Chapitre 38 : Comparaison, quand tu nous tiens.
Ecrit par Les Histoires de Laya
***Alice***
Dès que je l’ai relevé de sa punition, Mlle a voulu filer
dans sa chambre
Moi : Eheheh, tu pars où ?
Elle : À la chambre (essuyant ses yeux)
Moi : Et si tu oses trahir à papa, qu’est-ce-qui se
passera ?
Elle (au bord des larmes) : Je ne verrai plus maman.
Moi (souriante) : Bien ! Tu es très intelligente.
Elle court jusqu’à sa chambre en pleurant silencieusement,
elle sait que si elle crie, c’est retour à la punition.
Je m’occupe de mon bébé et quand l’heure d’arrivée de mon
mari approche, je vais chercher Calista et jouer la belle-mère parfaite.
Kylian nous trouve assis sur le fauteuil.
Calista porte le petit sur ses cuisses et moi je les regarde
avec un large sourire.
Kylian (m’embrassant) : Bonsoir ma femme.
Moi : Bonsoir mon amour.
Lui (à ses enfants) : Bonsoir ma princesse,
bonsoir mon prince (un bisou sur le front).
Cali : Bonsoir papa…
Il prend son fils dans les bras et Calista reste très distante.
Je lui lance un regard qui veut tout dire.
Elle se lève et elle va coller son père avec un sourire.
Lui : Tu as déjà mangé ? Tes devoirs sont faits ?
Moi (prenant les devants) : Oui, elle a mangé et ses
devoirs sont faits.
Elle veut répliquer mais j’ai déjà influencé du regard.
C’est pas sa mère cuisine mieux que tout le monde ? Eh beh,
elle attendra la nourriture de sa mère.
J’ai gardé mon sourire et tout s’est passé sans encombre.
Kylian a fait dormir sa fille, puis il m’a rejoint dans la
chambre du bébé.
Lui (me fixant) : Je n’ai pas très faim ce soir.
Moi : Pourquoi ?
Lui : Comme ça, dure journée.
Moi : Tu as mangé où avant de venir ici Kylian ?
Lui : Nulle part, t’inquiète. Je n’ai juste pas faim.
Moi : TU ES SERIEUX LÀ ?
Lui : Pas besoin de crier, s’il te plait. Les enfants
dorment.
Moi (m’énervant) : Kylian ? Bref, ok.
Je m’occupe de mon enfant mais je me fais des films dans ma
tête. Il a mangé où bon sang ?
***Kylian***
En fait, en réalité, il est difficile de passer de Marianne
à Alice, je vous le dis sincèrement.
En Marianne, j’avais tout trouvé, j’avais une femme à l’aise
aussi bien dans son rôle de femme mariée que dans son rôle de femme active.
Parfois, inconsciemment, je compare. Mais je ne le fais pas
exprès, c’est mon cerveau qui ne cesse de le faire.
Marianne était une fée du logis, Marianne était un sacré
cordon bleu, Marianne était l’amante parfaite, Marianne était la femme que tu
as envie de retrouver le soir en rentrant car tu sais que tu y trouveras le réconfort
et la douceur. Marianne ne me faisait pas de crises, Marianne ne me prenait pas
la tête, Marianne était à un niveau qu’aucune autre femme n’atteindra.
Est-ce-que j’aime toujours Marianne ? Je dirai oui.
Est-ce-que j’en suis toujours amoureux ? Je dirai non.
Car celle dont je suis amoureux actuellement s’appelle Alice.
J’ai eu un coup de cœur pour elle, et j’ai appris à l’apprécier
malgré son tempérament et ses crises.
Je suppose que vous avez pour la plupart, un ex qui restera
éternellement dans votre cœur et que vous aimerez toujours. Non pas d’un amour
de couple mais d’un amour vis-à-vis de sa personne et qui ne disparaitra
jamais.
C’est le cas de Marianne et je ne pense pas qu’un jour je la
sortirai complètement de mon cœur, je ne veux même pas qu’elle en sorte car
elle a été une merveilleuse partie de ma vie et elle m’a donné ma perle rare
Calista.
Pour en revenir à Alice, je l’aime, oui je l’aime, sinon je
ne l’aurai pas épousé. Mais, mais, mais, mon cerveau ne cesse de faire des
comparaisons parce que je vous le dis, elle n’est vraiment pas une « femme
de maison ».
