Chapitre 41 : Enfer sur terre.
Ecrit par Les Histoires de Laya
***Neal***
Intérieurement, je suis juste dégouté de devoir jouer ce
jeu, heureusement que ça a été très rapide.
Elle tente de m’embrasser et je détourne tout doucement mon
visage.
Moi : Tu es trop pressée Mel !
Elle : Parce que je suis heureuse et tu m’as manqué !
Moi (souriant) : Ok d’accord, attends-moi ici deux
secondes et tu fermes tes yeux. C’est une surprise.
Elle ferme ses yeux et je rigole intérieurement. Je sors de sa
maison et je démarre mon véhicule jusqu’à la police.
Moi (entrant) : C’est bon !
Tia (touchant mon visage) : Et tu pues son parfum, ça
me dégoute.
Moi : J’avais pas le choix Tia. Mais t’inquiète pas, je
n’ai pas dépassé les limites. J’ai juste fait ce que j’avais à faire.
Tia : Pffff ça me dégoute qu’elle ait été à proximité
de toi comme ça, Tchiup.
L’inspecteur : Ok ok ok les amoureux. M. MAYE, remettez
moi l’élément.
Je lui transfère l’enregistrement de tout notre échange.
Papa (ferme) : J’irai jusqu’au tribunal, aucun
arrangement à l’amiable. Elle a voulu blaguer avec mon enfant, elle va payer !
Melvina m’a appelé fatiguée, ce n’était pas mon problème.
Je ne sais pas comment on peut être bête au point de croire
que moi Neal j’allais retourner avec elle.
En une semaine tout le dossier a été monté, on avait notre
avocat qui était prêt pour le procès.
L’avocat : Donc sa meilleure amie est impliquée aussi ?
Et une serveuse ?
Moi : Oui Maitre.
Lui : Voilà comment les gens brisent leurs vies par suivisme.
Mais est-ce que c’est mon problème ? Elles iront gouter à ce petit enfer
qu’est la prison.
***Melvina***
Depuis le jour où il est venu ici, Neal ne m’a jamais rappelé,
je ne sais pas ce qui lui arrive. Ou bien il est trop occupé avec le divorce ?
Bref, ça me saoule.
Je suis allongée à la maison avec Eve qui est venue me
rendre visite histoire de raconter un peu quand j’entends quelqu’un cogner
fortement à ma porte.
Boum boum boum
Moi (m’énervant) : Qui vient cogner chez les gens en
plein midi ? Putain
Je me lève dans l’idée d’aller correctement insulter la
personne qui fait ça.
Moi (ouvrant la porte) : MAIS VOUS ÊTES MALAD…
Un policier (me coupant) : Vous êtes bien Mlle Melvina ?
Moi (me pissant presque dessus) : Oui
Lui : Vous êtes en état d’arrestation. Menottez là.
Eve (venant voir ce qu’il y’a) : Ehhhh mais lâchez là
vous ne voyez pas qu’elle est enceinte ?
Lui : Elle aurait dû penser à tout ça avant d’agir
comme une meurtrière en droguant M. Neal MAYE. (La fixant) D’ailleurs, qui êtes-vous ?
Eve (mentant) : Déborah, sa cousine.
Elle est bien folle, genre je vais tomber seule ?
Moi (hurlant presque) : C’est faux, c’est Eve, c’est
elle qui m’a aidé pour mettre le plan en place.
Le policier a seulement bondi sur elle en la retournant de
force et la menottant.
On nous a jeté dans la voiture de police comme de vulgaires
délinquantes.
Eve : Je jure mes parents que je vais te tuer Melvina,
tu as vu où tu nous as conduit Melvina ? Et tu ne peux pas tomber seule,
tu m’entraines dans ton histoire ? Tu n’es qu’une chienne, une grosse
chienne.
Moi : On n’a pas fait ça ensemble ? D’ailleurs ne
m’emmerde pas. Moi je vais sortir parce que Neal m’aime et après son divorce, il
sera avec moi, il ne va pas accepter qu’on m’enferme.
Eve : Tu es bien conne ma pauvre. Tu n’es qu’une sale
petasse.
On a commencé à se chamailler jusqu’à ce que l’un des policiers
nous dise de fermer nos « sales gueules ».
Quand on est arrivé, on est directement passées en salle d’interrogatoire,
mais nous étions séparées.
Quand j’ai vu Neal et sa chienne tout sourire dans les locaux
de la police j’ai compris que c’est lui qui m’avait trahi.
