CHAPITRE V
Ecrit par Chroniques Femmes Fatales
CHAPITRE V Comme je m’y attendais, le lendemain dorian et Coco reçoivent des messages des personnes qui ne les appelaient même pas avant ! Chacun veut savoir qui je suis, depuis quand je suis là et surtout combien de temps je vais rester. Tous veulent m’inviter à des événements sans aucun sens. Parce que si j’ai oublié de le noter, en Europe, c’est chacun qui veut organiser sa part de soirée et réunir le plus grand nombre de personnes. Ils vont faire des snaps, partager sur instagram et avoir un maximum de like et de followers. Chacun veut devenir star ! Quelle tristesse ! Les parents savent-ils seulement la vie qu’ils mènent ici au lieu d’aller à l’école ou de travailler pour prendre soin de la famille restée au bled ? J’ai presque envie de pleurer. Oui, j’ai la rage, tout m’énerve, mais ce qui m’énerve le plus, c’est de me rendre pour la première fois compte que ce monde est vraiment rempli d’hypocrites. Chacun veut montrer ce qu’il n’est pas, dire ce qu’il ne pense pas et faire semblant de vivre dans un monde parfait. Rien n’est parfait ! Mes amis sont contents de toute l’attention que l’on donne désormais même si c’est pour se rapprocher de moi. Dorian fait dans la coiffure et Coco dans le maquillage et tous les deux sont de bons stylistes, certes encore en formation. Alors, pour me remonter le moral, ils ont décidé de me relooker afin de faire de moi une nouvelle personne et de sortir “le potentiel caché en moi”. ce sont exactement les mots de Dorian. Un coeur brisé se soigne mieux en faisant du shopping, et du relooking, ajoute Corentin. Je ne vais pas me plaindre pour une fois. Je me laisse faire comme une princesse surtout que nous avons une nouvelle invitation ce soir, il y a un artiste venu du Congo K qui joue ce soir. Quand j’étais encore au cameroun, je ne sortais pas vraiment. Je suis le genre que l’on appelle généralement une fille sage, à la limite intéllo. Je restais chez moi à étudier, je ne partais pas en boîte et je faisais tout pour ne pas boire. Non pas que l’alcool me saoulait, bien au contraire, je fais parti des gens qui saoulent rarement, j’ai déjà essayé, seulement, je n’ai jamais vu l’importance et le rôle de l’alcool. Je n’ai jamais été tentée de faire des bêtises, jusqu’à ce que je rencontre Andrew et qu’il pense qu’il va se jouer de moi ! Aujourd’hui, j’ai l’impression que je suis en traind e perdre quelque chose, seulement je n’arrive pas à mettre la main dessus. Mon innocence ? Mes rêves ? Je chasse mes pensées et je vais m’habiller. face au miroir, je m’admire? Je suis belle ! Je suis incroyablement belle ! Je mérite ce que l’on m’a promi ! Et j’aurai ce que je veux ! Pour le moment, je veux juste m’amuser et faire de mon mieux pour que cette soirée soit inoubliable. Nous arrivons à la soirée et j’avoue que je suis bluffée. Les gens sont d’une élégance incroyable. Les congolais avec la sape, c’est une grande histoire d’amour que personne ne peut comprendre. J’ai entendu des histoires où paraît-il, certains se privent de nourriture juste pour acheter une grande marque. D’autres cumulent deux ou trois boulots pour s’offrir des vêtements et sont incapables de se loger ou épargner. Et je dois bien le reconnaître, ils ont du style ! Pas facile de se démarquer au milieu de tous ces gens qui rivalisent en tout, hommes commes femmes. Le pire, c’est qu’ils parlent en lingala en ajoutant quelques mots de français, donc si quelqu’un parle de moi en ce moment, je ne saurai pas. Légèrement ennuyée, je me retire et laisse mes amis discuter gaiement avec les autres. ce n’est pas dans mes habitudes de m’imposer, j’aime me retirer et regarder ce qui se passe autour de moi, d’un autre angle. Je ne connais