Chapitre 41

Ecrit par Djelay

-         Ecoute Ciara ! Des femmes il y en a des milliers à chaque coin de rue. Alors si j’ai envie de baiser crois-moi qu’il ne suffira que je claque des doigts pour qu’elles accourent.

Il sort ensuite en claquant la porte. Ciara les larmes aux yeux, reste figée le regard pointé sur la porte par laquelle vient de sortir Steph. Si l’idée était de lui faire mal, il peut être fier de lui car il a réussi.

Lorsqu’Elodie vient lui annoncer l’arrivée de Philippe, Ciara essuie rapidement ses larmes avant de sortir le rejoindre dans le bureau de Steph. C’est là qu’a désormais lieu leurs séances de thérapie.

-         Comment va ma patiente préférée ? Dit chaleureusement Philippe quand elle pénètre dans le bureau.

-         Je vais bien Philipe.

Ciara lui fait la bise puis prend place sur le siège en face de lui. Il l’observe en silence attendant peut-être qu’elle se jette à l’eau. Ciara comprit très vite que Philippe ne parlerait pas alors elle commence.

-         J’ai encore fait un cauchemar cette nuit.

-         Raconte-moi ! Est-ce le même que d’habitude ?

-         Oui. Je cours dans l’obscurité. Je suis effrayée, je suis à bout de souffle. Quelqu’un est à ma poursuite. De temps en temps je jette un regard en arrière et je vois l’homme se rapprocher. Dans ma course je heurte quelque chose, je trébuche et tombe sur le ventre. Je me fais mal. Mon visage cogne contre le sol. Lorsque que je lève la tête, je vois Lala couchée par terre, sur le dos. Elle me sourit. Heureuse de la retrouver je souris à mon tour. Puis tout d’un coup je vois du sang, beaucoup de sang autour d’elle. Affolée, je la regarde de nouveau mais ses yeux sont fermés cette fois. Je crie son prénom, je hurle jusqu’à me briser les cordes vocales. Obtenant aucune réponse, je rampe jusqu’à elle. Alors que je suis à un doigt de l’atteindre, je sens une main empoigner ma cheville. Je tourne lentement la tête et je vois Bamba, un sourire sadique au visage. Je crie.

-         Et c’est à ce moment que tu réveilles.

C’était plus une affirmation qu’une question mais Ciara répondit oui.

-         Selon toi, pourquoi ce cauchemar revient-il après deux mois ?

-         C’est toi le doc Philippe. C’est à toi de me le dire.

Il sourit.

-         Je reformule ma question. Qu’est-ce qui te tracasse ces temps-ci ?

-         Euh… Rien.

-         Tu en es sûre ?

-         Eh bien oui enfin je crois.

-         Ecoute Ciara, si durant deux mois tu n’as pas fait un seul mauvais rêve et que tu le fais aujourd’hui c’est qu’il a dû se passer quelque chose. Et tant que je ne saurai pas ce que c’est je ne pourrai pas t’aider.

Elle ne dit rien, semble réfléchir.

-         Je ne crois pas que ce soit la cause mais…

-         Mais quoi ?

-         Hier dans la matinée, après le départ de Steph pour un rendez-vous, j’ai senti que quelqu’un m’épiait depuis la fenêtre.

-         La fenêtre ? Répète Philippe surpris. Votre chambre se trouve à l’étage.

-         Oui mais elle donne sur un balcon.

-         Et selon toi, il y avait quelqu’un sur le balcon qui t’observait ?

-         C’est stupide je sais ! Je me fais sans doute des idées.

-         Possible mais et si c’était vrai ?

-         Comment ça ?

-         Et si quelqu’un t’épiait réellement ?

Ciara ouvre gaillardement les yeux. La peur s’empare aussitôt d’elle et ses mains se mettent à trembler.

-         Tu vois ?

La voix de Philippe la fait sursauter.

-         Quoi ? Répond –elle.

-         Ta réaction Ciara. Tu as pris peur quand j’ai dit que tu pourrais avoir raison. Alors je te repose la question. Pourquoi ce cauchemar revient-il après deux mois d’absence ?

Ciara le regarde sans vraiment le voir. Serait-ce parce que…

-         Dis le Ciara ! Ordonne Philippe.

-         Pour ce qui s’est passé hier.

-         Que s’est-il passé hier ?

-         J’ai cru qu’on m’épiait depuis la fenêtre.

-         Et qu’as-tu ressenti à ce moment-là ?

-         J’ai eu peur.