J’ai d’abord passé 3h assise seule dans cette salle à réfléchir
sur comment me sortir de là.
Dès le début de l’interrogatoire j’ai mis tout sur Eve en
alimentant cela de grosses larmes.
L’homme (en face de moi) : Vous êtes sûre de ce que
vous avancez ?
Moi (pleurant avec de la morve dégoulinant) : Ouiiii
L’homme : OK.
Il a fait un signe de la main et on est venu lui donner un téléphone.
Dès qu’il a appuyé sur Play, j’ai senti la terre disparaitre
sous mes pieds. C’était ma conversation avec Neal dans son intégralité.
Echec et mat, il m’a eu.
J’ai pleuré, pleuré puis je me suis crue dans un film.
Moi : Je ne parlerai pas sans mon avocat.
L’homme (sourire en coin) : Donnez-nous alors son
numéro. Car voyez-vous, l’avocat adverse est très prêt.
J’ai commencé à transpirer. Si mon père arrive ici, il va me
tuer de ses propres mains, déjà qu’il a toujours considéré que j’étais une
trainée, là je suis clairement morte.
Mais ai-je le choix ? J’ai besoin qu’il paie un avocat.
Mon père a de l’argent, mais juste que moi j’en ai eu marre qu’il
me donne les miettes, voilà pourquoi j’ai toujours vécu ma petite vie d’escroquer
les hommes grâce à mes fesses.
Bref, là vous êtes contents non ? de me voir aussi mal,
au fond du trou ?
Je n’ai pas eu d’autre choix que de donner le numéro de ma
mère afin qu’elle vienne ici.
***Neal***
Je suis assis avec ma femme quand je vois la mère de Melvina
débarquer en hurlant.
Elle : Ma fille est où ? Pourquoi elle est à la
police ? Pourquoi ?
Je la regarde faire son cinéma jusqu’à ce qu’un policier la
recadre clairement.
Elle (s’approchant) : Neal ? Neal c’est bien toi
mon fils ?
Moi (visage fermé) : Bonsoir madame !
Elle : Tu es ici pourquoi ? Pourquoi on me dit que
Melvina est ici ?
Moi : Je ne suis ni agent, ni votre fille donc vous
ferez mieux de vous rapprocher d’eux pour savoir.
Je me retourne vers ma femme, elle me regarde juste mais je
sens qu’elle se retient fortement de péter un câble.
Moi : Merci de te retenir.
Elle : Je prends vraiment sur moi, à cause de toi.
Sinon, j’allais ouvrir les portes de ces salles et les boxer toutes les deux.
Des idiotes comme ça.
Quand la mère de Melvina a su ce pourquoi sa fille était là,
elle a commencé à pleurer.
Elle (les mains à la tête) : Ehhhh Melvina, tu vas me
tuer oooh ! Je dis ça à mon mari comment ? C’est quel enfant que DIEU
m’a envoyé comme ça ?
Elle pleurait et elle tremblait.
Si Melvina avait vraiment peur de ses parents, elle allait
agir différemment. Mais ce n’est pas le cas, donc j’attends seulement de voir
le père ici.
Quand le père est arrivé et qu’il a su pourquoi il était là,
sa réaction était très rapide.
Lui : Je ne dépenserai pas un centime pour trouver un
avocat à cette fille. (À sa femme) Toi, on rentre et tout de suite.
Il s’est levé et il est sorti suivi de sa femme. On va maintenant
voir ce que Melvina fera.
Quelques temps après, le procès a eu lieu, avec les trois
accusées je cite : Melvina, Eve et la serveuse.
La mère de Melvina a finalement engagé un avocat elle-même
afin qu’il défende uniquement sa fille.
Les autres, il était commis d’office.
Durant tout le procès, ils ont essayé de jouer sur la pitié
mais ça nous laissait à 37°.
Notre avocat a étalé toutes nos preuves et les leurs n’avaient
rien de convaincant à répondre si ce n’est sortir la carte de la pitié, de l’amour
passionnel qui l’a poussée à agir, de la demande de pardon. Mais c’était peine
perdue, je n’étais même pas touché et mon avocat encore moins.
Melvina va payer pour m’avoir fait droguer et m’avoir violé,
tout cela avec une très grande préméditation. Les autres paieront de leur
complicité. Quand on vous dit de ne pas suivre vos amis, vous ne comprenez pas.
Elle ira élever son enfant en prison.
