Chapitre 4: Fais attention

Ecrit par Bidzime

   

Chapitre 4 : Fais attention

   

*Eden Ekomie

 

Je suis dans la chambre avec Azra et j’essaye de dompter sa crinière, héritage de ma grand-mère paternel dont moi-même j’en ai bénéficié,  en lui faisant deux jolies nattes. Mais sauf que depuis quelques jours déjà, j’ai remarqué qu’elle était un peu triste, silencieuse, je ne sais pas ce qu’elle a…

Moi, essayant de faire la conversation : ça te dit qu’on aille se balader à la plage mon cœur ?

Azra, morose : j’y étais hier avec tata Didi, maman

Ah oui c’est vrai que hier sa tante est venu la prendre pour une balade entre tante et nièce tandis que moi j’étais à la maison occuper à préparer mes dossiers pour ma recherche d’emploi

Moi continuant de la tresser : d’accord, tu veux qu’on aille se prendre une glace alors ? Je lui dis en cherchant à croiser son regard

Azra : …

Moi, me plaçant devant elle : eh bébé qu’est-ce que tu as ? Tu as mal quelque part ?

Azra : non

Moi : alors qu’est ce qu’il y a ? Tu sais que ça me rend triste quand toi tu es triste comme ça ?

Azra :…

Moi : Azra ?

Azra : mes amis me manquent maman…

…sur le coup je ne sais pas vraiment comment lui répondre…

Moi : oh mon bébé…je te comprends mais je te promets que bientôt tu les reverras

Azra : …ok maman…

Moi : bon en attendant que tu les retrouve, ça te dit qu’on aille se balader ? Rien que toi et moi ?

Azra : ok maman. me dit-elle en me donnant un faible sourire

Ouf, c’est déjà ça. J’espère que le reste de la journée, sa mauvaise humeur passera. Alors je finis de dresser sa grosse tignasse avant de lui mettre une jolie robe et ses sandales qu’elle-même choisit bien sûr. Puis je me dirige dans ma chambre ou je m’habille simplement avant de sortir avec elle.

Je décide d’abord de l’amener dans un air de jeux à l’air libre avant de l’emmener prendre une glace. Je sais que là-bas, il y aura plusieurs autres enfants et qu’elle pourra s’amuser et se détendre puisque je comprends qu’elle a besoin de contact, surtout ceux des enfants de son âge.

 C’est vrai que depuis que nous sommes rentrés au pays, certes elle est très entourée et choyés par nous mais il n’y a que des adultes. Alors qu’en France, elle voyait beaucoup des enfants de son jeune âge avec qui elle s’amusait. C’est ça qui doit surement la manquer.

Azra : maman je veux aller là-bas. Dit-elle en me tirant vers un très gros château gonflable

Nous marchons vers ce jeu par laquelle je paye l’accès avant que celle-ci ne rentre et se mettent à sauter et gambader avec les autres enfants. Je la regarde s’amuser et ça me fait sourire. Pour une mère ça fait toujours du bien de voir son enfant heureux même si la mère passe par des épreuves les plus éprouvantes qu’elles soient. Je pousse un soupir et continue de la regarder jouer et s’amuser lorsque je reçois un appel d’un numéro inconnu

Moi, décrochant : allo ?

Olivier : Eden ? C’est olivier

Moi : ah olivier comment tu vas ?

Olivier : je vais bien et toi ?

Moi : tranquille alors quoi de neuf ?

Olivier : c’est le weekend et je me demandais si c’était possible de vous inviter Azra et toi manger un bout ?

Moi, regardant Azra jouer : ah d’accord ça ne me dérange pas. Mais là nous sommes à un air de jeux avec elle. J’avais l’intention de l’emmener mangé juste après

Olivier : ok

Moi : mais tu peux déjà venir nous retrouver. Elle sera ravie de te voir.

Olivier : d’accord, dis-moi seulement là où tu es et je viendrais vous retrouver

Je lui donne notre position géographique

Olivier : ah oui je vois ou c’est. Ok, j’arrive alors

Moi : ok. Je lui dis avant de raccrocher et continuer à regarder la petite s’amuser qui ne semble pas s’en lasser du château gonflable

Il se passe ainsi près d’une heure où Azra me trimballe dans tous le parc pour essayer tel ou tel jeu. Ça m’épuise mais du moment que ça la rend heureuse ça me va.

Azra : maman, je peux retourner au château gonflable ?

Moi : encore ?

Azra ; oui maman s’il te plait

Au même moment je lève les yeux et je le regard d’Olivier qui était  à quelques mètres de nous. Il s’approche silencieusement tout en me faisant signe de rester silencieuse. Il veut faire une surprise à Azra qui lui donnait dos. Alors je continue de discuter avec elle comme si de rien n’était puis lorsque olivier est tout près de nous, il lui ferme les yeux de ses mains

Azra, touchant ses mains sur ses yeux : qui est ce maman ?

Moi, souriante : à ton avis ?

Azra, continuant de toucher les mains d’Olivier semblant réfléchir :…

Olivier rapprochant sa bouche de son oreille : donc comme ça tu ne reconnais plus mes mains ma petite crêpe Suzette

Azra, sautillant et criant de joie : tonton olivier !!!!

