Chapitre 4
Ecrit par sokil
Chapitre 4 : Saignements du Cœur
A cette période, je ne sus pas si le temps eut raison de moi ou pas….
Ce temps, il passait si vite, tellement vite que je ne me rendis pas
compte qu’une année entière venait de s’écouler. Une année pendant
laquelle j’appris à me débrouiller; une année pendant laquelle nous nous
rapprochâmes davantage; on se soutenait mutuellement, surtout lui.
Placide avait arrêté ses études et
s’était lancé dans la vie active ; il cherchait du boulot, ce qui
n’était pas du tout facile, c'était loin de ce qu’on avait imaginé. Il
avait beaucoup de potentiel, il avait un diplôme, mais ce n’était pas
suffisant. Même les différents concours professionnels qu’il avait pu
faire ne se soldèrent que par des échecs. Rien ne marchait, à part les
cours de répétition qu’il faisait à gauche à droite, glanant quelque
maigre sous, juste de quoi tenir, juste de quoi survivre.
Je ne
saurai omettre de préciser la manière dont il me tenait la main à
chaque fois ; son soutien indéfectible me touchait profondément, il le
faisait sans se plaindre et sans arrières pensées. Il devait soutenir sa
famille et en même temps, il se démenait tous les mois afin que je
puisse avoir l’essentiel vital.
J’entamais ma troisième année
et il tenait à ce que j’ai ma licence ; il me motivait dans ce sens.
J’avais droit à 10 000 frs chaque mois venant de lui et je me
débrouillais avec. Je ne recevais plus rien de ma tante, à part les
frais de scolarité qu’elle s’était promis de payer jusqu’au bout ; elle
m’avait dit qu’elle ne faisait que son devoir ; mais que pour le reste
en ce qui concernait mon quotidien à gérer, elle verrait… Je finis pas
comprendre qu’après deux mois de silence,qu’elle ne le ferait plus.
Notre altercation de la dernière fois l’avait non seulement blessée,
mais profondément marquée. Elle ne m’adressa plus la parole, et nos
rapports finirent par se distendre progressivement. J’avais compris
qu’elle n’avait pas digéré ; je lui avais manqué de respect j’en étais
consciente, et la distance n’a fait qu’empirer les choses. Nous finîmes
par ne plus vraiment nous voir ; je finis par ne plus avoir envie de
retourner au village ne serait ce que pour lui rendre visite; je finis
par me plaire dans cet univers estudiantin…. Une année entière venait de
s’écouler.
Placide se battait avec les jobs, c’était minable ;
il avait tenu à garder sa chambre d’étudiant ; nous y vivions toujours,
comme un couple. Lorsqu’il sortait le matin pour ne revenir qu’en
soirée, je restais tenir ce petit foyer. Je gérais en même temps les
cours et notre vie commune. Je tenais à ce qu’il ait toujours la panse
pleine et ne se plaigne pas. C’était ça notre quotidien. A chaque fois
qu’il rentrait, je l’observais à distance ; sa mine, lorsqu’elle était
triste ne s’ignorait pas ; préférant s’enfermer dans un silence gênant,
je parvenais quand même à lui arracher quelques mots de la bouche.
- Comment était ta journée ?
- Oh ça va ! Pas trop mal…
- Ça ira ! Tu sais la vie est ainsi faite, toi-même tu me l’as appris !
Tu m’as toujours dit de ne pas m’en faire… Regarde ! Et c’est ce que
j’essaie de faire, j’essaie de positiver !
- Je sais … Tu as
raison… Je suis juste très fatigué ! Les choses ne fonctionnent pas
souvent comme on le souhaite… C’est la vraie merde, je n’ai pas de
travail, ça me mets dans un sale état ! Il faut qu’on vive !
- Je sais … Prends patience ! Je sais que tu es un battant, tu seras récompensé !
- Oui je suis patient… Mais il y a des moments où comme ce soir où j’ai juste envie de dormir !
