Chapitre 40: La maison NZAOU

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 40: LA MAISON NZAOU.



**MYRNA NZAOU**


Sara: (Hurlant) Tu as fait quoi ?

Moi: J'ai appelé maman Raphaëlle pour qu'elle me fasse une délivrance.


Sophie et Sara qui sont actuellement à la maison avec moi et à qui j'ai raconté ce qui s'est passé avec l'autre sorcier là il y a une semaine et demie, me regardent avec des grands yeux avant de toutes les deux éclater de rire.


Sara: (Riant) Non Mimi, je t'assure que tu n'es pas simple.

Sophie : (Riant) Donc tu as bu l'huile d'onction ?

Sara : (Riant) Jusqu'à se baigner avec, je parie même que si on était en Israël, tu serais allée te jeter dans le Jourdain. Avec ta pelle et ton coton tige spirituels. Oh non, Mimi tu es trop intéressante. Tu as trouvé l'inspiration là où ?

Moi: (silence)

Sara : Oh je déracine à la pelle spirituelle et je jette loin de moi. La pelle là ressemble à quoi?

Sophie : (Pleurant de rire) Sara, je vais m'étouffer.

Sara : (Riant) C'est moi ou c'est ta sœur Myrna qui fait des choses insensées ? Et malgré ça la voilà qui se retrouve assise sur lui dans sa voiture en train de se faire appuyer les fesses et gémir dans le désordre. 

Sophie : (Essuyant ses larmes) Maman Raphaëlle a dit quoi?

Moi: Elle a appelé maman pour lui dire que j'avais un problème et que j'avais besoin de délivrance car je l'avais appelé de toute urgence. Maman était venue me trouver au salon et m'avait demandé.


Maman Jeanne : Mimi tu as quel problème ?

Moi: (Assise par terre au salon)

Maman Jeanne : Tu ne me réponds pas ? Maman Raphaëlle m'a appelé au téléphone pour me dire que tu as un problème et je sors , je te trouve assise par terre toute seule ici? Tu as quel problème ?

Moi: On, je suis envoûtée. On m'a envoûté.

Maman Jeanne : (Surprise) On t'a envoûté ?

Moi: Oui.

Maman Jeanne : Comment ça ? Qui t'a envoûté ?

Moi: Le père des triplés.

Maman Jeanne : (Écarquillant les yeux) Le pasteur Lilian ?

Moi: Oui.

Maman Jeanne : Il t'a envoûté comment ?

Moi: Je ne ne sais pas.

Maman Jeanne : Comment ça se manifeste alors?

Moi: (Hésitant) Quand, quand je, je le vois où quand j'entends sa voix, mon cœur bat vite dans ma poitrine et je me mets à trembler.

Maman Jeanne : Et ta température grimpe, tes mains deviennent moites et ton sexe s'agitent c'est ça ?

Moi: (La regardant) Oui c'est ça. 


(Sonnerie du téléphone)


<<Maman Jeanne : (Décrochant) Oui allô maman.>>

<<..........>>

<<Maman Jeanne : Ce n'est pas la peine de vous déplacer, elle n'a aucun problème de délivrance.>>


J'ai levé les yeux pour la regarder. Comment ça je n'ai aucun problème de délivrance alors qu'elle vient elle-même de décrire certains symptômes que j'ai.


<<.......>>

<<Maman Jeanne : Non. Elle est sexuellement attirée par le père de ses enfants c'est tout. >>


Moi: (Les grands yeux) Oh.


<<........>>

<<Maman Jeanne : Oui. Dormez bien dans la paix de notre Dieu. >>

<<..........>>

<<Maman Jeanne : Amen!>>

Clic.


Je l'ai regardé avec les grands yeux


Maman Jeanne : Tu me regardes avec les yeux ouverts comme ça pourquoi? J'ai menti ? 

Moi: (silence)

Maman Jeanne : Les symptômes que tu as décrits ne sont en rien des signes d'un envoûtement. Ce sont des signes de désirs sexuels. Tu es attirée par lui.

Moi: (Refusant) Jamais, je ne suis pas attirée par lui.

Maman Jeanne : C'est pour ça que tes tétons étaient dressés quand tu es rentrée ici non? Il t'a touché et tu as accepté.

Moi: (Balbutiant) Moi, je, peurh. Il m'a envoûté.


Elle m'a regardé de la tête aux pieds et inversement avant de s'attarder sur mon cou, ma poitrine et mon entrejambe.


Maman Jeanne : Va te laver pour calmer l'excitation qui est encore dans ton corps. Tu es en chaleur, on va parler demain.

