Chapitre 4

Ecrit par Josephine54

  

Clara

 À mon réveil ce matin, la douleur à la poitrine et à ma cheville s’était atténuée. Mon regard s’était immédiatement posé sur le fauteuil où avait dormi Clovis et il était vide. Mon cœur se mit à battre très vite, et s’il s’en était allé juste après que je me sois endormie ? pensai-je inquiète. Je tentai néanmoins de garder mon calme. Il n’avait pas été obligé de m’assister cette nuit, ni de m’apporter à manger. Il était certainement aller acheter des vêtements comme promis hier soir. Je ne pouvais quand même pas rentrer chez moi avec la blouse qu’on m’avait enfilé à mon arrivée à l’hôpital. L’objet de mes pensées se matérialisa à cet instant sur le seuil de la porte.

- Salut Clara, bien dormi ? me demanda-t-il avec un sourire.

- Bonjour Clovis, bien dormi merci et toi ? J’imagine que ça n’a pas été facile depuis ce petit fauteuil, dis-je en jetant un regard vers le fauteuil en question.

- Hum, je préfère me taire, me répondit-il en souriant. Ta douleur est un peu passée ? me demanda-il avec sollicitude.

- Oui, ça va décidément mieux merci. 

- D’accord.

Un petit silence gênant s’installa entre nous avant que Clovis ne le rompe.

-J’ai croisé le médecin tout à l’heure, il a déjà commencé la ronde et devrait arriver à nous dans un petit moment.

- Merci.

- Euh, en fait, je t’ai pris le vêtement de rechange et un uniforme de classe. J’ai pris une taille M, ça devrait aller je pense.

- Euh, merci beaucoup, lui répondis-je gauchement.

Un autre silence plein d’embarras s’installa entre nous. On se mit à se fixer sans savoir vraiment quoi dire. L’air se chargea un moment d’une atmosphère bizarre que je ne saurais décrire. Clovis ouvrit la bouche pour parler quand il fut interrompu par des coups toqués à la porte.

-Bonjour mademoiselle, me salua le médecin. Je suis passé hier soir mais vous étiez déjà endormie. J’ai de bonnes nouvelles pour vous. Les radiographies n’ont relevé rien d’important. La douleur est simplement due à l’impact violent de votre poitrine et cheville contre le goudron.

Il avait tenu à me faire une dernière perfusion avant ma sortie. Il m’avait ensuite conseillé du repos avant de me donner une ordonnance pour des anti-douleurs.

- Merci docteur, lui dis-je poliment pendant qu’il sortait de la chambre.

Je me demandais comment aurais-je fait pour me rendre à l’école tous les jours, surtout que l’école était assez distante de la maison et je devais faire une heure de marche à pied tous les jours pour m’y rendre.

- On va y aller, me dit Clovis. Tu sauras m’indiquer la route pour te raccompagner ? ajouta-t-il.

- Euh, je ne pense pas. Je n’ai aucune idée de l’endroit où nous sommes, lui dis-je honteusement.

Je me sentais une campagnarde à le lui avouer, même si au fond, c’est ce que j’étais effectivement.

-Il n’y a pas de problème ma belle. Je vais conduire jusqu’au lieu de notre accident, et tu m’indiqueras de là le chemin de ta maison d’accord.

J’hochais simplement la tête.

Le petit trajet que je parcourus pour me rendre à sa voiture fut assez pénible. J’étais encore sous l’effet des antidouleurs, mais je sentais quand même tirer au niveau de ma cheville. On s’arrêta rapidement devant une pharmacie et il entra prendre les médicaments prescrits par le médecin.

Les battements de mon cœur s’accéléraient au fur et à mesure qu’on se rapprochait de la maison.

- Euh, c’est bon, tu peux t’arrêter ici, lui dis-je en lui indiquant un emplacement où se garer.

- D’accord, nous y sommes ? me demanda-t-il en sortant de voiture. Je vais t’accompagner jusqu’à ta porte, c’est la moindre des choses.

- Non, ce ne sera pas vraiment nécessaire. Je vais y aller toute seule.

Il ne manquait plus que je ne me présente après une nuit hors de la maison, avec un homme et tenant un sachet contenant des vêtements.

- J’insiste Clara, me dit-il en me regardant fixement.

- Ce n’est vraiment pas la peine, insistai-je en sortant de la voiture.

Il contourna la voiture et vint à mon encontre au pas de course.

- C’est quoi le problème à la fin ? ça ne me dérange vraiment pas.

- Vous êtes sourd ou quoi ? J’ai dit non ! lui répondis-je sèchement. Je dois y aller, ajoutai-je en m’éloignant de lui au pas de course.

J’étais désolée d’avoir été aussi brusque, mais je pense que c’est le seul moyen de lui faire lâcher prise.

