Chapitre 40

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 40 : C'EST TOI





**Kadir 




Dès qu'il a tourné le dos tous les regards se sont portés sur moi. 


Maman : Comment as-tu pu faire une telle chose Kadir ?


Moi : Qu'est-ce que j'ai fait de mal maman  ?


Maman : Qu'est-ce que tu as fait de mal ? Tu as abusé de quelqu'un. 


Moi : Je n'ai rien fait de tel maman, n'envenimez pas les choses. 


Maman : Parce que tu appelle ça comment ? Elle n'était pas consciente de ce qui se passait. 


Moi : C'est ce qu'elle lui a dit pour sauver les apparences, rien de plus. 


Maman ( regardant Hamsira )  : hal faeal dhlk Hamsira؟(Il a fait ça Hamsira ?) 



Je l'ai regardé. 

Elle a répondu en acquiescant. 


Maman : Ce n'est pas croyable ! Tu ne pense donc pas à ta femme quand tu agis ? Te rends tu compte de ce qu'elle peut ressentir  ? Te rends tu compte de ce que Mira a pu ressentir ? Comment peux-tu ainsi agir sans tenir compte des conséquences de tes actes  ? 


Moi : Maman, je n'ai rien fait de mal.  C'est elle qui a tourné la situation à son avantage pour que Éric puis croire en ce qu'elle dit. Je n'ai fait qu'aider papa dans son acharnement la faire comprendre à Éric qu'il se trompe sur  elle et pour vous tromper aussi par la même occasion. 


Maman : Voilà !! Tu as  entendu Kasseim pour, il a dit pour aider papa.  Mais quelle aide voulait tu lui apporter quand lui-même se trompait  ? Laquelle ? Tu n'as rien fait qui puisse aider quelqu'un, au contraire.  Il s'agit de la femme de ton frère. 


Moi : Ce n'est pas sa femme. 


Moi : Qu'est-ce que tu en sais ?  Que ça soit le cas ou pas où est ton problème  ? C'est avec elle qu'il est et c'est bien sûr parce qu'il l'aime, c'est visible alors où se trouve ton problème dans cette relation  ? Est-ce que tu rends compte de ce que tu dis ? Prends le temps de t'écouter quand tu parle. Tu as fait du mal à ton frère,  comment peux-tu avoir imaginé une tel plan ? Mettre tout ça en  scène ? Comment et quand ça a pu germer dans ta tête  ? Depuis quand es-tu devenu fourbe et mesquin ? Tu as failli briser une relation... Tu as fait du mal à  ton frère Kadir, ton frère... Ce n'est pas possible ( s'en allant ). 


Moi : Papa toi au moins tu comprends que... 


Papa : La 'ana la 'afahim ( non, je ne comprends ).


Moi :  ... 


Papa : Ana la 'afham limadha faealt dhlk wa'ana la 'araa almusaeadat alty turid 'ana taetini. kan laday sbb wajih limuearadat aitihadihim , kan dhlk bsbb raghbat walidayi al'akhirat lakaniy ghadart. tawaqafat ean alaikhtilat li'an 'umuk qad tahadatht maei. lidha 'ant , 'ana la 'afham limadha 'ant eanid ruyatan 'anani tawqift ( Je ne comprends pas pourquoi tu as agi ainsi et je ne vois pas l'aide que tu voulais me donner.  J'ai eu une bonne raison de m'opposer à leur union, c'était en raison de la dernière volonté de mon père mais j'ai laissé. J'ai arrêté de m'y mêler parce que ta mère m'avait déjà parlé. Alors toi, je ne comprends pas pourquoi tu t'es entêté voyant que je m'étais arrêté). 


Quand il a commencé à parler là c'était parti pour une éternité. 


Moi : Papa... 


Papa : Zanant 'anani yjb 'an 'atafaqa? litakun saeidaan bidhalka? 'abada! kunt qad lamast salbaan 'akhuk , kunt qad khatatt bishakl salbiin ealaa hayat 'akhik thuma la 'ufahum. lm 'arfaek ldhlk ln 'uwayid hadhih alqisat , 'iinaha rahibatan. min maslahatik 'ana taetadhir lah walisahibuh ( Tu pensais que je devais être d'accord ? Être content de ça ? Jamais !! Tu as touché négativement à ton frère, tu as planifié négativement sur la vie de ton frère alors non je ne comprends. Je ne vous ai pas élevé donc je ne vais pas cautionné cette histoire, c'est horrible. Tu as intérêt à t'excuser auprès de lui et auprès de sa compagne). 



