Chapitre 4: La femme de mon rêve

Ecrit par Bidzime

Chapitre 4 : La femme de mon rêve

*Eli Nathanael MBE NDONG

Je suis dans une clairière et tout est beau et paisible. Il fait beau, le temps est doux, l'air est pur, j'entends le bruit d'un cours d'eau au loin. Je suis dans ma contemplation et profite du soleil lorsque j'aperçois au loin une femme de dos qui brille de mille feux, je la vois se retourner et me sourire puis elle se remet en sa position initiale en me montrant le dos . Elle dégage une lumière tellement éblouissante. Sans que je ne le sache, je me sens attiré par elle alors je vais la retrouver. Je me mets à marcher vers elle et elle aussi continue de marcher en me montrant toujours le dos. J'essaye d'y aller plus vite, pour la retrouver mais chose étrange, plus je m'approche d'elle, plus la lumière qu'elle reflétait, il y a quelques instants s'amenuise comme ci cette lumière si pure était maintenant recouverte par une aura…malsaine. Puis je la vois soudainement s'arrêter. J'en profite pour aller la retrouver et lorsque c'est fait je remarque que nous sommes désormais au bord d'une falaise. je veux la voir de face, je remarque encore quelque chose d'étrange. Bien que son visage soit flou, je vois que son joli sourire est maintenant remplacé par une profonde tristesse et des larmes…J'essaye de lui toucher le visage et essuyer ses larmes mais sans que je ne sache ce qui se passe, je la vois se dérober de la falaise. J'ai à peine le temps de lui saisir la main pour qu'elle ne s' échoue pas sur les rochers en bas. Elle me regarde toujours triste et en larmes

Moi, essayant de lui rassurer : tiens bon ! Je ne te lâcherai pas !

Je commence alors à la hisser du bord de la falaise. Je continue à le faire sans relâche lorsque j'entends un grand bruit provenant du ciel.

 Étrangement ce bruit ressemble à l'alarme de mon réveil. Je me réveille en sursaut et voit qu'effectivement c'est mon réveil qui me signale qu'il est l'heure de quitter mon lit. Je me réveille complètement, enfile directement un jogging et sors de chez moi ou je me mets à faire mon footing matinal. J'aime le faire toujours au saut du lit. Car ça me permet de réfléchir, surtout en ce moment où j'ai commencé à faire des rêves étranges sur une femme qui serait en danger. J'ai comme un mauvais pressentiment que je ressens de plus en plus.

Depuis toujours ces…jusqu'à aujourd'hui je ne sais toujours pas comment les qualifier : alarmes ? Prémonitions ? Mise en garde ? Enfin je ne sais pas mais le fait est que depuis tout petit j'ai toujours été sujet à ça. Et ces derniers temps, mon intuition m'informe que je suis sur le point de rencontrer quelqu'un qui va chambouler ma vie. Ce qui me fait même encore le plus stresser c'est que je ne sais pas si cette rencontre que je m'apprête à faire dans un futur proche et qui bouleverserait ma vie , la chamboulera dans le bon ou mauvais sens. Ça m'inquiète vraiment. Je ne sais même pas si ça un rapport avec ces rêves que je fais tout le temps . Je ne sais rien de chez rien. Et j'ai aussi remarqué que si mon intuition est toujours claire en ce qui concerne la vie de mes proches, en ce qui concerne la mienne je suis toujours dans le flou absolu. Je suis toujours confus en ce qui concerne ma vie. Je cours pendant près d'une heure puis je rentre chez moi pour m'apprêter pour le boulot. Lorsque je suis prêt, je quitte la maison pour la clinique de papa.

Aujourd'hui je suis devenu un homme de la trentaine. Au grand désarroi de maman j'ai préféré suivre les traces de mon papa en devenant pédiatre. J'ai toujours aimé être au contact des enfants, J'aime leur innocence, ils sont tellement purs…J'arrive au cabinet et je dis bonjour à la réceptionniste

Moi : bonjour Deborah, ca va ? Je lui dis avec le sourire

Deborah : Bonjour docteur je vais bien et vous ?

Moi : ca va merci. Docteur MBE NDONG est il déjà là ?