Moi: Je ne suis pas en cha

Maman Jeanne : (M'interrompant) Ah quitte moi là, tu n'es pas en chaleur que tu es en quoi? Tu peux continuer à te mentir si tu veux, mais je te préviens tu n'iras pas dormir avec mes petits enfants sans prendre une douche. (Se retournant pour marcher vers le couloir) Je ne suis pas en chaleur, je ne suis pas en chaleur alors qu'elle a failli se faire coucher. Tchuip. 


Elle est partie et je suis restée assise par terre avant d'aller prendre mes affaires pour aller prendre une douche. Après ça, j'étais plus calme. J'ai prié et me suis endormie.


Sara : Et après, que s'est-il passé ?

Moi: Le lendemain, elle m'a appelé dans sa chambre et elle m'a dit que je devais d'abord me calmer et accepter ce qui se passait dans mon corps car c'était tout à fait normal. Il n'était en rien question de sorcellerie ou d'envoûtement et que si je m'évertuais à continuer à réagir négativement par rapport à ça, je ne ferais qu'empirer les choses et..


Maman Jeanne : Tu es une femme et c'est tout à fait normal que tu ressentes une attirance sexuelle pour un homme, car ce sont des choses de ton âge. En plus, il ne s'agit pas de n'importe quel homme, c'est quelqu'un que tu as aimé par le passé et avec qui tu as été sexuellement intime. Votre histoire ne s'est pas terminée de façon normale et est encore en cours. Je ne te parlerai pas de votre histoire car cela, il n'y a que Dieu seul qui connaît l'issue. Mais pour ce qui est de ta sexualité, commence par accepter et comprendre que c'est normal. Ensuite lorsque tu sens que ton corps éprouve des sensations, au lieu de te braquer, fait quelque chose qui va te distraire et orienter ton énergie vers autre chose. Si tu peux te déplacer pour faire une activité physique , écouter de la musique, regarder autre chose , penser aux enfants ou à une histoire drôle et tu verras que ça va passer. Tu peux aussi demander au Saint Esprit de t'aider et te dire quoi faire. Tu as compris ?

Moi: Oui. 

Maman Jeanne : (Souriante) C'est donc pour ça que tu as frotté l'huile d'olive sur tout le corps hier hein?

Moi: Oui. 

Maman Jeanne : Et ça a marché ?

Moi: Non.

Maman Jeanne : Tu sais que l'onction, sur le plan spirituel, fait briller et attire n'est ce pas ?

Moi: Oui.

Maman Jeanne : Et quand on frotte l'huile sur le corps c'est pour faire quoi?

Moi: Pour briller.

Maman Jeanne : Voilà. En t'oignant d'huile tu n'as fait que l'attirer encore plus. Ne le refais plus.

Moi: D'accord…



Sophie : Si toutes les mamans pouvaient nous parler de la sexualité comme ça, je suis sûre qu'on allait faire moins de bêtises.

Sara: Vraiment. Et depuis là, tu l'as revu?

Moi: Oui. 

Sara: Et alors?

Moi: Ça va. Je ne suis plus agitée et je fais comme maman m'a dit. En plus, lui aussi a pris du recul depuis la dernière fois. Il fait tout pour ne pas s'approcher de moi et il m'a demandé si c'était possible pour lui quand il voulait voir les enfants, de les prendre et aller avec eux ailleurs ? Je lui ai dit que j'étais d'accord. Donc on n'est plus trop dans le même espace et tout va bien maintenant. 

Sara: D'accord. 

Moi: (Changeant de sujet) Au fait S, tu ne m'as plus fait un retour par rapport à l'orphelinat, je t'avais dit que je voulais aussi être bénévole non?

Sara: (Échangeant rapidement un regard avec So) Ah oui c'est vrai. Excuse-moi, ce qu'il y a ce qu'avec l'accident des enfants et ce qui s'est passé par la suite, je m'étais dit que tu n'aurais pas encore le temps pour ça et après j'avoue que j'ai oublié. Mais ne t'inquiètes pas, je vais y aller dans deux jours et j'en parlerai avec la responsable puis je te ferai signe.

Moi: D'accord. J'attends de tes nouvelles dans ce cas. 

Sara: Ok. 

Sophie : Et sinon, comment ça avance la formation en informatique avec Japhet ?

Moi: (Souriante) Ça se passe très bien. À vrai dire c'est Ethan qui avait raison quand il disait que je n'aurais pas beaucoup de mal à m'adapter vu que je le faisais avant et il faut aussi dire que Japhet est un bon professeur. Il m'a même dit qu'il va me donner mon diplôme attestant que j'ai fait une formation dessus. 

Sophie : C'est une très bonne chose. Mais je t'avoue que je te félicite, moi je ne m'en sors qu'avec les autres marques mais apple rien , c'est pas possible, je trouve ça trop compliqué. 

Sara : Je t'assure. C'est pour ça que moi je n'utilise pas ça.

