CHAPITRE 38: PAS MON FILS

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 38 : PAS MON FILS

**JANAÏ OLIWINA**

Je regarde mon fils et les larmes me montent aux yeux, il ne sait pas ce qu’il vient de faire. Je le tire et le serre dans mes bras.

Moi : (Pleurant) Merci mon bébé, merci beaucoup.

Ephraïm : (Intrigué) Mais pourquoi tu pleures ?

Moi : (Essuyant mes larmes en reniflant) Je ne pleure pas, je, tu ne peux pas comprendre.

Ephraïm : (Silence)

Moi : (Me détachant de lui en esquissant un faible sourire) Tu as bien fait de me donner cette clé car elle est très importante. Et ne t’inquiète pas, je vais la remettre à ton père.

Ephraïm : D’accord. Je voulais aussi te montrer mon dessin.

Moi : (Essuyant davantage mon visage) Montre-moi.

Il le récupère et l’ouvre pour me montrer le fameux dessin en question. Je regarde et je vois un homme âgé en train de se battre avec un autre plus jeune. Je reconnais le jeune comme étant Alex.

Moi : Tu as vu ça dans ton rêve ?

 Ephraïm : Oui.

Moi : Et c’est quoi ?

Ephraïm : Papa qui veut nous récupérer.

Moi : (Arquant un sourcil) Nous ?

Ephraïm : Oui. Le vieux là est venu pour nous prendre et puis papa est venu se battre.

Mon cœur se met à battre vite dans ma poitrine mais j’essaie de ne rien laisser paraître.

Moi : Quand tu dis nous, tu parles de qui ?

Ephraïm : Nous 3.

Moi : (Avalant difficilement ma salive) Il est venu nous chercher où ?

Ephraïm : Ici. Il nous a pris et nous a mis dans la voiture.

Moi : Ok. C’est tout ou bien il y a autre chose ?

Ephraïm : C’est tout.

Moi : D’accord. Merci mon chéri. Va te brosser, on va prier.

Il s’en va et je reste à regarder l’image la peur dans le ventre. Il faut que je parte d’ici avec mes enfants avant que cet homme ne vienne. Il ne nous prendra pas, je le refuse. Ephraïm revient et je prie avec lui puis je lui souhaite une bonne nuit. Je sors ensuite avec son cahier de dessin et la boîte contenant la clé pour me rendre dans la chambre de Jireh. Je vérifie une fois de plus que tout va bien pour lui et je prie également. Je termine en lui caressant le visage un sourire sur les lèvres, reconnaissante de son geste. Au-delà de tout, ces 2 enfants sans le savoir, sont mes anges gardiens et je bénis Dieu pour leurs vies. Je me fais en même temps la promesse de les sortir de là quoiqu’il m’en coûte. Je lui fais un bisou sur le visage et je ressors pour aller dans ma chambre. Ce faisant, je regarde la boîte dans mes mains et je l’ouvre pour sortir la clé, c’est bien celle qui est toujours sur le cou d’Alex. Il y a la chaîne qui la porte et elle est effectivement coupée, il y a un maillon qui s’est ouvert. Je la regarde et me dirige vers la porte de la pièce secrète, à chacun de mes pas, mon cœur bat vite. Une fois devant la porte, j’ai les pieds et les mains qui tremblent. Je reste là un moment puis je fais demi-tour en courant presque pour regagner ma chambre. Je ne peux pas, en tout cas pas aujourd’hui. Je vais d’abord prier avant d’entrer dans cette pièce. Je dépose les choses sur la tablette et je vais me laver avant de me mettre au lit, je prie là puis je m’endors (…)

Je viens d’arriver à mon lieu de travail avec appréhension car j’ai peur de la réaction de mon chef. Par chance, il n'est pas encore venu et je vais rapidement m’enfermer dans mon bureau. Je guette les bruits de couloirs toute la matinée en vain et c’est finalement à l’heure de la pause, qu’il me convoque dans son bureau. Devant sa porte, je fais une prière rapide puis j’entre.

Moi : (Petite voix) Bonjour monsieur, vous m’avez fait appeler ?

Il me regarde plusieurs minutes en silence avant de prendre la parole.

Lui : Qui rembourse votre billet d’avion Janaï ?