Deborah : oui docteur il est dans son bureau

Moi : ok merci, bonne journée

Deborah :merci docteur, a vous aussi

Je continue mon chemin et trace direct chez mon père. Arrivé devant son bureau, je cogne avant d'entrer. Je le vois en train d'enfiler sa blouse

Moi, rentrant : bonjour papa

Papa : bonjour Eli, comment tu vas ?

Moi : ça va, Et toi ?

Papa : ah, je suis fatigué. Je commence à me faire vieux. Là, j'ai envie de prendre ma retraite et aller en croisade avec ma femme loin d'ici

Moi, après avoir rigolé : papa toi aussi. Tu te fais déjà vieux comment ? Tes petits 60 ans là, c'est ca qui te fatigue comme ca ?

Papa : mais oui, que crois tu ? Je dois déjà aller en retraite hein. Je suis fatigué.

Hum…papa a pris de l'âge c'est vrai. Il est fatigué et il veut déposer son stéthoscope. Et je le comprends. Il a beaucoup travailler d'arrache pied durant sa carrière et plus encore pour son cabinet qu'il a pu monter et tenir debout pendant toutes ces années. Et comme il sait qu’il est bientôt sur le point de partir en retraite et sachant aussi que moi, son fils, je suis là pour tenir le flambeau, bah il commence à prendre ses dispositions.

Moi : hum, d'accord. Et maman, elle va bien ?

Papa : ah elle va bien. Elle se plaint tous les jours que tu ne pars JAMAIS la voir

Moi, rigolant : aka ! Mais j'étais là-bas il y a une semaine.

Papa : ah apparemment ce n'est pas suffisant pour elle. Pardon, il faut encore passer à la maison. Même ce soir s’il te plaît. Je veux bien dormir de grâce

J' éclate de rire

Moi : ok je passerais le soir

Papa : ok

Moi : bon je te laisse, j'ai du boulot qui m'attends.

Papa : ok fiston, bonne journée

Je pars rapidement dans mon bureau et Je trouve mon infirmière qui avait déjà classé les dossiers des différents patients que je devrais consulter. Je mets ma blouse rapidement et sort appeler la première patiente qui est une magnifique petite fille de 4 ans accompagnée de sa mère

Moi, lui souriant tendrement : coucou la plus belle

Elle cache son visage toute honteuse et timide dans la poitrine de sa maman. Cela me fait sourire. Et je commence ainsi ma première consultation .

Tout le reste de la journée se passe tranquillement jusqu'à la fin de l'heure des consultations. Lorsque je finis avec le dernier patient, je reste encore quelques temps pour faire le point puis je finis par m’en aller. Direction chez les parents. Papa il est déjà rentré depuis donc je ne suis pas étonné de voir sa voiture garé à la cour. Je gare juste à cote de sa voiture et descends pour la grande maison.

Ça fait déjà plusieurs années que je n'habite plus ici. Un an après que j'ai commencé le boulot, je me suis trouvé un petit appartement même si ma mère s'y opposait catégoriquement. puis elle a fini par céder grâce à l'intervention de papa.

Je rentre et qui je vois en premier, ma mère qui descend les marches

Maman, venant à moi : ah mon chéri, tu es vraiment venu ? Dit elle en me prenant dans ses bras

Moi, la serrant aussi : oui maman, je suis venu. Ça va ?

Maman : comment je pourrais aller quand le seul enfant que j'ai à porter de mains, m' évites ?

Moi, offusqué : maman toi aussi, je t’évite comment ? Ce n'est pas de ma faute, c'est le boulot. Tu sais bien que papa est en train de me laisser le cabinet donc je travaille beaucoup actuellement

Maman, sceptique : hummmm…

Moi : ah maman, mais sinon il y a aussi les autres non ? Même si ils sont à l'étranger

Maman : ah pardon, ne me parles pas de ses deux ingrats là . Dit elle en se dirigeant vers la cuisine

Je rigole en la suivant. Mes parents ont eu deux enfants après moi. Sophie Reine et André. Les deux sont à l'étranger pour étude sauf Sophie qui est sur le point de rentrer. Elle a déjà eu son diplôme d'après ce qu'elle me disait hier quand on parlait par le biais des réseaux sociaux

