boutique de violette pour nous laisser de tes nouvelles. C’est à cache-cache que tu voulais jouer ou quoi ? 

 

Je m’apprêtais à lui répondre lorsque Georges débarqua au salon ayant dans la main mon téléphone qui sonnait. Il me le remit et s’en alla comme il était venu, même si la personne qui appelait venait de couper. Je posais le téléphone sur la table basse du salon sans vraiment prendre la peine de regarder l’identité. Ça devait sûrement être Rachidi qui essayait de me joindre. Nous nous étions beaucoup rapprochés ces temps-ci. C’est même lui qui m’a trouvé cet appartement. 

 

Nancy : tu sais Salomé ! Lorsqu’on considère des personnes comme ses amies ou ses sœurs, on ne leur ment pas. Tout à l’heure tu as dit à Linda que tu n’avais plus le même numéro. Pourtant c’est moi qui essayait de te joindre et ce téléphone a sonné. Tu peux vérifier, c’est certainement mon nom qui s’affichera si bien sûr mon numéro y est toujours enregistré dans ton répertoire. 

 

Moi (honteuse) : les filles je suis consciente de mon comportement de ces derniers mois. J’avais énormément de problèmes et je n’avais pas envie de vous faire supporter tout ça. J’ai traversé beaucoup de choses et je suis en train de sortir la tête hors de l’eau. Je comptais revenir vers vous une fois que tout se serait tassé de mon côté. Ça n’a rien de personnel mais c’est juste que je tenais à faire les choses par moi-même. 

 

Violette : je suis encore plus déçue que tu me sortes une excuse pareille Salomé. Tu es pourtant celle qui a aidé à mettre mon plan marketing sur place avec ton idée des réseaux sociaux. Tout ça pour te dire que lorsque j’avais mon lot de problèmes tu as été là pour m’aider. Pourquoi à ton tour tu devrais jouer la fière et faire tout par toi-même ? Si je comprends bien tu ne nous considèrse pas comme nous te considérons...

 

Moi : ce n’est pas ça...

 

Violette (ferme) : je n’ai pas encore fini. C’est malpoli de couper une personne lorsque celle-ci est en train de parler. Tu es la plus petite ici et j’ai l’impression que ce que tu veux c’est que nous te traitions comme tel. Jamais ton âge n’a été sujet de quelconque décision mais c’est comme ça que tu agis. Tu agis comme une petite fille qui se lève un matin et décide de n’en faire qu’à sa tête. Nous ne pouvons pas te forcer à faire ce que tu ne veux pas. Si tu décides que nous ne pouvons rien pour toi ou que tes problèmes ne nous concernent en rien c’est ton problème à toi seule. Nous t’avons prise comme notre petite sœur. Nous te portons dans notre cœur mais tu n’as même pas eu le respect de retourner nos appels. Nous avons fait le déplacement jusqu’à chez toi, tu étais présente, n’essaie même pas de démentir. Ce pendant tu as préféré nous laisser poireauter devant ton portail. C’est tellement irresponsable et immature de ta part Salomé. Quels sont ces problèmes qui sont si graves que tu ne peux pas les partager avec nous ? 

 

Violette était la plus calme d’entre nous pourtant ses propos étaient aujourd’hui tellement durs envers moi. C’était pour elle que je m’étais éloignée ainsi. Mais ça je ne pouvais pas le lui dire. C’était pour ne pas qu’elle finisse par apprendre que j’avais eu des relations avec son mari. Je ne voulais pas qu’elle souffre à cause de moi. Mais à ce que je vois le fait de m’éloigner lui a aussi fait mal. Je me tenais donc la, toujours assise dans ce fauteuil, les larmes menaçant de couler. Ma gorge était nouée et aucun son ne pouvait franchir la barrière de mes lèvres qui était comme une forteresse en ce moment. 

 

Linda : j’ai peut-être gardé ça trop longtemps pour moi-même mais souvenez-vous de ces dernières fois où Salomé nous disait aller en défilé, je ne sais plus si c’est Malabo et une autre ville. C’était complètement faux. 

 

Violette/Nancy ; quoi ? 

 

Mon cœur se mit à battre très fort dans ma poitrine. Comment savait-elle que c’était faux ? Comment avait-elle pu savoir si je n’avais jamais mentionné cela à qui que ce soit ? 

