Chapitre 3 : Craquer et se relever

Ecrit par Les Histoires de Laya

***Tia***

Sonnerie de téléphone

Moi (boudant) : Même quand j’ai l’occasion de faire un peu la grasse matinée, putain ! (Décrochant) Oui y’a quoi ?

Cinthya : Eheheh si tu m’agresses je raccroche madame !

Moi : Parle Cinthya ! C’est comment tu m’appelles samedi matin ?

Elle : Parce que j’ai une nouvelle qui va changer ta vie !

Hum, je sens déjà que ce n’est rien de bon ! Cinthya est toujours dans des systèmes chelou. Quand ce n’est pas séduire les professeurs pour les notes, c’est sortir avec des hommes pour l’argent.

Moi (agressive) : Si c’est pour une histoire d’hommes, je préfère que tu ne me dises rien OK ?

Elle : C’est toi qui veux sortir de la pauvreté mais c’est toujours toi qui es en train de cracher sur les mains qu’on te tend.

Moi : C’est coucher avec un homme qui est la main tendue ? Tu es complètement folle.

Elle : Mais qui t’a parlé de coucher ? Le gars veut juste te voir, il a apprécié ta photo dans mon…

Moi (la coupant) : Mais d’où tu te permets de montrer ma photo à des hommes ? (Criant) ne refais plus jamais ça tu m’entends ? PLUS JAMAIS. Je ne veux pas d’un homme, je ne veux pas non plus de son argent, reste loin de moi avec ça. PLUS JAMAIS JE DIS BIEN. Clic

J’ai balancé mon téléphone sur le lit et la colère qui jaillissait de mon cœur était immense.

D’où elle se permet de faire ça ? Lui ai-je déjà dit que j’ai besoin d’un homme ?

Les hommes se sont des CHIENS, de GROS PORCS.

J’ai commencé à trembler de tout mon être et des souvenirs douloureux ont défilé dans ma tête.

Seigneur, jusqu’à quand vais-je être tourmentée ?

Ne serait-il pas possible que tous les hommes disparaissent de cette terre ? Pourquoi tu les laisses nous faire du mal ?

Les larmes menaçaient de couler mais j’ai refoulé tout ça, ce porc ne mérite pas mes larmes.

 

Quelques minutes plus tard, je sors de la chambre et je la vois éclater de rire.

Maman (parlant à haute voix) : A 13ans ça couche les hommes, ça veut séduire son beau-père et à 19 ans, ça veut jouer la fille prude ! N’importe quoi !

Je l’ai fixé longuement et je me suis surprise à vouloir lui en coller une ! Je vous jure que c’est pénible, c’est insupportable de vivre avec MA mère qui me traite et me parle ainsi. Même si je suis habituée, c’est douloureux. Ecoutez comment elle me parle ? Comment une mère peut agir ainsi ?

Moi : Je suis la victime dans l’Hist…

Elle (me coupant) : Tu la fermes ! Et d’où tu t’adresses à moi ? Je ne parle pas avec les putes. Et dégage de ma cuisine ! Je ne veux pas avoir dans mon champ de vision une personne qui a détruit sciemment ma vie. Idiote !

Moi (pétant un câble) : Tu as quel âge Nadine dis-moi ? Pour lancer des piques à ton enfant ? Tu as quel cœur ? Pour sans cesse rabaisser ton enfant qui est la victime dans l’histoire. Ton cœur est NOIR. Tu es la seule raison de ta chute. Tu m’as eu en piégeant papa, résultat, il ne m’aime pas et ne me considère pas. Tu as choisi un homme pervers qui était attiré par ta fille depuis le début, et c’est moi que tu accuses parce que j’ai osé révéler ses actes ?

Elle : Tu cries sur qui OYE ? TU ES MALADE ?

Moi : NON aujourd’hui tu ne m’arrêteras pas ! Tu me dégoutes Nadine, oui je t’appelle Nadine car tu ne mérites pas d’être appelée maman, je laisse Yasmine t’appeler maman, mais pour moi, TU NE L’ES PLUS ! Mon cœur ressent de la haine et de la colère face à toi ! Tu me méprises, tu me détestes, si tu pouvais me tuer ce fameux jour afin de rester avec ton porc, tu l’aurais fait ! Pour quoi ? Une belle maison ? la richesse ? Non mais m’as-tu réellement porté 9 mois ? Comment peut-on avoir un cœur aussi sombre ? Ce sont tes sœurs et papa qui avaient raison, tu es égoïste, méchante, matérialiste et tu ne penses qu’à ta beauté et ton corps ! Et c’est moi qu’on traite de pute ici ?

À cette derniere phrase, elle a commencé à me rouer de coups, je me protégeais juste et je ne rendais pas les coups. Car croyez-moi qui si je lui rendais ses coups, elle finirait à l’hôpital à cause de la haine et la rage que je ressens ! Et je garde à l’esprit que c’est la mère de Yasmine.

 

C’est le chauffeur de Yasmine qui nous a séparé vu qu’il est venu la déposer pour le weekend.

J’ai vu son regard se poser sur nous

Yasmine (5ans) : Pourquoi tu frappes ma mère (me regardant) tu es méchante et je vais te trahir à mon père.

Je me suis simplement relevée et je suis allée prendre ma douche.

Vous vous demandez surement pourquoi aux yeux de Yasmine je suis la méchante ?

