Chapitre 40: Déchéance
Ecrit par Zaharaye
Chapitre 40 : Déchéance…..
Baie de Hann-SENEGAL
***Reine Binta Diallo
-Non ! Non ! Non ! Mon fils sniff pas mon fils ! Abdoul….. Criai-je
Elles étaient toutes présentes, un sourire victorieux et soulagé plaqué sur leurs visages, je n’ai qu’une seule envie, les étriper et les faire rôtir comme de vulgaires bestioles. J’ai la rage, elles ont tués mon enfant, mon unique progéniture et j’y ai assisté impuissante sniff…sniff…
-Vous allez me le payer, vous allez me le payer très cher ; je vais toutes vous faire brûler vives dis-je en hurlant de douleur
-Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même Binta. Je t’avais dit que ta soif de pouvoir te perdrai et voilà le résultat, tu as eu une seconde chance avec ton fils mais au lieu d’en profiter, tu l’as entrainé dans ta folie meurtrière et voilà le résultat, tu n’as que ce que tu mérites
-Et qui me parle hein ? La voix de la sagesse ? Arame tu penses valoir mieux que moi mais tu n’es qu’une sale manipulatrice et ta sœur aussi d’ailleurs
-……………
-Ecoute moi bien petite idiote dis-je en m’adressant à la princesse Marie. Vous croyez avoir gagné mais cette guerre est loin d’être finie, d’autres poursuivront ce que j’ai commencé, c’est loin d’être fini crois moi. Et ta sœur et toi vous allez vivre une bien triste vie
-En tout cas je me réjouis du fait que vous soyez vaincue, dit-elle
-Hun ne te réjouis pas trop vite petite fille. Oh je vois que vos chères grands-mères ont omis de vous parler du sacrifice qu’incombe votre devoir de gardiennes des deux mondes dis-je en voyant l’inquiétude sur les visages de Catherine et Arame
-Ne l’écoutes pas Marie, viens on va voir ta sœur
-Hahaaaa ça ne m’étonne guère venant de vous deux ricanai-je. Vous pensez toujours que le sacrifice en vaut la peine franchement ?
-De quoi est-ce qu’elle parle Mamie Catherine ?
-Ne te pas fatigue pas ma petite, ces deux là sont comme des tombes mais moi je vais me faire le plaisir de tout te dévoiler
-Je t’interdis de lui embrouiller l’esprit Binta, cette histoire ne te concerne en rien puisque tu as bafoué et renié tes origines
-Hahaaaa ahahaaa on dirait que j’ai piqué là où ça fait mal (rires)
-Je te préviens Binta, tu as intérêt à te taire sinon je……
-Sinon quoi Catherine ? Hein sinon quoi ? Elle mérite de connaitre la vérité. Franchement vous n’en avez pas marre de ces stupides anciens qui régentent vos vies comme bon leur semble ? Ecoute ma petite, elles vous ont menti et votre bonheur sera de très courte durée car l’accession au trône est conditionnée par un abandon total de votre vie sur terre, vous renoncerez à tout ce qui vous ait chers et vous cesserez d’exister aux yeux du reste du monde
-Quoi ??? Demanda la jeune femme ébahie
-Tu vas te taire bon sang ! s’écria Arame. L’heure est venue pour toi de répondre de tes actes devant les anciens, ensuite ils décideront de ton sort
-Non Mamie Arame, laisse-la terminer. Oh Seigneur !!!!!!
-Marie, nous reprendrons cette conversation plus tard. Vas rejoindre ta sœur, il faut qu’on conduise Binta auprès des anciens
-Ils vont me juger moi ? Ca jamais ! Je me fiche de ce qu’ils peuvent penser de moi vos stupides anciens mais je préfère encore mourir que de retourner dans cet enfer
-Tu n’auras que ce que tu mérites espèce de folle furieuse, emmenez là ordonna-t-elle au Général de son armée
- Non ! Non ! Non ! Criai-je en me débattant
***Marie Elisabeth Tolno
-Fatou !
-Je vais bien ma sœur dit-elle en m’enlaçant. Abdoul ????