 

Linda : en fait Salomé s’est foutue de nous depuis. Je ne pense pas qu’elle nous considère vraiment comme violette l’a mentionné. Vous étiez là lorsque j’ai dû supplier pat de la prendre. Figurez-vous que son contrat n’a pas été renouvelé. Le même jour qu’elle nous disait prendre l’avion pour un défilé avec pat, je croisais ce dernier au supermarché. C’est comme ça que j’ai appris que madame s’inventait des défilés dans d’autres capitales. 

 

Nancy : dis-moi que c’est faux Salomé ! 

 

Moi (baissant la tête) ; ... ... ...

 

Linda : qui ne dis mot, consente. Je n’ai pas voulu parler dans cette affaire mais plutôt te laisser le temps de t’ouvrir à nous mais non tu en as décidé autrement. C’est vraiment décevant. Nous ne sommes pas parfaites certes mais nous pensions être spéciales avec cette forte amitié qui nous lie. 

 

Je ne pouvais plus retenir mes larmes. Je pleurais comme une petite fille. En me réveillant ce matin, je n’avais dit pas prévu qu’on me savonne comme ça. Je séchais lentement mes larmes sous leurs regards. Je pris mon souffle et me mis à leur expliquer ma situation. Je devais me débrouiller puisque pat ne pouvait plus renouveler son contrat avec moi. J’ai fait de mon mieux pour pouvoir prendre soin de moi et heureusement que Rachidi s’est encore une fois retrouvé sur mon chemin. Je n’ai pas de loyer à payer en dehors des factures car Rachidi a réussi à m’avoir cet appartement gratuit par le biais de son ami d’enfance. Il m’a aussi avancé l’argent pour que je puisse m’inscrire et suivre ma formation d’hôtesse de l’air...je n’allais surtout pas leur parler de mon petit passage comme prostituée de luxe. Certains détails ne valent pas la peine d’être discutés. C’était mon secret à moi et en dehors de Rachidi personne d’autre ne le saurais. 

 

Moi (me mettant à genoux) : j’ai cru bien faire en me débrouillant toute seule comme une grande mais dans ma démarche je vous ai blessées. Je demande sincèrement pardon. Cela ne se reproduira plus. On apprend de ses erreurs et je suis décidée à le faire. Vous avez raison ! L’amitié c’est aussi ça. S’ouvrir lorsque tout autour de nous est en train de sombrer. L’amitié s’est une perche que l’on peut saisir pour reprendre notre élan et aller plus loin. Linda ?

 

Linda : hum ?

 

Moi : je te demande sincèrement pardon 

 

Linda ; j’ai compris. 

 

Moi : tata violette à toi aussi je demande pardon. Tu es ma maman et ça fait toujours mal lorsqu’une maman se fâche contre son enfant. 

 

Violette : tu me prends par les sentiments là ! Mais ne t’inquiète pas, tu es pardonnée c’est juste qu’il fallait que nous parlions un peu, 

 

Moi : Nancy ! J’espère que tu suivras les autres et m’accorderas ton pardon. 

 

Nancy : bien sûr ! Personne n’est sainte ici 

 

Je passais dans les bras de chacune faire un long câlin. Elles m’avaient manquées tout de même. Les voir comme ça dans mon salon, m’a montré à quel point j’ai été stupide de m’éloigner d’elles. Ça se voit qu’elles m’aiment de façon altruiste. Si je ne comptais pas pour elles, elles m’auraient tout simplement ignorée et auraient continué leurs vies tranquillement. J’en profitais pour caresser le ventre tout rond de Nancy en lui faisant promettre de nommer sa fille Salomé. Linda me montra des photos du petit qui grandissait bien. Dans le flot de la causerie j’appris que Linda allait déménager pour rejoindre sa maison qui est tout juste à côté, je passais souvent devant cette maison en construction sans pour autant savoir qu’elle était à elle et sa petite famille. 

 

Nancy : sinon c’est à quel niveau Rachidi et toi ? 

 

Moi : il n’y a rien dit tout ! Nous sommes juste amis. Et aux dernières nouvelles il a une fiancée sui ne prénomme mira. Elle est très belle en plus  

 

Linda ; dans ce cas pourquoi fais-tu cette remarque avec une mine de dégoût ? 

 

Nancy (se moquant) : elle aurait préféré sur la fille soit laide ! Ça l’aurait consolée. Ne lui avoue pas ton amour hein reste la ! 

 

Violette : il ne faut pas qu’elle aille gâcher les fiançailles de la pauvre fille. 