-         Et qu’as-tu fais ensuite ?

-         J’ai été regardé au balcon pour m’assurer qu’il n’y avait personne.

-         Tu n’avais pas peur ?

-         Si ! Avoue-t-elle la voix tremblante.

-         Alors pourquoi y es-tu allée ?

-         Je ne sais pas. Murmure-t-elle. je ne sais pas.

-         Et y avait-il quelqu’un sur le balcon ?

-         Non.

Philippe marque une pause et la détaille des yeux. Il ne saurait dire s’il s’agissait de son imagination ou s’il y avait réellement quelqu’un derrière la fenêtre. Et si ce n’était pas son imagination ? Ça voudrait dire…Il ne termine pas sa phrase.

-         Regarde-moi Ciara. (elle obéit).  Pourquoi ce cauchemar revient-il après deux mois d’absence ?

-         Je l’ai dit ! S’énerve-t-elle.

-         Ce n’était pas la vraie raison. Alors dis-moi Pourquoi ce cauchemar revient-il après deux mois d’absence ?

-         Parce que… Hésite-elle.

-         Parce que ?

-         Parce que j’ai eu peur hier.

-         Mais encore ?

-         Je…je me suis remémorée les évènements de cette nuit.

-         Effectivement Ciara. Et c’est ce qui a réveillé tes vieux démons.

Il observe quelques minutes de silence. Son regard ne la quitte pas. Elle n’est pas du tout surprise. Elle fuit son regard.

-         Tu le savais n’est-ce pas ? (elle ne répond pas) Et c’est pourquoi tu ne m’as pas prévenu toute suite.

-         Je ne veux pas que vous croyez tous que je deviens folle. S’écrie-t-elle au bord des larmes.

-         Donc tu as préféré le garder pour toi. Tu aurais pu mettre ta vie et celles de tes proches en danger.

-         Comment ça ?

-         Et s’il y avait eu une personne cachée derrière ta fenêtre ce jour-là…enfin hier ?

Il peut voir la panique sur son visage. Son intention n’est pas de lui faire peur.

-         Tu sais Ciara, un psychopathe cours les rues et son seul objectif est de vous détruire Stéphane et toi. Alors toute information minime soit-elle peut être utile pour assurer votre protection.

-         Tu le diras à Stéphane ? Demande-t-elle inquiète.

-         Non Ciara. C’est toi qui le lui en parleras dès qu’il rentrera.

-         Il sera en colère.

-         Oui je sais. Je le connais que trop bien mais ça lui passera.

-         Il est déjà en colère contre moi parce que je ne t’ai pas téléphoné ce matin.

-         Je comprends. Mais dis le lui tout de même.

-           D’accord.

Elle paraît gênée.

-         Qu’est-ce qu’il y a ?

-         Euh…c’est que… je voudrais… je n’ose pas.

-         Dis-moi. Si je suis ici c’est pour t’aider. Alors n’hésite pas si tu as un quelconque problème.

-         Eh bien. Ca concerne notre… et bien… tu vois de quoi je veux parler. Bredouille-t-elle embarrassée.

-         Je te jure que non. Rétorque-t-il d’un air sérieux.

-         En fait depuis cette nuit, Steph et moi…n’avons pas eu de rapports sexuels.

-         A cause de la grossesse ?

-         Non ! Rassure-t-elle immédiatement. Nath nous a d’ailleurs conseillé de le faire.

-         Dans ce cas, quel est le problème ?

-         Je n’y arrive pas. Steph a essayé de…enfin tu vois…mais je n’ai pas pu. Chaque fois je me souvenais des morsures sur le corps de…

-         De qui ?

-         De Lala.

-         N’aies pas peur de la mentionner Ciara ! Nous avons déjà passé ce cap. Fait un effort s’il te plait. D’accord ?

-         D’accord. Répond-elle tout bas.

-         Donc, tu crois que Steph serait capable de te faire ça ?

-         Lui non mais l’autre si. Quand je sens les mains de Steph sur ma peau, je revois les morsures sur Lala et Bamba qui me saisit la cheville dans mon cauchemar.

-         Et tu paniques ?

-         Un peu oui.

-         Quand avez-vous essayé de faire l’amour pour la dernière fois ?

-         Il y a deux mois et demi.

-         Tu faisais encore tes cauchemars ?

-         Oui.

-         Pourquoi ne pas avoir réessayé ? Je veux dire quand les cauchemars ont cessé.