Elle se retourne vivement pour se jeter sur lui toute excitée. Olivier la soulève dans ses bras en riant

Azra : tonton olivier tu es là

Olivier : oui ma crêpe je suis là

Ils se font encore un long câlin avant qu’olivier la dépose au sol

Olivier : ça va ma puce ?

Azra : oui tonton oli

Olivier : mais qu’est-ce que tu as grandi…

Azra fière : merci, j’ai pris déjà 3 centimètres depuis que je suis arrivé ici

Olivier : ah bon ? Tu devras me dire alors ce que tu manges, moi aussi je veux encore grandir

Azra riant : mais tu es déjà grand

Je les laisse dans leur petite bulle et les regarde simplement discuter tranquillement puis lorsqu’ils semblent enfin me prêter attention, ils décident enfin de me parler

Oliver me regardant : ça va ?

Moi : oui, tu en a mis du temps

Olivier, regardant Azra et lui caressant gentiment les cheveux : désolé, j’ai été surpris par les embouteillages…vous en avez fini ici ?

Moi : non Azra veut encore aller au château gonflable et on s’apprêtait à y aller

Azra : non maman c’est bon, je veux rester auprès de tonton olivier. Dit-elle en lui prenant la main

Moi la regardant sans surprise : tu ne veux plus jouer ?

Azra : non, dit-elle en serrant encore plus la main d’olivier

Moi : ok

Olivier, nous regardant à tour de rôle : donc on peut s’en aller pour manger ? Je connais un bon endroit à la plage

Azra excitée : super !

Moi la regardant : voyez-vous ca…Quelqu’un qui ne voulait pas y aller quelques heures plus tôt

Olivier : tu es partante ? me dit-il en me regardant

Azra ; maman dit oui s’il te plait

Moi : ok d’accord allons y

Puis nous trois on se dirige vers la sortie où Olivier avait garé sa voiture. On prend le cap pour la plage ou olivier nous emmène directement tout droit vers un restaurant. On rentre dans l’enceinte, nous asseyons et on se met à papoter de tout et de rien. Enfin c’est Olivier et Azra qui parle plus, moi je me contente de les regarder avec le sourire et intervenir quand c’est nécessaire. Les deux ils sont dans leur bulle actuellement et je ne veux pas interférer. Azra est heureuse de revoir son parrain. Elle et lui ils ont toujours été très proches. Olivier a toujours été un très bon oncle et parrain qui n’hésitait jamais à être là pour sa filleule malgré le fait que nous étions séparés par des milliers de kilomètres. Enfin bref ce qui est sur c’est que les deux sont heureux d’être de nouveau ensemble

Nous passons un agréable moment au restaurant où Azra en profite pour se goinfrer de crêpes et glaces puis nous décidons de faire les cent pas au bord de la plage histoire de faciliter la digestion.  Oliver et moi nous marchons cote à cote tandis qu’Azra court et s’amuse devant nous

Olivier : tu te rappelles ? me demande-t-il avec un petit sourire qui semble nostalgique

Moi, le regardant : de quoi ?

Olivier, me regardant : de la première fois que nous nous sommes rencontrés

Moi : ah oui c’est vrai, oui je me rappelle…je me rappelle que tu m’avais filmé sans demander mon avis ; avec du recul je me rends compte que c’était un comportement de psychopathe quand même et que je n’avais pas été prudente ce jour-là. je lui dis en souriant

Olivier, rigolant : oui c’est quand même vrai quand j’y repense aussi

Moi : mais sinon tu ne m’avais dit ce que tu avais fait de mes photos que je n’avais jamais vu d’ailleurs

Olivier : rien de particulier ne t’inquiète pas

Moi : ok…je lui dis simplement en continuant à marcher à ses cotes

Puis subitement je suis prise d’une violente tristesse car en me rappelant ma rencontre avec Olivier, je me suis aussi rappelé de ma rencontre avec Christopher et ca mine mon moral du coup

Olivier : je suis désolé …

Moi, le regardant : quoi ?

Olivier : excuse-moi de t’avoir fait rappeler Christopher

Moi :…tu n’as pas à t’excuser pour ça…

Olivier : si…j’aurais dû m’abstenir de te parler de ce souvenir et voilà que tu dois surement être en train de ruminer tout ce qu’ils t’ont fait…

Moi, rassurante : ce n’est rien…

Olivier : si tu me disais maintenant comment tu vas ?

Moi : je vais bi…

Olivier me coupant la parole : Eden comment tu vas ? me dit-il en s’arrêtant et me regardant droit dans les yeux

Nous sommes maintenant face à face et je ne sais pas quoi vraiment répondre

Moi, les yeux commençant à se remplir de larmes mais j’arrive à les contenir et les ravaler une fois de plus : comment suis-je censé aller quand le père de ma fille, l’homme que je pensais être celui de ma vie m’a quitté pour être avec celle que je considérais comme ma sœur mais qui était aussi la marraine de ma fille ?

