Chapitre 38 : Les Gnahoré
Ecrit par Mayei
Chapitre 38 : Les Gnahoré
...Rachidi...
J’étais rentré à la maison en ayant l’esprit occupé par tout ce que Mira avait eu à me dire. C’est vrai que j’avais fait le choix de mieux la connaître et que les choses allaient doucement entre nous. Je concevais de plus en plus l’idée de m’unir à elle. Je n’avais pas prévu sur Salomé réapparaisse comme ça un jour dans mon salon. Malgré l’épisode de Malabo. J’avais essayé de me convaincre qu’elle n’était plus faite pour moi. Je ne pouvais m’imaginer avec quelqu’un qui travaillait pour une agence d’escorte. Je devais vraiment l’oublier mais tout ce que j’avais réussi à faire était d’endormir ces sentiments quelque part dans mon être. Ils n’ont pas tardé à se réveiller et à refaire surface la minute où j’ai posé mes yeux sur elle de nouveau. Ce n’est pas ma faute. J’ai vraiment essayé de lutter contre ça mais c’est tellement difficile. À un moment il faut arrêter de lutter.
Mira est une fille bien et adorable. Cependant est-ce suffisant pour que je fasse d’elle ma femme ? Elle a raison lorsqu’elle dit qu’il faille prendre du temps pour voir plus clair dans cette situation. Je ne veux pas prendre la fille d’autrui pour la faire souffrir dans un foyer où l’amour sera à sens unique. Oui ! Je suis conscient qu’elle a des sentiments amoureux pour moi mais comme je l’ai aussi dit, je l’apprécie tout simplement.
J’allais dans la cuisine me servir un verre d’eau et l’image de Salomé s’imposa à moi. Cette fille allait me tuer. Elle occupe toutes mes pensées en ce moment. À chaque fois que je la vois, je me sens tellement bien, léger, je nage même dans la plénitude. C’était comme si je devais masser tout mon temps avec elle pour me sentir bien. Je ne sais pas si elle ressent la même close. Il fait que j’en sois situé. Il fallait qu’elle et moi ayons une discussion approfondie sur la question. Comme ça je saurais quelle décision prendre avec mira. Je sortis mon téléphone et composais son numero.
Salomé : monsieur Tan !
Moi : comment allez-vous mademoiselle Gnahoré ?
Salomé : on ne se plaint pas.
Moi : j’ai faim là ! Tu n’aurais pas préparé quelque chose par hasard ?
Salomé : tu deviens de plus en plus gourmand ! Attention les tablettes vont fondre hein
Moi : même pas. Dis-moi que tu as de la nourriture s’il te plaît.
Salomé : passe seulement !
Moi : je serai là dans maxi une heure
Salomé : ok !
Je me dépêchais de prendre une douche pour enlever la fatigue de ce matin. Puis filais chez Salomé. Je lui avais pris cet appartement à elle et son frère que je louais en lui faisant croire qu’un ami à moi avait eu la largesse de me laisser profiter de cet appartement. Je savais qu’elle se braquerait si je lui disais que je payais de moi-même. Je sonnais donc et elle m’ouvrit le portail avec le sourire aux lèvres. Mon cœur cognait très fort dans ma poitrine. Elle était tellement belle et j’adorais ses belles jambes. Il se dégageait une bonne odeur de nourriture. Je savais déjà que j’allais me régaler. Elle m’invita à rentrer.
Moi : il est où George ?
Salomé : sorti avec des amis.
Moi : donc il t’a laissée comme ça sans surveillance ?
Salomé : lol ! Je suis une grande fille moi je n’ai pas besoin d’être surveillée
Nous passions finalement à table. Et comme je l’avais deviné, je me régalais. Elle savait s’y prendre avec la nourriture. Nous nous posions devant un film après avoir digéré. Elle posa sa tête sur mon torse et concentra son attention sur le film. J’étais perturbé. Son parfum me montait à la tête et je n’avais envie qu’une seule chose, la prendre la dans ce canapé. Je me faisais rigueur pour ne pas faire une bêtise. Cependant il fallait que nous parlions. J’avais besoin de faire ressortir ce que j’avais sur le cœur. Je me raclais donc la gorge pour attirer son attention.
