Chapitre 38
Ecrit par sokil
Chapitre 38 :
Ben a presque tout prévu, il a tout organisé, mais il n’a rien dit à Reine, il ne sait pas si elle aurait accepté de jouer le jeu ; depuis plus de deux semaines, il peaufine cette histoire, comment coincer Martin, du moins comment réussir à le filer, savoir où il se terre et comment il fonctionne. Ben a toujours su se faire des amis, à tous les niveaux, c’est le genre de mec qui sait se mettre à la place de tout un chacun, il ne fait aucune différence, il prend tout le monde comme tel et pour lui un être humain quelque soit sa condition sociale est important à ses yeux, ainsi Ben on peut le trouver au quartier entrain de manger un plat de beignets haricots avec des amis au quartier, c’est Ben qu’on retrouve dans un grand restaurant de la place entrain de parlementer avec des amis, c’est le même Ben qui aide très souvent sa maman à faire le marché certains week – end quand il a le temps, c’est encore lui qui joue à la poupée avec ses fillettes le samedi soir lorsque celles –ci passent le week – end chez lui ; il est comme ça ce Ben !!!! De fil en aiguilles il s’est crée toute une horde d’amis de toutes catégories et de toutes conditions, il est celui là même qui, quand il peut, il leur vient en aide ; alors quand le « Boss » comme certains l’appellent souvent est dans le pétrin, tous, mais alors tous n’hésitent pas à se plier en quatre pour lui, même si c’est risqué ; il leur a promis un paquet de fric, leur a-t-il dit, il leur a fourni dans la limite de ses possibilités des tenues, et ce qu’il fallait comme matériel, il leur a demandé de trouver des appareils photos, des magnétophones, des jumelles ; il fallait juste que la clique de Bertin et Max, puissent filer cette voiture, celle des bodyguards, si ils parvenaient à les filer, on trouverait facilement la trace de Martin.
Mais il fallait surtout savoir où se cachent les bodyguards et comment les repérer, il avait demandé à Reine de l’accompagner prendre une glace, il savait qu’ils étaient suivis, mais il n’arrivait pas à les repérer ; Bertin, le premier arrivé sur place devant le restaurant attendait dans la voiture et faisait constamment le guet aux alentours ; Ben causait à la terrasse avec Reine, ensuite il lui fait un baiser sur la bouche ; il se lève, s’éloigne, et appelle Bertin, ce dernier lui confirme que la voiture des bodyguards est repérée, d’ailleurs l’un d’eux vient de sortir son appareil photo qu’il a pointé en leur direction, lui et Reine.
- Ben : C’est le moment !!!!
Il fallait qu’il abandonne Reine, avec elle, c’est plus facile, elle les mènerait directement au centre même de toute cette histoire, il sait que c’est risqué mais si il agit à temps, Martin peut être coincé et même appréhendé ! Il lui a menti qu’il allait aux toilettes, juste pour faire diversion ; il la laisse là, se dirige vers son véhicule, demande aussi à Bertin et à Max qui venaient de le rejoindre de surveiller Reine et ses bourreaux de très près ; lui il avait un autre rendez vous très important. Le temps passait tellement vite, il a reçu plusieurs fois les appels des parents de Reine, surtout de sa mère ; mais il ne pouvait rien leur dire, c’était trop risqué, ils ne comprendraient pas.
Ce qui importe dans cette affaire, c’est de pouvoir réunir toutes les preuves possibles pour accabler Martin, pour démontrer qu’il est un homme très dangereux, il se sert des pratiques occultes pour nuire, commettre des actes immoraux, tels les meurtres, viols, et qu’il représente un danger permanent pour Reine et leurs enfants et pire il est sur le point de la liquider elle aussi . Sans toutes ces preuves, Martin reste intouchable.
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Je suis allongée sur cet autel en pierres taillées, au dessus de ma tête, il y a une grande statue en forme d’animal, qui ressemble à un grand oiseau, on dirait un hibou gigantesque, mes bras sont placés en forme de croix, ils sont attachées ainsi que mes jambes ; ils ont allumé les bougies un peu partout, je ferme les yeux et je tente de me concentrer, je fais une prière intérieure, des larmes ne font que ruisseler tout le long de mes joues ; toutes ces personnes , ont les visages couverts par les capuches de leurs soutanes, ils portent tous de grosses chaînes en or autour du cou, avec un pendentif en forme de cercle à l’intérieur duquel est incrusté une étoile à cinq branches ; ils ont tous les bras croisés, ils ont l’air d’attendre quelqu’un, Martin est dans la mêlée, il lui aussi recouvert son visage, je ne le distingue plus bien, mais je sais qu’il est au premier rang, le rang des personnes les plus importantes, ils ont formé un cercle autour de moi. Il se décale et s’approche de moi.
- Martin : Chérie, tu peux faire ta dernière prière, ça ira très vite, je suis désolé, il n y a plus rien à faire !