- Mange un pti bout et tu te couches, je vais nettoyer un peu …
C’est ainsi qu’il parvenait à retrouver le sourire et regagner assez de
force pour le lendemain. Il disait toujours que je lui redonnais
toujours espoir et c’est de cette manière qu’on parvenait à tenir un
mois entier. J’avais confiance, je savais que ce n’était qu’une question
de temps. Il finirait bien par trouver un truc, quelque chose de bien.
Lui dont la famille était trempée dans les pratiques occultes et autres
comme le supposait ma tante, je me posai bien la question de savoir
pourquoi Placide trimait et faisais donc du surplace ; si lui et sa
famille avaient les mains trempées, pourquoi ne s’en sortait il pas ? Si
sa famille côtoyait des personnes ascètes, il y a longtemps qu’il
serait entrain de percer et d’évoluer assez rapidement dans cette vie
merdique. Je ne l’avais pas crue une seule seconde ; dans ma tête,
j’avais perçu juste sa détermination à vouloir arrêter cette relation et
me faire retourner auprès d’elle. A chaque fois que j’y repensais
j’avais mal, mal de savoir qu’elle n’aimerait peut être aucune de mes
relations ! Même si je rencontrais quelqu’un d’autre, elle aurait fait
pareil. Traiter son petit ami de sorcier, voilà une chose que je
n’arrivais pas à digérer. Placide aurait voulut qu’on se réconcilie elle
et moi ; il n’avait pas souhaité que nous en arrivions là.
-
Vas la voir…C’est tante, le seul membre de la famille que tu as ! C’est
vrai que je t’ai toujours dit de te battre afin de construire ta vraie
famille, mais ça ne veut pas dire que tu dois la rejeter !
- J’irai la voir !
Se sentant un peu coupable, il prit les prit les devants et décida un
jour d’aller la voir, lors d’un de ses voyages dans la région.
-
La dernière fois que je suis allé voir mes grands parents, tu te
souviens ? Je suis allé à sa rencontre, je l’ai saluée poliment, mais
elle a fait comme ci elle ne me connaissait pas ! Dans un snobisme
monstre !!!! J’ai préféré laisser tomber !
- Le moment viendra
où j’irai la voir…. C’est cette manière qu’elle a de dénigrer qui me
fait mal ! Elle pense que… que je suis si bête ! Elle a toujours été
comme ma mère, mais elle aussi vient de me rejeter en quelque sorte…
Je ne parvenais pas à digérer l’attitude qu’elle affichait envers moi,
et pire envers Placide. Cela montrait bel et bien qu’elle le considérait
comme tel, un sorcier. J’avais décidé de ne pas lui donner les vraies
raisons de son attitude vis-à-vis de nous, mais surtout de lui Placide.
Je pense qu’il ne digérerait pas non plus cette insulte. Dans ma tête,
je savais juste que le temps nous donnerait un raison un jour ; nos
liens se resserrent encore plus, contre tous, contre tout ce monde que
je qualifiai tout simplement de détracteurs.
L’année
académique tirait à sa fin ; j’avais presque tout validé, il ne me
restait que trois matières à reprendre à la session de rattrapage.
J’étais à deux doigts de l’avoir cette licence, je croisai tout
simplement les doigts. Moi aussi je voulais entrer dans la vie active,
chercher du travail ; il fallait bien que je démène aussi pour apporter
quelque chose qui pourrait nous aider. Je n’avais plus eu de ses
nouvelles ma tante, j’aurai voulu le lui annoncer, lui dire que tout se
passait bien à l’école et que j’avais presque tout validé; elle aurait
été très contente ça je le savais ; j’aurai aussi voulu lui faire part
de mon intention de chercher du travail ; elle saurait exactement quoi
me dire. Mais un mûr s’était érigé entre nous depuis plusieurs mois, et
je ne savais pas comment faire pour le franchir.
Le temps me
donna raison, du moins je le pensais. J’avais réussi ; on venait
d’afficher les résultats, je sautillais sur place ; je venais de lui
envoyer un sms à Placide pour le lui annoncer en premier, il était hyper
ravi et me répondit aussitôt.