Parce que sa mère lui a dit que si elle ne vit pas avec ses deux parents comme le font ses amis de classe, c’est à cause de moi, la sorcière, la maudite, la méchante.

Résultat, j’ai une petite sœur qui a seulement 5 ans mais qui ne m’aime déjà pas. Pour elle je ne suis pas sa grande sœur mais une personne qui vit dans la maison.

Quand je finis ma toilette, je m’habille simplement et je vais à la plage du lycée Mba.

Je m’assois sur une buche et je me mets à évacuer toute ma peine.

Les autres enfants ont eu des vies heureuses, les autres filles de 19 ans s’amusent.

Mais moi ? Je vis avec une personne qui ne me considère pas, je dois charbonner pour me payer des études, me vêtir, je dois bosser sans cesse. Bosser dans un bar, entourée d’hommes, en priant intérieurement qu’aucun d’eux ne me fasse du mal ; en me baladant avec un couteau au cas où quelqu’un m’approche ! C’est quoi cette vie ?

Mais ai-je le choix ? Non, je suis la seule à pouvoir m’aider et me protéger.

Je reste assise longtemps sur cette buche et mes larmes ne cessent de couler, je crois que j’ai besoin de ça. Je suis restée forte trop longtemps. J’ai besoin de craquer et de me remettre dans le bain par la suite.

 

Mon regard se pose sur une famille qui est assise à une table. Ils rigolent et semblent heureux.

Je les fixe et ils respirent le bonheur ! Chacun sa destinée dans cette vie, car il y’a des gens qui sont entourés puis il y’a moi, l’âme solitaire.

Je les fixe tellement longtemps qu’un moment donné les yeux de la dame se posent sur moi, elle semble être la maman à cette table.

Je me sens honteuse de les avoir fixés autant, au moment où je veux baisser mes yeux, je la vois dire un mot à l’homme à côté d’elle et elle se lève en venant vers moi.

D’un coup, je panique, je me retourne en regardant la plage. Peut-être va-t-elle me crier dessus ? Eh Tia tu as déjà tes problèmes et tu viens regarder intensément des inconnus.

J’entends une voix douce derrière moi

Elle : Mlle ? Vous avez un souci ?

Moi : Pardonnez-moi madame je ne voulais pas vous fixer autant, je suis désolée, déso…

Elle (rassurante) : Non ne vous inquiétez pas ! Je peux m’assoir ?

Moi (surprise) : Euh euh (bégayant) euh

Elle : Je suis tombée sur votre regard triste Mlle et je n’ai pas pu m’empêcher de venir vers vous car j’ai compris que vous avez un problème.

J’ai simplement éclaté en sanglot.

Elle s’est assise près de moi en mettant juste sa main sur mon dos.

Elle : Vous avez le droit de craquer ! D’ailleurs moi, j’ai toujours pleuré face à la mer pour me libérer et le plus important après ça, c’est de se relever car vous êtes forte Mlle, bien plus que vous ne le pensez.

Ces paroles allaient directement dans mon cœur car inconsciemment, cette belle inconnue venait de me rebooster.

Après 5 minutes, je lui ait dit merci et surtout que je souhaitais rentrer. Je ne sais pas si cette bonne dame lisait en moi mais elle m’a demandé

Dame : Avez-vous mangé un bout ? 

Moi (mentant) : Oui ne vous inquiétez pas (fuyant son regard)

Elle a un regard perçant je vous jure et j’ai l’impression qu’elle lit en moi comme un livre ouvert, c’est incroyable.

Dame : Je sais que vous ne me dites pas la vérité, venez je vous fais un plat emporté.

Moi (hésitante) : Euh non madame, s’il vous plait, laissez tomber !

Dame (souriant): Allez ! Faites-moi ce plaisir ! Une bonne pizza pour vous requinquer !

J’ai fini par accepter, surtout parce que c’était une femme qui avait l’air bienveillante. Elle était belle, je dirai dans la tranche d’âge 45-50 ans avec des fossettes et claire de peau, bref, une belle femme.

En allant commander, on a marqué un stop à sa table mais j’ai commencé à paniquer à la vue des deux hommes assis qui semblaient etre son mari et son fils.

Je suis restée assez loin d’eux, heureusement qu’elle a juste pris des sous et on a continué à la caisse où elle m’a commandé deux pizzas, je l’ai remerciée et elle est retournée à sa table.

En me remettant les pizzas, le caissier m’a aussi remis la monnaie en me disant que c’est la dame qui a demandé de me remettre ça et qu’elle a insisté pour que je ne décline pas.

Je n’avais pas d’autres choix que de prendre ! J’ai pris le taxi et je suis rentrée à la maison.

 

La mère et la fille se faisaient une soirée, j’ai simplement tracé ma route.

Cette soirée là, j’ai englouti une pizza entière, ça fait du bien, ce sont des choses que je ne peux pas m’offrir alors merci belle inconnue.

Cette nuit je me suis endormie reboostée, revigorée.

J’ai vidé mon cœur en crachant ses vérités à Nadine,

J’ai pleuré face à la mer,

J’ai craqué mais c’était essentiel pour que je puisse me vider et reprendre des forces.

Je m’accorde un week-end de repos et lundi, la lionne Tia sera à nouveau de sortie.

La vie, je suis prête pour t’affronter et je ne me découragerai pas, j’y arriverai !



Note de Laya: Mais qui est donc cette belle inconnue ? (sourire)


Tatiana : Une âme so...