même pas l’artiste en question, mais j’aime beaucoup sa musique qui passe en boucle. Je suis dehors depuis une bonne dizaine de minutes et je sens la tristesse et des souvenirs qui veulent m’envahir, l’air frais et doux de l’été me fait du bien, mais cela ne change pas mon humeur qui devient de plus en plus tristesse. j’ai l’impression d’être perdue et triste. je me sens incroyablement seule, pourtant les gens s'affairent autour dans la salle de fête, d’autres sont autour du bâtiment et s’amourachent. Un bruit à côté de moi attire mon attention et je me retourne et il y a un homme à quelques pas. Je ne sais pas pourquoi je me mets sur la défensive, je déteste que l’on me surprenne. - Oh, désolé si je vous ai fait peur, ce n’était pas mon intention, fait-il en me voyant sursauter. - Le mal est fait ! dis-je d’une mauvaise voix. Je ne distingue pas bien ses traits dans la pénombre, mais j’ai l’impression qu’il sourit. - Vous faites quoi dehors alors que tout le monde profite de la soirée ? Vous n’aimez pas la musique ? - C’est interdit de prendre de l’air ? Ou il faut absolument faire comme tout le monde ? Et pour la musique, je ne connais même pas le musicien, et c’est la première fois que j’écoute cela. - Vous êtes sérieuse ? Vous ne connaissez pas K… Pourtant il est connu... Dans sa voix il y a vraiment de l’étonnement comme je viens d’une autre planète. - Au congo peut-être, mais cela ne signifie pas que tout le monde doit absolument le connaître. Sa musique n’est pas mal, mais cela ne fait pas de lui un artiste exceptionnel que je dois absolument connaitre ! Lui il me connaît ? Non. Oui, je suis de mauvaise humeur, et oui, je n’ai pas envie que l’on me drague dans cet état. je n’ai pas envie d’avoir une conversation sur un artiste que je ne connais pas et qui ne me sert à rien. Je tente de le laisser, mais il me barre le chemin et de plus près je le distingue. Il n’est pas mal. Pas mal du tout, il est wow ! Mais je ne vais pas jouer à la gentille parce qu’un beau gosse est fan d’un musicien que je ne connais pas. C’est vrai qu’il ne vous connait pas, mais moi j’aimerai connaître comment s’appelle cette jeune femme fougueuse qui se tient devant moi. C’est sûrement le mot fougueuse qui me fait craquer. Car je lui dit : - Veronica, mais mes amis m’appellent Rony. Et je m'éclipse rejoindre Dorian qui semble me chercher des yeux car quand il me voit, il se dirige automatiquement vers moi. - Le concert va bientôt commencer, tu étais encore où ? - Je prenais de l’air. Je vais faire semblant de ne pas avoir entendu son fameux “encore”! - Viens, nous allons rejoindre les autres. Coco nous a trouvé de bonnes places. Dans quelques minutes, cela va commencer. Les places sont effectivement bien, mais l’inconvénients ? Je suis entourée des filles qui ne parlent qu’en lingala et le pire c’est qu’elles ne cessent de me toiser et elles pouffent de rire. Parfois, elles chantent à tu-tête les chansons qui passent dans le baffle. Seigneur ! Qui les a même menti qu’elles ont de belles voix ? Pourquoi les gens sont ainsi ? Si quelqu’un leur avait dit la vérité, elles ne seraient pas là à me casser les oreilles ! Elles seules, chantent faux et elles chantent fort. Le pire, elles ont activé les directs sur insta pour partager la soirée. Personne parmi les abonnés ne peut leur demander de la fermer ? Même le baffle a envie de s’arrêter et d’exploser devant cette abomination. J’ai l’impression même de les connaître, c’était à la fameuse soirée de l’autre jour. Ouff, enfin les lumières s’éteignent et la soirée peut commencer. L'impresario monte sur scène et tari d’éloges sur le musicien: Il est vraiment talentueux, un homme au grand coeur, qui s’occupe des oeuvres de charité et très