-Il est mort et sa mère subira sûrement le même sort. C’est fini, on a réussi !
-On a sauvé l’humanité tu veux dire ?
-Oui princesse vous nous avez sauvés. Mes sœurs et moi nous avons une dette éternelle envers vous répondit dame Eloïse
-Vous avez pu le sauver également ? Demandai-je en pensant au bébé de Fatou
-Oui il se porte à merveille et nous avons rompu le sortilège me répondit Dame Emeline
-Qui donc ? De quoi vous parlez ?
J’ai regardé Dame Emeline et elle m’a fait signe que je pouvais lui dire
-Ton bébé, nous parlions de ton bébé Fatou dis-je heureuse
-Quoi ? Mon bébé….mais quel bébé ? Dit-elle étonnée
-Tu es enceinte ma sœur ! C’est fantastique non, je vais devenir tata
-Je….je suis enceinte ! Oh mon Dieu, j’attends un enfant dit-elle en touchant son ventre. Je vais avoir un bébé Marie sniff….je vais devenir mère…
-Oui ma chérie, c’est une bénédiction qui vient à point nommé
-……Marie pourquoi j’ai comme l’impression que tu me caches quelque chose ?
-Oh rien d’important lui menti-je. L’heure est aux réjouissances, viens on va rejoindre ton mari
-Ah Fatou ma chérie… Merci Seigneur ! Tu vas bien ma fille ?
-Oui très bien, Mamie Catherine et toi vous allez devenir grands-mères à nouveau (rires)
-Dieu soit loué ! En fait nous le savions depuis quelques temps et les quatre sœurs ont préservé le fœtus auprès du cristal pour le protéger, répondit Mamie Arame
-Hum c’est devenu une habitude chez vous de nous dissimuler des choses, dis-je sarcastique
-Mais pourquoi vous ne m’avez rien dit ? J’avais le droit de savoir pourtant, c’est de mon enfant qu’il s’agit
-Nous craignions qu’Abdoul ne fasse du mal au bébé par jalousie et crois moi ma chérie nous n’avons agit que dans ton intérêt
-Peu importe ! J’avais le droit de savoir mamie
-Nous sommes désolées répondit Mamie Catherine
Je l’ai aidé à se relever et nous avons commencé à faire nos adieux aux quatre sœurs
-Tenez, voici les médaillons que vous nous avez remis
-Vous devriez les garder car vous les avez largement mérités
-Ma sœur a raison, ils seront en lieu sûr ici sous votre protection. Il ne faudrait pas qu’ils tombent entre de mauvaises mains
-Nous insistons, vous devez les garder. Croyez-moi, ils vous seront très utiles. Vous avez encore beaucoup de choses à accomplir car votre destin ne s’arrête pas là
-Nous vous sommes très reconnaissantes chères princesses et je suis certaine que vous ferez de bonnes souveraines, vous avez réussi là où d’autres auraient échoués et cela prouve que le cristal vous a bien choisi toutes les deux. N’en voulez pas à vos grands-mères, c’est difficile à comprendre mais elles ont toujours œuvré pour votre bien et je sais qu’au fond de vous, vous le savez
-Le monde a besoin de vous, Licornia encore plus ; cela implique des sacrifices mais c’est ainsi depuis la nuit des temps. Telle est votre destinée et ce que vous avez accompli aujourd’hui n’est que le commencement….
-Nous allons y réfléchir Mesdames. Merci d’avoir sauvé mon bébé, dit Fatou en coulant une larme
-Ce fut un plaisir et un grand privilège. Vous méritez d’être heureuses toutes les deux et j’espère que vous le serez. L’heure est venue pour vous de nous quitter, nous nous reverrons le jour du couronnement. Soyez bénies mes reines dit-elle en s’inclinant
Ses sœurs l’ont rejoint et elles se sont toutes inclinées devant nous avant de disparaitre avec le cristal sacré et le livre de la vie
Trois mois plus tard……………………
***Fatou Elisabeth Cissé
-Tu vas sortir de là ou il va falloir que je te traine par ta robe ?
