Chapitre 45

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 45




**** Chidi



Malgré tout ce que je ressens, toute la fatigue j'ai quand même pu me lever pour prendre une douche.

Une fois que j'ai fini, je me suis mis en route pour chez Alida.


Alida : Ça va ?


Moi : Oui, ça va.


Alida : Tu m'as l'air très fatigué.


Moi : Je vais bien, on y va ?


Alida : D'accord.


On venait à peine de franchir la porte de son salon que mon téléphone s'est mis à sonner, c'est Vincent.


Moi ( décrochant ) : Excuse-moi ( à Alida )... Allô ( à Vincent ).


Vincent : Monsieur, je pense que vous devez venir impérativement à la clinique.


Moi : Qu'est-ce qui se passe ?


Vincent : Je sors à peine de la chambre de Madame et apparemment, elle s'est enfermée dans la douche disant qu'elle veut mourir. On essaie de la faire sortir mais elle ne veut pas ouvrir.


Les battements de mon cœur qui étaient revenus à la normale ont regrimpés.


Moi : J'arrive tout de suite.


Je raccroche et me tourne vers Alida.


Alida : Tu dois y aller, j'ai compris.


Moi : Je suis désolé, j'aurais bien voulu t'y accompagner mais c'est une urgence.


Alida : Rien de trop grave j'espère ?


Si tu savais!


Moi : C'est bien ce que j'espère. J'espère que tu n'es pas contrariée.


Alida : Non, ne t'inquiète pas, tu peux y aller. Je t'appellerai pour te dire tout ce qui s'est dit.


Je n'ai rien ajouté de plus que j'ai foncé directement à la clinique, Vincent m'attendait à l'extérieur.


Il m'a emmené dans la chambre où j'ai trouvé mes beaux-parents et le médecin essayant de sortir Cécile de la douche.


Belle-maman : Je peux savoir ce que tu fais ici ?


Je n'ai pas cherché à répondre, je suis venu me placer devant la porte.

J'ai entendu derrière moi le médecin demander qui je suis, je n'ai pas eu le temps de répondre. Je suis trop bien préoccupé par ce que Cécile fait à l'intérieur, c'est ma belle-mère qui a répondu.


Moi : Cécile ?


Cécile : Chidi ?


Moi : Cécile ouvre la porte s'il te plait.


Cécile : Non, je sais que tu n'es pas là. J'entends ta voix dans ma tête comme j'entends celle de Godwin.


Moi : Non, c'est bien moi.


Cécile : Maman, si tu essaies de reproduire la voix de Chidi pour que je sorte d'ici, ça ne marchera pas.


Moi ( me collant à la porte ) : Tu sais, il m'arrive aussi d'entendre sa voix. À vrai dire, c'est mon réveil chaque matin. Tu te rappelles que tu avais emmener son berceau dans la chambre parce que tu voulais que je me sente concerné par le fait de me lever la nuit par ses pleurs ? Figure-toi que ses pleurs sont restés dans ma tête et ça marche, ça me réveille. Je me réveille toujours avec l'espoir de vous voir juste à côté de moi, toi en train de le soulever comme tu le faisais pour lui donner le sein. Ce genre de moment que je boudais avant parce que ça perturbait mon sommeil, je donnerai tout pour vivre ça aujourd'hui. Malheureusement, je ne peux rien faire mais il y a une chose pour laquelle je donnerais tout aussi en ce moment, sais-tu quelle est cette chose ?


Cécile : ...


Moi : Je donnerai tout pour te voir en bonne santé, pour te voir toute belle et pour retrouver ton magnifique sourire... celui là même qui a fait en sorte que je t'aborde la toute première fois. Mais pour cela, j'ai besoin que tu fasses une chose mais je veux être sûr que si je te le dis tu me promets de le faire.


Cécile : ...


Moi : La chose que je voudrais que tu fasses c'est que tu sortes de cette pièce.


Cécile : C'est vraiment toi ?


Moi ( m'adressant à mes beaux-parents ) : Elle s'est enfermée depuis combien de temps ?