Parfois je n’ai pas envie de rentrer car je sais que je ne
trouverai pas la maison aussi clean que je le souhaite, je ne trouverai pas des
plats cuisinés aussi bien que ceux que j’ai eu à manger avec ma mère puis avec
Marianne.
Bref, je lui apprendrai, c’est la seule chose à faire !
Alice : Kylian ?
Moi : Oui ?
Elle : Pourquoi tu n’avais pas faim ce soir ?
Moi : Alice, tu tiens vraiment à ce qu’on en parle ?
Elle (se redressant) : OUI
Moi : Bien (respirant) J’ai besoin que tu sois beaucoup
plus calme avec moi. Je ne peux pas rentrer à la maison et tu me tapes des
crises à tout va. Sauf quand tu es de super bonne humeur. Je ne suis pas le
genre de personnes qui affectionne le conflit, surtout en couple. Après une
dure journée, j’ai besoin de rentrer, être bien accueilli, bien manger…
Elle (me coupant) : Tu ne manges pas bien ?
Moi : Je ne veux pas aller sur ce terrain.
Elle : Dis le Kylian, parle ! (Me fixant)
Avoir une femme susceptible est difficile surtout quand tu
dois dire certaines vérités.
Elle : Dis-le que je prépare moins bien qu’elle (pétant
un câble) Jusqu’à quand vas-tu me comparer à elle Kylian ?
Moi : Je n’ai rien dit de tel Alice, calme-toi.
Elle : Donc tu dis quoi ? (Pleurant) Sur quoi tu
te bases pour dire que tu ne manges pas bien ? C’est parce que tu me
compares à elle. Après tu diras que je tape des crises, mais ai-je tort Kylian ?
Tu me fais sentir comme une merde face à elle. Je suis sûre que face à elle tu
ne me défendras jamais.
Moi (agacé) : Quand elle est venue la fois passée t’accuser,
j’ai défendu qui ? Réponds-moi !
Elle : Tu n’as pas hésité à parler de votre histoire.
Moi : J’ai renvoyé Marianne chez elle oui ou non ?
Elle : Oui…
Moi : Bien, je peux maintenant me reposer ? En
fait, Alice, ce que tu fais ne t’aide en rien… Tu décides de vivre dans l’ombre
de Marianne et c’est dommage.
Je me suis allongé et j’ai monté la couverture jusqu’à la
tête.
Elle s’est mise à pleurer plus fort.
Je crois que là, il y’a un vrai problème.
Soit c’est moi qui fais mal les choses, soit c’est elle qui ne
surmonte pas ce complexe qu’elle a vis-à-vis de Marianne.
Moi : Je ne voulais pas te blesser chérie (baissant la
couverture) Tu es qui tu es et Marianne est qui elle est. Je suis marié avec
toi et c’est ce qui compte. Je me suis marié avec toi parce que je t’aime et
ça, tu peux en être sûre. (La prenant dans mes bras) Sauf que je ne peux pas te
mentir, tu fais des choses que je n’apprécie pas et qui me refroidissent. Mais,
on peut les corriger ensemble. Après tout, le mariage est un apprentissage commun.
Alice (reniflant) : Hum, hum.
Moi : Tu veux que je t’apprenne à cuisiner ce que j’aime
manger ?
Elle (petite voix) : Oui.
Moi : Bah voilà, y’a aucun mal à ce que je t’apprenne,
c’est normal que je le fasse si tu ne sais pas.
Elle : Oui, tu as raison.
Je l’ai serré dans mes bras et on s’est endormi comme ça.
Le lendemain je me suis levé un peu plutôt et je me suis rendu
dans la chambre de Calista.
Moi (la bousculant doucement) : Ma princesse, réveille-toi.
Calista (faiblement) : Je suis fatiguée
Moi : Il est l’heure de te lever ma puce.
Calista : Soulève-moi, je suis fatiguée papa.
Je retire ses draps et je la soulève.
Je la garde quelques secondes dans mes bras, elle semble
vraiment fatiguée.
Après 30 minutes, elle a toujours cette même mine épuisée.
Moi : Tu es sûre que ça va ? (La touchant) Tu
as mal quelque part ?
Son ventre commence à gargouiller
Moi : Oh, tu as faim et tu ne me dis pas ?
Elle (doucement) : J’ai très faim.
Je me rends en cuisine toujours en la soulevant.
Je la dépose sur la chaise et je fais rapidement une tasse
de céréales et un croque-monsieur qu’elle avale en 2,4,6.