-C’est bon maman, j’ai fini dit-elle pouffant de rire
-Je t’aurai bien donné une fessée si ce n’était pas le jour de ton mariage idiote (rires). Waouh tu es magnifique, on dirait que tu sors tout droit d’un conte de fées
-Hahaaa merci et tu es magnifique aussi. Franchement tu oublies que toute notre vie ressemble à un conte de fées (rires)
-Ouais tu n’as pas tort. Sérieux Dim ne va pas te laisser dormir cette nuit après toute cette longue attente, il doit être à la limite de l’explosion le pauvre chéri (rires)
-Euh…
-Oh petite coquine vous l’avez fait hein, pourquoi tu ne m’as rien dit ?
-Tu traversais une période difficile et puis je craignais que tu ne me juge trop faible
-Hey peu importe mon humeur ça ne doit pas t’empêcher de profiter de ton bonheur ou de l’exprimer. Tu as cédé ça ne te rend pas faible ma chérie, vous avez fait un enfant tous les deux alors vous pouvez bien vous permettre quelques écarts je crois
-Tu ne m’en veux pas ?
-Si un tout petit peu vilaine cachottière mais bon je passe l’éponge à condition que tu me donnes tous les détails croustillants le lendemain de la nuit de noces
-T’es terrible comme sœur dit-elle en éclatant de rire. Promis juré je te ferai un rapport détaillé, j’ai hâte de me retrouver dans ses bras et en toute légalité cette fois
-Je suis très heureuse pour toi ma sœur. Au fait j’ai invité nos grands-mères, elles seront présentes. Je sais qu’elles nous ont menti mais elles nous aiment et nous formons une famille toutes les quatre alors fais un effort je t’en prie
-C’est bon Fatou, je savais que tu le ferais et je ne t’en veux pas (soupirs). Elles sont ce qui se rapproche le plus de nos mamans donc malgré tout ça me fait plaisir de savoir qu’elles assisteront à mon mariage
-Merci…
-Fatou, tu étais autant stressé le jour de ton mariage ?
-Oui ma chérie, je crois que toutes les mariées ressentent cela. Ne t’inquiète pas tout se passera bien, j’y ai personnellement veillé, c’est ton jour ma sœur alors contente toi juste d’être heureuse ok ?
-Ok… Merci pour tout, je t’aime tellement dit-elle en se jetant dans mes bras
-Je t’aime aussi Marie, je t’aime très très fort. Allez viens, il ne faudrait pas que ton futur mari vienne nous chercher à coup de fouets (rires)
-Notre mari tu veux dire (rires)
-Hahaaa va dire ça à Ahmed
Enfin le jour de ma sœur… Je suis tellement heureuse pour elle. Ma vie comparée à la sienne n’a été que du beurre mais bon hamdoulilah aujourd’hui nous pouvons rendre grâce au seigneur, après tant d’épreuves elle va se marier avec l’amour de sa vie, le père de son enfant que souhaiter de mieux ? Rien n’égal une vie humble et heureuse auprès des êtres que nous chérissons. Mon mari a accueilli la nouvelle de ma grossesse avec joie, hum il fallait voir à quel point il me couvait les premières semaines comme si j’étais une porcelaine (rires). Cet enfant que je porte est une bénédiction car par cet acte Dieu accorde une chance à mon couple et je ferai tout pour maintenir ce cap inchAllah. Quant à l’autre hystérique, elle est alitée à la clinique à cause des complications lors de l’accouchement, Ahmed ne s’occupe que de ses besoins médicaux et du bien être du bébé; pour le reste et bien c’est ma tante qui s’en charge
***Serigne Khadim Fall
Aux bras de Cheick, Marie et sa sœur avancent vers moi en souriant comme des reines, elles sont magnifiques…. Arrivés à mon niveau, il lève leurs voiles et les embrasse avant de mettre leurs mains dans la mienne
-Hey décrispe toi un peu, tu ressembles à une momie (rires). Je te la confie, prends en grand soin sinon tu recevras mon poing dans ta tronche
-Hahaaa t’inquiète mon frère, c’est la prunelle de mes yeux alors promis ta famille et toi vous n’aurez pas à vous en faire lui répondis-je
-Bien ! Monsieur le Maire, ils sont tout à vous
Après les formalités d’usage, le maire nous a déclaré Mari et Femme devant Dieu et ses serviteurs. C’est donc tout heureux que mon épouse et moi nous avons rejoint nos invités dans la grande salle de réception du Radisson blu hotel. Des embrassades par ci, des vœux de bonheur par là, c’était vraiment merveilleux
-Chéri pourquoi tu fais ce sourire béat ? Se moqua Marie
-C’est le bonheur Elisabeth, je comprends tout le sens du mot à présent mon cœur, je suis heureux oui très heureux
-Je t’aime Khadim Fall et je t’aimerai jusqu’à mon dernier souffle
-Je t’aime encore plus, plus, plus Mme Fall Marie Elisabeth ; dis-je en l’embrassant
-Beurkkkk prenez vous une chambre pardon !