Olivier :…

Moi :….j’ai l’impression d’être dans un très mauvais rêve où je vais finir par me réveiller et je serais toujours dans ses bras en espérant que ce soit une plaisanterie de mauvais gout. Je finis par dire

Olivier : je suis désolé

Moi : non toi excuse-moi…je n’aurais pas dû couper les ponts avec toi de la sorte lorsque j’ai su…car même si tu es son meilleur ami, nous aussi nous étions amis. La vérité c’est que j’ai cru que tu étais complice….que tu avais su et que tu avais toléré cela

Olivier : je ne l’ai jamais toléré, je te le promets

Moi, le regardant : je te crois…c’est à cause de ça que tu ne te parles plus avec lui ?

Olivier : en quelque sorte oui…dit-il évasif

Moi :…je suis désolé que tu te sépares de ton ami de la sorte

Olivier : tu sais, notre amitié n’était plus vraiment ça, bien avant cette histoire…

On continue de marcher silencieusement et pensifs

Olivier:…même si tu reviens dans ces circonstances, je tiens quand même à te dire que je suis heureux de te savoir rentrer…

Je lui souris simplement

Olivier : aussi, j’aimerais te demander quelque chose

Moi le regardant : quoi ?

Olivier : c’est possible qu’on continue de se voir pour passer du temps ensemble ?... comme deux amis qui ne se sont pas vus depuis des mois

Moi : d’accord il n’y a pas de souci…je lui dis simplement

 puis on se remet à marcher silencieusement jusqu’à ce que Azra revienne sur ses pas et demande à rentrer tellement elle est déjà fatiguée. Olivier la prend dans ses bras et nous revenons sur nos pas et arrivons dans sa voiture. Olivier dépose Azra sur la banquette arrière qui s’était assoupie le petit temps qu’on marchait avec olivier qui la portait. Nous montons dans la voiture et nous quittons la plage pour mon domicile. Nous finissons par y arriver des minutes plus tard

Moi détachant ma ceinture : merci pour la journée olivier, ça été un plaisir de passer du temps ensemble comme au bon vieux temps

Olivier détachant aussi sa ceinture : oh mais de rien, j’espère que nous le referons

Moi : ok

Puis nous descendons de la voiture et je vois olivier prendre la petite

Moi : qu’est-ce que tu fais ?

Olivier : je t’aide à la porter…tu y vois un problème ?

Moi, hésitante : non…mais bon allons y. Je lui dis en me dirigeant vers le portillon que je pousse pour le laisser passer.

Nous trouvons les parents assis sur la terrasse et rien que par leur regard j’ai l’impression qu’ils ne sont pas contents de ce qu’il voit

Moi : papa maman, vous vous rappelez d’olivier ? L’ami de Christopher et le parrain d’Azra…nous étions ensemble avec la petite, il est venu nous retrouver et avons passé le reste de l’après-midi ensemble

Olivier : bonjour papa et maman

Papa : bonjour jeune homme comment tu vas ?

Olivier : je vais bien papa merci. Je la dépose ou ? dit-il en me regardant

Moi : je pense que c’est bon ici. Je lui dis en prenant la petite de ses bras. Merci encore pour tout

Pendant ce court instant, je sentais le regard pesant de ma mère qui avait gardé silence.

Olivier : ok

Moi : on s’appelle ?

Olivier : sans souci. Dit-il avant de dire au revoir à mes parents, me regarder une dernière fois et me tourner le dos

Lorsqu’il sort de la concession je m’apprêtais à rentrer dans la maison pour déposer la petite lorsque ma mère m’arrête

Maman : ça c’est quoi que je viens de voir là ?

Moi, ne comprenant pas : hein ?

Maman : Christopher sait que tu étais avec son ami ?

Moi : oui il sait. Je lui mens encore une énième fois

Maman : ah ok parce que ça ne se fait pas qu’une femme parte se balader avec les amis de son futur mari sans lui. Ce n’est pas bien.

Moi : mais sinon olivier est aussi mon ami avant tout

Maman : ah bon ? Donc tu ne dois même plus le voir

Moi, étonnée : pourquoi ?

Maman : toi tout on doit t’expliquer. Déjà même tu me parles de quelle amitié ? Tu penses que les amitiés homme-femme ça existe vraiment ? Olivier c’est ton ami après c’est pour venir nous dire un jour que tu veux te marier avec lui, c’est toujours comme ça que l’affaire la commence. Eden fais attention, fais très attention ma fille. C’est comme ça que le diable peut te faire trébucher et te détourner de ton véritable bonheur et mari.   En tout cas tout ça là c’est long, il faut même déjà aller retrouver Christopher et on n’en parle plus

Je décide de ne pas lui répondre à tout ce qu’elle raconte parce que franchement elle ne sait pas de quoi elle parle. Olivier et moi nous sommes amis et c’est tout, je ne vois pas pourquoi elle va aller dans tous les sens alors que moi ce sont des choses auxquelles je n’y avais jamais pensé

Moi, coupant court : bonne nuit à vous. Je leur dis simplement avant de rentrer à l’intérieur de la maison avec ma fille endormie dans les bras

   

Les amis ? Des kifs et des commentaires pour l’encouragement ;)

LE COEUR A SES RAISO...