humble. Et blablabla ! Donnez lui même le prix de la perfection tant que vous y êtes ! Tsuiiiip. Oui, je viens de piaffer net au moment où le silence se fait dans la salle et les gens autour de moi m’ont entendue ! Et comme je m’y attends, les têtes se retournent, les murmures et les filles à côté de moi reprennent de plus belle en lingala ! et moi ? Je fais mon plus beau sourire en balançant mon tissage par derrière. Allez-y, je vous attends ! Que celui qui a le courage tente un peu de m'apostropher ! J’ai piaffé et puis quoi ? Tsuiippp ! Je fais de plus belle. La musique reprend et les applaudissement. Apparemment, le fameux musicien a enfin décidé de nous honorer de sa présen… Merde ! Merde ! Je croyais que ce genre de chose ne se passait que dans les films, mais apparemment non. Même si c’était dans le noir, je suis sûre et certaine que le gars-ci est celui qui m’a parlé tout à l’heure quand j’étais dehors ! De toutes les façons, je n’ai rien dit de faux ou de mal. je ne le connais pas et je découvre sa musique. Donc je n’ai pas à avoir honte et j’espère que cette histoire va s’arrêter là. - Bonsoir, fait-il avec un grand sourire Près de moi, la folle en personne est en train de crier à m’arracher les tympans. Pourquoi s’agitent-elles ainsi ? Elle vont attirer l’attention de ce côté ! - Je suis très honoré d’être parmi vous ce soir. Et Je dois avouer que certes, au Congo, j’ai réussi à me faire un chemin et quand je me vois placé là devant vous, dans un autre continent, je me sens exceptionnel. Tout à l’heure, j’ai eu le plaisir d’échanger avec une personne dans la salle qui me l’a rappelé… Et merde ! Sérieux ? j’ai dit qu’il n’est pas exceptionnel et c’est cela qu’il trouve à dire devant une centaines de personnes ? - Beaucoup d’entre vous me découvre sûrement, alors pour mon premier morceau, j’aimerais vous le dédier. Si j’avais la chance de pouvoir retenir tous vos noms, cela serait un honneur, mais hélas, je ne suis qu’un homme. - On te connait K ! On t’aime K ! Tu es mon idole K… Etc ! Comment des vieilles filles peuvent se comporter comme des gamines comme ça ? Elles crient on dirait qu’elles ont un Chris Brown devant elles. Ok, je l’avoue il n’est pas mal et qu’il semble avoir ce petit truc sexy, mais je ne vais pas crier ainsi devant les gens ! Il lance vers nous un baiser de sa main et les cris redoublent, mais je l’ai bien vu, il m’a reconnu et son regard se fait plus perçant quand il me traverse. - Je dédie cette chanson à une personne, une fille qui n’a pas sa langue dans sa poche..; Veronica, tu viens me rejoindre s’il te plaît… ? Hein ? Quoi ? Il est sérieux ? Je fais celle qui n’entends pas. je ne vais pas me lever et aller sur scène. Non ! En plus, tout le monde saura désormais que je m’appelle Veronica ! Je ne veux pas cela. Il a menti! - Allez… Rony… Oh merde ! Non… Dorian se tourne vers moi en criant de joie. - Rony ! Il parle de toi! Elle est ici ! crie-t-il en me pointant du doigt. Dorian, je vais te manger cru et je vais pas laisser les os ! Judas ! j’ai beau lui faire de grands yeux, rien, mon ami est tout excité et cherche même à m’attraper par le bras pour me pousser vers la scène. Derrière moi, j’entends des piaffements. Tien tien… Je crois que je vais finalement m’amuser ce soir… Comme une reine, avec un regard hautain, je monte des escaliers tant qu’il vient vers moi et me donne la main pour m’aider, quand j’arrive près de lui, il pose sa main sur ma taille et m’attire vers lui. - Mesdames et messieurs, Veronica ! Des applaudissements et j’ai l’impression d’être une star. - rebonsoir, me murmure-t-il à l’oreille tandis que les applaudissement fussent. Tu vois que je te connais… ok, un point pour lui… Mais la soirée n’est pas finie…