-         Steph ne m’as plus jamais…touché. Je crois qu’il n’en a plus envie.

-         Il te l’a dit ?

-         Non. Mais je le vois dans ses manières…il ne me désire plus.

-         Toi, tu en as envie ?

-         Euh…

-         Ne te sens pas gênée Ciara. Considère-moi juste comme ton Psy.

-         Oui, il me manque, ça me manque.

-         Pourquoi ne pas prendre l’initiative ?

-         J’ai peur qu’il me rejette.

-         Crois-tu qu’il en serait capable ?

-         Pour être honnête, je ne sais pas. Nous n’avons plus aucune intimité. A peine me touche-t-il les soirs. Quand il grimpe dans le lit, il me donne un baiser sur le front, puis sur le ventre avant de me tourner le dos. C’est ainsi tous les soirs.

-         Tu veux que je te parle en tant qu’homme ou en tant que ton psy ?

-         Euh…(elle le fixe longuement)…en tant qu’homme.

-         Fais le premier pas ce soir. Vas vers lui, prend l’initiative. Dis-lui que tu as envie de lui et montre le lui.

-         Ce soir ? Mais il est furieux contre moi.

-         C’est précisément le moment idéal. Peu importe le degré de notre colère nous les hommes décolérons automatiquement lorsque la femme que nous aimons se tient nue devant nos yeux, le regard brulant de désir. (Ciara baisse les yeux) Et nous cédons !

Si Ciara avait la peau blanche (se dit Philippe), ses joue auraient pris une teinte rose tellement elle est embarrassée. Elle n’ose même plus le regarder dans les yeux. Quoi ? Il n’a fait que dire la vérité.

-         Vous avez le pouvoir sur nous Ciara (continue-t-il). Vous disposez de toutes les armes susceptibles de nous faire flancher. Utilise-les sans hésiter et reconquière l’attention de ton mari.

Mon mari ? Pense-t-elle. Il n’a même pas encore déposé la dot. Bref. Ciara ne croyait pas découvrir un jour cette facette de Philippe. Derrière son masque de Psy super doué se cache tout simplement un homme. Un homme comme les autres. Pour être honnête elle n’est pas certaine que sa méthode fonctionnera. Steph est tellement imprévisible. On ne sait jamais à quoi s’attendre avec lui. Toutefois ça ne coûte rien d’essayer. La question c’est : en serait-elle capable ?

-         Un dernier conseil. Reprend Philippe. Attend d’avoir accompli ta mission avant de lui dire pour l’épieur.

Il lui fait un clin d’œil puis prend congé après lui avoir souhaité bonne chance.

 Il est vingt-deux heures et Steph n’est toujours pas  rentré. Pense Ciara inquiète. C’est vrai que les dimanches, il a pris l’habitude de sortir avec Siméon qui depuis le drame est devenu son meilleur ami. Du moins ça en a tout l’air. Habituellement ils rentrent  avant vingt heures. S’est-il passé quelque chose pour qu’à une heure pareille, ils soient encore dehors? Son inquiétude grandit peu à peu. Ou serait-ce parce que Steph est furax contre elle ? Certainement ! Dans ce cas, est-ce une bonne idée d’exécuter son plan ce soir ? De plus, elle n’est pas sûre qu’il veuille encore d’elle vu l’état dans lequel elle se trouve. Quel homme saint d’esprit désirerait un sac à patate tel qu’elle, déformée par la grossesse? Triste, elle retire la nuisette aguicheuse de couleur rouge sang portée dans le seul but de séduire son homme. A quoi bon ? Il ne la remarquera même pas. Que lui est-il passé par la tête ? Comment a-t-elle pu croire un instant qu’il voudrait d’elle ? A peine s’est-elle débarrassée du vêtement que la porte s’ouvre brusquement.  Figé devant l’entrée, Steph la détaille intensément durant quelques minutes avant de refermer la porte. Il se dirige ensuite vers la salle de bain sans dire un mot. Il l’ignore carrément. Une fois seul, Steph lâche le souffle retenu au fond de sa gorge.

-         Putain Ciara ! Peste-t-il en regardant son membre gonflé.