-Tu devrais plutôt dire prenons nous une chambre car cette lune de miel ne se fera pas sans toi Fatou
-Oh non j’ai déjà eu ma dose avec ce Monsieur ci dit-elle en s’accrochant à son mari
-Fall je te préviens ne me provoque pas, occupe-toi de ta femme et je m’occupe de la mienne
-C’est ça ! Tu as bien épousé la mienne non ? Et sans mon consentement d’ailleurs alors ne viens pas faire ton malin ici
-Hahaa dans ce cas je te retire sa main puisque c’est moi qui te l’ai remis au départ
-Trop tard mon frère, la balle est déjà partie dis-je en lui montrant mon alliance
-Pfff les hommes hein, allez venez on va danser
-Hum tu vas danser maintenant pour faire ton gros bébé après, pas question madame ménage toi ordre du médecin, dit-il à sa femme
-T’es trop rabat joie pfff Dim je suis partante pour la lune de miel c’est décidé, les Antilles j’arrive ! dit-elle
-Ok c’est bon mais juste une danse hein petite capricieuse
-Yeahh merci mon cœur, t’es le meilleur des maris
-Hum et moi alors ? Lui dis-je l’air faussement choqué
-Tu dois encore faire tes preuves mon chou dit-elle en pouffant de rire
-Estimes toi heureux mon frère, profites en pendant qu’il est encore temps car c’est bien ce qui t’attend me dit Sylla en me tapotant l’épaule
-Ne l’écoute pas hein, tout ce qui t’attend bébé c’est une partie de plaisir ajouta Marie en se collant à moi de façon sensuelle
-Ouhhh bon courage mon frère, allez venez on va danser sinon ma femme va me faire des misères
On a tous éclaté de rire avant de rejoindre Fatou et son ventre sur la piste de danse. Ces deux là sont fous amoureux et cela se reflète même dans leurs actes (rires). Je suis très content pour mon frère et ami, de la chance il en a d’avoir une femme comme Fatou. Je craignais que cette histoire avec son ex ne vienne tout bousiller mais leur amour a su résister à cette tempête malgré tout et c’est là toute la force de l’amour
Aujourd’hui je suis un père et un mari comblé, en plus d’être un grand chef d’entreprise, que demander de plus ? Allah est bon et plein de mystères, encore hier j’avais peur de rester coincé dans mon pseudo mariage avec Mareme et ça a été très éprouvant mais j’ai fini par comprendre que rien ne nous arrive par hasard dans la vie. Mareme et moi nous nous sommes pardonnés mutuellement, elle a beaucoup mûrit ces derniers temps. Actuellement elle œuvre dans le domaine caritatif et elle est fiancée à un homme respectable. Pour ma part, ma relation avec mon paternel s’est nettement améliorée et je dois cela en grande partie à la venue de mon fils ; aussi mes frères ont mal pris le fait qu’il accepte mon union avec Marie mais il a tenu à ce que tout se passe dans les règles de l’art. Il y a eu une cérémonie religieuse chrétienne et une autre musulmane, il sait que mon fils a hérité d’un don de sorcellerie du côté maternel mais il n’en a pas fait état, bien au contraire il nous soutient et il nous aide à protéger le petit contre les esprits malveillants. Quant au fait que j’assume pleinement mon rôle d’héritier et bien je ne me suis pas encore décidé mais puisque j’ai déjà accepté ces dons, je l’accompagne en dehors de la ville un weekend par mois pour sa retraite spirituelle. J’ignore ce que l’avenir nous réserve mais pour l’heure je compte profiter pleinement de ma lune de miel aux Antilles avec ma dulcinée
Quelques jours plus tard…………………………..