Moi : Salomé il faut qu’on parle !
Elle prit la télécommande et mis pause sur le film qui passait.
Salomé : je t’écoute !
Moi : je ne sais pas comment te le dire...Salomé tu ne me laisse pas indifférent. J’ai des sentiments pour toi.
Salomé : tu es fiancé Rachidi !
Moi : je sais tout ça ! Mais je pensais avoir mis une croix sur les sentiments que j’avais pour toi, ce n’est pas du tout le cas.
Salomé : je ne sais pas du tout ce que je dois dire la maintenant ! Je suis perdue.
Moi : je comprends. Mon but n’était pas de te perturber mais il fallait vraiment que je te parle de ce que je ressens. Tu n’as qu’à dire un mot et c’est avec toi que je serai fiancé. Je t’aime Salomé. Je t’aime de tout mon cœur. Tu es ma meilleure amie et avec toi je me sens complet. Je veux faire du sérieux avec toi. Je sais que je suis un peu maladroit dans ma façon d’exprimer mes sentiments mais crois-moi quand je te dis que ça vient du plus profond de mon cœur.
Salomé : je pense qu’il va me falloir un peu de temps pour mettre un nom sur ce que je ressens pour toi. J’ai besoin de temps pour savoir si ce n’est qu’une simple amitié ou de l’amour. Je ne veux pas non plus te faire croire quelque chose et encore une fois te blesser comme je sais si bien le faire.
Je souri tout doucement et la regardais. Elle était tellement belle. J’avais envie de l’embrasser la sur le moment mais me souvint de comment les choses avaient dérapé la dernière fois quand j’avais osé le faire sans son autorisation. Je n’avais pas envie de brusquer les choses une deuxième fois. Nous ne parlions plus. Une certaine gêne avait pris la place. Je n’aurais peut-être pas du parler de ces sentiments. Elle va encore s’éloigner de moi. Mais bon ce qui a été dit est déjà sorti et je n’y pouvais plus rien. La machine était lancée. J’espérais sincèrement qu’elle se réveille un matin et se rende compte qu’elle m’aime tout simplement. De mon côté je pense qu’il serait préférable d’être honnête envers mira et de lui expliquer les choses comme telles. Elle trouvera sûrement son bonheur avec un autre homme. Aucune femme ne supporterait que son homme ait des sentiments pour une autre.
Moi : Salomé...je vais chercher à rentrer chez moi !
Salomé : oh...ok
Elle me raccompagna jusqu’à la voiture. Je la pris dans mes bras pour un câlin. Lorsque je voulu poser un bisou sur sa joue, elle tourna la tête par mégarde et nos lèvres se touchèrent. Il ne s’en est pas fallu plus pour que nous nous embarrassions la contre ma voiture. Elle ne me repoussa pas mais resserra ses bras dans mon cou.
...Amandine...
Mireille : amandine il faut partager la viande pour chacune
Moi : tu ne vois pas que c’est ce que je suis en train de faire ? Ou bien tu crois que j’ai besoin que tu me le rappelles ?
Solène : il n’y a pas lieu de faire des histoires pour ça ! Partage et c’est fini
Moi : tchrrr
Je suis tellement frustrée ! Tout m’énerve en ce moment comme ce n’est pas permis. Me voilà encore une fois en train de manger dans la même assiette que mes sœurs, le peu de riz que nous avons. Me voilà encore en train de partager la viande comme je suis l’ainée. J’ai carrément envie de renverser tout le contenu de cette assiette et d’insulter mes sœurs avec. Je me dépêche de partager avant que Mireille ne m’avale. Je garde le plus gros morceau pour moi et donne le plus petit à Mireille qui automatiquement serre la mine. Je m’en contrefiche royalement. C’est la plus petite donc elle se soumet à ce que je dis ou fais.
Mireille : tu ne trouves pas que tu abuses ? Regarde le gros morceau que tu as pris ! C’est toi qui achète le kilo de viande ici ou quoi ?
