CHAPITRE 4: UNE FOLLE DINGUE.
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 4 : UNE FOLLE DINGUE
**ARSENE MFOULA**
J’étais parti de là et j’étais rentré chez moi, mon bain avait été douloureux car effectivement cette fille m’avait déchiré le corps avec ses longs ongles acérés semblables aux griffes d’un animal sauvage. Je l’avais fini tant bien que mal avant de m’essuyer et de porter un caleçon propre, je voulais encore penser à elle mais j’étais toujours trop fatigué par la nuit dernière. Je m’étais donc allongé sur mon lit et j’avais sombré dans un profond sommeil avant d’être réveillé dans la nuit par Alvine qui était passé à la maison pour prendre de mes nouvelles car je n’avais donné aucun signe de vie depuis la veille et je n’étais pas non plus parti au boulot ce jour, non seulement je m’étais levé en retard mais en plus à l’hôtel, sans compter le fait que je n’avais quasiment pas dormis de la nuit. J’avais simplement appelé en partant de l’hôtel pour signaler mon absence pour des raisons de santé.
Pendant que je dormais donc, j’avais senti quelqu’un me bousculer pour me réveiller et quand je l’avais fait, j’étais tombé sur le visage d’Alvine qui me fixait avec un regard interrogateur.
Moi : (Me passant la main sur le visage) Qu’est-ce qui se passe Al ?
Alvine : C’est à moi de te poser cette question. On s’est laissé hier, je dis « on », je devrais plutôt dire « tu », tu nous as laissé hier en boite à 23h pour t’en aller avec une inconnue et près de 24h plus tard, personne n’a de tes nouvelles. Tu n’es pas parti au boulot et tu n’as pris aucun appel. J’arrive chez toi, tu es endormi avec des marques sur tout le corps comme si tu t’étais battu avec une panthère. Je te demande donc « qu’est-ce qui se passe MFOULA ? »
Moi : Laisse-moi me rafraîchir, je te rejoins au salon dans quelques minutes.
Alvine : Hum. Dépêche-toi.
Il était parti et m’avait laissé à la chambre, je m’étais levé et j’étais allé me brosser avant d’enfiler un bas de jogging et un débardeur. Je l’avais ensuite rejoint au salon où il m’attendait devant un verre d’alcool en manipulant son téléphone.
Moi : (M’asseyant en face de lui) Bonsoir.
Alvine : (Posant son téléphone) Bonsoir monsieur. Je t’écoute.
J’avais soupiré avant de lui expliquer ce qui s’était passé cette nuit. A la fin de mon récit, il m’avait regardé en silence pendant un moment avant d’éclater de rire à cause de ma tronche.
Alvine : Tu es sûr que c’était une femme ou un animal sauvage ? Ce n’était pas une panthère ? Parce que la façon dont elle t’a griffé là n’est pas simple.
Moi : Ce n’est que le revers de ce que nous avons fait elle et moi.
Alvine : Donc tu l’as aussi griffé ?
Moi : (Le regardant de travers) Ne sois pas con. Je t’ai expliqué ce que je lui ai fait.
Alvine : Hum. En tous cas, c’est quoi le plan ?
Moi : Je compte la chercher.
Alvine : Pour faire quoi au juste ?
Moi : Pour parler avec elle.
Alvine : Dans quel but ?
Moi : Je ne sais pas trop, cette fille m’a intriguée et a attisé ma curiosité. Son attitude n’était pas normale et j’ai envie de comprendre.
Alvine : Comprendre quoi ? D’abord je ne comprends même pas pourquoi cette fille t’a intéressé. Jusqu’à un passé très proche, tu n’aimais ni les filles claires ni les minces, tu ne passais pas toute la nuit à coucher avec une inconnue dans un hôtel et tu ne manquais pas du tout le boulot après une partie de jambe en l’air. Là tu as fait tout l’opposé de tes habitudes jusqu’à tu as fini déchiré comme une victime d’un animal sauvage et tu me sors que tu veux chercher la panthère à l’origine de tout ce désordre en une seule nuit ?
Moi : Oui.
Alvine : (Portant son verre à la bouche) Quand je dis qu’il y a un truc qui ne tourne pas rond dans ta tête, tu me regardes de travers. Tu as fait près de cinq ans avec le spectre de Linda qui t’a dicté un mode de vie assez étrange, tu veux sortir de là pour aller t’embarquer dans un truc avec une fille dont on ne sait vraiment rien ? Gars laisse tomber, tu as couché avec une fois, c’est bon. Ce n’est pas pour rien que la meuf s’est barrée à son réveil, c’est pour ne rien avoir à faire avec toi.
