Chapitre 4 : Est-elle vraiment ma mère ?
Ecrit par Les Histoires de Laya
***Tia***
***Quelques mois plus tard
Ma patronne du bar est allée récupérer mon bulletin et j’ai validé mon année de seconde ! Je passe en classe de première et je suis fière de moi.
Je suis à la recherche d’un autre boulot durant ces vacances car j’ai envie de travailler hors de ce quartier.
Depuis notre altercation, Nadine est devenue encore plus invivable, elle me fait vivre des situations que je préfère vous épargner.
Je supporte car je n’ai nulle part où aller et personne chez qui me plaindre.
Je feuillette le zoom (journal d’annonces) quand je tombe sur une annonce de ménagère durant les vacances, très bien payé mais c’est dans une maison, JAMAIS ! Pour qu’un mari pervers me viole ? Non merci.
Je feuillette encore quand je tombe sur une annonce de recherche d’hôtesses pour des cérémonies durant les vacances. C’est une bonne offre mais je pense que je vais devoir cumuler avec un autre boulot car les cérémonies ce n’est pas tous les jours.
Deux jours après je me rends à l’agence et je constate que c’est assez sérieux, on nous demande même d’être disponibles à plein temps car il y aura beaucoup de cérémonies.
Durant le mois de juillet, on enchaine les cérémonies, mariages civils comme coutumiers et ça me permet de gagner de l’argent.
Un jour je rentre à 7h après une soirée de mariage et je n’arrive pas à accéder à la maison !
Moi (essayant d’ouvrir) : Elle se fout de moi ? Ok !
Je suis allée bastonner la fenêtre de sa chambre. J’en ai marre de ses actes, je ne suis pas sa victime, son esclave. Elle n’a pas à agir comme elle veut, ce n’est pas sa maison mais celle de mamie.
Je frappais sa fenêtre de toutes mes forces au point de me casser un ongle.
Elle veut jouer ? Et bien, je suis encore plus folle qu’elle.
J’ai appelé des ndoss (bangandos, voyous) du quartier à qui j’ai donné 5.000 pour qu’ils me cassent sa fenêtre.
Je ne vais pas casser la porte, oh non !
En deux temps, trois mouvements sa fenêtre était cassée.
Elle s’est levée en furie et a commencé à m’insulter, mais avais-je le temps ? Non !
J’ai profité d’un moment où elle s’est rendue à la cuisine et je suis rentrée par sa fenêtre.
Je suis allée dans ma chambre et j’ai fermé ma porte.
Elle ne fermera plus la porte dans cette maison ! Ce n’est pas la sienne alors qu’elle arrête de me rendre la vie impossible.
J’étais allongée quand une idée a traversé ma tête
Moi(intérieurement) : Si tu es maligne, cache tes trucs importants, cette femme peut se venger en détruisant tes bulletins ou déchirant l’argent que tu gardes sous ton matelas vu que c’est ce qui est important pour toi.
Je me suis levée, j’ai pris un sac où j’ai mis mes documents importants, mon argent et je suis sortie.
Je suis allée mettre tout mon argent dans mon compte Airtel money, au moins, là-bas, elle ne pourra pas toucher. Mes bulletins, je les ai cachés tellement loin qu’elle ne va jamais les trouver !
Quand j’ai fini, je suis sortie me faire à manger et je me suis reposée.
Le mois d’aout est arrivé avec son lot de cérémonies et un jour j’ai trouvé une scène qui m’a fait me demander : Cette femme est-elle vraiment ma mère ?
Je descends du bus qui nous dépose après chaque cérémonie, j’emprunte ma piste habituelle et j’arrive devant la maison. Ce que je vois me fait crier et mettre les mains à la tête.
Moi (soulevant les habits) : Tu ne m’as pas quand-même fait ça snif, pas ça quand-même !
Elle a déchiré et bruler tous mes effets.
Les habits, les chaussures et surtout TOUT le matériel que l’agence nous a remis ! Les talons, les postiches, les ballerines, TOUT ce que nous devons mettre en tant qu’hôtesses, elle a tout brulé.