Moi : Sophie arrive bientôt, tu ne seras plus seule. Et puis comment tu vas même être seule, alors que tes compères tata Charlène et tata Audrey sont là, toi aussi

Maman : oui c'est vrai au moins j'ai mes sœurs pour me remonter le moral parce que mes enfants franchement m’ont abandonné

Moi : rho maman

Maman, continuant l'air de rien : et en passant ta marraine se plaint aussi de ta disparition. Apparemment elle aussi, tu l’éviterais

Alors ça par contre oui je reconnais. Mais ce n'est pas elle que j’évite mais plutôt sa fille Charelle. Elle est tout simplement chiante et collante. Donc j'évite de la croiser par tous moyens. Et c'est ma tata qui en payent les frais. Même si elle me manque

Moi : je vais l'appeler demain matin. Et le cabinet ?

Maman : ça va. Il est toujours debout. Dommage que je n'ai pas de successeurs comme ton père

Moi : mais Sophie est là, elle fait des études de droit non ? Elle vient d'avoir son doctorat

Maman : je ne la sens pas vraiment chaude pour continuer l'activité hein. Je ne sais même pas si elle va suivre le cursus judiciaire là ou elle est sur le point de rentrer là

Moi, compatissant : ça ira maman, tu es une femme intelligente. Tu sauras quoi faire.

Maman : hum

Papa, rentrant dans la cuisine : ah tu es la ?

Moi : oui

Maman à papa : tu as fini chéri ? Sinon on peut commencer à manger hein. J'ai fini de réchauffer les plats

Papa : d'accord

Papa et moi on part s’attabler tandis que maman dispose les plats bien fumants. Ah le bonheur quand tu viens chez les parents. Tu es toujours sur de bien manger. On commence à diner tout en discutant de tout et de rien. Puis lorsqu'il se fait tard, je demande la route pour rentrer chez moi. J’y arrive en quelques minutes où je me douche et plonge directement dans mon lit et les bras de Morphée.

Le lendemain, mon réveil sonne, je quitte mon lit, même routine quotidienne. Footing, et direction le boulot où cette fois ci je ne reçois pas des patients. Mais je suis dans la paperasse. Il faut faire les bilans, signer des chèques…pfff…le côté barbant du métier quand tu gères une clinique. Je décide de prendre une pause et d'appeler ma marraine d’amour. Au bout de quelques tonalités, j'entends sa voix

Tata Charlène : ohh mon petit sorcier

Je souris en entendant ce sobriquet

Moi, souriant de toutes mes dents : oui ma tata d'amour

Tata Charlène : tu vas bien ?

Moi : oui et toi ?

Tata Charlène : comment pourrais je aller si mon premier mari m' évite comme la peste

Je rigole à sa phrase. Eh, les mamans là vraiment hein, alors qu'elles ont déjà leurs maris qui sont là

Moi : hum tata ! Est-ce que tonton Mel sait que tu le trompes comme ca ?

Tata Charlène, faussement offusquée : euh ! Qu'il va même faire quoi ? Je te rappelle que toi tu étais là avant lui pardon

J'éclate de rire

Moi : hum tata pardon je ne veux pas les problèmes

Je l'entends rire au téléphone

Tata Charlène : sinon comment tu vas mon chou ?

Moi : je vais bien tata

Tata Charlène : et ma rivale ?

Moi : de qui tu parles ? Tu es la seule et l'unique

Tata Charlène : hum, baratines moi bien, tu sauras

Moi, après avoir rigolé : non t'inquiètes et puis sérieusement il n'y a personne

Tata Charlène : même pas une qui te plaît dans les parages

Moi :non

Tata Charlène : mais rassure moi quand même…tu es encore puceau ?

J' éclate franchement de rire

Moi : mais tata, où est ce que tu vas chercher tout ca ?

Tata Charlène : mais c'est que je ne t'ai jamais vu avec une fille

Moi : oui parce que les filles que je fréquente ne sont pas toujours les bonnes

Tata Charlène : comment ça ?