Moi : Hum !
Je n’avais plus insisté mais je n’avais pas non plus l’intention de laisser tomber mon idée, je comptais la chercher et je l’avais fait. Je l’avais cherché sur les réseaux mais n’ayant pas son identité complète, la recherche s’était avérée infructueuse. J’étais passé en Nzeng à plusieurs reprises dans l’espoir de la revoir mais ça n’avait pas non plus donné grand-chose. J’étais passé à la Démocratie une ou deux fois, toujours rien et j’avais cherché quelques renseignements au club en question mais le barman qui avait gardé son sac ce jour m’avait dit qu’il ne la connaissait pas, ce n’était pas une habituée du coin. Neuf mois étaient passés comme ça avec cette forte envie de la revoir avant que cela ne s’estompe et que je finisse par laisser tomber. J’avais fait tout ce temps sans avoir les rapports sexuels avec qui que ce soit mais quand j’avais repris, j’avais constaté deux phénomènes. Premièrement, je ne m’intéressais plus qu’aux filles qui avaient ses caractéristiques physiques. Deuxièmement, j’étais insatiable sur le plan sexuel, on n’aurait dit que cette fille m’avait transférée son insatiabilité. Aucune fille ne pouvant répondre toute seul à ma satisfaction, je m’étais vu multiplier des partenaires sexuelles dans le désordre jusqu’à coucher trois à quatre filles en un jour. Ni les gars ni moi, ne comprenions ce qui m’arrivait. J’avais dû faire un travail sur moi pour essayer de me contrôler.
Pour éviter de coucher avec toutes les filles claires de Libreville et ses environs, j’avais décidé de me prendre des régulières avec qui je couchais quand j’en avais envie avant de les changer au bout de quelques mois ou un an.
FIN DU FLASH BACK
Six ans plus tard, voici ce qui me tombe dessus, une folle dingue sortie de je ne sais quel asile. Aux défauts qu’Alvine lui avaient déjà trouvé quelques années en arrière, s’ajoute la sauvagerie à outrance, le summum du rebut et la boucle est bouclée. Comme l’univers a un drôle d’humour, il s’avère que cette folle dingue est la mère de mes tout premiers enfants. Je soupire à nouveau avant de verrouiller mon téléphone et de le poser sur la tablette à coté de mon lit. Je m’allonge ensuite sur le dos en posant mes mains en dessous de ma tête et je fixe mes yeux sur le plafond que je regarde sans le voir tant je n’arrive pas à envisager ce que serait ma vie désormais avec l’information que j’ai reçue en début de soirée, à savoir que je suis père de jumeaux issus d’une relation qui n’a duré que le temps d’une soirée depuis maintenant la moitié d’une décennie. « Bravo MFOULA, on peut difficilement faire pire que toi, tu t’es surpassé sur ce coup, tu as vraiment fait fort. Très très fort. »
Je suis Arsène Brain MFOULA, j’ai 36 ans et je suis chargé de com dans une société de la place. Premier d’une fratrie de deux enfants issus de Patricia et GUY-Roger MFOULA, ma petite sœur Reine, de 7 ans ma cadette, en association avec ma mère me rabâchent les oreilles pour que je puisse me caser et faire des enfants avec une femme sérieuse car depuis ma rupture avec mon ex Mariam, je ne leur ai plus jamais montré qui que ce soit à leur plus grand désarroi. En dehors de ma famille, les deux autres personnes qui comptent pour moi sont mes deux potes Paul EBOUMA que je connais depuis mon enfance et donc est mon meilleur ami et Alvine ABESSOLO que nous avions rencontré au collège en classe de 5e, il avait rejoint la bande et depuis nous sommes inséparables.
