Chapitre 46

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 46




* 1 mois plus tard *




**** Chidi




Moi ( concentré sur mon ordinateur ) : Entrez.


Marine rentre avec le parapheur.


Moi ( la regardant ) : Les papiers que je t'ai demandé ?


Marine ( me le présentant ) : Oui monsieur, vous pouvez les signer.


Moi ( ouvrant ) : D'accord.


J'ai dû reprendre le travail, c'est la seule chose qui actuellement m'empêche de penser au fait que ma femme ne soit pas avec moi.

C'est une sorte de distraction, juste pour me changer les idées.


Ce que j'aurais peut-être dû faire depuis au lieu d'aller me changer les idées dans l'alcool. En parlant d'alcool, j'ai arrêté d'en prendre depuis le jour où Cécile est rentrée à l'hôpital. 


Moi : Marine s'il te plaît, assieds-toi.


Elle s'exécute.


Moi : Tu es allée la voir aujourd'hui ?


Marine: Oui monsieur, j'ai été à ma pause.


Moi : Comment elle va ?


Marine : Elle va bien, je pense. En tout cas, physiquement elle est très bien portante et à l'écouter parler je pense que ça va. Elle m'a dit qu'elle se fait toujours suivre par votre  psychologue et en parlant de ça, je pense que vous avez rendez-vous avec lui demain aussi. Juste pour vous rappeler.


Avec Cécile, c'est compliqué.

Quand je dis compliqué ce n'est pas qu'elle continue à faire des crises non, ce que je dis c'est que ça fait 8 mois qu'on ne se voit pas. 


Huits longs mois que je vis tout seul sans ma femme, qu'elle est de son côté à se faire soigner et que moi aussi je me fais suivre un psychologue. 

Au départ, j'ai décidé de me laisser suivre parce que je voulais juste avoir des nouvelles de Cécile vu que le même psychologue me suit. C'était sans oublier que le secret professionnel empêche cela. Je m'y suis fait et au fur et à mesure des séances, j'ai compris que j'avais besoin de ça parce que ça m'a vraiment permis de me libérer et de reprendre le travail même.

Là, la seule chose qui me manque  dans ma vie en ce moment c'est la présence de ma femme mais je ne peux pas l'avoir. 


Je ne peux pas arriver chez mes beaux-parents parce qu'ils ne veulent pas me voir, le psychologue refuse de nous traier tous les deux donc je suis un peu bloqué dans mon coin.

Honnêtement, je ne leur en veux pas et je ne peux même pas le faire.

Certes légalement, étant le mari de Cécile, c'est à moi de prendre les décisions lui concernant mais étant celui qui lui a fait du mal, je suis mal placé pour le faire. Malgré la douleur que son absence pour me procurer, je préfère qu'elle reste avec eux si ça lui permet d'aller mieux. La seule chose que je souhaite c'est qu'elle reprenne rapidement ses esprits afin qu'on puisse discuter tous les deux parce qu'elle me manque énormément.


Moi : Oui je sais Marine, j'irai ne t'inquiète pas. Merci beaucoup.


Marine : vous avez autre chose à me demander ?


Moi : Non, vous pouvez y aller.


Elle se lève & s'en va.



[ sonneries de téléphone ]


Alida : Allô .


Moi : Re-bonjour Alida.


Alida : Re-bonjour papa Alizée.


Moi ( souriant ) : Je sais que quand tu m'appelles comme ça c'est que tu veux quelque chose, dis-moi.


Avec Alida, tout se passe bien.

Le seul problème qu'on a eu c'était cette histoire de travail, elle ne voulait pas arrêter de travailler malgré son état mais maintenant elle a compris.  


Après ce qui m'est arrivé, c'est clair que j'ai la psychose de la femme enceinte au travail c'est pour cela que je l'embêtais avec ça mais elle a compris.


Du coup, tout va pour le mieux et elle vit le reste ça à la maison.

Je vais la voir quasiment tous les jours, je m'assure qu'elle aille bien autant physiquement que mentalement maintenant que je sais je fais attention.


J'attends une petite fille, je suis tellement excité de la prendre dans mes bras. Je suis partiellement heureux et je m'en veux d'ailleurs de ressentir une pointe de bonheur alors que Cécile de son côté elle souffre.

Je ne devrais pas ressentir cela surtout que Cécile n'est pas la maman d'Alizée, je m'en vais mais c'est involontaire je suis excité.

Je m'en veux et je m'en voudrais toujours mais cet enfant n'a rien fait, je me dois d'être son père.


Alida : Tu peux passer à la maison s'il te plaît ?


Moi : Tu sais très bien que je suis au travail.