***Cheick Ahmed Sylla
Je regarde ma femme dormir paisiblement près de moi, tenant fermement ma main sur son ventre et un trop plein d’amour envahit mon être tout entier. Cette femme au visage angélique, si douce, si fragile mais pourtant si forte… Hum et dire que le sort de l’humanité toute entière reposait en partie sur ses frêles épaules ça m’étonnera toujours
Nous avons traversé une période très éprouvante mais elle est restée et elle m’a soutenu malgré tout. Chantale ne lui a pas rendu la tâche facile mais elle a encaissé et supporté pour moi, parfois j’en arrive à me demander si je la mérite vraiment. Je savais qu’elle souffrait intérieurement mais je n’ai vraiment pris conscience et réalisé toute sa peine que le jour où elle m’a annoncé qu’elle portait elle aussi mon enfant ; dans ses yeux j’ai lu un profond soulagement et je me suis juré que j’éloignerai Chantale aussi loin que possible de ma femme car elle mérite que je me consacre entièrement à elle
Cet enfant qu’elle porte en son sein représente le fruit de notre amour et oui c’est un garçon, nous l’avons su il y a peu, mes parents ont fait la fête pour célébrer la venue de leur petit fils et maman est aux petits soins avec sa filleule tellement sa joie est immense (rires). Chantale était furieuse et elle était décidée à quitté la maison mais par peur qu’elle ne disparaisse avec le bébé à tout jamais, j’ai exigé à ce qu’elle reste et malheureusement elle n’a accouché qu’il y a deux semaines après onze mois de grossesse, franchement pour nous pourrir la vie elle sait y faire j’espère juste que ma fille n’héritera pas de son sale caractère
Dring dring dring (sonnerie du téléphone)
Hum quand on parle du loup, il montre sa queue, c’est encore elle tout le temps à faire des caprices
-Tu devrais décrocher Ahmed
-Je pensais que tu dormais toi dis-je en lui effleurant la joue
-C’est elle n’est-ce pas ? Décroche c’est de la mère de ton enfant qu’il s’agit chéri
-C’est sa stratégie pour que je passe plus de temps avec elle Fatou, je ne veux pas lui donner une autre occasion de nous gâcher notre bonheur
-J’ai entièrement confiance en toi et je sais que tu sauras préserver notre couple alors prends ce téléphone et écoute ce qu’elle a à te dire s’il te plait
-Ok….
Je l’ai rappelé et elle m’a dit qu’elle voulait nous parler à Fatou et à moi. Je suis donc allé la chercher à L’hôpital et nous sommes venus à la maison
***Fatou Elisabeth Cissé
-Bonjour Fatou
-Bonjour Chantale, répondis-je sur un ton sec
-Excuses moi de débarquer ainsi mais rassures toi je viens en paix
-Dis ce que tu as à dire Chantale lui intima Ahmed
-Je….je suis là pour faire amende honorable et j’espère que tous les deux vous arriverez à me pardonner tout le mal que je vous ai fait. Je suis désolée Fatou, vraiment désolée dit-elle en pleurant
-…………..
-Je sais que tu auras du mal à me croire mais je ….. J’aime ton mari et cela de tout mon cœur et….