Quelle femme au monde peut-elle avoir un aussi beau corps à trois mois de grossesse ? Se demande-t-il les bras appuyés sur le lavabo. C’était la seule solution : quitter rapidement les lieux. Sinon, Dieu sait qu’il aurait bondi sur elle malgré le fait qu’elle ne soit toujours pas prête. Trois mois  bon sang ! Durant trois longs mois, il s’est retenu ! Combien de fois a-t-il joui en silence pendant qu’il se masturbait dans la salle de bain ? Le nombre est incalculable. Pour elle, il s’est abstenu ! Jamais il n’a été dans les bras d’une autre ! Il aurait pu pourtant. Mais par amour et par respect pour elle, il ne l’a pas fait. Et qu’est-ce qu’il gagne en retour ?  

-         Ou est-ce parce que nous n’avons  eu aucun rapport sexuel durant ces trois mois ? Dit-il en imitant la voix de Ciara.  

Elle me sort ça ! Sans aucune gêne après toute l’attention que je lui ai portée. De quelle preuve d’amour a-t-elle besoin ? Tout ce que je lui demande c’est de prendre soin d’elle et du bébé. Juste ça, rien d’autre. Est-ce si compliqué ? Il jure une fois de plus entre ses dents avant de se déshabiller et de passer à la douche. De l’eau froide réussira peut-être à calmer ses ardeurs.

Quand il ressort de la salle de bain une demi-heure plus tard avec sa serviette au rein, Ciara est toujours à poil. Elle est en train de fouiller dans son placard. Tout ce temps qu’il a passé dans la salle de bain, elle n’a toujours pas trouvé sa robe de chambre ? Se dit-il, les yeux fixés sur sa belle paire de fesses. Est-elle consciente de l’effet qu’elle lui fait ? Du mal qu’elle lui fait ? Il se fait violence et finit par se ressaisir.

-         Steph ! Dit-elle alors qu’il est sur le point d’enfiler son bas de pyjama.

Il se fige. Le pantalon en main, il la regarde avancer jusqu’à lui. Elle se trouve à présent à sa hauteur. Les seins en l’air, le ventre légèrement arrondi, les jambes…putain ses jambes sont trop parfaites. Pense-t-il en  gardant un air serein. Si seulement elle savait la bataille qu’il menait au fond de lui…

-         Steph ! Répète-t-elle avec plus de sensualité avant de se mordre la lèvre inférieure.  

Oh putain ! Ce geste le tue ! Ciara le tue ! Tiens bon Steph, tiens bon. Qu’est-ce qu’elle cherche ? Se demande-t-il. La réponse à la question ne tarde pas. Lentement, Ciara se tient sur la pointe des pieds en prenant sa tête en coupe. Elle dépose ensuite un baiser, à la fois doux et chaste sur ses lèvres. Un de ceux qui fait bander. Et comme il n’est qu’un homme, qui de plus est faible, il perd ses moyens et capture ses lèvres qu’il déguste avec voracité.

-         C’est le moment de me stopper ma douce ! Grogne-t-il contre ses lèvres, le front collé au sien.

-         J’ai envie de toi Steph.

Il ne lui en faut pas plus. Automatiquement, il dénoue sa serviette qu’il jette au sol et la soulève d’un coup pour la porter jusqu’au lit où il l’allonge. Il se place ensuite au-dessus d’elle, plonge un moment son regard dans le sien puis reprend possession de sa bouche. Il s’attaque à présent à ses seins qu’il martyrise à tour de rôle. Ne pouvant plus se retenir, Ciara laisse échapper un long gémissement qui n’a que pour seule conséquence de dupliquer l’excitation de Steph. Il part donc à l’exploration de son corps. De sa bouche il caresse tous les coins et recoins de l’anatomie de Ciara. Aucune partie n’est épargnée. Son excitation étant à son paroxysme, il écarte ses jambes puis s’introduit lentement en elle. Ses mouvements sont doux, délicats. C’est la première fois qu’il baise…enfin qu’il fait l’amour à une femme enceinte dont le ventre est très visible. Alors il préfère y aller doucement pour ne pas courir le risque de leur faire mal à Ciara et au bébé. Apparemment sa princesse n’est pas du même avis. Ses yeux semblent vouloir dire : ne te retiens pas.

-         Fais-moi l’amour Steph. Confirme-t-elle.

Elle ne le dira pas deux fois. C’est tout ce qu’il avait besoin d’entendre. Alors il se lâche et lui fait l’amour comme il en a rêvé durant ces deux mois. Leur désir assouvi, ils sont étendus sur le dos, blottis l’un contre et complètement épuisés.

-         Steph ?

-         Oui ma douce.

-         Philippe est venu après ton départ.

-         Oui je sais. Dit-il calmement. Je l’ai eu au téléphone.

-         C’est lui qui t’a appelé ?