Il est parti et m'a laissé avec Hamsira et Hamira.

Que pouvaient elles me dire ?


Elle a bien su leur prendre la tête cette fille. 

Elle ne savait pas que c'était moi et non Éric  ?

Mensonge  !! Elle l'a su et voulait juste en profiter pour ensuite mentir. 

Qu'elle est cette femme qui ne sait pas reconnaître son homme ? 





**Éric 




Moi : Tu te doute bien que ce n'était pas chose facile et qu'il a menti en essayant de me faire du mal avec ses mots. 


Mira : Tout ça c'est de ma faute. 


Moi : On sait tous les deux que c'est la faute à Kadir, rien de plus...


Mira : Ton père, comment il a pris ce que tu as dit  ?


Moi : Je n'en sais rien. J'ai fini de parler et je les ai laissé pour m'enfermer dans ma chambre. 


Mira : Tu leur as parlé de ce que papa t'a dit ?


Moi : J'ai juste informé mais on n'en a pas encore discuté et... 


Maman : Désolée, je reviens plus tard. 


Moi : Non non,  ça va.  Tu peux rester. 


Mira : Tu parle avec moi ?


Moi : Non. Je te rappelle, maman vient d'entrer. 


Mira : Bonjour à elle. A tout à l'heure. 


Je raccroche. 


Moi : Elle te dit bonjour ( me redressant ). 


Maman ( s'asseyant )  : Tu lui passeras mon bonjour aussi  ( souriant ). Ça va ? 


Moi : Oui. 


Maman : Sûr ?


Moi : Oui, ne t'inquiète pas. 


Maman : Je suis vraiment désolée chérie, je ne savais pas. 


Moi : Tu n'as pas à t'excuser, surtout pas pour ses bêtises. 


Maman : Je sais mais j'y tiens.  Je n'imagine pas ce que votre relation a subi à cause de ce qu'il a eu à faire, je n'imagine pas comment elle s'est senti. 


Moi : C'était difficile maman. J'avais mis une distance entre nous parce que cette image était dans tête chaque seconde. Elle souffrait de son côté et moi du mien,  personne pour consoler l'autre. Quand j'ai appris qu'elle était enceinte j'ai immédiatement pensé que c'était son enfant et j'en suis devenu mentalement malade à tel point que quand elle m'a annoncé le contraire j'ai senti toute la paix que j'avais perdu s'incruster en moi. 


Maman : Je suis désolée encore. Les mots sont faibles  par rapport à ce que vous avez vécu mais j'espère que désormais ça va mieux. 


Moi : Oui maman. 


Maman : Tu as dit que ses parents veulent nous voir  ?


Moi : Oui, le plus tôt possible. Elle est enceinte et personne ne s'est présenté à lui. Il s'est basé sur notre culture pour me faire comprendre que les étapes avaient été largement sautées, il avait raison donc vous devez venir avec moi. 


Maman : On ira alors. Même si ton père ne veut pas, on ira tous les deux. 


Papa : J'irai avec vous. 






**Marc 





_ Une semaine plus tard  _ 


Je suis à Libreville depuis le début de la semaine mais je ne suis pas allé vers Anne-Lily, j'ai décidé de m'y prendre autrement. 

J'ai fait deux jours à Port-Gentil. 

Je me suis occupée de maman et Nelly puis j'ai immédiatement repris un billet pour Libreville. 

Au lieu d'aller directement, de recharger auprès de Anne-Lily j'ai décidé de m'intéresser à son entourage et ses habitudes afin de voir comment m'y prendre sans la brusquer. Du coup, depuis mon retour je ne fais qu'observer. Comme dans les films, je la suis discrètement pour voir un peu comment elle passe ses journées. C'est tous les jours la même chose d'ailleurs, travail et maison... Elle e sort pas, je n'ai jamais vu une personne faire ça et ça m'étonne. 