Moi : à ce que je sache ce n’est pas toi mon plus qui achète ce kilo donc tu te tais et manges ce que je t’ai donné.
Solène : les filles calmez-vous ! Ce n’est que de la nourriture Mireille si tu veux tu prends pour moi pour et complète.
Moi : tchrrr va là-bas avec tes airs de mère Theresa ! C’est toujours toi qui sait aider n’est-ce pas ?
Maman : c’est comment qu’à chaque fois que vous mangez il doit avoir des histoires ? C’est quoi ? On ne peut pas se reposer dans cette cour quand vous trois vous mangez ?
Moi : demande à ta fille qui réclame les gros morceaux de viande. C’est comme ça qu’elles empruntent le chemin de la sorcellerie. Si ça se voit elle est déjà une grosse sorcière qui nous prend toutes nos chances. Je parie que c’est elle qui a fait en sorte que le mariage avec richard n’ait jamais lieu.
Mireille : tu vois comment tu es idiote ! Si j’étais sorcière crois moi j’aurais fait en sorte que tous les membres de cette famille me donnent de l’argent pour continuer mes études très loin d’ici. En France pourquoi pas.
Moi : c’est moi que tu traites d’idiote ? Je vais te montrer que de toi et moi c’est moi la grande sœur.
Alors que j’avançais vers elle, elle courut se cacher derrière maman en lui tenant les hanches. Maman qui à son tour essaya de calmer la chose en nous criant là-dessus. J’avais complètement perdu l’appétit. Je les laissais la et allait m’enfermer dans ma chambre. Encore heureuse d’avoir gardé cette chambre pour moi toute seule. Tel était mon quotidien depuis que j’étais revenue à Daloa. J’étais carrément la risée du quartier. Je n’osais même plus me promener tellement j’essuyais les moqueries sur mon passage. Souvent certaines filles m’arrêtaient pour me demander la prochaine date du mariage en ricanant. Le pire a été que Tatiana, la fille du voisin se marie convenablement. Sa mère est passée à la maison nous inviter en précisant en ces termes « ma fille se marie POUR DE VRAI ». J’ai senti la moutarde monter au nez de maman mais elle fit tout son possible pour sourire à la voisine et lui confirmer notre présence. Je n’avais même pas fait l’effort de suivre maman et ses deux autres filles. J’étais restée dans ma chambre et de là me parvenait la musique de la fête.
Maxime avait osé me faire ça ! Me foutre une grande honte pareille. Après l’interruption du mariage coutumier, j’avais rassuré tout le monde que le mariage civil aurait bel et bien lieu, je crois que j’aurais dû fermer ma bouche car me voilà aujourd’hui, incapable de pouvoir me défendre lorsqu’on m’attaque à tout va. Heureusement que je me cachais pour prendre la pilule sinon imaginez moi avec un enfant dans ces conditions-là ? Maxime n’a plus rien, il a du tout vendre. Je ne pouvais pas supporter ça. J’étais faite pour vivre dans l’opulence et pas la pauvreté déjà que j’y étais née. En plus de ça j’allais moi le suivre dans son village pour aller vivre je ne sais combien d’années de concubinage comme il l’a fait avec la mère de ses enfants ? Heureusement que Armand était là et qu’il m’aidait à me changer les idées de temps à autre.
... ...
J’aurais aimé dormir un peu plus ce matin mais ma mère avait décidé de raccourcir mon sommeil. Madame voulait que j’aille au marché avec Solène pour prendre ce dont elle avait besoin le repas de midi et du soir. Solène pouvait bien y aller toute seule mais non ! Il fallait bien qu’on me réveille aussi. Je ne cherchais même pas à savoir ce que faisait Mireille car pour rien au monde maman aurait envoyée au marché sa fille la plus intelligente, qui venait de réussir haut les mains le BEPC.
Nous voilà donc sous ce chaud soleil en train de marcher pour rejoindre la maison après avoir tourné et sué dans ce marché.
« Mon incroyable mariage c’est pour jamais oooh »
Je tournais la tête et tombais sur Cindy, une idiote à qui on prêtait une relation avec Armand quand j’étais à Abidjan.