-         Non. C’est moi. Alors comment s’est passé votre séance ?

Il embrasse ses cheveux sans cesser de lui caresser le dos. Elle a posé la tête sur sa poitrine. Il adore la tenir de cette façon, l’avoir nue contre lui, humer l’odeur de ses cheveux, de son corps,. Il l’a dans la peau cette fille.

-         Je dois t’avouer une chose mais promet moi de ne pas te mettre en colère.

-         Qu’est-ce que c’est ? Demande-t-il méfiant, les sourcils froissés.

-         D’abord promet !

-         Ciara ! Dis-moi ce que c’est ! Exige-t-il.

-         Tu vois, je ne t’ai encore rien dit et déjà tu es en colère.

-         Je ne suis pas en colère.

-         Si ! Tu as levé la voix.

-         D’accord, je promets de ne pas me mettre en colère. Parle maintenant.

-         Hier j’ai senti qu’il y avait quelqu’un qui m’épiait depuis la fenêtre.

-         Pardon ? Fait-il en relevant doucement sa tête. Et c’est maintenant que tu le dis ?

-         Tu as promis Steph ! Rétorque-t-elle.

-         Merde ! jure-t-il en se levant.

-         Je me suis dit que c’était mon imagination !

-         Quand bien même ! T’aurais dû le dire immédiatement. Tu imagines Ciara ! Ça aurait pu être un voleur, un bandit…ou même Bamba !

Un silence parcouru aussitôt la pièce à la mention de Bamba. Ciara ressentit soudainement une sensation de peur. Assise sur le lit, les pieds croisés elle regarde Steph plaquer son portable sur son oreille. Nu comme un ver, beau comme un étalon mais surtout furieux comme un lion en cage. Il ne se sent aucunement gêné d’être dans le plus simple appareil. Comme s’il avait senti son regard il se retourna pour lui faire face, les yeux fixés sur les siens.

-         Ange ! Visualise toutes les images des caméras extérieures. Il se pourrait qu’un intrus se soit introduit dans la maison hier.

Il raccroche, remonte dans le lit puis prend Ciara dans ses bras.

-         Excuse-moi pour m’être énervé. Dit-il tendrement en la serrant contre lui. J’ai eu peur…Peur à l’idée que quelque chose aurait pu t’arriver.

-         Toi pardonne moi. Tu as raison, j’aurais dû te le dire.

-         C’est la raison pour laquelle tu as de nouveau fait ce cauchemar ?

-         Oui. Répond-elle en se demandant comment il a deviné.

-         Et Philippe ? Qu’est-ce qu’il en a pensé ?

-         A propos, je crois que ce type est un sorcier !

Steph explose de rire. Un sorcier ! répète-t-il intérieurement.

-         Ne ris pas, je suis sérieuse. Il a tout de suite su qu’une chose s’était produite.

-         Pourquoi crois-tu qu’il fasse partie des meilleurs ?

Elle arbore un léger sourire.

-         Parler avec lui, c’est comme me débarrasser d’un énorme poids. Je me sens toujours légère et plus tranquille après chaque séance.

-         Tu m’en vois ravi ma douce. Alors tu vas mieux ?

-         Oui et maintenant encore plus. Répond-elle d’une voix sensuelle.

-         Tu m’as manqué bébé. (il l’embrasse sur la bouche) Ton corps m’a manqué. Ajoute-t-il entre deux baisers dans le cou.

-         Toi aussi tu m’as manqué mon chéri. J’ai pensé que tu ne me désirais plus.

Il s’arrête. Les yeux plissés, le regard étonné.

-         Moi je ne te désirais plus ? C’est toi qui disais ne pas être prête.

-         Mais c’était il y a trois mois. Depuis, pas une seule fois tu ne m’as touchée jusqu’à maintenant.

-         T’es sérieuse là bébé ? (il l’embrasse de nouveau sur la bouche) Comment aurais-je pu savoir que t’avais envie de baiser ?

-         Steph !

Elle lui donne une tape sur la poitrine.

-         Aie ! Feint-il d’avoir mal. Quoi ?

-         Ne sois pas grossier !

-         Tu trouves que je suis grossier ? (il l’allonge sur le dos) hein ?

Il écarte ensuite ses jambes et la pénètre lentement jusqu’à la garde avant de s’immobiliser.

-         Répond ! Ordonne-t-il. Suis-je grossier là ?

Il se met à bouger très lentement. Ciara transportée ne réussit qu’à sortir un délicieux gémissement.