Moi (amusé) : Alors là, une faim de loup.
Elle : Ça veut dire quoi une faim de loup ?
Moi : Rien, à la douche Mlle.
Elle file et moi je vais vite me doucher et m’apprêter pour
le boulot.
Sur mon chemin je la laisse à l’école et je fonce à l’entreprise.
À 11h mon téléphone sonne, c’est l’école de la petite, mon cœur
s’emballe !
Moi : Oui allô
La dame : Bonjour M. ESSONO, c’est possible de vous
rencontrer à 13h ?
Moi : Euh oui, y’a un souci ?
Elle (embêtée) : Je préfère vous en parler à 13h.
Moi (stressé) : Je peux venir tout de suite !
Elle : Venez alors.
Moi : À tout de suite.
Je raccroche, je remets ma veste et je file à l’école le cœur
en l’air.
Mon téléphone sonne à nouveau et c’est Marianne.
Moi (décrochant) : Oui Marianne ?
Elle : Kylian, tu es où ?
Moi : En route pour l’école de la petite.
Elle : On se retrouve alors.
Moi : D’accord.
Je gare et je descends en catastrophe.
Quand j’arrive dans le bureau de la dame, je trouve une Marianne
qui est toute aussi paniquée que moi.
Moi : Bonjour.
Elles : Bonjour.
La dame : Prenez place svp.
Moi : Merci.
La dame : Alors, le sujet me semble un peu délicat mais
je vais quand-même l’aborder, Calista est très changeante depuis quelques temps
et ça commence à nous inquiéter.
Marianne : Dites-nous tout svp.
Elle : Je ne sais pas comment le dire, de peur de semer
la zizanie mais ça devient inquiétant.
Moi : Allez droit au but.
Elle : Calista est différente quand elle est chez vous
Mme et quand elle est chez vous M. (respirant) Ici, nous ne sommes pas là
uniquement pour enseigner les enfants, on est aussi là pour observer les
enfants et voir si tout va bien. Et là, il y’a un problème.
Marianne me fixe intensément et je peux sentir de la colère
dans ses yeux.
Moi : Il s’est passé quelque chose ce matin ?
Elle (me fixant) : Oui car elle a fondu en larmes en salle
et elle a fini par dire à sa maitresse qu’elle a hâte de retourner chez sa
maman où « elle mange à sa faim et on ne la maltraite pas » alors M.
ESSONO, il y’a un problème.
J’écarquille les yeux de surprise.
Moi : Ma fille mange à sa faim chez moi, quelle est
cette histoire encore ?
Elle : Je n’en sais rien, j’ai fait ma part, faites-la
votre M. car je refuse de voir la petite Calista qui était le rayon de soleil
de ses camarades devenir l’ombre d’elle-même.
Marianne a été la première à sortir du bureau en claquant la
porte.
Je l’ai retrouvé devant ma voiture.
Elle (me fixant) : Pourquoi vous faites ça à
Calista Kylian ? Pourquoi ? (Pétant un câble) Dis-moi encore que c’est
inventé ? Dis-moi encore que tu ne crois pas ? J’en ai marre de voir
mon enfant ainsi, j’en ai ma claque Kylian. Je jure devant DIEU que ma fille ne
viendra plus chez toi tant que cette Alice sera dans ta maison. (Hurlant) Je
n’en ai rien à foutre qu’elle soit ta femme tu comprends ? Ma fille avant
tout. Et si tu oses (me fixant) garder cette femme dans ta maison, c’est que tu
t’en fous du bonheur de notre enfant. Ou bien Kylian ? Tu travailles mais ta
fille meurt de faim chez toi ? TU ES MALADE ?
Moi : Je suis tout autant surpris que toi Marianne,
notre fille mange à sa faim.
Marianne : C’est bien Kylian. Retourne vivre ton mariage
avec cette sorcière. Retourne mais ne reviens pas prendre ma fille, je ne te la
donnerai pas.
Je me suis adossé sur mon véhicule, j’avais besoin de réfléchir.
Moi : Tu récupères la petite ?
Elle : Oui, tu peux retourner chez toi.
J’ai démarré en trombe et j’ai garé brusquement devant chez
moi en descendant du véhicule en furie.
Alice : Oh oh, tu sors d’où énervé de la sorte ?
Moi : Je te pose une seule question Alice, tu prives
mon enfant de nourriture ?
Elle (offusquée) : Non, comment pourrai-je le
faire ?