Médecin  : Une heure.


Moi : Oui mon amour, c'est vraiment moi.


Cécile : Alors si c'est toi, je veux que tu t'en ailles. Je ne veux pas te parler, je te hais.


Moi : Ma femme ne s'est jamais cachée derrière une porte pour me dire ce qu'elle ressent.


Il y a eu du silence puis quelques secondes plus tard, la porte s'est ouverte sur Cécile.

Elle a foncé sur moi en tapant sur mon torse, en pleurant et en répétant qu'elle me déteste.


Cécile : J'avais juste besoin que tu sois là, j'avais besoin de ton pardon mais tu m'as tenu éloignée de toi. Tu m'as éloigné de toi mais tu te rapprocher de quelqu'un d'autre au point de... Au point de lui faire un enfant. Pourquoi n'as-tu pas pris un couteau directement pour me tuer ? Est-ce que tu sais ce que je ressens actuellement ? Comment as-tu osé toucher une autre femme que moi ? Comment as-tu osé faire un enfant à une autre femme que moi ? Maintenant que notre enfant n'est plus, toi tu vas avoir un autre enfant et moi dans tout ça ? Tu y as pensé ? J'ai envie de mourir, j'ai envie d'aller retrouver mon fils, j'ai envie de ne pas ressentir tout ce que je ressens. Je suis tellement désolée, je n'aurais jamais mis un terme à la vie de notre fils. Tu sais très bien à quel point je l'ai désiré, tu sais très bien à quel point je l'aimais, pourquoi ta mère ne cesse de répéter que je l'ai tué ? Je... Je ne me sens pas très bien... je...


Elle s'est évanouie dans mes bras.

On l'a immédiatement placé dans le lit et contre toute attente, mes beaux-parents m'ont demandé de m'en aller.


Je suis sorti de la salle avec la rage au ventre. Je sais que j'ai mal agi, je sais que j'ai fait du mal à Cécile mais comment peuvent-ils m'empêcher d'être là ?




**** Ik 




Moi ( me plaçant devant maman ) : Demain tu rentres nigérien.


Maman : Je n'irai nulle part, il faudrait que je vois cette fille qui dit être enceinte de mon fils.


Moi : Maman, de tout ce que il a eu à te dire tu n'as rien retenu ? Quelle est donc cette façon d'être aussi têtue ? De toutes les façons, tu n'as pas le choix, j'ai déjà appelé l'Igwe pour  avertir de tout ce qui se passe.


Maman ( les larmes aux yeux ) : Mais pourquoi voulez-vous m'éloigner.


Moi : Parce que tu es nocive maman, parce que tu fais du mal à tes propres enfants. Je ne sais pas si tu t'en rends compte, mais tu es source de douleur. Regarde, Cécile c'est pas belle fille, tu devais agir comme une autre mère pour elle. Au même titre que sa mère joue le rôle d'une mère pour ton fils, tu aurais dû jouer le rôle d'une mère pour elle. C'est ta belle-fille, pas ta rivale et encore moins ton ennemi. Quel est donc le problème que tu as contre elle ? À quel moment es-tu devenue cette personne ?


Maman : Il serait préférable que tu t'en ailles, que tu rentres et que tu n'essaies pas d'empirer les choses.


Maman : Et cette fille ?