Moi: Ah bon? Pourtant moi je trouve que c'est simple.

Sara: C'est normal. Vous aimez la pomme dans votre famille.

Moi: ( Ne comprenant pas) Hein?

Sara: (Riant) Non rien. Dis moi les enfants aussi arrivent à manipuler ces appareils ?

Moi: Oui. Bon pour des enfants qui n'ont jamais eu à manipuler ce genre de choses, je trouve qu'ils se débrouillent très bien. 

Sara: (Souriant) Cela ne m'étonne pas. C'est comme je disais, c'est une histoire de famille.

Moi: (La regardant) Mais tu parles de quoi ?

Sara : (Se retenant de rire) Non, non. 

Sophie : (Riant) Tu es terrible Sara.

Sara: (Riant) Mais j'ai dit quoi ? C'est une affaire de famille non. Apple est très appréciée dans cette famille.


Je les regarde sans rien comprendre jusqu'à ce que le déclic se fasse dans mon cerveau "Apple = pomme". Mes appareils sont de cette marque, ceux d'Ethan aussi et comme les enfants arrivent à les manipuler , elle nous appelle la famille pomme. J'ai ramassé ma babouche et elle s'est levée pour sortir de la maison en courant et riant.


Moi: (Debout devant la porte) Ne reviens plus ici Sara c'est moi qui te le dis. Vilaine fille. 

Sara: (riant à une bonne distance de moi) Je te demande pardon maman Apple. J'ai dit quoi de mauvais, n'est ce pas vous aimez ce fruit ?

Moi: J'ai dit ne reviens plus ici.

Sara : (Riant) Mimi pardon, bon je ne vais plus t'appeler comme ça. Regarde mes pieds sont par terre.

Moi: C'est bien fait pour toi et j'espère que les puces du chien du voisin vont d'abord bien te coller et te donner les chiques .

Sara: (Sursautant en regardant au sol) Eh! 

Moi: Elles sont bien là où tu es . 


Elle a sauté et est revenue vers la maison, j'ai profité à la frapper avec ma babouche partout sur le corps sous les rires de Sophie qui s'attrapait le ventre et se sortait dans tous les sens à force de le faire. Nous avons passé l'après-midi ainsi avant qu'elles ne rentrent chez elles…


DEUX SEMAINES PLUS TARD 


Je suis en route avec Sara qui est passée me chercher à la maison pour m'emmener à l'orphelinat. Après la discussion que nous avions eu, elle m'avait rappelé quelques jours après pour me dire que c'était bon mais que j'allais commencer dans les semaines à venir. Elle m'a appelé jeudi soir pour me dire que ce samedi, elle passerait me prendre pour m'emmener sur les lieux et faire une présentation officielle avec les autres membres bénévoles et ceux qui y travaillent à temps plein. Je me suis demandée pourquoi tant de formalités, mais après j'ai pensé que c'était peut-être le protocole. 


Moi: Tu as dit qu'on va d'abord où ?

Sara : (au volant) Au salon de beauté.

Moi: Pourquoi faire ?

Sara: On fait quoi dans un salon de coiffure ?

Moi: On fait de la beauté.

Sara: Maintenant pourquoi tu me poses la question alors que tu as la réponse ?

Moi: Je veux dire que pourquoi tu veux faire une mise en beauté pour aller à l'orphelinat ? En plus je te trouve très bien comme tu es là.

Sara : Je sais que je suis bien mais pourquoi être bien si on peut être mieux ? J'ai mes deux ongles dont le vernis s'est écaillé et je veux qu'on me diminue les sourcils là, demain c'est dimanche, je n'aurai pas le temps. En plus, une petite mise en beauté n'a jamais fait du mal à quelqu'un. 

Moi: Hum. 


Nous avons roulé jusqu'au salon en question où elle a dit aux femmes de s'occuper de nous deux. J'ai voulu bouder mais elle ne m'a pas laissé faire. Du coup, j'ai eu droit à une manucure-pédicure, un soin du visage, une épilation des sourcils, un maquillage nude, un soin des cheveux avant qu'on ne me les lisse et me fasse une coiffe avec une raie au milieu de la tête. À la fin, je me suis trouvée très jolie.


Moi: (Souriant) Merci. Je suis belle. 

Sara : Tu as vu non? Attends, j'ai même une tenue dans mon sac là qui va bien passer avec ton nouveau look. 

Moi: (Regardant ma robe) ma tenue actuelle a quoi?

Sara : C'est en déphasage. Quand on regarde ta tête, tu as l'air d'une grande femme , très charismatique et tout. Le genre un peu "working girl" façon un genre. Tu me suis ? Et cette robe fait petite fille. Ça ne match pas. Viens te placer devant le miroir et tu verras. 