Nous avons tous les trois une personnalité qui nous est propre. Lorsque nous grandissions, j’étais le plus sérieux de nous trois et Alvine le plus turbulent, notamment en matière de femme et Paul était à cheval entre nous deux jusqu’à ce qu’il rencontre Jennifer sa femme actuelle lorsqu’il était en dernière année de fac, il s’était rangé et l’avait épousée 9 ans plus tard, il y’a six ans maintenant. Alvine n’a jamais voulu de relation exclusive avec une femme, il a tenté de se mettre en couple à deux ou trois reprises mais cela n’a jamais mis du temps. En ce qui me concerne, j’avais rencontré Mariam, ma première petite amie alors que j’étais en Tle et nous étions restés ensemble pendant 6 ans, je l’avais présentée à toute ma famille et je comptais l’épouser après nos études mais ses parents étaient contre cette relation et lui mettaient beaucoup de pressions pour qu’elle y mette fin car ils avaient quelqu’un d’autre pour elle en vue au Sénégal, elle était Sénégalaise. Nous avons tenu bon et avions cru que nous avions gagné quand elle était partie de la France où elle faisait ses études pour me rejoindre en Afrique du Sud où je faisais les miennes. Nous y avions vécus jusqu’à ce qu’elle obtienne son master, après cela, elle avait reçu un appel du pays disant que sa mère qui normalement restait au Gabon avec sa famille avait dû y aller pour des raisons de santé et que son cas s’était aggravé. Nous avions reçu des images de sa mère mal en point et elle avait dû y aller de toute urgence et m’avait dit qu’elle devait y rester jusqu’à la fin des vacances ; sauf que le temps passait et elle ne revenait pas. Nous devrions prendre notre départ définitif de l’Afrique du Sud pour le Gabon et c’était elle que j’attendais pour bouger, elle était partie pour 3 mois et nous étions déjà au 5e, elle m’avait finalement dit de la devancer au Gabon avec toutes nos affaires et qu’elle allait me rejoindre une fois sur place, bien que contrarié, je l’avais fait. Là encore elle me faisait tourner pour sa date de retour, à chaque fois cela changeait. Alvine m’avait dit qu’il ne voyait plus cette affaire claire et avec Paul, ils m’avaient accompagné au Sénégal. Une fois sur place, nous y avions appris son mariage deux semaines en arrière avec celui qui était prévu pour elle. Je refusais de le croire et j’avais essayé de la rencontrer après trois semaines de lutte dans le déni. Elle s’était présentée à moi accompagnés de son époux et n’arrivait même pas à me regarder dans les yeux. La seule chose qu’elle m’avait dite ce jour était « je suis désolée ». Nous étions rentrés au Gabon le même soir et mon cœur était en miette, je ne voulais plus rien entendre de l’amour pendant longtemps jusqu’à ce que mes yeux croisent Linda Maxime NDOMBI la meilleure amie de Jennifer la petite amie de Paul . J’avais déjà beaucoup entendu parler d’elle sans jamais la voir et il faut dire que j’étais fortement concentré sur ma relation. Je la rencontrais donc de façon officielle. Sur le coup, je lui avais seulement fait des compliments car je n’étais pas sûr d’être passé à autre chose mais le temps passant, je m’étais rendu compte que mes sentiments s’étaient vraiment affirmés pour elle et je lui avais fait ouvertement des avances pendant près de quatre ans. Elle ne m’avait jamais donné un seul signe m’encourageant dans ce sens mais je ne comprenais même pas pourquoi je m’accrochais autant à cette fille et j’espérais qu’elle deviendrait ma femme malheureusement, elle m’avait préféré « la personnalité » Benjamin NGUEMA qu’elle a épousé il y a cinq ans maintenant. J’avais une fois de plus été déçu par l’amour mais j’avais été faire Play, d’abord il ne s’était jamais rien passé entre nous, ensuite elle ne m’avait jamais encouragé dans mon entêtement et enfin c’était une fille cool et j’allais être emmené à la fréquenter en raison de la connexion qui était la nôtre par nos amis respectifs, il valait mieux garder de bonnes relations au lieu de nous empoisonner la vie inutilement. Avec du recul et les fréquentations que nous avions eu ensemble ces dernières années avec son mari, j’avais fini par comprendre qu’effectivement cette femme n’était pas pour moi. Honnêtement si on s’était mis ensemble, ça n’aurait pas marché entre nous, nos modes de vies sont trop différents. En la côtoyant de près ces dernières années, j’ai su voir que cette femme était plus grande que moi, je n’aurais pas eu les épaules assez larges pour la soutenir, si jamais on s’était mis ensemble, nous aurions fini tous les deux frustrés et on se serait détesté à la longue.