Solène : ne les écoute pas. Fais comme si tu ne l’es voyais même pas.
Moi : hum
Je pris sur moi et continuais mon chemin alors qu’elle et sa bande d’amies riaient comme des hyènes. Je marchais tout doucement avec Solène lorsqu’une voiture, une 4*4 de couleur sombre nous dépassa puis marqua un arrêt. Le conducteur fit ensuite marche arrière et s’arrêta à notre niveau.
Solène : je suis devant amandine
Moi : ok !
Avant même que la vitre ne descende j’avais déjà affiché mon plus beau sourire. Ce sourire devint encore plus large lorsque je constatais que c’était un blanc, beau comme un dieu grec, aux yeux bleus, qui était à bord de cette voiture. Il avait les cheveux bruns et sentait la classe, l’argent surtout. Je dis bien un blanc, pas les libanais qui abondent ici-là. Comme quoi tout n’était pas perdu pour moi.
Moi : je peux vous aider ?
Lui : oui j’aimerais parler à votre amie qui est là-bas !
Moi (me figeant) : quoi ? Vous voulez parler à Solène ?
Lui : oh c’est comme ça qu’elle se prénomme ? Oui j’aimerais bien échanger avec elle.
Je n’arrivais pas à en croire mes oreilles. Il me laissait moi pour vouloir faire la causette avec cette laideur qui me servait de sœur ? J’interpellais Solène pour qu’elle se rapproche un peu plus. Qu’est-ce que DIEU me faisait comme ça ?
Moi : c’est à toi qu’il veut parler !
Solène : moi ???
Moi : oui toi ! Dépêche-toi hein tu sais que maman n’aime pas quand on traine lorsqu’elle nous envoie.
Solène : d’accord
De là où j’étais, je la voyais papoter avec ce blanc. Vraiment ceux-là aimaient les trucs bizarres. Ma sœur la qui ressemblait à un masque c’est pour elle qu’il s’arrête comme ça pour bavarder ? Je sentais la jalousie me ronger. La voiture qu’il a même maxime n’avait pas ça. Je commençais à regretter de n’avoir pas prétendu que Solène soit sourde et muette. Il faisait chaud et cette discussion tirait en longueur. Je quittais donc là où j’étais pour retrouver Solène qui riait comme une idiote à cause de je ne sais quoi.
Moi : il va falloir qu’on y aille maintenant. Tu sais que maman doit préparer la.
Lui : vous pouvez monter ainsi je vous dépose.
Solène : o...
Moi : ça ne sera pas possible si maman nous voit descendre de la voiture d’un inconnu, elle nous tuera de ses propres mains. Nous allons tout simplement continuer à marcher. Ne t’inquiète pas pour nous.
Il s’inquiéta du fait de ne pouvoir joindre Solène. Je proposais de donner mon numéro pour qu’il puisse le faire. En faisant ça j’avais ma petite idée derrière la tête mais Solène s’empressa de refuser. Elle proposa au blanc de lui remettre son numéro à lui et qu’elle l’appellera dès que possible. C’est ce qui se passa. Je pressais le pas, je n’avais pas envie de supporter davantage. Quelque chose me consolait cependant. On sait tous comment sont les blancs ici. Il a certainement sa femme blanche là-bas dans son pays ou même sur Abidjan. C’est pour juste jouer avec elle un moment. Si elle ne fait pas attention, il lui filera un petit batard et il disparaîtra dans la nature comme il était venu. Nous regagnions la maison. La princesse Mireille était assise sur un tabouret là dans le cours.
Moi : ou est maman ?
Mireille : dans la maison là-bas avec tantine Léontine.
Moi : ok
Je retirais mes chaussures pleines de boue pour rentrer dans la maison. Elles étaient en pleine conversation. Je me cachais pour les entendre parler. Au fur et à mesure que leur discussion avançait, j’avais la chair de poule. Non c’était faux tout ce qu’elle racontait. Maman n’était pas capable de tout ça. J’actionnais l’enregistreur de mon téléphone pour avoir une preuve si jamais je devais utiliser cette histoire. Je sortis de la rejoindre mes sœurs en tremblant. Une femme ne pouvait pas être aussi cruelle. Je voyais ma mère autrement. Et dire qu’elle encourageait sa petite sœur à la suivre ! J’avais le regard perdu dans le vide. J’étais déstabilisée pour ne pas dire pétrifiée.