Aussi, j'ai pu remarquer qu'elle ne vit pas seule. Il y'a une autre femme avec elle, sa soeur certainement. 


C'est samedi aujourd'hui et il est 19h. 

Je fais la même chose sauf que j'ai autre chose en tête, j'espère quelque chose. 

Je me gare au même endroit et j'attends que la personne que je veux aborder sorte, j'espère qu'elle sortira d'ailleurs. 

J'ai fait presque une heure là à attendre quand,  le ciel se décide à m'aider.  J'attends qu'elle traverse la route puis je m'approche d'elle. 


Moi : S'il vous plaît  ?


...  ( se retournant )  : Oui... 


Le regard qu'elle a posé sur moi m'a paru étrange et ça m'a rappelé celui de Anne-Lily qu'on on s'est vu à  Loxia. 


Moi : Excusez moi, je sais qu'on ne se connaît pas mais j'aimerais vous parler si vous me permettez. 


...  : ... 


Moi : Je vous prie de ne pas vous méfier, j'ai vraiment besoin de vous parler 


...  : A quel sujet ?


Moi : Anne-Lily... Je suis sûr que vous connaissez qui je suis, elle vous a forcément parlé de moi. 


...  : Qu'est-ce qui vous fait dire ça  ?


Moi : Votre réaction...  On m'appelle Marc AMBONGUILAT ( tendant ma main ). 


...  : Cynthia ( saisissant ma main ). 


Moi : Vous m'accordez quelques minutes de votre temps ? C'est important... 


Cynthia  : D'accord. 


Moi : Je peux vous inviter ? 


Elle a répondu par l'affirmatif. 

Je nous ai conduit dans un endroit pour discuter calmement avec possibilité de boire et/ou manger. 


Cynthia : Je vous écoute. 


Moi : Je tiens d'abord à m'excuser de vous avoir arraché à vos occupations. Je sais que vous vivez avec Anne-Lily et j'aimerais solliciter votre aide. 


Cynthia : On peut se tutoyer. Alors concernant Anne-Lily oui, on vit ensemble parce c'est ma soeur et oui je te connais. En quoi pourrais je t'aider ?


Moi : J'aimerais avoir du temps avec elle mais elle s'y oppose. 


Cynthia : Pourquoi devrait - elle accepter et pourquoi tu tiens tant à la voir. 


Moi : Je ne sais pas trop. On s'est vu une fois et ça m'a laissé un goût d'inachevé, c'est pour cela que j'aimerais qu'elle quelques jours de plus pour discuter avec elle. Ce qu'elle m'a dit ne me suffit, il y'a des vides et je le sens. Tu peux m'aider ? Tu es sa soeur, elle t'écoutera si tu parle en faveur. 


Cynthia :... 


Moi : J'ai vraiment besoin que tu le fasses. Si ce n'était pas important je ne t'aurais pas dérangé pour cela. Peux-tu m'aider . 


Cynthia ( après quelques minutés de réflexion )   : Je veux bien mais... Deux ans en arrière elle m'aurait écouté sans rechigner mais là, je ne peux rien assurer.


Moi : Pourquoi ? 


Cynthia : Écoute on va parler clairement...  Pas parce que ce serait bien pour toi mais parce que ce serait bien pour elle et parce que c'est ce que je lui demande de faire...  Te parler. Quand je dis qu'il y'a deux ans elle m'aurait écouté c'est parce en deux ans plusieurs choses se sont passées dans sa vie. 


Moi : Elle m'en a parlé... 


Cynthia : Vraiment ?


Moi : Elle m'a dit que cette nuit où on a été ensemble elle n'était pas elle-même, elle était droguée. 


Cynthia : Oui. 


Moi : Elle m'a aussi dit qu'elle a dû quitter la maison.  Je lui ai demandé si c'était à cause de ce qu'il y'a eu mais elle n'a pas répondu et je sens qu'il y'a plusieurs autres choses qu'elle évite de me dire mais j'ai l'impression que c'est en rapport avec moi. 


Cynthia : Qu'est-ce qui te fait dire penser ?