Du coup, est-ce que je suis en couple aujourd’hui ou non ? Eh bien, ni l’un ni l’autre, c’est assez compliqué à situer. Dans tous les cas, j’ai déjà beaucoup dit sur moi ce soir, il faut que je m’endorme car j’ai une longue journée en perspective demain, j’espère que cette folle dingue sera plus apte à avoir une discussion comme une personne civilisée…
**LESLIE OYAME**
Je me lève ce matin et je repense à ma journée d’hier, je me rappelle que le chien là est sorti de son trou où il était et qu’il est censé m’appeler ce matin pour que nous puissions parler. Je n’ai pas pu faire ma liste hier, il faut que je le fasse car il doit me rembourser tout mon argent. Je voulais faire la grâce matinée avec mes bébés aujourd’hui mais je ne peux pas. Je me lève donc du lit et je vais à la douche où je me brosse et me lave rapidement avant de venir me poser avec mon stylo et mon cahier pour lister les dépenses, j’écris les rubriques et y mets tout ce qui me passe par la tête en y ajoutant les montants sur le côté. Je suis tellement impliquée que je termine avec 5 feuilles grand- format écrites recto-verso. Je voulais encore continué mais les enfants se sont réveillés et sont venus me retrouver au salon.
Eux : (Venant me faire un câlin) Bonjour maman.
Moi : (Les serrant dans mes bras) Vous avez bien dormi mes amours ?
Eux : Oui maman, et toi ?
Moi : J’ai bien dormi.
Amour : Tu ne nous as pas réveillés aujourd’hui pourquoi ?
Moi : (Souriant) Je suis votre réveil ? Chacun n’a qu’à se réveiller maintenant tout seul.
Amour : Mais pourquoi ?
Moi : Parce que vous faites exprès de ne pas vous réveiller. Aujourd’hui je ne l’ai pas fait, vous vous êtes réveillés tous seuls n’est-ce pas ?
Aimé : On s’est réveillé mais c’est en retard maman, regarde, il est quelle heure ?
Moi : Toi-même il faut regarder et lire, la montre est devant toi.
Aimé : (Faisant la moue) Maman tu as menti, tu n’as pas bien dormi aujourd’hui parce que quand tu dors bien tu n’es pas mauvaise. Alors que là tu es mauvaise.
Moi : Hum.
Amour : C’est la vérité maman (me faisant un câlin) mais même si tu es mauvaise aujourd’hui, on t’aime toujours beaucoup, de tout notre cœur.
Aimé : (Se joignant à son frère dans le câlin) C’est vrai maman, on t’aime de tout notre cœur et tu es la meilleure maman du monde.
Quand j’entends des trucs comme ça, est-ce que je peux être fâchée contre eux ? Je dis que ces enfants sont mon terminus et toute ma vie, voilà la raison.
Moi : (Refermant mes bras sur eux, un énorme sourire sur les lèvres) Et vous vous êtes les meilleurs enfants du monde mondial, je vous aime tellement, mais tellement, plus même que ma propre vie.
Eux : On sait
Moi : D’accord, on va se laver.
Je me suis levée et je me suis dirigée vers la douche avec eux. Une des rares choses que j’ai appréciée dans cette maison en demie dur, c’est le fait que la douche et le toilette soient à l’intérieur. Ce n’est peut-être pas carrelé mais au moins je n’ai pas à sortir de la maison et la dame là, ma bailleresse a mis un robinet dans la maison, je fais donc tout à l’intérieur et c’est donc très bien. Je les ai conduits à la douche où ils se sont brossés les dents sous ma surveillance avant que je ne les lave. Après le bain, je les ai habillés et ramenés au salon où je les ai laissés avant d’aller mettre l’eau dans le chauffe-eau et le brancher. J’ouvre mon frigo pour voir si j’ai encore des œufs, saucissons, beurre et autre et je me rends compte qu’il n’y a plus rien, il faut que je rachète ça. Je vais faire une liste de courses tout à l’heure pour que je puisse acheter ça quand je vais sortir pour rencontrer l’autre chien là.
Je sors donc de la cuisine et je vais dans ma chambre où je récupère 2000f sur la tablette et je reviens au salon.
Moi : Allez-y acheter le pain chez le boutiquier car il n’y a plus rien ici. Vous prenez 4 œufs, 2 longs pains au beurre, 2 fromages et 1 boite de sardines (ils se sont levés pour venir prendre l’argent) J’ai dit que vous achetez quoi ?
Eux : (Répétant en chœur) 4 œufs, 2 longs pains au beurre, 2 fromages et 1 boite de sardines.