 

Clovis

Je suis resté là un bon moment à regarder Clara qui marchait aussi précipitamment que sa cheville le lui permettait jusqu’à ce qu’elle disparaisse totalement de ma vue. J’avais juste voulu être gentil. J’étais après tout responsable de son accident et j’essayais de réparer les choses autant que je pouvais, elle avait quand même passé une nuit à l’hôpital par ma faute.

Bah, ce n’est pas bien grave. J’avais une super soirée à récupérer ce soir. Florent devait certainement m’en vouloir au point de ne pas avoir répondu à mon message. Je décidai de l’appeler sur le chemin de retour.  

- Hé mec, désolé pour hier, lançai-je comme salutation à Florent à peine il eut décroché l’appel. J’ai vraiment eu une soirée compliquée, je t’explique tout ce soir.

- Hum, t’es pas sérieux l’ami, t’es pas sérieux, je comptais sur toi hier. Je n’allais quand même pas sortir tout seul.

- Tu as raison, on en parle ce soir s’il te plait. Je dois rentrer à la maison là.

- Ok, on se retrouve à 21 h alors. Tu as déjà l’adresse.

- D’accord mec. Désolé encore.

Je raccrochai en me rapprochant du portail. Le gardien ouvrit rapidement, me permettant ainsi d’accéder à la cour. J’habitais dans une petite dépendance qui était en fait un studio : petite chambre, cuisine et toilette. Je fis une douche rapide avant d’entrer dans la maison familiale.

- Bonjour à tous, dis-je à l’endroit de mes parents et de ma petite sœur qui étaient attablés.

- Bonjour Clovis, répondit papa.

- Chéri, pourquoi es-tu rentré si tard ? me demanda maman.

- Bonjour Clovis, répondit Alice, ma petite sœur âgée de 15 ans en se levant en coup de vent et en venant se jeter sur moi.

- Hé madame, lui dis-je en riant, tu es déjà une grande fille, dans certains pays, tu serais déjà mariée et mère de deux enfants, haha.

- Heureusement pour moi et malheureusement pour toi, je n’y vis pas, me dit-elle en me tirant la langue. J’ai l’intention de rester une épine dans ton pied toute ma vie, haha.

- Que Dieu m’en préserve, dis-je d’une voix rieuse en faisant le signe de croix et m’installant avec eux.

- Chéri, tu ne m’as toujours pas répondu, nous interrompit maman.

Elle savait que quand ma sœur et moi commencions cette joute verbale, c’était parti pour de longues minutes.

- En fait, comme vous le saviez déjà, j’avais un examen hier après-midi, j’étais tellement concentré dans mes révisions que je n’ai pas vu le temps passer, et ...

- Pardon ? me demanda sévèrement papa. Tu étais tellement concentré dans tes révisions ? Toi Clovis ? Toutes les boites de nuit de la ville étaient fermées pour que tu te concentres sur tes études ?

- Clovis, ne fais pas attention à lui, tu disais ? Maman avait parlé après avoir lancé un mauvais regard à papa.

- J’avais été tellement absorbé par mes révisions que je n’avais pas vu le temps passer. Je suis donc sorti de la maison précipitamment et je roulais un peu rapidement, dis-je en me passant paresseusement la main sur mon crâne dégarni, j’ai remarqué à la dernière seconde cette fille qui traversait la route en courant, j’ai freiné brusquement et j’ai pu l’éviter de justesse. Mais dans la peur, elle s’est jetée sur le trottoir et s’est foulé la cheville et a heurté violemment sa poitrine, j’ai dû l’amener à l’hôpital.

J’avais un peu modifié l’histoire pour calmer la colère de papa.

- Elle n’a rien eu de grave, j'espère ? me demanda maman inquiète.

- Oui, pas de fracture. Elle a dû passer la nuit à l’hôpital et j’y suis resté pour l’assister, du coup, j’ai raté mon examen.

- Hum, dit papa en me regardant étrangement.

- Tu ne me crois pas ?

Je me levai précipitamment et sortis du salon au pas de course. Je m'étais rendu compte plus tôt que la facture d’hôpital était restée dans mon véhicule.

- Je vois, dit-il enfin papa après y avoir jeté un bref regard. Tu devrais tout de même te concentrer sur tes études. Tu me sembles trop dispersé.

- D’accord papa.

On continua le repas en papotant gaiement. J’avais préféré passer sous silence ma sortie de ce soir avec Florent. J’allais sortir incognito de la maison, ce qui était chose aisée, vu que j’habitais dans la dépendance.

- Je vais aller me reposer un petit moment, j’ai passé la nuit sur un petit fauteuil inconfortable, dis-je d’une voix éteinte.

- Bien fait pour toi, me dit Alice d’un air moqueur en me tirant la langue.

- À plus tard chéri, me répondit maman.

Je me levai de table et me rendis directement dans ma chambre. J’étais crevé. Mon corps était totalement courbaturé et réclamait du repos. Je m’endormis dès que ma tête se posa sur l’oreiller.

