Chapitre 4: Entêtement
Ecrit par kaynaliah
[ Georges
je lui palpe les seins et lui fais des calins au creux de l’oreille pour un réveil en douceur, elle gesticule en gémissant.
Jeanne: amouuuuur
Moi: bonjour toi.
Jeanne: salut
Moi(en accentuant mes caresses): bien dormis ?
Jeanne: hummm oui mais….je préfère mon réveil.
Moi: alors vas aimer ce qui va suivre.
Ce matin, avant d’aller à l’hôpital, je fis l’amour à la femme de ma vie comme l’homme fou amoureux que j’étais. Vivre sans elle je ne pouvais m’y résoudre, elle était ma vie, ma moitié, mon âme soeur et quelque soit le diagnostic que le cancérologue nous donnera tout à l’heure, je la soutiendrai et l’accompagnerai à chaque étape.
Nous avions tellement traîné au lit que nous étions en retard de dix minutes. Cependant avec le fonctionnement des hôpitaux gabonais notre retard ne signifiait rien. Trente minutes après que nous avions fais la première partie de examens nous fûmes reçus par le Dr Rivière. Au début, lorsqu’elle nous annonça que le cancer de Jeanne n’était qu’au stade 1, je me dis sur le champ qu’après avoir fais tout ce qu’il faut pour qu’elle guérisse, je nous offrirai une croisade sur une île du monde.
-Moi: “Comment comptez-vous procéder?”
-Dr Rivière: “Nous allons faire de la chirurgie assimilée à de la chimiothérapie. Il est vrai que la chimio sera lourde car elle a ses effets négatifs mais nous serons là pour épauler votre épouse et veuillez à ce que tout se passe bien”
-Jeanne: “En quoi consiste exactement cette chirurgie?”
-”Dr Rivière: C’est très délicat cette partie et surtout pour les personnes de sexe féminin concernée”
-Moi: “C’est-à-dire?”
-Dr Rivière: “Pour nous assurer un succès, il est préférable d’effectuer l’ablation de l’appareil génital”
-Jeanne: AH NON CA IL N’EN AI PAS QUESTION.
-Moi(sur un ton calme): et pourquoi ?
-Jeanne: Comment ça “et pourquoi” , TU IMAGINES SÉRIEUSEMENT QUE JE PUISSE SUBIR UNE ABLATION DE L’APPAREIL GÉNITAL;
-Moi: d’abord tu baisses d’une ton, nous ne sommes pas seuls et je te rappelle que je suis ton mari.
Jeanne: ….
-Dr: Il est nécessaire que la décision soit prise aussi rapidement que possible afin d’intervenir vite et bien.
Moi: Nous avons quand même le temps d’y réfléchir ?
Dr: oui biensûr…. mais il est préférable d’avoir une réponse en fin de cette semaine pour préparer l’opération, si elle doit être faite, la semaine prochaine.
Moi: Bien docteur ( en me levant) merci pour tout, nous vous contacterons en fin de semaine.
Dr: je vous en prie. a bientôt.
Nous sortîmes tous les deux mais Jeanne pressa le pas pour monter avant moi dans la voiture et quand ce fut fait elle me boudait biensûr tout le long du trajet. Puis, arrivés à la maison, cette fois ci encore, elle descendit de la voiture alors que Keita nous ouvrait le portail. Une fois la voiture garée, je rentre dans la maison, puis je trouve Jeanne plantée au milieu du salon, à ma vue, elle enchaîna direct.
-Jeanne: En tout cas georges moi je te le dis déjà : IL N’EST PAS QUESTION QUE JE FASSE CETTE OPERATION;
-Moi:Mais ta santé est en jeu
-Jeanne: Notre progéniture aussi
-Moi:on pourra…..adopter
-Jeanne: adop nziang ? (quoi) pour que je sois là encore la rusée de ta famille, en particulier de ta mère, qui se donnera à coeur joie pour nous pourrir la vie?
-Moi:....
-Jeanne: Georges, je suis une femme et j’ai besoin d’avoir UN ENFANT que j’aurai moi même mis au monde.
-Moi: et moi je préfère t’avoir en vie et en bonne santé plutôt que d’avoir un enfant et te savoir malade.
-Jeanne:.....
-Moi: je vais faire un tour
-Jeanne: sniiifff non...non...tu ne vas nul part….snifff…
-Moi(en me dirigeant vers la sortie): on a besoin de réfléchir chacun de notre côté
-Jeanne: sniiffff… J’ai besoin de toi Georges…...ne me laisse pas seule…..SNIFFF
C’est sur cette dernière phrase que ma femme prononça que je partis….. sans savoir qu’elle était ma destination, je pris le volant de ma voiture …… Puis après avoir tourné en ville durant presqu’une heure, je décide d’aller rendre visite à ma mère. A cet instant précis j’ai besoin de lui parler, de me confier à elle, même si son point de vue sera subjectif. Il faut que j’évacue ma frustration. Mais je me ravise au dernier moment. Vue les rapports qu’elle entretient avec Jeanne, cette dernière va très mal le prendre si jamais elle apprend que je me suis confiée à ma mère sur un sujet la concernant. On a déjà une maladie à gérer et je ne veux pas qu’elle se retrouve en situation de stress. Je ne dirai rien à ma mère et n’irai même pas la voir. Elle ne fait aucun effort avec Jeanne et fais tout pour nous pourir la vie. JEanne n’a pas besoin de ça en ce moment. Je préfère gérer ça tout seul avec elle mais sans ma mère. C’est déjà assez difficile comme situation et je refuse de me mettre à femme à dos. Elle m’en voudra à mort ça s’est sûr.