Alida : Je sais mais tu ne peux pas prendre une pause ?


Moi : Mais je passerai te voir après le travail.


Alizée : Alizée veut être au côté de son papa.


Moi : Alida ...




**** Alida




Moi : S'il te plaît papaaaaaaaaaaaaaaaa.


Chidi ( soupirant ) : J'arrive.


Moi : D'accord.


Je raccroche et regarde mon ventre.


Moi : Tu fais trop de caprice ma chérie ( caressant mon ventre ).


Je me lève et vais à la cuisine pour éteindre le feu, je pense que c'est déjà prêt.

J'étais tranquillement pour moi en train de cuisiner quand j'ai eu l'envie de voir Chidi. Je sais que ce n'est pas de moi cette envie, je sais que c'est Alizée qui veut voir son père.

Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive c'est juste que plus j'avance vers la fin de ma grossesse plus je suis capricieuse et Chidi vraiment il supporte. Et il arrive des fois où je suis vraiment d'humeur pourrie mais le fait de l'avoir à mes côtés, ça m'apaise surtout quand il pose sa main sur mon ventre pour sentir bouger sa fille.

Ce genre de moment, je sais que ça  le gêne. Il n'a pas envie de me toucher et c'est normal il est marié mais il n'y peut rien aussi... il va être père.


En parlant de sa femme, je n'ai jamais entendu parler d'elle et je ne l'ai jamais vu débarquer chez moi.

Il ne parle jamais de lui, il ne dit jamais rien qui n'est pas en rapport avec Alizée. Rares sont les femmes qui restent chez elle quand elles apprennent une telle infidélité avec un enfant. J'ai fini par me dire que certainement elle ne peut pas lui faire d'enfant et donc elle s'est résignée...


Bref !


Quant à moi, il y a un homme, un client dont je m'étais occupée qui dit être attirée par moi. On s'est revu dernièrement vu que j'étais en travail, ça Chidi ne sait pas. 


 Il m'a invité déjeuner à deux reprises et je suis allée. Il dit qu'il est vraiment intéressé, qu'il veut quelque chose et ça malgré le fait que je sois enceinte d'un autre, qu'il est prêt à être dans ma vie et même à s'occuper de Alizée. 


C'est bien tout ça mais en réalité je peux rien lui dire actuellement. Ce que je lui ai dit c'est de me laisser accoucher, afin que je reprenne mes esprits, que les hormones de femme enceinte s'en aillent afin de réfléchir sur ça. Parce que honnêtement, la seule chose à laquelle je pense c'est de faire l'amour et je supporte mon envie seule. 


Je me rappelle que un jour on était à l'échographie et le médecin nous a dit que c'est important de le faire aussi, on s'est regardé genre '' ok ''.


Malgré ma connerie, j'ai été bien éduquée et jamais je n'ai eu en tête de sortir avec un homme deja occupé.Je l'ai fait par erreur et je ne veux pas m'enfoncer.



Chidi est à quelqu'un donc je ne veux pas de problèmes, je préfère me battre avec mes hormones et mes pensées. Quand je pense que quand Sarah était enceinte elle me disait qu'elle voulait faire l'amour tous les jours et lui disais qu'elle abuse mais j'ai compris.


Quand je lui ai parlé de Damien elle m'a dit voilà, tu es là quelqu'un pour te satisfaire. Je lui ai dit qu'elle est folle, c'est très irrespectueux de le faire à l'égard de chidi mais aussi de moi-même vu mon état.


Chidi est arrivé quelques minutes plus tard et j'ai fait la table.

Je passe la plupart de mon temps nue mais là j'étais obligée d'aller mettre un t-shirt.


Chidi : Je n'ai pas faim.


Moi : Tu as pris ta pause tout à l'heure ?


Chidi : Non.


Moi ( m'asseyant ) : Alors viens t'asseoir.


Chidi : Non, ça va merci.


Moi : Je ne vais pas te manger tu sais et encore loin t'envoûter, tu devrais apprendre à me faire confiance. Je sais que tu es un homme marié et je ne veux rien faire à l'encontre de cela. Regarde ...


Je me sers et goûte.


Moi : Regarde, il n'y a rien à l'intérieur. Sois sans crainte. Je suppose que tu n'as pas mangé depuis le matin, c'est juste ça...


Il a fini par venir s'asseoir, il m'a rejoint. On a mangé dans la bonne humeur, à parler de ce qui manquait encore pour Alizée et si j'étais déjà prête pour l'accouchement.


Moi : Chidi , je veux une glace.


Chidi : Je t'en ai assez pris je pense.


Moi ( petite voix) : Je n'en ai plus.