Je suis allée me placer devant le grand miroir et j'ai pu constater qu'elle avait raison. Elle m'a donné une tenue que je suis allée essayer. Il s'agissait d'une chemise toute blanche, un pantalon noir tailleur et une paire de mocassins en cuir noire. Je comprenais pas pourquoi elle avait une chaussure à ma pointure alors qu'elle chaussait plus grand que moi. Je suis ressortie de la pièce où je me suis changée et je suis revenue me placer devant le miroir.


Sara : (Un large sourire sur les lèvres) C'est-à -dire que le gars connaît les mensurations exactes hein.

Moi: Hein?

Sara : Non. Regarde maintenant la différence.


J'ai vu et force était de constater que c'était mieux que ce que j'avais. Après m'avoir prise en photo, nous sommes remontées en voiture et elle a démarré. Une dizaine de minutes plus tard, la voiture rentrait dans un assez grand portail je n'avais pas pu bien lire le nom de l'orphelinat parce que le portail s'était ouvert sur un bon nombre d'enfants qui se tenait debout en face d'un grand bâtiment, tous de blanc vêtu tenant une banderole écrite en grand caractère "Bienvenue maman Myrna". À côté d'eux se tenaient des adultes dont les âges variaient de la vingtaine à la cinquantaine si on prenait en compte les traits du visage. Il y avait des hommes et des femmes. À peu près une trentaine. Ils affichaient tous un énorme sourire. Lorsque Sara a garé dans le parking et que je suis descendue du véhicule. Un petit garçon de 2 ou 3 ans s'est détaché du lot et a couru pour venir se jeter sur moi. Bien qu'étant surprise, je l'ai réceptionné et soulevé.


Lui: Bonjour maman Myrna

Moi: (Lui Souriant) Bonjour mon bébé.

Sara : (Souriant) C'est Exaucé.

Moi: (Souriant) Alors c'est toi mon petit Exaucé, le meilleur ami de Noah ?

Exaucé : Oui. 


Il a posé sa tête sur mon épaule et a passé ses mains autour de mon cou. Je me suis approchée des autres avec un grand sourire sur les lèvres qu'ils me rendaient tous. À leur niveau, ils m'ont tous salué en m'appellant "Madame Myrna" pour les adultes et "Maman Myrna"  pour les enfants. Une dame s'est présentée à moi comme la responsable de la structure et elle m'a serré la main avant de me présenter le personnel un à un par son prénom et sa fonction.


Maman Laure: On nous a beaucoup parlé de vous et nous tenons vraiment à vous remercier pour tout ce que vous faites pour les enfants et le personnel. Chaque jour je bénis Dieu pour votre vie et votre bon cœur. Quand nous avons appris il y a quelques deux mois que vous viendrez nous voir et que vous travaillerez à nos côtés désormais, je me suis vraiment réjouie car je me suis dit qu'une personne qui faisait de telles choses pour des enfants avait forcément beaucoup d'amour à donner. Et pour preuve notre petit Exaucé qui normalement n'accepte pas les gens a couru pour se jeter dans vos bras comme s'il vous connaissait depuis longtemps. C'est pour nous un très bon signe. 


J'étais complètement perdue et ne me retrouvais pas dans ce qu'ils étaient en train de me dire. J'avais l'impression, à les entendre, qu'ils me prenaient pour quelqu'un d'autre.


Maman Laure: (Me souriant tendrement) On nous avait aussi prévenu que vous n'étiez pas très bavarde et étiez assez timide. Mais ça va. Svp, venez avec nous, nous allons vous faire visiter.

Moi: D'accord.


Ils se sont retournés pour rentrer dans le plus grand bâtiment dont l'entrée donnait sur un grand couloir. J'ai tiré discrètement Sara  pour qu'elle me dise ce qui se passe mais elle m'a seulement souri en me disant.


Sara : Tu ne vas pas tarder à comprendre.


En effet, quand je suis rentrée dans le couloir, il y avait sur le côté gauche de l'entrée deux statues d'un couple enlacé fait en pierres qui a attiré mon attention. J'ai pu sans aucun effort reconnaître mes parents et juste un peu plus haut sur le mur, la photo d'eux qui avait inspiré la sculpture. J'ai regardé L'écriture à côté  et j'ai pu lire "L'ORPHELINAT, LA MAISON NZAOU vous souhaite la bienvenue"  Fondatrice : Myrna Précieuse NZAOU. Slogan "Parce qu'un sourire sur le visage d'un enfant vaut mieux que tout l'or du monde". C'était l'une des phrases préférées de mon père. Juste à côté une photo de moi plus jeune affichant un énorme sourire. Mes yeux se sont remplis de larmes et je me suis mise à pleurer…




LE JOUR OÙ MA VIE BA...