-         Alors bébé ? t’as avalé ta langue ? Grogne-t-il contre ses lèvres entrouvertes.

-         Non ! Gémit-elle.

-         Quoi non ?

-         Tu n’es pas grossier !

Satisfait de la réponse, il sourit avant de l’envoyer au sommet de l’extase.

Deux heures plus tard, Steph est enfermé dans son bureau en compagnie du garde de Ciara. Il semblerait qu’effectivement quelqu’un se soit introduit dans la maison. Impossible de l’identifier. La personne était habillée en noir, une capuche sur la tête. Ce dernier grimpait sur le mur qui menait au balcon de leur chambre lorsqu’il a été filmé.  A sa façon de bouger, ils en ont déduit qu’il s’agit d’un homme.

-         Dorénavant je veux des gardes partout. A l’intérieur comme à l’extérieur. Si un intrus pénètre  encore dans ma maison c’est toi qui en seras tenu pour responsable Ange. Alors coordonne tout ça au plus vite.

-         D’accord monsieur.

-         T’es toujours là ?  

-         Excusez-moi monsieur ! J’y vais.

 

Six mois plus tard

La chaleur est insupportable. Pense Ciara en se levant du transat dans sa longue robe en tissu africain. Dommage qu’elle ne puisse pas nager. Son ventre est tellement gros qu’elle craint qu’il n’éclate. Dans son esprit, ses pensées font un énorme bond en arrière. Les fêtes de fin d’année étaient aussi tristes qu’un enterrement. Sans Lala plus rien n’est pareil. Elle a Steph certes mais son amie ou plutôt sa sœur lui manque énormément. Des fois, elle pleure en cachette parce que si Steph la voyait, il ne serait pas content. Il a horreur de la voir pleurer. Ses parents aussi lui manquent. Ils sont finalement retournés chez eux. Ils disent ne pas vouloir être un poids. Et puis quoi encore ? Jamais ils n’ont été un poids ni pour Steph encore moins pour elle. Têtus comme des mules, ils ont insisté jusqu’à ce que Steph cède et les laisser s’en aller. Cependant, il a tenu à ce qu’ils soient surveillés vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Michel et Isabelle sont également retournés chez eux. De même que leur parents, des gardes leur ont été assigné afin d’assurer non seulement la protection de leur maison mais aussi la leur. Seul Siméon est resté vivre avec eux. Ciara les soupçonne Steph et lui de trafiquer des choses louches. Ils parlent tout le temps à voix basse et se taisent aussitôt en la voyant arriver. Ils finiront un jour par cracher le morceau.

Ciara est en train de gravir les marches de l’escalier lorsque Soudainement, des douleurs se font ressentir au niveau de son abdomen. Elle s’immobilise automatiquement en criant, les mains posées sur le ventre. Quelques secondes plus tard, elle sent un liquide couler le long de ses cuisses.

-         Oh mon Dieu ! Je perds les eaux. Steph…Ange…Stephh! Appelle-t-elle alors que les contactions s’accentuent.

-         Madame vous avez mal ?

Elodie arrive presqu’en courant.

-         Elodie, aide-moi s’il te plait, je crois que le bébé est sur le point d’arriver.

-         Détendez-vous madame je vais chercher les clés de la voiture. Répond-elle calmement, un peu trop calmement.

-         Non ! Appelle mon mari ou Ange.

-         Ils ne sont pas là madame. Nous n’avons pas le temps de les attendre. Je vous conduis à l’hôpital.

-         D’accord. (aie) fais vite s’il te plait.

Dans la voiture, Ciara ne cesse de crier de douleur. Elle ne se rend pas compte qu’Elodie a emprunté la mauvaise route. Pourquoi la voiture a-t-elle constamment des secousses ? Se demande Ciara en regardant par la fenêtre. C’est à ce moment qu’elle vit la broussaille partout autour d’eux. Où sont-ils ? Que font-ils ici ?

-         Elodie (aie) ce n’est pas la voie de l’hôpital. Lance-t-elle depuis la banquette arrière.

Cette dernière ne daigne même pas répondre se contentant de rouler en silence. Ciara ne supportant plus les douleurs se met à hurler de toutes ses forces. Le bébé n’est plus très loin. Non, ce n’est pas possible ! Elle ne peut pas accoucher maintenant.

-         Réponds-moi Elodie ! S’exclame-t-elle.

-         La ferme !

Fin du quarante-et-unième chapitre. Bizbi.

 
Juste pour un soir