CHAPITRE 4 JE VAIS VOUS TRAITER !

Ecrit par Chroniques Femmes Fatales


                                                                        IV




Je veux mourir. Je veux disparaître et ne plus vivre dans ce monde. C’est trop pour moi, pour mon pauvre coeur? C’est injuste ! Seigneur, je t’en prie, prends-moi. Sauve-moi de cette souffrance infernale.

Andrew ne m’as pas reconnue.

Il ne m’a PAS RECONNUE ! MOI ! MOI, LA FEMME QU’IL DISAIT AIMER PLUS QUE TOUT !

Seigneur, délivre-moi de cette douleur… Je t’en prie… J’ai mal… Je vais mourir…

Mourir d’amour !

Comment j’ai fait pour sortir de la boîte de nuit et me retrouver dans ma chambre? J’ai l’impression d’avoir dormi pendant des jours. Il y a un poids dans mon coeur, quelque chose qui pèse. Je n’ai pas besoin d’ouvrir les yeux, je n’ai pas envie de les ouvrir. Si je le fais, je vais me retrouver dans ce monde triste, cette chambre ternes et tous ces gens qui ne comprennent pas pourquoi je ne me réveille toujours pas.

J’entends tout ce qui se passe autour de moi, je sens tout, mais je ne veux toujours pas ouvrir les yeux. Pas besoin, je sens les larmes couler le long des ma joue.

J’ai mal…

J’ai vraiment mal…

Je suis fatiguée. Je veux mourir…

Pourquoi Andrew m’a fait cela ? Que lui ai-je fait ? Est-ce un crime d’aimer ? Est-ce un crime de vouloir ce qu’il m’a promis ?

J’ai plongé dans son regard, j’ai vu ses magnifiques yeux bleus, mais lui ? Que s’est-il passé ? Pourquoi a-t-il fui ? Suis-je donc si horrible en vrai ?

Il disait qu’il m’aimait, que j’étais magnifique, mais il a fui ! Il m’a fui ! Pourquoi ?

un coeur brisé peut te réduire à un état plus bas que terre. J’ai cherché ma part, jusqu’en Belgique. On guérit le genr ci comment ?Boire ? Je ne fais que cela depuis ce fameux soir. Dormir ? C’est ce qui m’arrive quand je finis de me saouler la gueule. Manger ? C’est ce qui m’arrive me réveille quand je dors parce que j’ai trop bu.  J’ai même essayé de coucher avec le premier homme que j’ai vu. évidemment que cela n’a pas plus à Dorian qui préfère les hommes ! Il m’a même traitée de folle.

Oui, je suis folle de douleur. J’ai mal parce que je n’arrive même pas à me mettre en colère contre celui qui m’a laissée dans cet état.  Je l’aime encore. J’aime ce foutu blanc ! Il m’a ridiculisée, je me sens sale, il m’a reniée et je l’aime !

C’est donc ce que Jésus a ressenti quand il a été renié par ceux qu’il aimait ? Il a accepté de mourir sans même chercher à se sauver. Alors, oui je vais mourir sur ce foutu lit sans aucun effort. je vais mourir de douleur parce que je l’aime encore.

Un bruit vers la porte attire mon attention, mais je n’ouvre pas les yeux. Je n’arrive pas…

Des gens entrent et je le sens s’affairer autour de moi et murmurer.

- Le médecin dit que l’alcool doit d’abord disparaître de son organisme avant de lui donner des comprimés ; chuchote Dorian.

- Cela fait deux jours ! Deux jours qu’elle a bu et s’est évanouie ! dit Coco. Même dans son sommeil, elle pleure, je l’entends… Pourquoi tu l’as laissée aller en boîte, tu savais bien ce qui allait se passer!

Coco semble reprocher à mon ami mon état.

- Je ne savais pas qu’elle était atteinte à ce point… SI je savais je n’allais jamais la laisser franchir les portes de ce foutu club ! Je vais le tuer!

Je voudrais parler, leur dire que ce n’est la faute de personne, je suis la seule coupable. J’ai creusé ma propre tombe et je vais mourir.  Mes pensées ne sont plus un refuge, tout ce que je vois, c’est le regard d’Andrew qui se détache de moi et part. Je me sens misérable, rien n’a plus d’importance. Je fais face à la vérité. Il s’est joué de moi. Je lui ai envoyé des photos de moi sous toutes les  formes, je n’étais que la fille sur internet qu’il a réussi à manipuler avec des mots doux. Comment a-t-il pu ne pas me reconnaître ? Il a des centaines de mes photos !