J’étais étendu sur un plaid de pique-nique en pleine nature, j’avais les yeux levés vers le ciel et je regardais les oiseaux voler, tout à coup, ma vue fut obscurcie par une petite main qui se posa sur mes yeux avant que de douces lèvres n’effleurent les miennes. Le baiser était tellement doux que je ne voulais pas qu’il s’arrête. J’enlevai donc la main qui me couvrait les yeux pour découvrir le visage de cette douce créature, à ma grande surprise, le visage de Clara se matérialisa devant. Après un premier moment de surprise, j’accentuai le baiser et un bien-être fou envahit mon être tout entier. Je laissai ce sentiment de plénitude s'emparer totalement de mon corps quand je sentis une main qui me secouait sans ménagement.

- Clovis, Clovis, réveille-toi, entendis-je la voix lointaine d’Alice pendant qu’elle continuait à me bousculer.

- Hé, c’est bon, je me lève, tu es une vraie brute épaisse toi, lui répondis-je d’une voix irritée en me redressant de mon lit.

- Haha, et toi un gros dormeur. Lève-toi, on t’attend pour dîner.

- J’arrive, le temps pour moi de me débarbouiller, lui dis-je en me rendant aux toilettes. Hé petite sœur, lançai-je quand elle avait la main sur la porte, il faut apprendre la douceur, LA DOUCEUR, lui dis-je moqueur.

- Laid garçon, me lança-t-elle en sortant enfin de ma chambre.

Alice était une vraie peste et j’adorais la chahuter gentiment. Il arrivait bien évidemment qu’on se prenne la tête, mais ça passait généralement très vite. Je me brossai les dents rapidement et rejoignis les miens au salon pour le dîner.

- Rebonsoir à tous, tu n’es pas concernée, dis-je à l’endroit d'Alice.

- Haha, je n'ai pas besoin de tes salutations moi, répondit-elle en riant.

Je mangeai rapidement et prétextai une grande fatigue et retournai immédiatement à ma chambre après le repas. Je comptais sortir et revenir incognito. J’avais besoin de me faire le plus beau possible. J’allais à la chasse ce soir. Le beau-gosse Clovis Ngaha, le tombeur de ces dames allait faire des ravages ce soir.

Je pris une belle douche, frottai mon corps avec mon éponge de douche, je voulais une peau douce et soyeuse ce soir. Quand la gonzesse que j’allais ramener allait me caresser, elle aurait l’impression de toucher une peau de bébé. J’enfilai une belle chemise blanche, une paire de jeans et des sneakers.  Quelques gouttes de mon parfum de marque complétèrent le tableau. J’étais beau, bien vêtu et je sentais bon, que pouvait demander de plus une jolie Nana ?

J’entrai dans la voiture et lançai l’appel vers le numéro de Florent.

- Yo man, où es-tu mec ? J’y suis presque.

Mon ami et le retard formaient la paire. J’étais à peine sorti de la maison et j’avais tout de même besoin d’une demi-heure pour y être, mais je préférais lui mettre la pression de cette manière, sinon, qui sait à quelle heure il se pointerait.

- Yo mec, je suis moi aussi en train de sortir de la maison, me répondit-il pourtant, j’entendis le bruit de l’eau qui s’était arrêté dès qu’il avait décroché. Il prenait certainement sa douche.

Je ne comprenais vraiment pas certaines personnes, tu as rendez-vous à 21 h de l’autre côté de la ville, c’est à 20 h 30 que tu vas prendre une douche. Pour certaines personnes, le retard était vraiment ancré dans leur ADN. Florent était le chef de cette catégorie.

- Mec, laisse tomber, lui dis-je d’une voix irritée, je passe te chercher.

- Merci mon pote, répondit-il, à tout à l’heure, ajouta-t-il avant de raccrocher.

Je changeai de direction et me rendis chez Florent. C’était mieux ainsi, j’allais me taper presque une heure à m’ennuyer seul en boîte, autant passer ce temps à l’attendre en étant confortablement installé chez lui.

J’arrivai et trouvai Florent qui finissait de s’habiller. Il habitait dans une mini-cité universitaire. Il avait rejoint la capitale pour ses études et avaient laissé toute sa famille dans sa campagne natale. Il avait de la peine à joindre les deux bouts avec ce que ses parents lui envoyaient et je lui donnais de temps en temps un coup de main quand je le pouvais, déjà en prenant en charge toutes nos sorties.

Je m’installai sur le petit fauteuil qui était le principal ameublement de sa chambre et allumai la télé en attendant qu’il finisse.

Dix minutes plus tard, on était dans la voiture en direction de la boîte de nuit. Les filles, tenez-vous bien, les beaux gosses arrivent !


Note de l'auteur: le roman est en vente sur Amazon. Il sera publié sur ma page Facebook "Plume de Justine Laure", je serai heureuse de vous y retrouver

Il est aussi en vente sur Amazon Kindle.
Nom d’auteur Justine Laure, roman “Proposition indécente”, il est en deux tomes 



Proposition indécent...