-Chantale ! Cria Cheick
Je bouillonnais de colère en l’écoutant dire qu’elle aime mon mari mais bon je ne peux m’en prendre qu’à moi-même puisque j’ai donné mon accord pour qu’elle vienne donc je n’ai plus qu’à encaisser mais si elle dépasse les bornes je lui arracherai les cheveux avec plaisir
- Laisse-la finir chéri, tu veux bien
-Merci. Euh je disais que l’amour ce que je ressens pour Cheick ne justifie pas mon attitude et je reconnais que c’était égoïste mais en toute sincérité j’ai agi par amour et j’ai été fière de porter son enfant
-Je suis très patiente mais ma patience a des limites Chantale, je sais que tu es amoureuse de mon mari alors si c’est pour venir m’insulter sous mon propre toit va t-en
-Ne t’emporte pas Fatou, si j’ai tenu à te parler aussi c’est pour te confier mon enfant
-Quoi ? Comment ça me confier ton enfant ?
-Je….je ne peux plus continuer à vivre dans cette maison ou encore moins dans cette ville, c’est trop douloureux. Je sais je ne mérite pas ton pardon car je me suis immiscée dans ton foyer mais je t’en prie accepte de prendre soin de ma fille. J’ai commis beaucoup d’erreur mais cette petite n’a pas demandé à naitre alors tu veux bien s’il te plait ?
-Je….je ne sais pas quoi te dire. Tu devrais régler cette question avec son père
-C’est inutile, je sais qu’il ne va pas me laisser sa garde vu les circonstances de sa naissance
-Bien sûr que je ne compte pas te la laisser, tu es folle Chantale et jamais je ne permettrai que mon enfant grandisse avec toi
-Ahmed je t’en prie calme toi et réfléchissons calmement à la suite des choses
-Non mais tu t’entends ? Après tout ce qu’elle nous a fait Fatou, vraiment ?
-Je sais bien que tu n’as aucune confiance en moi Cheick mai ce n’est pas un piège. Tu ne veux pas me la laisser ok c’est ton droit mais j’ai aussi le droit de veiller à ce qu’elle soit entre de bonnes mains
-Ahmed je peux te voir un instant s’il te plait ? Donnes-nous un moment Chantale
-Ok….
-Fatou c’était quoi ça ? Elle te tend un piège et toi tu tombes dedans sans réfléchir
-Je sais qu’elle t’exaspère et c’est mon cas également mais là c’est son cœur de mère qui parle fais moi confiance
-J’ai vraiment du mal à te comprendre chérie
-C’est ton sang Ahmed et encore une fois ce n’est un fardeau mais ton enfant, je t’en supplie laisse la partir avec la petite
-Comment ?
-Cette femme est folle amoureuse de toi et ce depuis très longtemps, ce qui a d’ailleurs causé son acte de folie ; elle ne peut pas t’avoir mais ce bébé lui permettra de faire son deuil et d’aller de l’avant. J’ai accéder à ses pensées et je n’y ai rien vu de malveillant
-Fatou…
-Ahmed je deviendrai folle si on m’enlevait le bébé que je porte et je sais ce que c’est que d’être amoureuse de toi alors je la comprends un peu malgré tout. Loin de moi l’idée de justifier son acte, elle a mal agit et elle mérite la prison pour ce qu’elle t’a fait mais sois indulgent et penses un peu à ta fille ; j’en prendrai grand soin comme s je l’avais enfanté tu le sais bien mais elle mérite de grandir avec sa maman
-Ah ! Ton cœur te perdra un de ces jours
-Je le sais chéri mais c’est ma nature, je n’y peux rien malheureusement dis-je en souriant
-Tu penses vraiment que c’est une bonne idée ?
-Seul l’avenir nous le dira mais je reste convaincue qu’elles ont besoin l’une de l’autre mais si tu n’es pas d’accord je serai pour ta fille une bonne mère
-Franchement je ne sais pas ce que je deviendrai sans toi dit-il en me prenant dans ses bras
-Tu seras mal barré mon chéri (rires). Tu es un homme bon Ahmed et je sais que tu sauras prendre la bonne décision
Nous sommes revenus au salon et elle était toujours assise à sa place entrain de bercer le bébé
-Chantale tu m’as fait beaucoup de mal, à ma femme encore plus ainsi qu’à ma famille ; tu as bouleversé l’équilibre de notre ménage et de ma vie pour cela je t’en veux énormément mais bon qu’à cela ne tienne j’ai reconnu la paternité de cet enfant et pour elle j’éprouve un amour sincère
-Je t’en suis reconnaissante crois moi et….