Aïcha : Comment peux-tu autant jouer la sourde quand à ce que tes enfants te disent ? Quelle fille, tu parles de quelle fille ? C'est là que ton fils a eu à tromper sa femme ? Pourquoi la cherche tu, est-ce qu'il t'a demandé d'intervenir ? Tu vois, c'est ça le problème, tu ne comprends jamais rien et tu ne fais qu'à ta tête. Tu ne comprends pas quand tes enfants veulent t'éloigner, tu ne comprends pas quand ils te disent non, tu ne fais qu'à ta tête. Si seulement tu comprenais, on ne serait pas là à vivre tout ça et leur fils serait toujours en vie certainement. Tu es leur mère, oui et alors ? Est-ce qu'ils sont mariés à leur mère ? Est-ce que c'est toi qui partage leur lit la nuit ? Est-ce que c'est toi qui leur fait des enfants ? Est-ce que c'est toi qui satisfait leurs désirs ? Non ! Ton travail de mère s'est arrêté dès l'instant où ils se sont mariés. La seule chose que tu devais faire et que tu dois faire c'est de profiter de tes petits-enfants, voilà ton nouveau rôle mais toi tu ne l'as pas compris. Regarde à quel point le mariage de ton fils est en train de voler en éclats, tu es heureuse ? Si tu es heureuse alors je me demande quel genre de mère tu es parce que si tu es incapable de voir que le bonheur de ton fils réside dans les bras de Cécile, en réalité tu n'es pas une mère. Je suis une mère et pour moi, le bonheur de mes enfants passent avant n'importe lequel même le mien et je suis prête à faire tout ce qu'il faut pour qu'ils soient heureux. On ne t'a pas dit de disparaître de leur vie, on ne t'a pas dit que tu as interdiction de les voir, on ne t'a pas dit que tu ne peux pas donner ton avis... Ce qu'on t'a dit c'est que tu ne peux t'imposer , tu ne peux agir ainsi et voir tes enfants souffrir par ta faute. Bref, je gaspille ma salive pour rien parce que je suppose que tu n'entends pas ce que je dis. Écoute bien ce que je m'apprête alors à te dire parce que je pense que ça tu comprendras, j'en ai tellement ras-le-bol... Je ne veux pas que tu t'approches de mon foyer, je ne veux plus que tu t'approches de ma maison et encore moins de mes enfants. Si tu veux voir ton fils, il connaît ta maison ou alors vous voyez ailleurs ça je ne peux pas empêcher mais je ne veux plus te voir chez moi. 


Maman : Ik ?


Aïcha : Il n'a rien à dire là-dessus, jusqu'à preuve du contraire ces enfants sont aussi les miens et cette maison aussi m'appartient donc je peux décider ce que je veux. Regarde bien ce qui se passe parce que ce n'est que le début, tu te retrouveras toute seule ( s'en allant ).


Maman : Tu ne dis rien ?


Moi : Si, tellement mais je me retiens parce que je ne veux pas être responsable de crise... mais ne t'inquiète pas, mon oncle se chargera de tout te dire... avec lui ai moins tu n'as de choix.





* Sept mois plus tard *



**** Alida



Reina : Madame la future maman, je crois que tu dois rentrer chez toi maintenant avec ton gros ventre. Il est déjà 15h.


Moi : Oui, je rangeais déjà mes affaires même.


Reina : Je ne sais même pas ce que tu fais ici pourtant on t'a donné la permission de rester à la maison.


Moi : Mais je m'ennuie à la maison, je n'ai rien à faire. Mieux je viens te tenir compagnie.


Reina : Tu n'as qu'à appeler le papa du bébé, il est obligé de rester avec toi tu sais.


Moi : Hummm !! 


J'ai fini de ranger mes affaires et je me suis installée dans le véhicule.

Je ne conduis plus, c'est  Vincent le de Chidi qui le fait pour moi vu que monsieur m'interdit de le faire. 

Tout comme il veut m'interdire de travailer, il me l'a dit mon deuxième mois de grossesse. 

Je suis d'accord, je porte son enfant et il a le droit de s'inquiéter et de donner son avis mais il n'a rien à dire sur ma vie. La seule personne qui nous lie c'est mon enfant autrement on aurait rien à se dire lui et moi, on est pas en couple donc pour qui il se prend pour m'interdire de travailler ?


Le bruit en ce moment m'énerve tellement que pour éviter qu'il ne me crie dans les oreilles comme la dernière fois, j'ai dit OK.

Donc je vais au travail jusqu'à midi après je rentre à la maison vu qu'il passe me voir quasiment chaque deux jours. Malheureusement aujourd'hui, j'ai duré un peu plus longtemps. De toute façon, il ne passera pas aujourd'hui donc.