Moi : (Silence)

Lui : Vous m’aviez assuré 2 jours d’affilés que vous étiez disposée à partir et à la dernière minute, vous vous désengagez ?

Moi : (Silence)

Lui : Si vous ne vous retrouvez pas à la rue, c’est à cause de votre mari mais à la moindre erreur, je vous fous à la porte sans aucun préavis. J’espère que je me suis bien fait comprendre.

Moi : (Petite voix) Oui monsieur.

Lui : Sortez de mon bureau.

Je suis partie de là sans attendre mon reste et je suis allée dans un petit restaurant non loin de la boîte pour essayer de reprendre mes esprits car mon cœur bat toujours très fort dans ma poitrine. C’est à ce moment que mon téléphone sonne, c’est Alex, il ne m’a pas rappelée depuis la veille. Je décroche pour écouter le mensonge qu’il va me servir. Malgré tout, cela me fait énormément mal au cœur d’imaginer qu’il a passé la nuit avec d’autres femmes.

« Moi : Allô ? »

 « Alex : Allô mon amour, comment tu vas ? »

 « Moi : J’ai attendu ton appel hier. »

« Alex : Je sais mon cœur et je suis vraiment désolé. Le truc c’est qu’après cette réunion qui n’a pas été comme je le voulais, j’ai immédiatement enchaîné une 2e avec d’autres investisseurs et nous avons fini très tard. Vu l’heure, je me suis dit que je ne pouvais plus te déranger car tu étais déjà endormie. J’ai dit que je devais t’appeler ce matin mais j’ai eu une panne de réveil, ce n'est que maintenant que je sors du lit. »

 « Moi : Je vois. Je commençais à m’inquiéter de ton silence. » 

« Alex : Je sais et j’en suis désolé. »

« Moi : D’accord. Sinon, comment ça se passe ? »

Il m’explique des choses tellement bien huilées que tu as l’impression qu’il dit la vérité mais j’ai un autre regard dessus maintenant et cela me fait davantage mal car je me demande jusqu’à quel point il va souvent pour me mentir. Je suis tentée de remettre toutes ses paroles en doute. Je prends sur moi durant toute la conversation en commentant ses mensonges et on finit par se séparer. Il m’a dit qu’il me rappellera en soirée pour parler avec les enfants. Je raccroche et je lance l’appel sur le numéro de Laïka pour savoir où sa sœur en est.

« Moi : Allô ? »

 « Laïka : Allô madame. »

 « Moi : Bonjour Laïka. »

 « Laïka : Bonjour madame, je m’apprêtais même à vous appeler. »

 « Moi : Dis-moi. »

 « Laïka : C’est bon. Je viens de récupérer les billets pour demain midi. Ça vous arrange ? »

 « Moi : (Contente) Oui Laïka ça m’arrange. Merci. »

 « Laïka : Ok. Je vais passer vous déposer ça le soir. »

 « Moi : Euh non, je veux que tu gardes ces billets avec toi. Je vais passer demain matin pour les prendre. »

« Laïka : Il y a un problème madame ? »

« Moi : Non non. Tout va bien. Je vais t’expliquer la raison demain mais pour l’instant garde les chez toi. »

 « Laïka : Ok. »

« Moi : Bon, je vais te laisser car il faut que je retourne au travail. »

 « Laïka : D’accord madame. »

 Clic ! J’ai raccroché satisfaite d’avoir déjà pu terminer avec cette étape. Je lui fais un message et lui demande de me filmer les détails du vol. Elle le fait et je prends toutes les informations que je vais compléter dans l’autorisation de sortie des enfants. Je me rends dans un cyber où j’imprime 3 exemplaires et je sors pour retourner au boulot (…)

Moi : (Cognant à la porte de sa chambre) Je peux rentrer mon trésor ?

Ephraïm : Oui.

Moi : (Rentrant avec les documents en main) Tu as fini les devoirs ?

Ephraïm : Oui. (Me les présentant) Regarde.

Je jette un coup d’œil et fais quelques petites corrections. À la fin, je lui dis.

Moi : Mon chéri tu te rappelles des signatures que je t’avais demandé de dessiner ?

Ephraïm : Oui.

Moi : Tu peux les refaire ?

Ephraïm : Pour toi ou bien pour papa ?

Moi : Les 2.

Oui, je ne veux pas qu’il commence à me poser des questions sur le pourquoi je fais seulement pour son père et non la mienne.

