Chapitre 45 : Vive la vie !
Ecrit par Auby88
Margareth IDOSSOU
Je me réveille et prends le temps de m'étirer. Je regarde à côté de moi et vois monsieur qui dort comme un bébé. Je souris, lui dépose un bisou sur la joue et quitte les draps. J'enfile une robe et vais ouvrir la baie vitrée. Sur la terrasse, j'admire de loin la mer et les vagues qui y dansent.
J'avale un grand bol d'air. Je respire la vie. Aujourd'hui est un nouveau jour pour moi. Je suis remplie de bonheur. Je fredonne "C'est bon la vie" de Nana Mouskouri.
"Douc'ment, me bouscule pas
Laisse-moi prolonger l'aube
Et chanter n'importe quoi
Vive la vie
Que c'est bon la vie
Lalalala la la la, c'est bon la vie
Allô taxi, la route est longue
Fais le plein pour le tour du monde
Tu vas voir comme c'est joli
Doum dou bi
C'est bon la vie
Je n'ai rien à faire et pas de rendez-vous
Je suis libre comme l'air et prête à tout
La folie serait de ne pas faire de folies
Vive la vie
Que c'est bon la vie.
Nana Mouskouri, C'est bon la vie."
Je rêvasse un peu encore puis balaie la cour du regard. J'aperçois Rose, occupée à faire le ménage. Je décide d'aller l'aider. J'ai assez joué à la princesse depuis mon arrivée. A l'attention de David, je dépose une note sur la table de nuit et je descends.
David N'KOUE
Je suis là debout dans le salon, en train de penser à la nuit précédente. Je souris.
Quelqu'un me saute au dos. Le geste est si brusque que j'ai failli tomber.
- Mélanie ! dis-je encore étonné.
Elle rit aux éclats et descend. Nous nous faisons face.
- Tu débordes vraiment d'énergie ce matin !
- Eh oui. Faire l'amour avec toi m'a revigorée !
Elle met ses bras à mon cou et me donne un baiser qui me laisse sans voix. Je ne la reconnais vraiment pas. Elle est plus que déchaînée. En tout cas, une Mélanie décomplexée ne peut qu'être à mon avantage.
- Sacrée Mélanie !
Elle rit aux éclats. Je sens sa main qui saisit mes "bijoux de famille".
- Mélanie, si tu fais encore ce geste-là, je ne réponds plus de rien.
- Ah vraiment, dit-elle en me regardant coquinement.
Je hoche la tête.
A nouveau, elle empoigne mes parties génitales. J'essaie de la coller contre moi mais elle esquive mon geste et se précipite vers les escaliers.
- Rejoins-moi dans le jacuzzi. J'ai besoin de me rafraîchir la peau avant d'être toute à toi.
Je souris. Pour rien au monde, je ne veux décliner cette invitation si amoureusement faite. Mélanie aura ce qu'elle veut ! Ça, c'est bien sûr ! Je monte à sa suite…
Dans l'après-midi
Margareth IDOSSOU
Après avoir passé la matinée à nous faire des câlins, nous avons décidé de sortir de la maison pour une visite touristique de Ouidah. Pour David, c'est une ènième visite, tandis que pour moi, c'est la première. Et pourtant je suis née et j'ai grandi au Bénin. (Rires).
Nous démarrons notre visite au Fort portugais et au musée d'histoire de Ouidah qui témoignent de la traite négrière. De là, nous entreprenons de parcourir à pied la route des esclaves qui s'étend sur 4 km. Nous en avons pour 2 heures environ avec les explications du guide qui nous accompagne.
La route des esclaves est cette route qu'empruntaient des milliers d'esclaves avant d'être embarqués dans les bateaux qui les emmenaient vers le Nouveau Monde.
Heureusement, nous portons des chapeaux pour nous protéger du soleil qui pointe à l'horizon.
Le long de la route, je vois de larges statues vaudou. Nous marquons des arrêts à différents endroits symboliques dont la Place aux Enchères (l'endroit où les marchands, venant des puissances européennes de l'époque, selectionnaient et achetaient les esclaves destinés à la revente au Nouveau Monde ); l'arbre de l'oubli (un arbre sous lequel les esclaves étaient marqués au fer et autour duquel ils tournaient 7 ou 9 fois afin d'oublier leur patrie); l'arbre du retour (En tournant trois fois autour de l'arbre, les esclaves pouvaient être sûrs qu'après la mort, leurs esprits seraient de retour dans le pays natal); la Case Zomaï (une baraque obscure et étroite où l'on gardait les esclaves avant leur départ, le sens du mot fongbé zomaï étant « là où la lumière n'entre point ». On les habituait ainsi aux conditions qui les attendaient sur les bateaux négriers); le Mémorial du Souvenir (construit au-dessus de la fosse commune des captifs morts avant la déportation) et la porte du non Retour sur la plage de Ouidah (monument remarquable érigé par L'UNESCO à la mémoire des Africains ayant quitté leur patrie à partir de ce point ).
Tous ces endroits méritent d'être visités, au moins une fois dans sa vie. Car ils font partie de notre histoire, de l'histoire de nos ancêtres. C'est chargée d'émotion que je quitte les lieux en direction du temple des pythons. Juste le nom me fait flipper. Et l'emplacement (en face de la Basilique ) m'étonne encore.