 

Nancy : mais Rachidi est à fond sur Salomé. Il n’y a pas plus grosse erreur que de s’enfermer dans un futur mariage avec la mauvaise personne. 

 

Nous échangions encore et encore. J’appris comme ça que le vent soufflait mal pour maxime/richard. Et qu’il se trouvait maintenant au village après avoir tout perdu. On ne lui menait pas la vie facile au village d’ailleurs puisque par le passé il snobait tout le monde avec ses airs de boss qui ne pouvait pas se mêler aux réunions et affaires du village. J’aurais bien voulu donner des nouvelles de Amandine mais nous avons coupé tout contact. Les filles finirent par s’en aller et quelques minutes plus tard, Rachidi arrivait chez moi.

 

Rachidi : tu as le visage de quelqu’un qui a pleuré 

 

Moi : juste un peu ! J’étais avec Linda, Nancy et violette. Les choses se sont finalement arrangées.

 

Rachidi : enfin ce n’est pas trop tôt ! 

 

Moi : que fais-tu ici ? Nous devions nous voir dans deux jours ! Je ne pense pas que Mira appréciera que tu passes autant de temps avec moi.

 

Rachid : mais non ! Elle comprendra.

 

Moi : hum ! Tu as faim ?

 

Rachidi : comme toujours !

 

Moi : ok laisse-moi faire quelque chose rapidement pour que tu te remplisses ce gros ventre.

 

Rachidi : mes abdos tu veux dire ! 

 

...Mira...

 

Je viens de raccrocher avec Rachidi. Encore une fois il est avec Salomé. C’est à ne rien comprendre. Depuis qu’elle a réapparu cette nuit-là, Rachidi n’a plus le temps. Il est toujours en train de l’aider à faire je ne sais quoi. Toute ma vie j’ai été conditionnée à rentrer dans un mariage forcé. Je nourrissais en moi ce désir-là de me révolter lorsqu’on me présenterait mon futur mari. Ma famille et la famille de Rachidi se côtoyaient depuis longtemps. Je n’étais pourtant pas très proche des enfants puisque tout le temps je restais enfermée à la maison pour rester à l’abris des tentations selon les dires de ma mère. Je m’attendais à ce qu’on me présente un homme croulant sous le poids des années et ayant déjà plusieurs femmes mais non c’était plutôt ce jeune homme aux muscles saignants qu’on me présentait. Qui n’aimerait pas marcher aux côtés de cette personne dont les bras vous enveloppent chaleureusement ? Lorsque je l’ai vu, mes désirs de rebellions se sont complètement envolés. 

 

Je n’avais pourtant pas prévu qu’une certaine Salomé se présente dans l’équation. Ce soir-là j’étais juste à côté lorsqu’ils étaient en train de parler. J’ai tiré mon long cou quand tout est devenu silencieux et qu’ils étaient sur le point de s’embrasser. J’ai eu mal car Rachidi et moi sommes sur la voix de mieux faire connaissance. Il n’y a encore rien de très intimes et la façon dont il la regarde est de très loin différente lorsqu’il pose les yeux sur moi. J’ai l’impression qu’il fait un effort avec moi alors qu’avec Salomé c’est totalement naturel. Je ne sais vraiment pas quoi penser mais je dois avoir une vraie discussion avec lui. 

 

La porte s’ouvre sur ma mère qui s’étonne que je sois encore dans ma chambre. 

 

Maman : je pensais que tu avais demandé au chauffeur de se tenir prêt pour qu’il te dépose chez Rachidi ?

 

Moi : ce ne sera pas possible ! 

 

Maman (s’asseyant) : comment ça ma puce ?

 

Moi : il est encore chez son amie ! Tu sais celle dont je t’avais parlée, Salomé. Il ne sait pas l’heure exacte à laquelle il rentrera donc voilà je reste ici. 

 

Maman : il fait que j’en touche deux mots à la mère de Rachidi ! Si son fils est là pour jouer autant nous le dire immédiatement et qu’on mette fin à ces balivernes. Je ne veux pas voir ma fille souffrir à cause de lui. Quelle est même cette histoire d’amie par ci et par là ? 

 

Moi : maman ne t’enflamme pas. Laisse-moi avoir une vraie discussion avec lui et on en reparlera toi et moi.

 

Maman (peu convaincue) : tu es sûre que tu veux gérer ça toute seule ?

 

Moi : oui fais-moi confiance. 