Finalement c’est Solène qui s’occupa du repas. J’en profitais du fait qu’elle soit distraite pour m’introduire dans sa chambre. Je savais qu’elle avait rangé le numéro de ce blanc quelque part ici. Il me le fallait absolument. Solène ne pouvait pas avoir un si bon parti dans sa vie. C’était moi qu’il devait regarder. Je sais que c’est moi qu’il voulait et qu’il s’était trompé en demandant à parler à Solène. J’ai besoin de son numéro pour lui faire réaliser l’erreur dans son choix. Je fouillais un peu partout mais me trouvais rien. Ou avait-elle bien pu cacher ce bout de papier ou du moins cette carte de visite ? Je sursautais lorsque la porte s’ouvrit brusquement.
Solène : amandine ? Qu’est-ce que tu fais la ? (Regardant partout) pourquoi es-tu en train de fouiller dans mes affaires ?
Moi : j’ai perdu une robe je me suis dit qu’elle était peut-être ici.
Solène : avons-nous la même forme pour que ta robe se retrouve dans mes affaires ?
Moi : peut-être l’aurais-tu prise par inadvertance ?
Solène : pourquoi ne viens-tu donc pas me poser la question directement au lieu de te glisser dans ma chambre comme une voleuse ? regarde comment tu as sursauté quand j’ai ouvert la porte. Je suis sûre que c’est autre chose tu essais de trouver. Le numéro de Mathis peut-être ?
Moi : pardon quitte sur le chemin je vais sortir d’ici, je n’ai pas le temps moi.
Solène : amandine je sais ce que tu as derrière la tête. J’ai lu la jalousie dans tes yeux lorsque Mathis a proposé de nous déposer à la maison. Mais je te préviens ce n’est pas avec moi que tu réussiras ça. Tu as peut-être réussi le coup avec Salomé mais avec moi ça ne marchera pas.
Moi : à cause d’un blanc qui t’a seulement regardée pour deux petites minutes ? tu parles déjà comme si c’était ton mari.
Solène : Je te préviens en tout cas. Ce n’est pas parce que je suis gentille sur tu me prendras pour une idiote alors là pas du tout. Si tu tentes quelque chose je te remettrai tout de suite à ta place en oubliant sur tu es ma grande sœur. De toutes les façons il faut se comporter comme tel pour mériter le respect,
Moi : Solène c’est à moi que tu parles comme ça ?
Je ne réfléchis pas longtemps avant de lui administrer une grosse claque. Elle riposta aussitôt et j’avoue que sa gifle à elle me fit virevolter. J’avais l’impression qu’elle venait de déconnecter les fils de mes oreilles. Ça faisait tellement mal. Je vis rouge et me jetais sur elle en la ruant de coups. Très vite Solène se retrouva au-dessus de moi et me cognait sérieusement. Je ne savais pas qu’elle avait autant de forces. D’ailleurs je ne l’avais jamais vue se battre alors comment aurais-je deviné avec son corps mince là. Elle me frappait vraiment et j’avais tellement mal que je me pus que me résigner à crier comme une petite fille.
Moi : au secours ooooh ! Elle va me tuer ooooh !
Solène : c’est la honte sur tu cherchais non ! Tu commences quelque chose sur tu ne peux terminer. Supporte.
Elle continuait à sérieusement me cogner. Je criais de plus en plus fort jusqu’à ce que ma mère et Mireille se présentent pour essayer de nous séparer. Solène ne me lâchait pas. Il a fallu que maman crie pour qu’elle se lève de mon corps. J’avais doublement honte. Ma petite sœur me cognait et j’avais besoin que ma mère vienne me libérer, je me relevais en essayant de mettre de l’ordre dans ma tenue.
Maman : vous n’avez pas honte ? Qu’est-ce qui ne va pas avec vous !