- C’est super ma chérie… On va fêter ça, je rentre tout à l’heure ! Appelle ta tante…
C’est dans un effort presque surhumain que je le fis. Je composais son
numéro le cœur battant, un petit doute me traversa l’esprit comme quoi
elle m’enverrait peut être balader ; mais en temps, je savais que la
nouvelle la rassurerait.
- Allo ? Tata ?... C’est moi !
- Toi qui ? Présentez vous ?
- C’est moi Jaida !
- Jaida ? Je ne connais pas de Jaida !
- Tante Sidonie ? Est-ce bien toi ?
- Oui c’est bien moi !
- Mais c’est moi ! Jaida !!!!
- Qui es tu ? Et pourquoi tu m’appelles ? Tu t’es trompée de numéro !
- Comment ça ?
- Je ne te connais pas… Comme toi aussi tu ne me connais plus !
- Je ne comprends pas ce que tu dis ! Je t’appelle juste pour t’annoncer que…
- C’est ça ! Bonne chance !
Elle me raccrocha violemment au nez si bien que tout le reste de ma
journée fut gâchée. Je n’arrivai pas à croire qu’elle avait finit elle
aussi par me méconnaître… Elle venait de me le faire comprendre
directement, elle ne m’avait pas laissé terminer ma phrase qu' elle
m’avait coupée tout court. Tout ça à cause de l’amour, parce que
j’aimais ! Cet après midi là je ne pus m’empêcher de verser un flot de
larmes ; j’étais si mal. Au final, cette autre victoire, ce diplôme, je
n’eus plus la force de le savourer comme prévu, même lorsque Placide, de
retour, tenta de me rassurer et de me consoler.
- Laisse
tomber, je suis là ! Tu as fais de ton mieux ! Je pense juste qu’elle
est toujours blessée au fond et qu’elle t’en veut de l’avoir traitée si
mal la dernière fois !
- Je pense bien ! Mais au moins, la moindre des choses c’est de me reconnaître… Elle me méconnait, ça me fait très mal !
- Tu iras donc la voir… Pour réparer, c’est tout ce que je peux te dire !
- Pas question ! Arrivée là bas elle risque de me chasser à coup de balai, je n’aurai pas la force de supporter ça !
- D’accord dans ce cas, laissons faire les choses…
- C’est mieux !
- Alors comme ça tu as tout validé ! Ça s’arrose !!!
- Arroser même quoi ? Je n’ai pas le moral !
- Aller !!!! Viens on va fêter doublement !
- Non laisse tomber… Demain peut être, je ne me sens pas d’humeur…
- Même pour moi ?
- Pour toi ? Tu as réussis ? A quoi ? Quel examen encore ?
- J’ai trouvé du travail !!!!!
J’avais au final eu la confirmation que le temps avait bien eu raison
de tous ces détracteurs, ma tante en premier ; elle voulait tout
simplement que nous devenions les pires ennemies ! Je ne le souhaitais
pas, mais je voulais lui prouver que la manière dont elle nous avait
dénigrés, la manière dont elle m’avait lâchée en quelque sorte, n’était
pas la bonne… Nous étions tous en tort, mais je voulais lui montrer que
j’avais raison et que c’est elle qui était en tort. Je voulais lui
prouver qu’entre Placide et moi, les choses évoluaient merveilleusement
bien.
J’avais eu envie de le crier sur tous les toits ! J’avais
crié de joie lorsqu’il me l’annonça ce soir là. Je jubilais, oubliant
le petit incident avec ma tante. Je retrouvai le sourire à l’immédiat et
je lui sautais au cou. Il venait de trouver un travail décent ; finit
la galère, finit les humiliations, désormais, je pouvais me vanter
d’avoir un mec qui travaille, un homme capable. Placide avait cessé il y
a longtemps de donner les cours de répétition ; il avait par la suite
trouvé une place dans un lycée où il donnait les cours du soir ; c’était
toujours minable et le salaire était bien maigre. Il avait fermé les
yeux et avait tenu bon. Je l’encourageais sans cesse. Mais ce jour là,
les choses venaient de changer…
- Quoi ? On… t’a finalement pris comme stagiaire dans cette société pétrolière???