Je le défie du regard, un regard plein de d’orgueil, de haine, de mélancolie, je le détourne et je ferme encore les yeux, je pense à tous mes êtres qui me sont si chers, mes enfants, Petit François, qui m’avait toujours dit qu’il me protégerait, Enzo mon éternel petit bébé, mes parents qui ont su me soutenir dans toutes mes difficultés, mes sœurs qui ont toujours sur me consoler, et… Ben pour son amour inconditionnel ; et moi en retour que leur ai-je apporté ? Si ce ne sont que des soucis, pendant près de quatre ans tout ne tournait qu’autour de moi, tout ce beau monde s’est voué corps et âme pour mon bien. Il est temps que je m’en aille, ils seront bientôt allégés de cette lourde peine que je leur faisais subir tout le temps. J’ai toujours les yeux fermés, j’entends un roulement de tambour, j’ouvre les yeux, elle est là devant moi, Donna elle-même en personne, elle n’est pas habillée comme le reste, elle a juste une longue jupe noire, et comme une espèce de soutien noir, elle porte sur la tête une énorme couronne. Elle fait le tour de l’autel et se place juste à ma gauche, elle se met à proférer des paroles dans un langage inaudible, ce n’est ni l’anglais, ni l’allemand, ni l’espagnol, ni l’italien ; je sais faire la différence entre toutes ces langues, mais ce qu’elle baragouine, tous les autres semblent comprendre et tous répondent par des signes de têtes, ou alors d’autres s’inclinent tout juste. Elle demande en français qu’on lui apporte le poignard et la coupe. Mon sang se glace, je sais que c’est le moment. Je serre les dents et je ferme encore les yeux, j’ai l’impression de suffoquer, c’est vraiment un supplice pour moi, je n’en peux plus….Je la vois qui lève les bras, le poignard à la main, et je commence à crier de toutes mes forces…..
Elle s’arrête un instant, personne ne réalise encore ce qui se passe, on vient d’entendre comme une explosion venant de l’extérieur, c’est l’agitation totale ! J’ouvre les yeux, je ne comprends pas bien, je vois tout le monde qui s’agite, Donna demande qu’on renforce les portes et qu’on redouble de vigilance, trop tard, tout le monde est cerné, je vois toute un groupe de personnes armées, pénétrer dans la salle, ils ont tous des cagoules noires et sont habillés comme des militaires ! Ils sont au moins une trentaine, Je me demande d’où ils sortent et comment ils ont fait pour savoir ce qui se passe à cet endroit précis ? Je suis toujours allongée, je m’agite je veux qu’on me défasse de ces liens…. On leur demande de me détacher, et de me libérer, l’un d’eux s’exécute il me détache, je remarque que Donna a disparu, elle s’est éclipsée en douce ; et Martin ? Où est-il ? Personne n’a résisté, ils sont tous arrêtés, mais on ne voit pas la trace de Martin ni celle de Donna, on tente de fouiller partout, ils sont introuvables !!! Je suis assise, je n’arrive même pas à réaliser ce qui vient de se passer, c’est comme dans un rêve, je place mes mains sur mon visage, je me recroqueville sur moi-même, et j’éclate vraiment en sanglots, je viens d’être sauvée !!! Mais qui a organisé tout ça ? « Oh Ben ! Si tu étais là !!! Je crois que s’en est terminé maintenant, mais tu me manqueras Ben…. » ; Je parle toute seule….
- Ben : Je suis là….
Je n’ose pas me retourner à l’instant, non !!! Ben !!!!! Je me retourne, c’est bien lui ! Il se rapproche de moi je le serre de toutes mes forces, je ne veux pas le lâcher…
- Moi : Mapuce à moi…. Tu … Tu n’es donc pas mort !!!!
- Ben : Non mapuce à moi…. Je suis là, c’est fini maintenant !!!!
- Moi : Ohhh mon bébé !!! C’est toi qui a tout…. Organisé ? Co… comment tu as fait ?
- Ben : Je te raconterai… Pour l’instant on doit partir d’ici, tu trembles, tu as froid ? Attends je te donne mon pull….
- Moi : Merci…. Merci…. Merci !!!! Je ne sais pas quoi dire… Vraiment !!!
- Ben : Ohh arrêtes bébé !! C’était mon devoir, je te l’avais promis, que tout irait bien non ? Maintenant viens !!! Ton Martin et sa chère et tendre on prit la fuite, mais ce n’est pas un problème, ils vont les prendre…
- Moi : Ben, j’ai eu si peur…. J’ai vu de ces choses… Il voulait me sacrifier… Tu entends ?
- Ben : Je sais…. On a toutes les vidéos, ne t’inquiète plus le reste on gère, c’est terminé mapuce à moi….
Ben m’a porté jusqu’au niveau de la voiture, on ne s’est pas lâché, je me suis blottie contre lui, pendant tout le trajet du retour. Lui aussi m’a serrée très tendrement.
- Moi : Je t’aime…
- Ben : Je t’aime mapuce….Je suis désolé de t’avoir fait subir tout ça, j’ai quand même pris un énorme risque, mais on te surveillait aussi, on savait qu’il ne te ferait rien avant, j’ai déjà vu ça dans les films alors je me suis dit pourquoi ne pas essayer….Tu vois ?
- Moi : Ben ! Tu vois trop de films ahahahah….
- Ben : J’espère qu’il ne t’a pas… Tu vois ce que je veux dire ?
- Moi : Non ! Il m’a juste tripoté… Mais je l’ai défié …
- Ben : Ok ! mais il faut qu’on aille quand même à l’hôpital, on fait un tour là bas, juste pour une question de routine.
- Moi : Mais je vais bien je t’assure, à part la fatigue, j’ai juste des vertiges et une petite migraine