CHAPITRE 41

Ecrit par kony ariane

 

Chapitre 41

Sarah Johnson

J'ai rappelé Rose mon ancienne vendeuse et par chance elle a accepté de revenir travailler avec moi. Vue la taille de la boutique, nous avons dû embaucher trois personnes supplémentaires. Aucun de mes employés n'est au courant des caméras supplémentaires.

J'ai été victime  d'un crime une fois j'en ai retenu la leçon.

La boutique depuis une semaine qu'elle est ouverte ne désemplit pas. Il faut dire que le choix des vêtements offerts est grand. Il y en a pour tous les goûts. Hommes comme femme trouveront leur compte.

J'ai reçu une lettre assez bizarre ce matin au bureau. Elle est venu en recommandée.  Je n'ai pas encore pris la peine de la lire car je n’ai pas eu une journée de tout repos. À ma descente à dix-sept heures, j'ai fait un tour à la boutique où je suis restée jusqu’à vingt heures.

Lorsque Kenneth et moi sommes rentrés, je nous ai fait un bon dîner que nous avons savouré puis j'ai rejoint la chambre car étant repue. Je cherchais mes écouteurs dans mon sac, lorsque je suis tombé sur le courrier reçu plus tôt dans la journée.

Je l'ai pris avec moi et l'ai ouvert.

 

« Ma chère Sarah,

J'ai perdu le droit de dire mon amie ou encore ma sœur, je le sais mais il n’en demeure pas moins que pour moi tu  resteras toujours, ma sœur amie.

Je n'ai pas de mots pour te dire à quel point je suis désolée. Je ne pourrai jamais me pardonner la trahison dont je me suis rendue coupable à ton égard.

J'ai abusé de ta confiance et de toi. J'ai volé l'homme dont tu étais amoureuse par désespoir sans doute, mais cela ne s'excuse pas. Là n'est pas le pire de mes actes.

J'ai commis l’irréparable en mettant le feu à ta boutique, dans le seul but de couvrir mes mensonges.

Je ne suis pas fière de moi. Je suis la pire personne qui puisse exister.

J’ai par désespoir, par cupidité commis des actes aussi ignobles qu’horribles.

Quelle mère je serais si, je taisais tous ces actes ? Je ne pourrai jamais réparer le tort que je t'ai causé, mais si par la grâce de Dieu dans quelques moi je tenais mon enfant dans mes bras, je pourrai le regarder avec moins de honte car sa mère ne le mérite sans doute pas.

Pardonne-moi si tu peux. Après la naissance de mon enfant, je promets revenir et là si tel est ton choix, je me livrerai à la police pour purger ma peine.

J'aurai un enfant, tu seras tante. Même si tu ne veux plus de moi dans ta vie, ne rejette pas mon enfant.

Rassure toi, il n'est pas d'Evra. Je me suis à nouveau surpassée dans l'art d’exceller dans les conneries. Au moment opportun, tu connaîtras l'identité de ce dernier en même temps que ce petit être qui en moi grandit. Il est différent et me fait me sentir unique.

Je veux être une meilleure personne pour mon enfant et pour cette raison,je veux payer toutes les dettes à la vie, à toi.

Je te porte dans mon cœur et ne te remercierai Jamais assez d'avoir été pour moi une sœur.

Evra ne m’a jamais aimé. Tu as toujours été la seule dans son cœur.

Encore une fois pardonne-moi.

Sophie Quenum

 

PS : ta fille pleure »

 

J'ai pleuré tout au long de la lecture de cette lettre. C’était elle, l'incendie… c'est triste qu'elle ait pu en arriver là. Je suis tout de même contenue pour sa grossesse. Peut être qu'avec cet enfant, elle trouvera la paix intérieure qu’elle a toujours recherchée. J'allais crier Kenneth pour lui montrer la lettre lorsque quelque chose m'a intrigué. Elle a écrit à la fin « PS : ta fille pleure ».  C'est une blague entre nous et je sais parfaitement ce que cela veut dire. Mais pourquoi l'a-t-elle dit ici ?

Il faut dire qu'avec tout ce qui se passe autour de moi, j'ai arrêté de m'y rendre. D'après Kenneth, je dois limiter mes déplacements. Je n'ai pas le choix. Demain, je me débrouillerai comme je peux pour y aller sans que personne, mais absolument personne ne sache où ne me voit. Si Sophie a mis ça c'est qu'il y a un message derrière.

J'ai passé toute la nuit à me poser des questions.

Le matin avant de me rendre au boulot, j’ai mis dans un sac quelques affaires dont j'aurai besoin.

 

J'ai fait comme toujours, j'ai appelé la boutique où je prends des vivres en gros pour passer commande. J'ai demandé que le camion m’attende au lieu de livraison à treize heures.

À midi trente, je suis descendue dans le hall de la banque un peu comme si je faisais une inspection, puis je me suis rendue dans les toilettes où j’avais rangé plus tôt les affaires que j’avais apportées.

J’ai nettoyé mon maquillage, attaché les cheveux en chignon puis j'ai enfilé une perruque passe partout. J'ai troqué mon tailleur contre un vieux Boubou et les talons contre des sandales. J'ai mis un voile et des lunettes puis je suis sortie de la banque par la porte de devant comme une cliente quelconque. J’ai pris un taxi puis je suis allée à l’orphelinat résoudre mon énigme.

Ma fille qui pleure c'est à l’orphelinat qu'elle se trouve et elle s'appelle Cloé. Je me suis présentée aux religieuses comme une bienfaitrice et comme à leur habitude, elles m’ont fait visiter les enfants qui étaient d’ailleurs à la cantine. Je remercie Dieu qu’aucune ne m'ait reconnu.   Je me suis abaissée devant Cloé et je lui ai murmuré à l'oreille, ma fille ne pleure plus. Elle m'a fait un sourire et m'a pris par la main devant le regard choqué des sœurs. En fait elle est une solitaire et ce n'est qu'avec moi qu'elle s’ouvre.

-Tata Sophie m'a laissé ça pour toi.

-avant qu’une des religieuses ne viennent, j’avais enfoui le paquet dans mon sac.

-je ne dirai à personne que c’était toi

--merci mon bébé. Je reviendrai vite te voir.

J'ai remercié les sœurs puis je suis parti. Dans le taxi retour, j'ai ôté le boubou sous lequel j’avais une robe droite, j’ai ôté mon foulard puis je suis rentrée dans la banque.

Ce soir une fois chez moi, je prendrai connaissance de ce que contient le paquet.

 
DU TCHAT À L'AMOUR