Solène : demande à ta fille qui ne supporte pas que l’attention ne soit pas sur elle.
Moi : tout ça parce qu’un blanc t’a regardée ! c’est pour te baiser et te laisser.
Solène : ça ne fait rien.
Moi : Laisse-moi te dire que c’est le masque qu’il cherche pour décorer son mur et ton visage convient parfaitement.
Solène ; tu veux encore une raclée ?
Maman : VOUS ALLEZ LA FERMER OUI ? je ne tolérai pas ces comportements sauvages dans ma maison. Qui estes vous ? Des catcheuses ? Si oui allez-y vous faire enrôler chez les américains pour passer à la télévision. Je ne veux plus vous voir vous comporter comme des écervelées. Que chacune disparaisse maintenant.
Solène fut la première à sortir de la chambre. À mon tour Mireille tourna la tête et se mit à rigoler.
Moi : qu’est-ce qui te fait rire ?
Mireille : pardon ne vient pas sur moi sinon j’appelle Solène tout de suite
Moi ; tchrrrr
Mireille : krkrkrkrkrkrkrkrlrktkr
...un mois plus tard...
Le blanc de Solène passe ici chaque jour que DIEU fait. Il ne faut pas voir comment maman se plie en autre pour accueillir son beau-fils d’après elle. Il a même acheté à Solène le dernier iPhone. J’en étais verte de jalousie. Solène est devenue la reine dans cette maison. C’est à peine si elle fait quelque chose de ses dix doigts. Dès qu’elle touche quelque chose tu entends sa mère lui crier de laisser ça et que la servante amandine s’en chargera. Oui ! C’est ce que j’étais devenue dans cette maison. Une servante tout simplement. Je faisais tout à la place de mes sœurs et je ne pouvais d’ailleurs pas me plaindre. Je voyais la Solène assise en train de laver ses habits. Ça au moins elle pouvait le faire. Il paraît que le blanc doit passer la prendre pour passer le week-end sur Abidjan. C’est bien pour eux. Je pianotais sur les touches de mon téléphone, échangeant avec Armand. Il voulait qu’on se voie ce soir. De toutes les manières il n’y a que les soirs que nous nous voyons. Je sentais qu’il cachait quelque chose mais je ne savais quoi exactement. La voix de Maman me tira de mes pensées.
Maman : Solène qu’est-ce que tu fais ?
Solène : Maman je lave les habits vite fait !
Maman ; laisse ça ! Viens prendre l’argent tu vas aller chez la fille faire tes ongles, qu’elle te fasse aussi la pédicure. Il te faut une belle coiffure aussi (riant) il faut sur ton type de trouve toute belle.
Moi (me moquant) : même avec une tonne de maquillage on ne peut pas transformer un singe oh
Maman : c’est à qui que tu parles comme ça ?
Moi : personne oh ! Je n’ai pas dit le nom de quelqu’un
Maman (criant) : va me laver les habits là !
Moi ; Maman aujourd’hui il faudra me marcher sur le corps. Je ne laverai pas les vêtements de Solène.
Maman : amandine ! C’est moi qui t’ai accouchée ou c’est toi ? Je te dis que tu vas me laver les habits là tout de suite.
Moi : et moi je te répète que tu devras d’abord me tuer. C’est comment ? Je suis devenue la bonne à tout faire dans cette maison ? Voilà Mireille là-bas, c’est la plus petite pourquoi ce n’est pas elle qui vient laver les habits de Solène et c’est moi qui doit le faire ?
Solène : je me sauve oh !
Maman : amandine tu oses répondre quand je te parle ?