Au bout de 2h30, on était debout pour la sentence.
Pour Melvina : 15
ans de prison ferme.
Pour Eve & la serveuse : 7 ans.
Melvina (s’effondrant) : Oyyyyooooh Neal, je porte
notre enfant, comment tu peux me faire ça oyoooh.
Eve : Melvina tu as gâché ma vie, tu as gâché ma vie
seigneur (en larmes)
La serveuse, on ne l’entendait même plus, elle s’enroulait
au sol.
Mais est-ce-que tout ce cinéma m’a touché ? Non.
Fallait réfléchir avant d’agir.
***Tia***
Je les vois tourner sur elles-mêmes, pleurer et se rouler au
sol et je suis très satisfaite. Comme vous croyez que vous pouvez agir en toute
impunité, vous allez alors comprendre aujourd’hui.
La prison de Libreville ? Personne ne souhaite y entrer,
un enfer sur terre. Mais il fallait réfléchir avant de vous amuser avec les gens.
Malheureusement pour vous, vous êtes tombées sur Pierre-Neal MAYE, petit fils
de George MAYE et fils de Liam MAYE.
Aujourd’hui vous payez de votre bêtise.
Quand tout leur spectacle s’est terminé et que nous avons pu
sortir du tribunal, j’ai pris la main de mon mari en la serrant bien fort. On a
d’autre combats à mener.
Bientôt 34 ans pour lui et actuellement 33 pour moi, on doit
faire nos bébés car mon horloge biologique tourne.
La semaine d’après, un samedi, nous nous sommes rendus chez
Roger.
Roger : Prenez place les enfants.
On prend place.
Roger : Elle t’a expliqué ?
Neal : Oui, elle m’a tout dit.
Roger : Très bien, vous êtes prêts ?
Nous : Oui.
Roger : Ok d’accord, bon, je vais vous emmener où je
prie car vraiment ma vie a changé au sein de cette église et je sais que tout
se débloquera. Mais, vous devez aussi croire en DIEU les enfants. Est-ce que vous
croyez ?
Neal : Bien sûr ! Je ne peux jamais douter de
DIEU.
Moi (dubitative) : J’ai parfois des moments de doute
surtout lorsque je vois les malheurs qu’il a laissé se produire dans ma vie.
Roger : Ma fille, tout ce que DIEU fait est bon. Même
si sur le moment, tu ne comprends pas, quand tu grandiras, tu comprendras.
Moi : Hum.
Roger : On y va ?
Nous : OK.
On se rend alors à son église où il nous a eu un rendez-vous
avec le pasteur et le groupe de prière.
Dès que je franchis le seuil de la porte, le pasteur me
fixe.
Lui : Roger, c’est ta fille ?
Roger : Oui pasteur, c’est elle et son mari.
Lui : Ma fille, tu as bien fait de venir. Sache qu’avec
Jésus, tout a déjà été réglé, ne t’inquiète pas.
Il me regarde avec un regard de compassion.
Lui : Tu es très triste, triste parce que tu n’enfantes
pas, mais tout ça va se régler, au nom de Jésus.
Nous : Amen.
Avant toute chose, il s’est mis à prier, prier pour nous et
pour que cette rencontre se passe bien.
Puis, il a commencé à échanger avec nous, nous parler de la
parole de DIEU, on a vraiment discuté et ça m’a fait énormément de bien. Surtout
qu’il avait l’air convaincu que tout va se régler.
Lui : On se verra en privé, mais je vous invite aussi à
venir constamment à l’église, à participer aux prières, aux séances d’enseignement
sur la parole. C’est très important pour un couple marié mes enfants. Vous
devez vraiment mettre DIEU au centre de votre union.
Neal : Vous n’avez pas tort pasteur.
Le pasteur : Bien, on se voit demain au culte. Que DIEU
vous accompagne.
On a déposé Roger chez lui et nous sommes rentrés à la
maison.
Neal (tête posée sur mes cuisses) : Je crois que c’est parce
que mes parents ont toujours fait confiance à DIEU qu’ils ont pu garder leur mariage
intact.
Moi : Ta mère me l’a dit aussi.
Neal : Vous deux-là vraiment.
Moi (lui tirant la langue) : C’est ma mère aussi, mouf.
Neal (souriant) : Ça ne me dérange pas de partager
hein.
Moi : Bah voilà. Y’a suffisamment de place pour nous
tous.
Neal : Effectivement. (Prenant ma main) On se lance
vraiment ?
Moi : Oui !