 

Avant de m’endormir, je composais un message à Rachidi dans lequel je demandais à ce que nous déjeunions demain ensemble dans un restaurant de la place. Il répondit par l’affirmative et je pus enfin fermer les yeux.  

 

Mon sommeil avait été très court car trop impatiente de rencontrer Rachidi à midi et être enfin éclairée sur notre situation actuelle. Me voilà donc trente minutes en avance sur le lieu du rendez-vous. Le serveur était déjà passé deux fois pour demander si je souhaitais passer une commande. A deux reprises lui avais-je annoncé que j’attendais quelqu’un. Il pensait sûrement qu’on m’avait posé un lapin, vu comment il me regardait avec un once de pitié dans les yeux LOL. 

 

Rachidi (se montrant) : j’espère que je ne t’ai pas trop fait attendre (me faisant la bise) 

 

Moi : oh non ! Je suis arrivée il y’a cinq minutes de ça ! 

 

Rachidi : tant mieux alors ! Comment vas-tu aujourd’hui ?  

 

Moi : je ne sais vraiment pas ! Je dirai plutôt confuse...

 

Rachidi : hum 

 

Il leva Le Bras pour interpeler l’un des serveurs et passa la commande pour des cocktails. Jusqu’à ce que le serveur apporte notre commande, le silence s’était invité à notre table. Je n’osais pas débuter la conversation. Mon verre devant moi, j’en pris une bonne gorgée et décidais enfin d’entrer dans le vif du sujet. 

 

Moi : quel est la nature de tes sentiments pour Salomé ? 

 

Rachidi : comment ça ?

 

Moi : je demande si tu l’aimes Rachidi ! 

 

Rachidi : où vas-tu chercher cette histoire ? C’est juste une amie qui est dans le besoin que j’aide du mieux que je peux. Cela n’a rien à avoir avec le fait que j’éprouve des sentiments amoureux pour elle. C’est juste une amie et rien qu’une amie. 

 

J’essayais de lire en lui. Cependant tout dans sa façon de faire montrait qu’il cachait la vérité. Il évitait de me regarder dans les yeux, et jouait avec le verre devant lui. Si j’avais des doutes au paravent, aujourd’hui ces doutes-là se sont confirmés. J’étais maintenant sûre qu’il ressentait quelque chose pour Salomé. Quelque chose qu’il ne ressentait pas pour moi. Que de pouvais-je donc faire de mes sentiments ? Je ne veux pas aller dans un foyer où l’amour de ton mari est complètement tourné vers une autre. On me dira sûrement de me battre mais lorsqu’un homme est vraiment le tien tu n’as pas besoin de combattre pour l’avoir à toi toute seule.

 

Moi : est-ce que tu m’aimes Rachidi ? Est-ce que tu te vois être heureux en m’épousant ? 

 

Rachidi : écoute mira ! Nous apprenons à nous connaître. Je t’apprécie énormément et je sais que tu feras une bonne épouse. Donne-nous un peu de temps tu verras que tout se mettra en place sans qu’on ne force quoi que ce soit. 

 

Moi : vous avez failli vous embrasser Rachidi ! Tu passes tout ton temps libre chez elle comment allons-nous pouvoir faire amples connaissances ? À chaque fois sur je t’appelle tu es en train de lui rendre un petit service et franchement ça me dérage énormément. Tu sais quoi ? Il serait préférable qu’on prenne un peu de distance qu’on évalue la chose et qu’on décide si oui ou non on voudrait s’unir pour la vie. 

 

Rachidi ; je suis du même avis ! Il nous faut un temps de réflexion. 

 

Moi : ok (prenant mon sac) je vais devoir y aller 

 

Rachidi : laisse ! Je réglerai l’addition. 

 

Moi : ok ! Passe une bonne fin de journée 

 

Rachidi : je te souhaite pareil 

 

Je regagnais la voiture le cœur lourd ! J’imaginais déjà à quel autre prétendant j’allais être présentée. J’avais échappée à ce que je redoutais une fois mais je ne pense pas y échapper une seconde fois. J’étais persuadée que Rachidi ne voudra pas continuer cette histoire avec moi. Il était bien trop obnubilé par Salomé pour le faire. J’étais meurtrie. Tout ce qui me restait à faire était de me tenir prête pour tenir tête à mes parents par rapport à ce prochain candidat. 

 

Moi (au chauffeur) : on peut rentrer à la maison s’il te plaît. 

 

Lui : bien petite madame

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