Moi  : C'est une simple intuition.  Tu sais, je m'en  veux....  Je m'en veux de ne m'être pas aperçu qu'elle n'était pas elle-même et de ne m'être pas arrêté quand j'ai remarqué qu'elle n'avait encore jamais connu d'homme. Qu'elle femme serait heureuse de faire l'amour la première fois sans son consentement réel et sans en avoir des souvenirs plus tard ? C'est certainement cela la raison qui explique pourquoi elle est sur la défensive  quand il s'agit de moi.  Ça a dû être outrageux mais pourquoi à chaque fois une seule chose ressort quand je lui parle elle ou même toi ?


Cynthia : Quoi donc ?


Moi  : Tellement de choses se sont passées.  Tu viens de dire qu'en deux années plusieurs choses se sont passées, qu'elles sont ces choses ?


Cynthia  : ... 


Moi : Parle moi s'il te plaît. Je n'ai pas de réponse avec elle, tu peux au moins m'aider. T'a-t-il autre chose  ? C'est fou et absurde mais quand je l'ai invité, la fois où je l'avais invité et quand je pense à  elle ça palpite...  Il y'a un manque, j'ai l'impression qu'il me manque quelque chose avec elle mais je ne sais pas quoi.  Je ne sais même pas pourquoi il l'arriverde penser à  elle...  J'ai juste envie de donner des réponses à mes questions et la laisser tranquille par la suite, je ne veux pas l'embêter c'est ce que je veux qu'elle comprenne. Parle moi Cynthia, je suis sûr que tu sais. 


Cynthia ( soupirant )  :  Oui, il y'a autre chose mais je ne peux pas t'en parler. 


Moi : Pourquoi ? 


Cynthia : Parce que c'est poignant, parce que c'est important. 


Moi : Et c'est  quoi ?


Cynthia : Je ne peux pas t'en parler, elle est mieux placée pour le faire. 


Moi : Ça me concerne  au moins ? 


Cynthia  : Oui. 


Moi : Mais comment faire pour qu'elle m'en parle ? 


Silence... 


Cynthia : Je vais t'aider...  On va provoquer cet autre rendez-vous. 


Moi : Comment ?


Cynthia : On peut s'en aller ? 


Moi : Oui, bien sûr. 


J'ai payé ce qu'on a pris puis nous sommes parti. 

Où allons-nous  ? Chez Anne-Lily. 

Elle me dit qu'il est temps et qu'il que je parle avec elle. 


Arrivés à  la maison elle m'a demandé de rester derrière elle le temps qu'elle avertisse Anne-Lily de ma présence. 


Anne-Lily : Tu ne pouvais pas me dire que tu...  Qu'est-ce qu'il fait ici ( me regardant )  ?


Moi  : Bonsoir Anne-Lily. 


Anne-Lily : Qu'est-ce qu'il fait ici ( regardant Cynthia ) ? 


Cynthia : Vous devez parler Lily, c'est important. 


Anne-Lily : Qu'est-ce que tu me fais là  ?


 Cynthia : Parlez, tu en as besoin et lui aussi. Je vais vous laisser ( allant vers la porte ). 


Anne-Lily : Ne fais pas ça 


Cynthia ( ouvrant la porte )  : Laisse toi aller Lily, laisse couler. 


Elle a pris la clé de Anne-Lily et la sienne et est parti en nous enfermant dans la maison. 


Moi ( la regardant )  : Ne lui en veux pas, j'ai insisté. 


Anne-Lily ( soutenant mon regard )  :  Et pourquoi  ? Pourquoi tu insiste  ?


Elle est en colère, ça se voit. 


Moi  : Ne te mets pas dans cet état. 


Anne-Lily  : Je t'ai accordé une journée, qu'est-ce que tu me veux encore ? 


Moi : Te parler Anne-Lily, j'ai besoin que tu me parle clairement. Cynthia m'a dit qu'il y'a autre chose, c'est quoi ? Je veux savoir ce que c'est.  


Anne-Lily : Pourquoi tu ne le laisse pas tranquille ? Pourquoi tu ne retourne pas à ta vie  ? 