Neal : On fait confiance à DIEU, et tout ira pour le mieux.
Moi : Oui.
C’est ainsi qu’on a
commencé à se rendre à l’église, d’abord les dimanches, puis les dimanches et
les mercredis. Je partais aux enseignements surtout ceux destinés aux femmes
mariées et j’en apprenais beaucoup.
Ce qui fait que ça changeait peu à peu ma façon de voir les
choses et d’agir avec mon mari.
Tellement nous étions déterminés dans ce travail, au bout de
4 mois, nos attitudes avaient vraiment changées.
Neal était encore plus dévoué qu’avant, et moi, j’étais
moins impulsive, beaucoup plus soumise et douce avec mon mari.
On priait chaque matin, chaque soir et on s’accordait
toujours du temps, rien qu’à deux pour méditer sur la parole de DIEU.
À part ça, je m’arrangeais aussi à prendre du temps pour mes
petits frères.
Je les invitais à la maison en week-end, et surtout, ils m’escroquaient
bien (rigolant) la grande sœur à qui on vient tout demander. Et je ne pouvais rien
refuser à ces 3 personnes si respectueuses vis-à-vis de moi.
***Yasmine (19 ans) ***
Je suis assise toute tremblotante dans ma chambre et je
pleure toutes les larmes de mon corps.
4ans, 4 ans de ma vie que cet homme appelé « papa »
me couche sans cesse. Je ne suis que l’ombre de moi-même mais est-ce que ma
mère le voit ? Non…
Elle ne prête pas attention à moi, j’ai essayé de lui faire
remarquer que je n’allais pas bien, mais rien n’y fait. Et je ne pouvais pas
non plus hurler ça dans la maison, car il me menace, il me menace sans cesse.
Seigneur, quand est-ce que je vais sortir de cette situation ?
Il prend tellement plaisir à me coucher qu’il a décidé que je ne sors pas du
pays pour poursuivre mes études, que je vais rester ici et apprendre à Sup de
Com. Je viens d’obtenir mon baccalauréat et c’est la désillusion totale pour
moi. Je comptais sur ça pour m’enfuir à jamais et sortir de cet enfer, mais
hélas. Snif…
Maman (entrant) : Pourquoi y’a le noir ici ? (Allumant
la lumière) Tu as quel problème madame ?
Moi (la voix enrouée) : Rien.
Maman : Maintenant, tu pleures pourquoi ? Donc
nous on a plus le droit de dire que tu ne pars pas à l’étranger ? C’est
ton argent qui paie ? Regardez-moi ça tchrrrr, lève-toi tu viens faire la
table à ton père. Et que ça saute.
Elle est sortie et je me suis levée pour aller lui faire la
table.
J’étais entrain de mettre les assiettes quand il est venu s’asseoir
non sans avoir touché ma fesse droite.
Moins un, je lui cassais l’assiette sur la tête mais maman
est venue presqu’au même moment.
Je les ai laissé manger entre eux en disant que je n’avais
pas faim.
La réaction de ma mère « Si tu penses que c’est en
faisant une grève de la faim qu’on t’enverra à l’étranger, tu rêves ma cocotte »
J’ai simplement tourné le dos et je suis allée en chambre.
J’ai commencé à penser, essayer de me souvenir du passé, et
c’est là que j’ai constaté qu’effectivement je n’étais pas la seule à avoir
vécu ça.
Tatiana, la première fille de maman l’a aussi vécu, comment
je le sais ? Car j’écoutais leurs disputes, d’abord quand j’étais petite puis
quand maman parlait en mal d’elle en disant qu’elle a accusé papa de viol alors
que ce n’est qu’une « petite pute ».
Pourquoi ça me revient maintenant ? Je ne sais pas,
mais c’est Tatiana qui avait raison et aujourd’hui je comprends tout.
Mais va-t-elle m’aider à sortir de là ? Je ne sais pas.
Je me rappelle qu’à l’époque je la considérais comme la méchante sorcière et
avec les propos de maman, ça a toujours été ainsi.
Mais aujourd’hui, je crois que j’ai faux sur toute la ligne,
elle a juste été victime de ce vieux pervers qui me sert de père.
Il faut que la trouve sinon je finirai par mourir dans cet
enfer.
Mais où vais-je pouvoir la trouver ? Je ne sais pas.
Je prends mes somnifères en bas du lit, je bois deux et je m’endors
sans oublier de verrouiller ma porte.
Voici mon quotidien.