Moi (la fixant) : Si ma fille me dit que tu le fais, je
te promets que tu sortiras de cette maison et sans retour en arrière. On ne
touche pas mon enfant Alice, jamais !
***Marianne***
Je vois ma fille sortir et elle fonce dans mes bras.
Moi : Je suis là mon amour, je suis là trésor.
Elle : Tu m’emmènes avec toi ?
Moi : Oui mon amour. Tu restes d’abord avec moi.
Elle (me serrant) : Je veux plus être loin de toi, plus
jamais.
Moi (le cœur en peine) : Je te promets mon amour.
On monte dans ma voiture et avant de démarrer, j’appelle Eden.
Lui (voix mielleuse) : Bébé ?
Moi : J’ai récupéré Calista, je t’explique tout le soir
mais j’ai besoin de faire un tour à la banque rapidement.
Lui : Elle ne retourne pas chez Kylian ?
Moi : Non b.
Lui : C’est mieux ainsi. Tu vas y mettre du temps ?
Moi : Un peu, je dois faire une transaction.
Lui : Viens directement à la banque qui est en face de
l’entreprise. Ma secrétaire viendra la prendre en bas.
Moi : Ok bébé, à tout de suite.
Lui : Je t’aime.
Moi : Moi aussi.
Calista : C’est papa Eden ?
Moi : Oui, tu veux ?
Elle : Oui.
Je lui tends le téléphone et le sourire réapparait sur son
visage.
Elle : Allô papa Eden
Elle met le haut-parleur directement
Lui : Bonjour mon bébé, c’était bien l’école ?
Elle : Un peu, je vais tout te raconter ce soir.
Lui : D’accord mon bébé.
Elle : Je t’aime, bisous.
Lui : Je t’aime aussi mon bébé.
Elle a un large sourire. C’est trop chou, ça me donne envie
de pleurer.
Je remercie DIEU dans mon cœur car ce n’est pas facile d’avoir
un homme qui considère l’enfant de sa partenaire comme le sien.
Calista : Maman ?
Moi : Oui chérie
Elle : Je l’aime beaucoup papa Eden.
Moi (émue) : Il t’aime aussi beaucoup ma puce. Je vais
d’abord te déposer à son entreprise d’accord ?
Elle (joyeuse) : Cool, je vais aller dans son beau
bureau.
Moi : Oui oui.
Le sourire ne la quitte plus jusqu’à ce qu’on se gare devant
l’entreprise et que la secrétaire ouvre ma portière.
Elle : Bonjour Mme Marianne. (Souriante) Bonjour grande
princesse.
Nous : Bonjour !
Je prends tous mes documents de la banque et je descends de
la voiture.
*** Maurine ***
Je l’ai suivi et elle a garé son véhicule en face de la banque,
juste devant l’entreprise des MAYE.
Je vois une dame venir récupérer Calista dans le véhicule
avant que Marianne ne descende.
Je comprends assez vite que c’est une employée de l’entreprise
des MAYE.
Aujourd’hui, je passe à l’acte. Aujourd’hui c’est la fin, au
moins lorsqu’elle sera partie, je n’aurai plus à me comparer à elle et me
considérer comme un échec.
Pourquoi c’est seulement elle qui doit avoir le
bonheur ? POURQUOI ?
On l’a séparé de Kylian mais elle a retrouvé le bonheur. Et
avec qui ? Eden MAYE.
Tout ça va finir aujourd’hui !
Je refuse de la voir vivre des jours joyeux quand moi je
souffre !
30 minutes plus tard, lorsque je la vois ressortir de la
banque et se mettre à traverser la route, j’appuie sur l’accélérateur.
Ce jour, c’est elle ou moi. Et vu que je suis presqu’à ma
fin, elle me précèdera.
J’accélère et je la percute violemment, elle est projetée sur
la route et je prends la fuite en passant sur elle une seconde fois.
J’accélère comme jamais et je sais qu’aucune voiture n’a
réussi à me suivre vu que c’est une ruelle où les employés des entreprises
environnantes se garent et ce n’est pas à cette heure que tu verras beaucoup de
gens y conduire.
Je finis par abandonner la voiture à quelques Kilomètres de
là et je rentre chez moi comme si de rien n’était.
Qui va savoir que c’est moi ? Personne.
Une voiture sans assurance, sans papiers ni rien. Lol !
J’ouvre un champagne et je me sers.
Je sirote ce verre, à la santé de ma défunte sœur.