Moi  : Parce que j'ai besoin de te parler... Parce que j'ai l'impression qu'il y'a des vides dans ce que tu m'as dit... Parce que mon coeur me dit qu'il y'a quelque chose qui manque... Parce que mon coeur palpite dû au manque qu'il me fait ressentir...  Je veux savoir Anne-Lily. Je ne veux  pas t'embêter, je veux juste savoir et après ça je te promets que je vais disparaître.  Je vais disparaître et te laisser, je reprendrai ma fait parce que là j'ai considérablement fait une pause pour toi. Pourquoi ? Je ne sais pas.. Je sais juste que c'est ce que me dicte mon  coeur. Dès que je t'ai revu ma tête a cessé de fonctionner, c'est indépendamment de ma volonté que j'insiste. Si je ne ressentais pas cette chose indescriptible que je ressens, je serais rentré chez moi depuis longtemps. 


Anne-Lily ( allant vers la porte )  : Il n'y a rien. 


Je me suis retourné pour la regarder vu qu'elle était derrière moi maintenant et mon regard est tombé sur une photo D'elle avec un petit garçon. 



Moi : C'est ton fils ? 


Anne-Lily : ... 


Moi : Il dort à côté ? C'est pour cela que tu ne veux pas que je sois là  ?


Anne-Lily  : ... 


Je me rapproche légèrement parce que je veux bien voir la photo... Ce que je vois me glace le sang, j'ai l'impression de voir mon visage sur le corps du petit qui est sur la photo. Deux pas de plus,  je suis devant la photo et je la prends. 


Anne-Lily : NE TOUCHE PAS ÇA ( Me l'arrachant des mains ) !!!!


Moi : Redonne la moi Anne-Lily. 


Anne-Lily : Tu t'en vas, tu sors d'ici. De quel droit tu te permets de toucher à mes affaires ?


Moi : Tu me remets cette photo. 


Anne-Lily : Tu es chez moi et tu n'as pas d'ordres à... 


Moi ( la coupant )  : TU ME REMETS ÇA TOUT DE SUITE !


Elle n'a pas bougé, elle n'a pas rétorqué. 

J'ai pris la photo de sa main et j'ai reposé mon regard dessus. 


Le frisson qui me parcourt le corps actuellement... 

Je peux jurer sur ma vie que l'enfant sur la photo me ressemble.... 

On aurait que c'est mon frère ou encore que c'est mon fils... 


Moi ( pensant à haute voix )  : Mon fils  ?


Prenant conscience de la pensée qui vient de traverser mon esprit je regarde Anne-Lily qui est debout, la tête baissée. 


Moi : Regarde moi... 


Elle ne réagit pas. 


Moi : Regarde moi je t'en prie. 


Elle lève enfin la tête et me regarde avec gêne. 


Moi : Qui est le père de cet enfant ? 


Silence ... 


Moi : Cette nuit, celle où on a été ensemble, a eu des conséquences  ?


Silence... 


Moi : J'ai besoin que tu me réponde. 


Silence... 

Elle ne répond pas mais je vois clairement ses yeux se remplir de larmes. 

Mon coeur quant à lui, bat plus vite que d'habitude. 


Moi ( perdant patience )  : Cet enfant me ressemble trait pour trait Anne-Lily. Ne laisse pas la torture du questionnement éprouver mon esprit et réponds moi. QUI EST LE PÈRE DE CET ENFANT ??


Anne-Lily : C'EST TOI...  C'EST TOI MARC, C'EST TOI ( éclatant  en sanglots ). 


J'ai eu l'impression de recevoir un violent coup sur la tête, j'ai les jambes qui fourmillent et mon coeur me donne l'impression d'être étouffé au dedans de moi. 


Moi : Tu as été enceinte...  De moi ? On a un enfant ?


Anne-Lily : Je l'ai découvert un mois après cette nuit. 


Moi : Mais où étais tu Anne-Lily ? Je t'ai cherché,  pourquoi ne pas avoir fait la même chose ?