Chidi : Alida...


Moi : Mais ce n'est pas de ma faute, c'est ta fille.


Chidi: C'est ça.


Moi : Tu m'emmène à Paolo s'il te plait ?


Chidi ( soupirant ) : Vas te préparer.



**** Cécile



Maman : Tu es prête?


Moi : Oui maman.


Maman : On y va alors.


Comme chaque 2 jours à la même heure, j'ai rendez-vous avec le psychologue et maman m'accompagne toujours.


Je suis chez mes parents depuis 4 mois déjà j'ai envie de dire parce que j'ai fait pratiquement 4 mois dans la structure du psychologue. Il m'a laissé rentrer parce qu'il a dit que je progresse et que je vais mieux donc depuis, je suis chez mes parents.


Je ne vais pas me mentir, mon mari me manque. Il me manque mais je lui en veux, je lui en veux quand je pense à ce qu'il a eu à faire. Depuis 8 mois on ne se voit pas parce que papa et maman lui interdisent de mettre les pieds à la maison. Ils ont dit que quand je serais totalement guérie je pourrai décider de moi-même mais pour l'instant c'est ma santé qui les intéressent.


Je me demande ce que je vais faire quand je serai guérie, je me demande comment je vais réagir. Je ne sais pas si je vais lui pardonner, je ne sais pas si je dois retourner chez moi, si je dois rester dans ce mariage... je ne sais pas.


Il arrive des jours où je suis bien il arrive aussi des jours où je passe ma journée et ma nuit à pleurer mon fils et à pleurer quand je pensais au fait que Chidi sera père mais que ce n'est pas moi la mère. Je ne sais pas si je peux supporter et pardonner ça.


Je ne sais pas si je suis totalement guérie mais je sais que je me sens quand même bien. Tout ça parce que je suis suivie par un psychologue mais aussi et surtout parce que depuis que je suis chez mes parents, maman m'emmène à l'église. J'ai ma propre séance avec le pasteur et ça me fait du bien. C'est dans cette séance que je me suis rendue compte que j'avais tout dans mon mariage, j'avais l'amour de mon mari mais il me manquait quelque chose, c'est la présence de DIEU.


Je lui ai demandé ce que je dois faire par rapport à mon mariage et il m'a dit que je devrais cette fois-ci ne pas me fier à moi-même ou à mes sentiments, je dois demander à DIEU et c'est ce que je fais mais il ne fait rien.


Maman : Cécile, qu'est-ce tu fais ?


Moi : Je viens maman.


C'est papa qui nous dépose et viens nous chercher plus tard. 


Le cabinet du psychologue et à Louis ce qui fait que nous sommes passés devant Paulo. 

De loin, j'ai reconnu la voiture mais quand la portière s'est ouverte , avec l'embouteillage, j'ai vu une femme en sortir.

C'est elle, c'est cette femme. J'ai eu envie de sauter de la voiture, de hurler sur Chidi. 


Donc pendant que je me fais soigner il se balade avec elle dans la ville ?

Il continue de me tromper?


J'ai le coeur qui bat très vite, j'ai envie de pleurer.


Une fois arrivée chez le psychologue, on s'est installé comme d'habitude.

Et comme d'habitude, après les salutations, à sa même question celle de savoir comment je me sens j'ai répondu une seule chose...


Moi : Je veux rentrer chez moi.


Lui : Mais vous venez à peine d'arriver.


Moi : Vous n'avez pas compris, je veux rentrer chez moi dans la maison de mon mari.


Maman : Pardon ?


Moi: Maman je pense que je suis guérie, il faut que je rentre chez moi et que j'ai une discussion avec lui.


Lui : Vous n'êtes pas guérie, vous allez simplement mieux.


Moi : Comment évaluez-vous d'ailleurs le fait que je sois guérie ? Peut-être que le mieux que j'ai est ce qu'il me faut.


Maman : Quand on était en route pour ici, on a aperçu son mari avec la femme qui porte son enfant, je pense que elle l'a vu et que c'est à cause de ça qu'elle réagi ainsi.


Lui : Serait-ce à cause de ça Cécile ?


Moi : Je veux rentrer chez moi, c'est tout.


Maman : Cécile, crois-moi que je ne veux pas t'empêcher de faire ce que tu veux mais je veux juste que tu ne sois complètement plus dépressive. Je ne veux pas que tu te confronte encore au stress et que tu y replonge.


Moi : Je pense que la première partie de ma guérison est faite, la deuxième est à faire chez moi... 


Maman : Docteur...


Lui : La confrontation ( réfléchissant ) ... Laissez la partir chez elle ( se levant ).


Un goût amer