Cette fois-ci, je ressens quelque chose. Je ne sais pas si je suis plus triste ou plus en colère. Je n’ai jamais réussi à me mettre en colère contre Andrew, même quand je voyais les photos sur les réseaux sociaux, qui le montraient dans des boîtes de nuit. Toute explication de sa part était la bienvenue, je ne doutais pas de lui. Mais là… J’ai juste envie de planter mes griffes dans ses magnifiques yeux et de les arracher en les lui enfonçant dans sa magnifique bouche. je veux le tuer. J vais le tuer ! Il ne va pas s’en sortir comme à ça !

Je me lève brusquement de mon lit et fait sursauter Coco et Dorian qui poussent des petits cris de frayeur.

- Je vais le tuer… Voilà ce que je murmure sans même avoir ouvert les yeux. Je jure sur ma vie qu’il est un homme mort ! Il va payer…

- Rony! crie Dorian… Tu délires ma pauvre..; C’est encore la fièvre sûrement…

Il se précipites vers moi et pose sa main sur mon front.

Mes yeux ont triplé de volume à force de pleurer, mes joues ont gonflé, ainsi que mes lèvres. je n’ai pas mangé depuis deux jours et je ne suis pas allée aux toilettes. je ne me suis même pas lavée. Je suis misérable, pathétique. je suis une femme amoureuse. Une femme amoureuse déçue. Une déçue qui réclame vengeance. Une pathétique femme amoureuse déçue qui va se venger.

- La pauvre, fait Coco. Elle est vraiment touchée. Tu crois que l’on doit encore appeler le médecin ? Cela n’a pas l’air d’aller mieux…

Je ne vais pas bien, mais qu’importe ? J’ai décidé que ni lui, ni moi ne serions heureux si nous ne sommes pas tous les deux. Il croit qu’il peut jouer de moi aussi facilement ? Il ne me connaît pas bien ! Je vais les traiter et faire de leurs vies un enfer ! Mieux de lui il va se marier ! C’est mal me connaître.

Andrew, je te jure que tu vas voir mon côté qu je ne t’ai jamais montré !

j’ai réussi à me lever, me laver et à avaler quelque chose de consistant sans vraiment parler à mes amis. Je sais ce qu’ils pensent tous de moi et je ne veux plus que tout le monde pense que je suis stupide. Ils veulent que je parte de l’avant, je vais avancer et je jure que je vais tellement avancer, que l’on ne verra que moi dans cette Belgique ! Je prends les cachets pour calmer mon mal de tête et je rejoins mes amis au salon et j’essaye de leur donner un petit sourire.

- Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi, d’avoir été là pour moi, dis-je avant qu’ils ne cherchent comment me remonter le moral. Il m’a fallu du temps pour l’accepter et je crois que j’avais besoin de le voir pour comprendre que je dois passer à autre chose. Andrew ne m’a jamais aimé et nous ne serons jamais ensemble, alors je l’accepte.

J’essaye d’ajouter un sourire convaincant, mais même mon corps me dit que j’en fais trop. Il n’est pas encore prêt pour mentir à ce point. Alors je prends une profonde respiration et je croise les mains.

- Ce n’est pas facile à accepter, mais il le faut pour avancer, voilà ce que j’ajoute. J’aurais juste besoin de vous pour me remonter le moral…

Dodo et son ami sautent sur moi et me couvrent de baisers, ils me jurent qu’ils seront toujours avec moi et me protègeront e tout. Ils vont faire de leur mieux pour que je l’oublie et blablabla !

Selon mon ami, j’ai trop duré à l’intérieur, il me faut de l’air pour récupérer et quoi de mieux qu’une afro party ce soir ? Les africains ont décidé de faire la fête alors oui je vais aller danser jusqu’à m’épuiser. Tout accomplissement mérite des sacrifices. Alors quand le soir arrive, je suis prête. j’ai laissé dorian prendre soin de moi et son ami Corentin s’occupe de me trouver une tenue qui représente exactement le mot “sexy”. Le Uber vient nous chercher et je vois mes amis tout excités, ils savent qu’ils ont fait du bon boulot et souhaitent sûrement que je sois l’objet du centre d’attention pour avoir ainsi des dragueurs qui vont me faire oublier… Non! Je ne prononce plus son nom. ce soir, je vais faire semblant de m’amuser, me donner une chance et me trouver ainsi une place qui ne sera plus discutable.