-Laisse moi finir s’il te plait
-Bien sûr, excuses moi
-Tout ce que je désire c’est d’intenter un procès contre toi et cette clinique où tu t’es faite inséminée pour que tu mesures réellement la portée de tes actes. J’aurai voulu t’éloigner de moi et ne plus avoir à te revoir mais ce petit être nous lie à vie et rien que pour elle je peux faire l’effort de te supporter
-……………
-Tu en as de la chance car cette femme que tu as méprisé et peiné intervient malgré tout en ta faveur car elle a bon cœur et je suis convaincu qu’elle aurait élevé ton bébé comme si elle l’avait enfanté mais bon après mûre réflexion nous avons décidé Fatou et moi de te laisser la garde de la petite
-Oh je…je n’en reviens pas…..merci, merci beaucoup à tous les deux
-Ne te réjouis pas trop vite, ça n’a pas été facile comme décision vu les circonstances et honnêtement je ne te fais pas du tout confiance donc j’en parlerai à mon avocat qui te fera parvenir des documents concernant cet accord. Je n’ai pas su te retourner cet amour que tu me portes mais j’espère que tu rencontreras un homme qui te rendra heureuse, l’unique chose que je te demande c’est de prendre soin de notre fille
-Je te promets que je prendrai bien soin d’elle car à elle je tiens énormément, c’est une part de moi bref j’ai échoué en tant que personne, en tant que femme mais pour mon bébé je donnerai le meilleur de moi-même et tu seras fier d’elle. J’espère juste qu’au fil des années, le temps effacera les erreurs que j’ai commises
Elle a remis le bébé dans sa couchette et elle s’est agenouillée devant moi…..
-Fatou du fond du cœur merci, je sais que je ne mérite pas que tu me fasse grâce et qu’aucun mot de ma part ne saurai atténuer le tort que je t’ai fait car je t’ai privé d’un énorme privilège mais je m’emploierai à mériter ta bienveillance à mon égard ainsi qu’à l’égard de ma fille. Je t’en supplie trouves en toi la force de me pardonner
-Relèves toi Chantale, je n’ai fait que mon devoir d’épouse
-Sniff…sniff…merci vraiment merci sniff…sniff
-Je ne l’ai pas fait pour toi mais pour mon mari car son bonheur compte énormément à mes yeux. Et si tu veux vraiment me remercier, occupes toi bien de ta fille et sois pour elle une meilleure mère, un bon exemple. La vie t’offre une seconde chance de te rattraper alors refais ta vie et tâche de trouver le bonheur car celui de ta fille en dépend. N’oublies surtout pas qu’ici elle a une famille qui l’accueillera toujours à bras ouverts. Dieu a voulu que nous formions une famille malgré nos différends et nul ne peut se soustraire à sa volonté alors ne me fait pas regretter mon acte
-Je saurai obtenir votre pardon à tous les deux et aussi le mériter, j’en fais le serment. Cheick j’ai pris une suite dans un hôtel au centre ville je vais y rester le temps de bien me rétablir et signer les documents que tu me feras parvenir par l’intermédiaire de ton avocat, ça vaut mieux pour tout le monde
-Ok comme tu voudras, j’en ferai part à mes parents
-Bon encore une fois merci Fatou et je vous souhaite d’être heureux tous les deux
-Merci, bonne chance à toi aussi et veille bien sur cette petite merveille, dis-je en baisant le front du bébé
-J’y compte bien
Je crois qu’il va me falloir du temps pour m’adapter à l’avoir dans nos vies, cette petite est le portrait craché de son père, ah le destin a vraiment le don de nous éprouver (soupirs) mais bon la volonté de Dieu est faite et je ne peux que m’en accommoder en espérant que je mette bas dans de meilleures circonstances. Notre couronnement approche à grand pas et j’appréhende beaucoup le moment de me séparer de mon enfant et de l’homme que j’aime, quelle étrange destinée pour ma sœur et moi hein franchement !
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Zaharaye ♡