Moi : comme tu vois là, moi-même je sais que lorsque je la verrai, je saurais que c'est elle, la femme de ma vie. J'en suis persuadé

Tata Charlène : et tu sais déjà quand tu vas la rencontrer ?

Je pousse un gros soupir de frustration avant de lui répondre

Moi : non

Tata Charlène : tu fais toujours ces mêmes rêves là ?

Moi : oui…et c'est toujours aussi inquiétant, je ne sais vraiment rien. Juste de la confusion.

Tata Charlène : ok mon chéri sois juste patient. Peut être qu'elle est déjà toute proche. Et puis, Si tu sens déjà que tu finiras par la rencontrer c'est que cela se fera, hum ? Tu n'es pas mon petit sorcier pour rien

Moi, souriant: oui tata

Puis j'entends une autre voix au téléphone en arrière plan et je reconnais la voix de Charelle

« Charelle : maman tu parles avec qui ?

Tata Charlène : Eli

Charelle : quoi ?! Maman passes le moi, je dois lui parler »

Moi, non je n'ai pas envie de lui parler. Je préfère abréger rapidement la conversation avant que Charelle ne prenne le téléphone

Moi : euh tata ? Je vais te laisser. J'ai des patients qui viennent d’arriver. Bisous je t’aime

Tata Charlène : moi aussi, bisous

Puis je raccroche rapidement. Ouf…cette Charelle est juste une folle. Je ne sais pas pourquoi depuis ces dernières années elle a en projet de faire de moi son mari alors que je ne l'ai jamais vu comme une femme en tant que telle mais plutôt comme ma petite sœur. Je me rappelle que depuis petite, elle aimait être coller à moi et cela ne me dérangeait pas puisque je la voyais au même titre que Sophie. Mais sauf que là où tout s’est gaspillé c'est lorsqu'elle s'est introduit dans mon lit toute nue pour se coller à moi. Cette nuit la, elle venait passer le week-end à la maison pour être avec Sophie comme d'habitude. Moi je ne savais pas que c'est pour moi qu'elle faisait tout ca. Cette nuit là je l'avais sermonné très froidement. Si au début, je pensais qu'elle avait compris mais j'ai finis par comprendre que non. Car elle continuait à me coller je dirais même cela s’empirait. Donc j'ai décidé de prendre mes distances avec elle tout simplement en l' évitant comme je peux.

Hum…cette affaire m’épuise, sérieux. Je me remets dans ma paperasse lorsque je me remets à penser à ma conversation avec ma marraine. Surtout en ce qui concerne cette femme là, surtout la femme de mes rêves. Je ne sais pas quel lien j'ai ou j'aurais avec elle mais cela m'intrigue

Je suis coupé dans mes pensées en entendant quelqu'un cogner

Moi : oui ?


Je vois Deborah rentrée dans mon bureau : excusez moi de vous déranger docteur mais il y a madame Aurore Kassa qui est là ?

Moi, ne comprenant pas: Aurore kassa ?

Deborah : oui, elle avait postulé en tant que médecin généraliste

Moi, me levant : ah oui je me souviens, faites là entrer s’il vous plait

Deborah : d'accord docteur

Et elle ressort de la pièce. Je profite à me mettre devant la fenêtre et regarde la circulation paisiblement en l'attendant

Deborah dans mon dos : docteur, elle est ici

Moi, me retournant sans vraiment regarder : bien, bonj…

Lorsque je lève les yeux, je sens mon souffle se couper, je la vois, elle. Elle se tient devant moi, me regardant l'air de rien. Je l'ai reconnu, la femme de mes rêves. Je ne sais pas pourquoi mais tous mes signaux, mon intuition tout ce que vous voulez se sont mis en alerte pour me renvoyer la même information : c'est elle ! La femme qui apparait dans mes rêves depuis ces derniers temps s'est enfin matérialisé. Et pourtant dans ces rêves, je ne voyais pas son visage qui était toujours flou mais n'empêche que je suis persuadé que c'est elle. Elle est là, devant moi en plein milieu dans mon bureau.

Alors les amis ? Des kifs et des commentaires pour l'encouragement ;)


SECONDE CHANCE