Moi (entrant en furie) : Pourquoi tu fais ça Nadine ? Je t’ai fait quoi pour mériter cet acharnement snif ? Est-ce que tu réalises ce que tu viens de faire ?
Elle sifflote devant moi avec un air de satisfaction !
Seigneur, est-ce que je mérite ça ?
Je me bats pour acheter de quoi me vêtir, je me suis battue pour conserver ce boulot et avec sa sorcellerie et sa méchanceté, me voilà revenue à 0 ! Et je sais déjà que l’agence va me virer, ils avaient été très clairs concernant nos effets.
Je m’assois sur le sol et je vois les flammes bruler mes affaires, des larmes s’écrasent sur mes joues.
Quand je me lève enfin, je vais dans ma chambre et elle est tout simplement vide, mon matelas, mes sacs, mes cahiers, mes trucs de toilettes, PLUS RIEN.
Je n’ai plus rien du tout.
Moi (hurlant) : Non Nadine, tu n’as pas fait ça ! (Face à elle) mes cahiers Nadine ? Mes bulletins, mon matelas, mes sacs, ma pièce d’identité ? (Pétant un câble) Tu es mauvaise Nadine, tu es mauvaise et je te déteste pour tout le mal que tu me fais snif je ne mérite pas ça.
Elle : Tu croyais etre plus folle que moi n’est-ce pas OYE ? Je t’ai montré qui est née avant l’autre. Dégage devant moi, je dois sortir.
Elle me pousse et elle sort de la maison très sapée.
Je reste là, à réaliser que je repars vraiment à zéro.
Le lendemain, je me suis rendue à l’agence leur expliquer, ils ne m’ont pas cru et ont surtout dit que je n’ai pas conservé mes effets et j’invente une histoire sur ma mère. Que je suis quel genre d’enfant ?
Je me suis simplement levée et j’ai foutu le camp !
J’ai dormi 3 jours à même le sol, puis j’ai racheté un matelas, une paire de draps, quelques vêtements de 200 200 à moutouki (le marché), j’ai refait ma pièce d’identité, je suis allée demander la souche de mon bulletin au lycée. En gros j’ai tout repris à 0, une bonne partie de mes économies a été hypothéquée.
Je ne me suis pas découragée, j’ai bien dit que je suis prête à affronter cette vie.
J’ai pu retrouver un boulot de serveuse dans un restaurant de la place qui me rapportait 90.000. J’ai débuté les cours avec un mois de retard car je voulais avoir 90.000 en plus.
L’année s’est déroulée difficilement à cause de la fatigue que je ressentais.
Apprendre puis aller à nouveau au bar gérer et quand je rentre, Nadine a sciemment bloqué la porte et vient m’ouvrir après une heure en ne se souciant pas de l’insécurité du dehors.
Ce qui me rassure, c’est que les bandits de ce quartier me connaissent, je me suis déjà battu avec l’un d’eux car il m’avait un peu trop collé à mon gout et il a fini à l’hôpital à cause d’un coup envoyé dans ses couilles avec rage et beaucoup de violence.
Depuis ce jour, ils me respectent et aussi, je gère leur bar préféré, donc !
Bref, pour en revenir à ma génitrice chaque jour elle me faisait vivre la même chose, laisser la clé dans la serrure afin que je ne puisse pas ouvrir avec ma clé. Je ne pouvais pas non plus laisser ma fenêtre ouverte, quelqu’un pouvait le savoir et rentrer me dépouiller le peu que j’avais.
J’ai supporté toutes ses crasses avec en tête une seule phrase « Tout ça finira un jour ».
En fin d’année scolaire, je suis tombée malade, certainement les retombées de mon rythme fou !
Si je vous dis qu’elle m’a même calculé, c’est que je mens.
Je pouvais même mourir, qu’elle n’aurait pas bougé un doigt.
Cette femme n’est pas ma mère, je refuse !