Quand Vincent s'est garé devant ma maison, j'ai regretté ce que j'ai pensé quand j'ai vu le véhicule de Chidi.

Je suis descendu sans stress, j'ai ouvert ma porte sans qu'il ne descende et je suis rentré sans fermer à clé.


Il n'a pas tardé à rentrer avec un air mécontent.


Chidi : Où étais-tu ?


Moi ( enlevant ma pieds nus) : Au travail.


Chidi : Qu'est-ce que je t'ai dit Alida ?


Je suis allée dans la cuisine prendre un yaourt et la banane douce avant de revenir m'asseoir.


Honnêtement, je n'ai pas à me plaindre de Chidi. Ses responsabilités il les assume correctement sans que je n'ai à crier sur lui. On n'est peut-être pas en couple mais il supporte beaucoup mes caprices de femmes enceintes, il est présent.


On a vraiment aucun problème là-dessus, le seul souci c'est cette histoire de travail sur laquelle il assiste. C'est quoi son problème, je suis enceinte je ne suis pas handicapée... Qu'il me laisse tranquille !


Il est lourd sur ça.

Il m'étouffe quelques fois tellement il est trop exigent par rapport à ma grossesse. On aurait dit quelqu'un qui n'a pas de femme.


Chidi : Alida !?


Moi : Chidi, tu peux arrêter avec ?


Chidi : Pas tant que tu n'auras pas compris que travailler dans ton état c'est mettre en danger Alizée.


Moi : Je ne voir pas comment. Alizée est très bien portante, tu l'as vu dernièrement toi-même.


Chidi ( soupirant ) : Alida s'il te plait ( se plaçant près de moi ), je veux que tu arrête de travailler.


En fait, Chidi c'est un homme calme et responsable c'est un trait de caractère que j'apprécie chez lui et je sais qu'il s'inquiète pour sa fille  mais qu'il cesse de se prendre la tête.


Chidi : S'il te plait... Il te reste pratiquement deux mois si on oublie le fait que tu puisses accoucher avant vu que c'est ta première grossesse... je veux que tu restes assise... c'est pour cela que tu as une dame de ménage et Vincent.


Quand il est tout près de moi comme ça, je pense à autre chose.

Ce n'est pas que je suis amoureuse de lui, loin de là. C'est juste que parfois mes hormones de femme enceinte me donne des envies que je suis obligée de refouler à moi-même.


Alizée a donné un coup.

Je relebe légèrement ma chemise pour qu'il puisse toucher.


Moi : Tu as senti ?


Chidi ( la main sur mon ventre ) : Oui( souriant ).


Honnêtement, je regrette d'avoir pensé au début de ma grossesse à me faire avorter. Certes la grossesse à ses aléas mais je suis tellement heureuse et j'ai hâte de prendre ma fille dans mes bras. Le problème c'est que j'aurais aimé vivre cela avec l'homme dont j'aurais été amoureuse.

Quelques fois c'est difficile parce que  j'aurais aimé faire certaines choses mais ce n'est pas mon mari et encore mon homme.


Moi : Je peux te poser une question ?


Chidi : Vas-y.


Je sais que ta vie ne me concerne pas tout comme la mienne ne te concerne pas mais je pense que au stade ou nous en sommes ce serait bien que l'on apprenne à se connaître un peu plus. Tu n'as d' enfants avec ta femme ? Et est-ce qu'elle sait pour Alizée ?


Il a immédiatement retiré sa main de mon ventre pour me regarder.


Chidi : Pourquoi tu me demandes ça ?


Moi : J'aimerais juste savoir.


Chidi : Je n'ai pas envie d'en parler. Quant à Alizée, oui elle sait.



**** Chidi 




Alida : Désolée, je n'aurais pas dû te demander ça.


Sa question m'a troublé.

Ça m'a fait repensé au calvaire que je vis depuis sept mois sans Cécile à les côtés alors que je pensais oublier ça pour aujourd'hui.


Un goût amer