Le Uber arrive et nous montons tous à l’arrière. Les yeux du chauffeur ne cesse de me regarder à travers la route. Je lui fait un de mes sourires secrets et à plusieurs reprises, ce salaud a failli quitter de la route et nous tuer ! Dorian et son ami fulminent et ne se cachent même plus pour lui faire des remarques désobligeantes, le pauvre… Il se morfond en excuse, mais la seconde qui suit, croise mon regard dans le rétroviseur. Moi je lui donne un de mes sourires. Quand nous arrivons enfin, il s’empresse de venir m’ouvrir la portière et “accidentellement”, ma main glisse entre son entrejambe et comme je m’y attends, il y a son troisième pied qui est en train de prendre du volume. Pas assez on dirait, rien de fameux. un minuscule petit troisième pied.

- Dommage, fis-je au creux de son oreille. Je ne suis pas vraiment fane des spaghetti, j’aime les saucisses. Les grosses et voluptueuses saucisses.

J’éclate de rire quand le pauvre se met à rougir de honte. Il referme rapidement sa voiture et s’en va s’en un regard vers moi.

Et de un !

Je vais vous traiter !

J’espère que mes mots ont enlevé la petite assurance qui lui restait et je doute bien qu’à chaque fois qu’il va poser les yeux sur son sexe, il va repenser à mes mots et ne verra qu’un minuscule petit truc incapable de procurer du plaisir. J’espère qu’il va déprimer et qu’il perdra tout ce qui lui reste comme confiance. je souhaite qu’il aille voir des psychologues qui vont lui dire que la taille ne compte pas? Mais il repensera à mon sourire, à tous les clins d’oeil que je lui faisais dans le miroir lui faisant croire qu’il avait une chance avec moi, puis il verra mon regard de dédain se poser sur son sexe et mon éclat de rire le suivra. Parce que oui, j’ai éclaté de rire quand il s’est précipité dans sa minable voiture. J’ai accentué mon rire. un rire méchant, moqueur, cruel. Que cela le hante…

Dorian s’approche de moi et me regard avec un sourire.

- Le pauvre… Que lui as-tu dis ? J’ai bien vu que tu ne faisais que l’allumer dans la voiture.

- T’inquiète pas, je sans qu’il n’est pas prêt de m’oublier de sitôt…

Je lui fais un clin d’oeil et nous éclatons de rire en allant rejoindre son ami.

La soirée se passe bien. Super bien ! Les africains en Europe… Comment vous les décrire ? Snobes ! arrogants ! Vantards ! Hypocrites ! Arrivistes ! et j’en passe. Là, je suis même gentille.

Ils ont vu la nouvelle que je suis et des vautours n’ont cessé de me lorgner des yeux. Je voyais bien de la curiosité dans leurs yeux, le désir de goûter la nouveauté, le plaisir d’être le premier à se taper la dernière arrivée. Quant aux filles, elles me toisent, ne prennent pas la peine de chercher à me connaître, mais pourtant je sais qu’elles parlent de moi. “C’est qui celle-là ? “ “Tu as même vu son décolleté” ? “Elle se croit où ici ? Dans un strip-club ?”  “ Tu crois qu’elle est lesbienne ? En plus, elle est en compagnie de ces deux pd, sûrement que c’est une lécheuse”. Pff ! Qu’elle ne s’approche même pas de moi car je n’ai pas les gens comme elle !” Quel gâchis ! Une si belle fille”.

Et blablabla.

Et moi, qu’est-ce que je fais ? Je souris et je danse. Pas le genre de petit sourire là, non. Un sourire hautain. Jusqu’à ce matin, je ne savais même pas que je pouvais avoir ce genre de sourire. et pourtant je l’affiche sur mon visage et je danse. Langoureusement, voluptueusement; de façon sexy. Je me laisse porter par la musique.  Et à chaque fois qu’un gars vient me coller pour que l’on danse, je me colle encore plus à lui, puis, quand il veut entame la conversation, je me retourne sans un mot, je vais rejoindre Dorian et Corentin. Puis, comme Cendrillon, je demande à Dodo de commander un taxi et quand celui-ci est là dix minutes plus tard, je disparais.

Je n’ai pas laisser mon numéro à un seul de ses mecs, je n’ai pas non plus donné mon nom, mais je sais qu’ils vont vouloir me revoir. les filles vont m’inviter, les gars vont ajouter mes amis sur Instagram, Snap et Facebook juste pour que ceux-ci leur donnent plus d’info sur moi.

Cela va se passer ainsi, parce que je le veux. C’est ainsi que cela doit se passer. Parce que je l’ai décidé ainsi. Fini les histoires que le destin fait de ma vie ce qu’il veut. Non ! Je dirige à présent ma vie et je vais faire de la vie des autres un enfer. Ils verront ce que cela fait d’avoir mal et de ne pas obtenir ce que l’on veut !


À LA POURSUITE DU BO...