Moi ( en larmes ) : JE DEVAIS COMMENCER PAR QUOI  ?  CHERCHER A PARTIR D'OÙ ?  J'AI APPRIS QUE J'ÉTAIS ENCEINTE UN MOIS APRÈS... JUSTE APRÈS L'ANNONCE DE MA GROSSESSE ON ME CHASSE DE LA MAISON.  DIS-MOI, AVAIS JE LE TEMPS DE PENSER À  TOI ? DE TE CHERCHER ? AVAIS JE CE TEMPS QUAND LES PROBLÈMES M'ONT ACCULÉ APRÈS CETTE NUIT ? 


Moi : Je veux le voir... 


Anne-Lily : Quoi ?


Moi : Je veux voir le petit. 


Anne-Lily : Il n'est pas là  


Moi : Tu ne vas pas me cacher des choses à nouveau. 


J'ai ouvert toutes les portes pour le voir ignorant Anne-Lily qui ne cesse de répéter qu'il n'est pas là. 


Moi : IL EST OÙ ANNE-LILY ? IL EST... 


Anne-Lily : MORT...  Il est mort... 


Le cadre a lâché ma main..  

Elle s'est laissée choir le long du mur...

Elle s'est mise à pleurer à chaudes larmes en répétant à chaque fois '' il est mort ''. 


Moi : Mort ?  Qui est mort Anne-Lily  ? Qui est mort ( le coeur battant ). 


Anne-Lily : Il... Il est mort Marc. Luc est mort... Mon fils est mort... Ton fils est mort. 


Si j'avais oublié ce que signifie le mot '' mort  '', je viens à peine de m'en souvenir. 

Mon coeur a lâché un instant, je transpire à grosse gouttes...  

Pour assimiler ce que je viens d'entendre je me mets à tourner en rond,  tout a disparu autour de moi. 


Comme sortant du bulle, je me  suis rappelé de Anne-Lily qui est assise à même le sol en train de pleurer. Je vers elle, m'asseoit à côté d'elle et l'attire à moi.... Dans mes bras... C'est comme si elle n'attendait que ça, comme si elle avait besoin de ça, elle a laissé couler sa douleur... Elle n'est plus que sanglots. 

Elle pleure en répétant qu'elle est désolée, qu'elle ne l'a pas assez protégé, qu'elle s'en veut. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais je tente du mieux que je peux de la consoler. 


Quand elle s'est enfin calmée elle s'est mise à me raconter ce qui s'est passé de l'annonce de sa grossesse à la mort de Luc, c'est ainsi qu'il s'appelait. 

Crimes rituels...  Seigneur comment on peut faire cela à un enfant de un an ? Une si petite Personne  ? Je n'ai pas connu cet enfant mais ce que je ressens présentement  blesse mon âme et torture mes pensées.  J'ai eu un fils...  Il est mort aujourd'hui...  

Ça fait mal. 

D'où sort cette douleur vu que je ne l'ai pas connu  ? 

Je n'en sais rien... C'est comme ci en apprenant cela Anne-Lily m'a transmis ses sentiments pour lui.  

L'amour et la douleur, deux sentiments sortis de nulle part et qui  ont envahi mon être. Quand je pense aux dates qu'elle m'a donné je me souviens que j'ai été malade pendant quelques jours, c'était donc parce que mon enfant avait rendu l'âme. 


Quant à elle, comment elle a pu être traitée ainsi ?

Chassée de sa maison par sa famille  ? 

Sa propre mère qui l'abandonne ? 

Qu'est-ce que... Qui se comporte ainsi ? 

J'ai du mal à assimiler tout ce que je viens d'apprendre, mon coeur étouffe.

Je me sens coupable de tout ça. 

Elle a vécu ça seule.... 

Comment ne pas être amère ? Désagréable ? 

Comment ne pas me repousser ? Moi qui l'ai mise enceinte  ?


Je regarde la photo au sol, cadre cassé. 

Plus je la regarde j'ai l'impression d'entendre un rire d'enfant,  j'ai aussi l'impression que mon coeur va lâcher et sortir tellement il bat vite. Ce que je ressens actuellement je l'ai ressenti deux fois, à la mort de papa et à la mort de mon aîné. Je ressens la même chose mais amplifiée. 


Regard désormais dans le vide... 

Je serre Anne-Lily, qui s'est de nouveau blottit dans mes bras à la recherche du réconfort, en m'abondonnant à la torture de la situation. 


Un début de conséque...