Jeanne, mon épouse, ma reine, mon tout, ma vie. Elle représente tout pour moi. Quand je l’ai rencontrée pour la première fois, je savais qu’elle avait quelque chose de particulier. J’ai appris à la connaître et je me suis surpris à l’aimer d’un amour fou alors que j’étais déjà en relation avec quelqu’un d’autre. Je la voulais pour moi dès le début. Elle m’a tant apporté sans savoir. Elle m’a permise de voir que je n’étais pas amoureux de celle qui partageait ma vie à l’époque. J’ai mis de l’ordre dans ma vie pour elle. J’ai fourni tous les efforts du monde pour lui plaire. Nous nous sommes follement rapprochés. Nous étions les confidents de l’un et de l’autre. Tout était bien mais si confus malgré tout. On se cherchait. Quand elle me regardait, je savais qu’elle m’aimait mais elle ne me le disait pas. MAis un jour, mon passé m’a rattrapé et cela a effrayé JEanne. J’étais un “grand” coureur de jupons, les femmes me poursuivaient mais je voulais juste coucher avec. Bref! Jeanna a été celle qui a su me canaliser. Elle a été celle qui a su me guérir. Tant de fois maman n’a pas voulu d’elle et tant de fois j’ai répliqué pour lui dire que je n’en avais rien à faire de son avis.
Je me gare devant un bar. J’y entre et commande un verre de whisky. Je regardais les gens autour d emoi jusqu’à ce que mon regard croise celui d’une personne que je semble connaître. Je continue à regarder la personne et suis persuadé que c’est Anthony,, un de mes amis d’enfance avec qui j’ai grandi jusqu’à ce que sa famille décide déménager à Oyem, une autre ville du Gabon. La serveuse vient de m’apporter mon verre. Je le saisis et me lève de ma table avant de me diriger vers celle d’Anthony. Il ne semblait vraiment pas être dans son assiette.
-Moi: ”Bsr ANthony! Je suis vraiment heureux de te voir. Ca fail un bail”
-Anthony: ”Bsr euh”
-Moi: ”Georges NTSAME.’
-Anthony: “Kié Georges tu as changé hein. JE ne t’ai même pas reconnu. Ca va et toi? Tu fais quoi là? Aux dernières nouvelles tu étais en France non?”
-Moi: ”Oui mais je suis rentré au pays”
-Anthony: ”Tu es venu faire quoi même ici. Il fallait rester là-bas”
-Moi: ”Mon pays c’est le Gabon et je me sens mieux ici”
-Anthony: ”Ah ça les grands c’est vous non?”
-Moi: ”Loll! Tu fais quoi ici?”
-Anthony: ”Je suis venu prendre un verre comme tu vois et toi?”
-Moi: ”Moi aussi”
-Anthony: ”Mmh où est mme?”
-Moi: ”A la maison”
-Anthony: ”Tu la laisses seule et tu viens picoler ici comme un célibataire. MMh”
-Moi: ”Ta femme est où?”
-Anthony: ”.....”
-Moi: ”Où bien tu tires toujours sur tout ce qui bouge?”
-Anthony: ”J’ai perdu ma fiancée il y a deux ans exactement dans un accident de la route”
-Moi: ”Mon Dieu! Je suis désolé Anthony”
-Anthony: ”Ce n’est pas grave. C’a été très difficile au début. Le matin même elle m’annonçait être enceinte et quelques heures plus tard, elle se fait tuer par un chauffard ivre”
-Moi: ”....”
-Anthony: ”Ce jour-là j’ai tout perdu et j’ai réellement pris en compte la valeur de la phrase:”profitez des gens tant qu’ils sont encore avec vous. On ne vit qu’avec des regrets après”
-Moi: ”....”
-Anthony: ”Moi je n’ai personne qui m’attend à la maison. Tu es marié donc tu n’as pas à traîner dehors. Profite vraiment de ceux que tu aimes avant que Dieu ne décide de te les reprendre”
-Moi: ”Je peux avoir ton contact stp”
-Anthony: ”05……….”
-Moi: ”Merci et pour le conseil...Merci”
Je n’ai pris que deux gorgées de mon verre. J’ai payé et ai pris le chemin de ma maison. J’étais au niveau du bord de mer quand mon téléphone se mit à sonner. Qui m’appelle à cette heure-ci? Je prends mon téléphone et regarde l’écran: c’est un numéro privé. L’ appel se coupe et reprend de plus belle. Je finis par décrocher.
-Moi: ”Allo”
-Keita: ”Bonsoir Mr. C’est Keita.”
Koum Koum Koum Koum
-Moi:”Keita? Il n’y a rien de grave j’espère? Il est près de minuit quand même”
-Keita: ”Mr venez vite à El-Rapha. J’ai amené Mme ici”
Koum Koum KOum
-Moi: ”Il se passe quoi Keita?”
-Keita: ”J’ai trouvé Mme inanimée dans la cuisine”
Koum Koum Koum
-Keita: ”Le médecin veut vous voir”
-Moi: ”J’arrive tout de suite. Je t’appelle dès que j’arrive”
J’ai raccroché avec le coeur qui bat follement. Je donne un coup au volant. Je m’en veux de l’avoir laissé toute seule. Seigneur protège-là je t’en supplie. J’ai encore besoin d’elle. Tout est de ma faute. Elle a besoin de moi et je l’ai laissé tomber. S’il lui arrive quelque chose, je m’en voudrai à mort. Jeanne ne me laisse pas stp. J’ai besoin de toi plus que jamais. Je roulai à vive allure vers l’hôpital tout en faisant des prières intérieures.