Moi : OK. Ce n’est pas pour aller durer là-bas hein ?
Eux : Oui maman.
Moi : Et j’ai dit quoi si les gens vous appellent.
Eux : Tu as dit qu’on ne répond pas et on passe, si on nous poursuit, on fuit.
Moi : Voilà ! Allez-y.
Ils sont partis. Oui, je dis ce genre de choses à mes enfants et je ne veux pas qu’ils parlent avec les gens de ce quartier, ils vont me contaminer la malchance et la misère à mes enfants et ça, je ne peux pas l’accepter. Je les envoie chez le boutiquier tout seuls parce qu’il n’est pas très loin de la maison donc ils n’auront pas à faire une longue distance pour s’y rendre, je ne suis pas folle pour envoyer mes enfants loin de la maison. Ils sont partis et sont revenus quelques minutes avec les articles. Je les ai pris et je suis allée apprêter les choses à la cuisine, puis nous avons pris tous les trois le petit déjeuner dans la bonne humeur. Pendant que j’étais en train de rincer les choses utilisées, Aimé est rentré avec mon téléphone à la main.
Aimé : Maman ton téléphone sonne.
Moi : C’est qui qui appelle ?
Aimé : (Essayant de lire) C’est L (lire « leu ») et E= LE, CH et IEN= CHIEN (lire « chi-en). Le chien. Oh maman ça s’est coupé.
C’est normal que ça se coupe en raison du temps mis pour lire l’identité de la personne. Mes enfants sont encore en apprentissage de la lecture et ils se débrouillent comme ils peuvent en associant les lettres les unes à la suite des autres pour sortir les mots, ils avancent comme ça. Je suis en train de penser à leur acheter des livres comme je voyais Benjamin faire avec les siens peut-être que cela les boostera et les motivera à apprendre davantage. Néanmoins, j’ai su qui était en train d’appeler, il a dit le chien, je comprends donc qu’il s’agit de leur père, c’est le seul chien de mes contacts. Le téléphone s’est remis à sonner.
Aimé : C’est toujours lui maman.
Moi : (Essuyant mes mains) Donne chéri, merci
Aimé : Le chien parle au téléphone maman ?
Moi : Va trouver ton frère au salon, je te répondrai plus tard.
Il est parti et m’a laissé toute seule, j’ai alors pu décrocher.
« Moi : (Froide) Allo ? »
« Arsène : Bonjour Leslie, j’espère que tu vas bien et les enfants aus »
« Moi : (L’interrompant) Dis- moi ce pourquoi tu m’as appelé au lieu de me poser des questions inutiles et de me raconter des futilités, je n’ai pas que ça à faire. »
« Arsène : (Soupirant) Je t’appelle pour voir l’heure qui t’arrange afin que l’on se voit pour parler des enfants »
« Moi : Je serai libre à partir de 14h »
« Arsène : Ok, 14h ça me va. Où est-ce que l’on peut se voir ? »
« Moi : A l’échangeur de Nzeng, au restaurant ¨Santa Maria¨ »
« Arsène : (Semblant réfléchir) Santa Maria, Santa Maria, ah oui je vois le restaurant en question. Donc 14h à Santa Maria. Tu viendras avec les enfants ? »
« Moi : Si je ne viens pas avec eux, ils resteront avec qui ? »
« Arsène : Je vois. On se dit donc à tout à l’heure. »
« Moi : Eh oh monsieur, quand tu veux raccrocher là c’est pour dire que je vais m’envoler avec les enfants là pour venir là-bas n’est-ce pas ? »
« Arsène : (Soupirant) Votre taxi c’est combien ? »
« Moi : 30 milles. »
« Arsène : (S’étouffant presque) Pardon ? C’est combien ? »
« Moi : (Sereine) J’ai dit c’est 30 milles. Tu n’as pas compris quoi ? »
« Arsène : c’est 30 milles par rapport à quoi ? Tu restes dans quel quartier ? »
« Moi : Où je reste ne te concerne pas. »
« Arsène : ça ne me concerne pas mais je dois donner mon argent ? Regarde Leslie il faut apprendre à »
Clic !
Je lui ai raccroché au nez. Il a essayé de rappeler quatre fois mais je n’ai pas décroché, il a envoyé un message.
-Chien retrouvé : Je ne connais pas le genre d’homme avec qui tu traites d’habitude mais je te le redis, ma patience a des limites et crois- moi tu es en train d’épuiser le stock. Continues de me tenter et je t’assure que tu pleureras une fois de plus.