La devant tout le monde dans cette cour, elle se mit à me battre comme elle le faisait quand j’étais petite. Mes cris alertèrent le voisinage qui ne se gêna pas pour voir le spectacle. J’avais honte de devoir subir ça. Cette fois-ci c’était la goutte de trop. Maman avait dépassé les bornes. Mon niveau de frustration avait atteint son paroxysme. Déjà qu’elle me faisait sentir comme une moins que rien parce que je n’avais pas mené à bien cette relation avec maxime, il fallait qu’elle vienne encore me ridiculiser devant tout le monde parce que je refusais de laver les vêtements de Solène. Elle a cherché, elle trouvera. Malgré mes vêtements déchirés à quelques endroits, je sortis de la maison sous les regards moqueurs. Je suis sûre que certaines personnes se demandaient si je n’avais pas perdu la raison. Tout ce que je savais, c’était que Agnès, ma mère, ne perdait rien pour attendre. Elle me sentirait passer dans les prochains jours.
...Agnès...
Souvent les surprises viennent de là où vous n’espérez même pas. Je pense que c’est pour ça qu’on les appelle surprises. Jamais je n’aurais pensé que Solène puisse se dégoter un blanc. Pour dire vrai je pensais qu’elle finirait avec un de ces travailleurs là-bas à la scierie. Le gars-là me jure que par ma fille. Si ça ne tenait qu’à lui, il aurait pris ses affaires et serait venu vivre dans cette maison avec nous. Il ne se sont connus que dernièrement mais il parle déjà de mariage, sans même que je n’aie à envoyer Solène se laver le corps comme je l’avais fait avec Amandine. Qui suis-je pour m’y opposer ? Je verrai les parents de mon défunt mari pour voir comment on peut arranger ça. Décidément les blancs de seront jamais comme les noirs. Lequel de mes frères noirs marierait une fille en moins de six mois ? Je n’ai pas encore vu ça de mes propres yeux et je ne risque d’ailleurs pas de voir ça de mon vivant.
J’étais devant ma coiffeuse lorsque j’entendais des voix dans la cour. Bientôt on frappa à ma porte. C’était Mireille qui se présentait à moi.
Mireille : maman il y’a les oncles qui sont là ! Georges et Salomé aussi !
Moi : comment ça ? Qu’est-ce qu’ils font ici ?
Mireille : ah moi je ne sais pas hein ! Ils m’ont juste dit de venir t’appeler et qu’ils t’attendent là-bas au salon.
Moi : ok ! Donne leur quelque chose à boire j’arrive
Je me demandai bien pourquoi ils avaient fait le déplacement jusqu’à Georges et même Salomé étaient là. Hum ça tombe bien en même temps j’en profiterai pour introduire l’histoire des fiançailles concernant amandine et Mathis. Mon souhait était qu’il prenne ma fille rapidement pour aller en France comme il est ici en mission pour deux ans. Qu’ils s’en aillent ensemble comme ça elle pourra se débrouiller là-bas et s’occuper de moi ici. C’est toujours mieux qu’ici en tout cas. Je fini de mettre de l’ordre dans ma tenue et me présentais à tout le monde. Je saluais chacun à son tour et pu constater le froid qui régnait entre temps. Décidément quelque chose clochait. Je pris place. Les autres enfants de mon défunt mari c’est à dire Thierry, Albert, Salomé et Georges, étaient tous assis ensemble dans leur coin. Comme toujours ils aimaient bien rester ensemble comme une meute de loups. J’avais l’impression d’assister à un fauteuil blanc. Enfin Attoh, le frère de mon défunt mari prit la parole.
Attoh : Agnès où se trouve ta fille Amandine ? C’est elle est à l’origine de cette réunion,
Moi ; pardon ?
Attoh ; qu’on lui demande de venir
J’étais perdue. Qu’est-ce qu’amandine avait à dire pour dépêcher une réunion avec tout le monde comme ça ? Cette fille finira par me faire pousser des cheveux blancs encore plus que je n’ai déjà. Je parie qu’elle vient se plaindre de comment elle est traitée d’après elle en boniche. J’envoyais Mireille lui demander de nous retrouver ici immédiatement.
Attoh : amandine tu as fait déplacer tout le monde et nous sommes là nous t’écoutons maintenant.
Amandine : ce que j’ai à dire ne sera pas facile à attendre oh !
Attoh : parle seulement.
Amandine ; c’est à propos de maman ! La dernière fois j’ai surpris sa conversation avec tante Léontine. Et comme ça j’ai appris que maman était allée voir un marabout pour éliminer la première épouse de papa afin de prendre sa place !