Ephraïm : Je crois que oui. Tu veux que j’essaie ?

Moi : Oui.

Je lui donne des feuilles vierges avec des documents contenants nos signatures et il les reproduit. Je peux constater qu’il n’a pas perdu la main et a vraiment imprégné ces signatures dans son système. Je lui présente 6 documents, les 3 sur lesquelles il doit apposer la signature de son père et 3 autres, n’ayant rien à voir où il doit le faire avec pour moi. Il s’exécute parfaitement et me les présente en souriant.

Moi : (Prenant) Merci mon grand (lui faisant un câlin) Tu es un amour.

Il accentue son sourire puis je lui dis que je le laisse et qu’on va bientôt dîner. Je retourne dans ma chambre et je range précieusement les documents. Par chance, j’avais veillé à ce que Jireh ait un passeport gabonais comme Ephraïm et moi à sa naissance. Alex n’était pas d’accord mais n’étant pas sur le territoire américain à ce moment-là, il n’avait pas pu faire grand-chose. Ce qu’il avait par contre fait à son retour était d’établir des passeports américains pour eux donc ils ont actuellement 2 passeports. Ce dont j’ai besoin ce sont leurs passeports gabonais afin de m’éviter le souci du visa que j’aurais si jamais j’utilise les autres. Je regarde leurs différents carnets de santé et tous les vaccins sont à jour. On a voyagé avant les grandes vacances scolaires pour le Brésil et on a dû faire des vaccins qui sont également demandés pour le Gabon, je n’ai pas non plus à m’inquiéter pour ça, mon seul souci reste de récupérer nos passeports. Quand j’y pense, j’ai le frisson mais je n’ai pas vraiment le choix. Je dois les récupérer ce soir. Je range le tout dans mon sac à dos et je redescends après avoir sorti Jireh de sa grande cage. Oui dans sa chambre, il y a une cage dans laquelle sont mis tous ses jouets et c’est à l’intérieur qu’il passe tout son temps quand je ne peux pas directement m’occuper de lui. Lui, contrairement à Ephraïm qui recherchait constamment la présence des gens, Jireh lui peut rester dans son coin et s’amuser tout seul. S’il pleure, c’est qu’il a un besoin spécifique, sinon, il est dans sa bulle. Enfin bref, je le prends et on descend. Je dresse la table et j’appelle son frère. Il nous rejoint, et on dîne tous les trois. À la fin, mon téléphone sonne et c’est leur père. C’est un appel vidéo, je décroche et nous parlons joyeusement avec lui jusqu’à ce qu’on raccroche. Je prie avec les enfants puis je les mets au lit. Je retourne dans ma chambre et je tire la mallette sous mon lit, il y a de l’argent à l’intérieur qu’Alex laisse en cas de. Je récupère des billets sans en faire trop pour pouvoir passer le contrôle à l’aéroport. Je prends mon téléphone et je vais sur mon compte bancaire. Je fais une transaction de celui-ci vers le compte de mon petit frère au Gabon dans la limite des transferts autorisés mensuellement.  

-Moi : (À Jaden) Ce que tu as reçu viens de moi. Je vais tout t’expliquer plus tard. Ne me pose pas de questions. Bonsoir. Je fais une capture d’écran du transfert et j’envoie.

-Jaden : Ok la grande. Bonsoir. J’espère au moins que vous allez bien.

-Moi : Oui.

-Jaden : Ok.

J’ai posé mon téléphone et je me suis mise à faire une petite valise avec uniquement les cahiers de dessins d’Ephraïm. J’ai mis 2 tenues à l’intérieur pour ne pas qu’on me regarde mal puis je suis allée prendre également pour mes enfants. Quand tout était ok, j'ai prié pendant plusieurs minutes avant de récupérer la clé de la chambre secrète et m’y rendre. Devant la porte, je prie à nouveau puis j’introduis la clé et la tourne. La porte s’ouvre presque toute seule et elle est plongée dans le noir. Des odeurs bizarres viennent me frapper au nez et je mets ma main devant mon nez. J’introduis ma main et tapote sur le côté pour actionner l’interrupteur. Je la trouve mais la lumière ne s’allume pas, l’ampoule doit être grillée. Je retourne dans ma chambre pour prendre mon téléphone sur lequel j’active la torche et j’y retourne. Mon cœur bat vite dans ma poitrine mais je me résous à pénétrer dans la pièce. J’éclaire pour me repérer et je peux voir que c’est exactement comme dans les dessins d’Ephraïm à l’exception qu’il y a des grands rideaux qui couvrent tous les murs, je réalise en même temps que cette pièce est insonorisée ce qui justifie le fait que je n’entende jamais rien de ce qu’il fait ici. Je repère la table qu’il y a dans le dessin et me rapproche, il y a effectivement beaucoup de papiers dessus. Je fouille aussi vite que je peux et je repère nos passeports. Je les récupère et me dirige vers la sortie quand tout d’un coup la porte se referme devant moi avec violence comme si quelqu’un l’avait claquée. Je me suis figée avant de me précipiter sur elle pour essayer de l’ouvrir.