Regardez- moi un rigolo comme ça, il me parle de quoi ? Moi Oyame il m’a déjà vu pleurer ? Un fou habillé.
-Moi : (Répondant) Nien-nien-nien-nien.
Il ne m’a plus répondu et ce fut le silence radio jusqu’à 13h45, puis j’ai reçu un dépôt mobile money de 15 milles sur mon numéro.
Moi : Regardez-moi celui -là, il ne fallait pas envoyer Idiot. Et on lui dit 30 milles il envoie la moitié, rigolo.
J’ai posé mon téléphone sur la tablette et j’ai continué à vêtir les enfants puisque c’était ce que j’étais en train de faire avant la réception du message. Quand j’ai fini avec eux, je suis allé enfiler une robe assez moulante avec des fines bretelles qui s’arrête à mis cuisse, j’ai mis ma petite mule à talon bas et j’ai posé la perruque que j’avais la veille sur la tête. J’ai fait une légère mise en beauté avant de sortir, je ne suis pas très forte en maquillage, tout ce que je connais se limite au fond de teint et rouge à lèvre , celle qui me maquillait à l’époque c’était l’idiote de Kelly Nguema là quand elle pensait qu’on était amie, depuis que chacun a pris sa route, je ne me maquille plus en tant que telle et étant donné que je ne sors plus aussi, donc même les esthéticiennes -là ne mangent plus mon argent sur ce sujet.
Quand c’est bon, je pompe mon parfum et je sors en demandant aux enfants s’ils ont mis les papiers qui étaient sur la table dans mon sac et ils me confirment la chose. Je les embarque donc et on s’en va après avoir tout fermé. Je marche comme d’habitude en ignorant les voisins jusqu’à la route où je prends le clando (véhicules plus ou moins en bon état qui font un tronçon, ils ne roulent que dans un secteur car ils ne répondent pas aux normes édictées par les mairies pour faire le transport en tant que « taxi ») 400 deux places échangeur de Nzeng, les enfants -là vont se soulever. Oui, je ne reste pas loin du lieu du rendez-vous. Pourquoi j’ai donc demandé autant ? Eh bien parce que je voulais le faire, je dois bien manger l’argent de cet imbécile, ce n’était pas moi qui l’avais envoyé me coucher jusqu’à m’enceinter, il a gâché ma vie, je vais manger son argent jusqu’à quand je serai fatiguée et ce sans aucun état d’âme.
Lorsque nous arrivons au restaurant, il est déjà 14h25 et le monsieur est assis dans un coin du restaurant le visage fermé comme quelqu’un qui s’apprêtait à en découdre avec une autre personne. Je tiens mes enfants par les mains et je me dirige avec toute la lenteur du monde vers sa table, s’il n’est pas content, il n’a qu’à aller se faire foutre. J’arrive devant lui et je m’assois sans pour autant lui adresser une salutation, il me regarde et ça se voit qu’il est en train de lutter pour garder son sang -froid mais ce n’est pas mon problème.
Arsène : Tu es en retard.
Moi : Et ?
Arsène : Et tu ne prends pas la peine de t’excuser ?
Moi : (Soutenant son regard) Je vais m’excuser pourquoi et auprès de qui ?
Arsène : (Après un moment à me fixer en silence) Tu as reçu les sous ?
Moi : Non.
Arsène : Comment ça ? N’est-ce pas toi Oyame Leslie ?
Moi : C’est moi.
Arsène : Pourquoi dis- tu donc que tu n’as pas reçu les sous alors que j’ai fait un transfert sur ce numéro il y a près d’une heure ?
Moi : Et tu as envoyé combien ?
Arsène : 15 milles.
Moi : C’est bien ce que je disais, je n’ai rien reçu. Je t’ai dit que mon taxi c’est 30 milles et tu envoies la moitié en me demandant si j’ai reçu, je n’ai pas reçu 30 milles donc je n’ai rien reçu. Si je suis même arriver jusqu’ici, c’est bien parce que je suis venue pour me faire rembourser sinon, je ne me serai pas déplacée.
Il est resté en train de me regarder avec un visage fermé et les veines passant sur ses tempes. Il n’a pas encore fini de contracter son vilain visage noir là, c’est quand l’AVC va le visiter qu’il saura que sortir les veines comme ça est dangereux pour la santé. Mais avant de mourir, il rend d’abord mon argent…