- Tu as oublié ? Je t’ai dis qu’une de mes cousines directes a un grand
poste là bas ! C’est ma cousine paternelle. Elle est venue l’autre jour
à la maison chez la mater…On a beaucoup causé et elle m’a dit qu’elle
allait faire quelque chose ! Elle a apprécié le fait de me voir me
battre, de ne pas sombrer et surtout elle a eu pitié de mère !
- Ahaaaan je vois ! C’est super ! Et tu commences quand ?
- Lundi !
Je ne pouvais que le confirmer, et ça j’en étais sûre…. A cette époque
je mis à avoir un peu la grosse tête ; je savais et j’étais persuadée
que le temps m’avait donné raison ! J’avais cette rage de prouver à tout
le monde que nous avions en quelque sorte réussi. Placide travaillait
déjà depuis plus d’un mois dans cette société. Il était en pré emploi !
Et il prévu qu’on le confirme dans les six mois à venir ! Il avait de
l’avenir pensai je fièrement. Moi aussi j’avais décidé de ne plus
continuer à l’université, je m’étais mise aussi à la recherche d’un
boulot, n’importe lequel, mais pourvu que j’en trouve et que je ramène
quelque chose. Je ne voulais pas me sentir totalement dépendante de
lui-même s’il me soutenait toujours financièrement sans problème. Il
était assez bien payé pour un stagiaire et faisait le bonheur de tous,
de sa famille en l’occurrence. Sa mère se vantait sans cesse auprès de
qui voulait l’entendre que son fils était devenu un pétrolier ! Ce
dernier n’était pas très d’accord avec sa façon de faire.
-
Maman … Je ne suis pas un pétrolier, je travaille dans une société
pétrolière en tant que gestionnaire au service de la comptabilité,
nuance !
- Akaaa ! Je ne comprends rien de tout ce que tu me dis là ! Tu es dans le pétrole !!!!
- Comme tu veux, mais arrête de chanter ça partout ! Je n’aime pas ça !
- Je suis juste contente…
- Oui mais arrête ! Tu sais que je débute encore et avec Jaida on a pensé qu’il valait mieux qu’on reste bien discrets …
C’était une tradition, du moins nous nous l’étions imposée, celle
d’aller rendre visite à sa mère tous les dimanches. Depuis qu’il avait
décroché ce travail décent, l’ambiance chez sa mère était devenue
festive. C’est tout le monde qui rappliquait, les oncles, tantes,
cousins et j’en passe. Je parvenais à dissiper ma gêne parce que n’étant
pas habituée à ce genre de vie de famille, je tenais à rester assez
discrète mais courtoise. Placide m’avait imposée depuis longtemps comme
sa compagne officielle ; il avait dit aux siens que je l’avais beaucoup
soutenu et que c’était grâce à ma patience qu’il avait pu tenir. Tout le
monde respectait ça et mes rapports avec ces derniers étaient toujours
au beau fixe. Même avec sa mère, il y a longtemps qu’elle m’avait
adoptée, me considérant et m’appelant parfois « ma fille ! ».
Depuis un certain temps j’avais comme un pressentiment ; mon intuition,
je savais qu’elle ne me trompait pas souvent ; j’aurai aimé qu’il en
soit autrement, mais j’avais eu raison ; les choses semblaient changer
un tout petit peu ; le comportement de la mère de Placide ne
m’enchantait guère ; non seulement elle faisait trop de publicité malgré
les recommandations de son fils de se taire et de rester discrète, mais
ses questions à mon encontre me mettaient dans un état de profond mal
être. Un après midi pendant que nous étions chez elle, toujours dans la
même ambiance festive et toujours avec autant de monde, elle m’accosta à
la cuisine, on devait servir le repas.
- Ma fille… J’ai
appris pour ta licence c’est très bien… J’espère aussi que tu cherches
un emploi ! Placide a déjà trop de charges comme ça !