Moi : (Tirant la poignée) Non non non, Ouvre-toi s’il te plait, pardon.

Je cogne dessus comme une folle quand derrière moi j’entends '’voup’’ suivi d’un courant d’air. La salle s’est éclairée au même moment me pétrifiant sur place. Mes larmes ont commencé à couler toutes seules. J’ai peur de me retourner et voir ce qui peut être derrière moi. Si ces bougies se sont allumées c’est que forcément il y a quelque chose qui a fait ça.

Moi : (Pleurant) Mon Dieu viens à mon secours.

La pièce a commencé à se rafraîchir jusqu’à devenir très froide.

Bruit derrière moi : Sssssss.

Le frisson m’a saisie tout le corps et j’ai eu froid dans le dos.

Bruit : Sssssss.

Je me suis lentement retournée et je suis tombée sur un gros serpent, plus gros que tous ceux que j’avais déjà vu jusque-là en rêve ou en face. Mon cœur a raté un battement dans ma poitrine et j’ai lâché tout ce que j’avais en main.

Lui : Bienvenue Janaï, il y a longtemps que je t’attendais

Moi : (Pétrifiée, silence)

Il s’est mis à ramper dans ma direction en sortant sa langue à chaque fois.

Lui : (Devant moi) Depuis que je te veux, ce n’est pas trop tôt.

Voix : Ne la touche pas.

Nous avons tous les deux tournés nos têtes vers cette voix et nous sommes tombés sur Alex qui vient brusquement d’apparaître, il est complètement nu.

Alex : Je t’avais dit de ne pas la toucher. Ce n’est pas l’accord.

Lui : L’accord était que je n’avais pas le droit de la toucher hors de cette pièce. C’est elle qui est venue jusqu’à moi, cet accord ne tient plus. Elle est rentrée, elle m’appartient.

Il a tourné sa tête dans ma direction et a ouvert sa gueule.

Alex : Tout ce que tu veux (Il s’est arrêté) J’accepte tout ce que tu veux. Mais laisse-la partir.

Lui : (Me regardant)

Alex : Même l’héritage.

Il a tourné sa tête vers Alex pour le regarder.

Alex : J’accepte l’héritage. Laisse-la partir.

Lui : Elle est si importante pour toi que ça ?

 Alex : (Silence)

Lui : Intéressant.

Il a rampé jusqu’à Alex et l’a enroulé en allant mettre sa tête près de son épaule.

Lui : Alors tu serais prêt à le faire pour elle. (Regardant dans ma direction) Sa vie a donc tant de valeur à tes yeux ?

Alex me regarde et il coule des larmes.

Alex : Laisse-la partir.

Lui : (Se déroulant d’Alex) J’aurais bien voulu le faire, mais c’est impossible car je la veux.

Il a voulu revenir vers moi mais Alex a essayé de le retenir par la queue. Il s’est retourné et l’a mordu à l’épaule avant de le balancer avec sa queue sur l’un des murs.

Moi : (Criant et pleurant) Alex !

Ce dernier a disparu après avoir cogné contre le mur.

La porte a bougé derrière moi et je me suis décalée pour la voir s’ouvrir.

Ephraïm : (Devant la porte) Maman sort.

J’ai couru dehors et il m’a remplacée.

Moi : (Criant) Ephraïm sort de là.

Il a juste eu le temps de ramasser les documents qui étaient parterre et les lancer hors de la pièce que la porte s’est refermée avec lui à l’intérieur en un violent claquement…

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...