Tout le monde : quoi ???
Attoh ; seigneur !
Je n’arrivais plus à parler tant je tremblais sur moi même ! Amandine venait de me tuer oh ! Comment ma propre fille peut me vendre comme ça. Je la regardais et c’est avec douleur que je voyais le sourire à ses lèvres. Ma propre fille ! Après tout ce que j’avais fait pour elle c’était ainsi qu’elle me remerciait ? Les enfants peuvent être ingrats souvent mais ça sera sa parole contre la mienne.
Amandine : ce n’est pas tout ! J’ai aussi entendu que c’est de sa faute que Thierry et Albert ne sont plus aussi brillants. Elle a vu ce même marabout pour qu’il emprisonne leurs chances. Ils étaient destinés à un avenir bien meilleur que celui d’ouvrier à la scierie mais elle ne supportait pas que les enfants d’une femme morte puissent dépasser les siens. C’est un talisman qu’elle a enterré quelque part dans la cour qui garde toutes leurs chances.
Thierry ; je vais la tuer ! Je vais la tuer de mes propres mains aujourd’hui
Salomé : ma savais que quelque chose n’allait pas. Je savais que ça cachait quelque chose. Mes frères étaient bien trop brillants pour finir ainsi ! L’homme noir est mauvais ! Agnès tu es mauvaise.
Amandine : c’est encore chez ce même marabout qu’elle m’a envoyée une nuit pour me faire laver afin de prendre maxime le gars de Salomé dans mes filets. Nous l’avons envouté pour qu’il ne puisse dire non lorsque je parle. Mais le summum c’est que pendant que nous pensions que maman s’occupait de papa, elle mettait dans sa nourriture un médicament qui était censé le tuer à petit feu.
Là c’était la consternation générale. Attoh ne cessait de dire que son frère avait invité la mort en personne dans sa maison.
Moi : elle ment ! C’est une menteuse ! Vous ne pouvez pas la croire. Elle est tout simplement jalouse parce qu’un blanc veut épouser Solène et que je suis aux petits soins de cette dernière. Elle ne supporte pas que l’attention soit tournée vers sa sœur.
Attoh : amandine tout ce que tu as dit est grave, très grave même ! As-tu une preuve de ce que tu avances comme ça ?
Amandine : bien sûr que oui ! (Sortant son téléphone) écoutez-vous même !
On entendait clairement ma voix en train de raconter tout ce que j’avais fait. J’étais finie ooooh ! Je ne donnais pas chèr de ma peau. J’imaginais déjà ce qu’ils allaient me faire. Amandine m’a tout simplement tuée. Tous les regards étonnés étaient sur moi. Je ne savais plus où me mettre au fur et à mesure que ma conversation avec Léontine était écoutée. Salomé pleurait. Je m’étais assurée pour son cas que le bonheur soit toujours de courte durée dans sa vie. J’avais demandé au marabout de faire en sorte que ce soit elle-même qui mette fin à son bonheur à chaque fois. Les frères de mon défunt mari étaient déchaînés. Ils me firent lever avec force.
Thierry : tu vas déterrer tout ce que tu as mis dans cette cour aujourd’hui même.
Ils me firent sortir, je manquais même de me retrouver face dans la poussière du sol. J’allais dans ces endroits où j’avais enterré tous ces fétiches et creusais à l’aide d’une grosse pèle. Au fur et à mesure que je faisais sortir toutes ces chose, les gens criaient. Mais dans mon corps je ressentais des picotements. Mon corps me démangeait étrangement, lorsque je déterrais la dernier fétiche, une chaleur semblable à un grand feu s’empara de mon corps. Je me mis à crier pour qu’on me verse de l’eau sur le corps. Je souffrais ça faisait atrocement mal. Je me trainais à même le sol dans le sable pour essayer d’atténuer ma souffrance. Je commençais à perdre la tête. Je délirais dans mes propos.
La chaleur était tellement forte que je me mis à retirer mes vêtements et courir en sortant de cette cour. De l’eau je devais me jeter dans l’eau pour arrêter ce feu.