- Oui
maman je sais ! Je cherche du boulot, j’ai commencé à déposer un peu
partout ! C’est aussi une question de chance, ce n’est pas facile !
- Je te dis… C’est devenu très dur tous ces derniers temps… Il a eu
beaucoup de chance ! Ça va aller ! Mais là où il est là, il ne peut pas
tout faire… Moi je suis déjà vieille et mon arthrose ne me permet pas de
faire n’importe quoi, c’est pour ça qu’il m’aide comme il peut.
- Je sais… C’est normal !
- Oui ! Heureusement qu’il a obtenu de l’aide ! On était déjà dépassés !
- C’est vraiment un coup de chance que sa cousine ait pu lui trouver quelque chose !
- Sa cousine ? Qui ça ? Ahhhh oui !!!! Je te dis ! Elle a beaucoup fait…
J’avais cette impression là qu’elle voulait me faire passer un message
indirectement, mais je ne sus lequel. Ses questions et ses réponses, je
sentais qu’elles étaient bien étudiées et préparées à l’avance. Mais à
la fin, après mûre réflexion, je parvins à la conclusion qu’elle voulait
juste me faire comprendre que je devenais une charge inutile auprès de
Placide. Je ne manquai pas de faire la remarque à ce dernier un peu plus
tard.
- Je n’ai jamais dit que je ne cherchais pas à faire quelque chose, je ne dors pas sur mes lauriers !
- Oui je sais ! Elle est comme ça, ne considère pas trop ses dires ! Les mamans dérangent souvent !
- Sérieux ! Ça me fait un genre …
- Moi-même je lui ai dit que je cherchais aussi à t’aider à en trouver !
Les offres d’emploi là, je te les donne tout le temps !
-
Voila ! Et je dépose un peu partout ! J’ai vu une offre sur le net,
j’irai déposer demain ! Le délais c’est cette fin de mois !
-
C’est bon ! Je n’ai seulement pas la possibilité de trouver quelqu’un
qui pourrait te recommander quelque part, mais je verrai, je demanderai à
ma cousine si elle a un tuyau, on ne sait jamais !
Elle avait
fière allure et était richement vêtue, cette femme. Elle paraissait bien
jeune pour le poste et le pouvoir qu’elle avait, d’un simple claquement
de doigts de régler une situation quelconque. Je l’avais vue pour la
première fois dans la famille de Placide ; elle était venue, comme à
l’accoutumée, où nous nous retrouvions tous les dimanches. Nous étions
tous à table lorsqu’elle fit son apparition. Rien que l’odeur de son
parfum avait envahi en l’espace de quelques secondes toute la pièce. A
peine était elle entrée que je vis tous les visages s’illuminer, c’était
quand même grâce à elle que nous mangions assez copieusement à cette
table ; c’était grâce à elle que la vie de Placide avait changée, et
c’était encore grâce à elle que j’allais peut être avoir la chance
d’intégrer ce cabinet d’avocats comme me l’avait signifié Placide ; Nous
attendions juste la confirmation, la sienne. Pas de doute, je sus à
l’instant que c’était bien elle, cette cousine dont on vantait si bien
les mérites et en conclusion, tout le monde l’attendait ce jour là.
Sa mini robe bleu ultra moulante, laissait deviner des formes
plantureuses, sans oublier la chevillère à son pied qui lui donnait un
air de femme fatale. Tout ce qu’elle portait avait de la valeur. Elle
respirait le fric, ça se voyait et ça se sentait. A peine entrée, elle
lança avec assurance un « Bonjour tout le monde et bon appétit ! Je ne
vous dérange pas j’espère ! ». Assis à côté de moi, Placide se leva le
premier tout sourire aux lèvres et se dirigea vers elle, lui fit une
bise sur la joue, se retourna et me fit signe d’approcher. En pleine
mastication du poulet dans ma bouche, je me levai tout en essuyant mes
mains et m’approchai d’eux.
- Jaida, viens que je te présente ma très chère cousine… Priscilla !