C'est David qui a insisté pour qu'on y aille. C'est encore lui qui a insisté pour que je me fasse photographier avec l'un de ces reptiles autour de mon cour. Le contact froid sur mon corps m'a glacé le sang. J'ai tellement crié que je suis sûre que le guide et les touristes présents se souviendront longtemps de moi. (Rires).
Exténués, nous revenons à la villa. Pendant que David monte faire une sieste bien méritée, moi j'en profite pour appeler Judith. Je suis tellement heureuse que je lui parle sans retenue, ce qui ne manque pas de lui plaire.
- Margareth, vous …
Je lui laisse à peine le temps de finir sa phrase.
- Oui, dis-je en criant. C'était magique, exactement comme tu me l'avais dit. Et David a été un amour avec moi.
- Je suis tellement heureuse pour toi et pour lui. Vous méritez d'être heureux.
- Oui, tu as raison et je compte en profiter au maximum. D'autant plus que dès notre retour, nous n'aurons plus assez de temps pour les "amusements".
- Attention Margareth à ne pas complètement vider le pauvre David !
Je pouffe de rire.
- Ne t'inquiète surtout pas pour lui. Après la diète que je lui ai imposé pendant 3 mois, David a assez d'énergie pour des jeux coquins pendant un mois d'affilée ou plus.
Je l'entends rire aux éclats. Je continue :
- Et même si son tonus baissait, je lui concocterais des boissons énergisantes, des potions aphrodisiaques pour le remettre en forme.
- Margareth !!! Hmmm ! s'exclame-t-elle en riant toujours.
J'entends la voix de David qui m'appelle. Je me dépêche de prendre congé de Judith. Car David et moi avions convenu de garder nos portables éteints.
Judith da SILVA
Margareth a raccroché mais je continue de rire, rien qu'en pensant à ses mots. Sacrée Margareth ! A présent, c'est une femme libérée et sans complexe.
Des bras fermes me tirent de ma rêverie. Ils sont posés sur ma taille. Je les reconnais. Ce sont ceux d'Arnaud. Il vient de rentrer du boulot. Aujourd'hui, je suis restée à la maison. J'ai laissé la gestion du restaurant à un employé de confiance.
Je me retourne.
- Je peux savoir pourquoi tu ris autant toute seule ?
- Secret de femme ! dis-je.
- Pourtant, on ne se cache rien.
- Je sais Arnaud, mais ceci ne concerne que Margareth et moi.
- Ah les femmes ! Je devine déjà le sujet de votre discussion. Je dirai au docteur que vous complotez derrière son dos, que vous …
Sans lui laisser le temps de finir, je l'attire contre moi en tirant sa cravate. Il devine mon geste et se penche à ma hauteur. Je lui vole un baiser des plus suaves.
- Judith, c'est une invitation ?
- Oui, dis-je.
Ma conversation avec la nouvelle Margareth a réveillé des envies en moi.
- Alors, je monte prendre une douche et on se coince dans la chambre.
Je secoue la tête.
- Je te veux maintenant, Arnaud tel que tu es, avec ton odeur de mâle.
Je plonge mes yeux dans les siens. Il me sourit, ferme la porte de la cuisine et revient vers moi.
Ses bras vigoureux me soulèvent et me font asseoir sur la table de la cuisine. Emportés par la fièvre de l'instant, nous nous débarrassons de nos vêtements qui vont échouer sur le carreau. Nul besoin de longs préliminaires avant d'attaquer le "plat de résistance". Les mains d'Arnaud sur mon corps additionnés de baisers passionnés suffisent pour me mettre en condition.
- Je te veux en moi maintenant, bel étalon, dis-je en m'ouvrant à lui.
Ma voix est si convaincante que Monsieur ne se le fait pas dire deux fois. Nul besoin de donner des détails de notre folle envolée en position cadenas. Cela ne se raconte pas. Cela se vit...(Rires).
Nous sommes sur le point d'atteindre le mont Himalaya quand quelqu'un toque contre la porte.
- Madame, c'est Afi.
Celle-là, je l'avais oubliée. Nous réfrénons notre élan. Elle reste là un moment puis s'en va.
Là, nous nous regardons, rions puis reprenons là où nous étions. Sans interruption cette fois-ci. Heureusement.
Je finis de m'habiller et Arnaud aussi. Je m'assure de ne laisser aucune trace de nos ébats. Arnaud ouvre la porte et se retrouve nez à nez avec Afi, qui est revenue. Son étonnement se lit sur son visage. Arnaud passe près d'elle en souriant.
- Afi, j'espère que tu vas bien !
- Oui… monsieur, balbutie-t-elle.
- Afi, ne reste pas prostrée là, dis-je pour la distraire. Amène le panier à provisions pour que je verifie tes achats !
- Oui, madame.
Arnaud da SILVA
Je vais m'effondrer sur le lit. Judith m'a agréablement surpris. Chaque jour, je l'aime un peu plus. Tellement belle, tellement femme, tellement reine, tellement mienne. Je t'aime Judith.
La porte de la chambre s'ouvre. J'y jette un oeil et la vois.
- Afi est encore sous le choc en bas. Elle se demande, dans sa petite tête, ce qu'on pouvait bien faire à l'intérieur pour s'enfermer ainsi !
- Je parie qu'elle a entendu nos gémissements ! dis-je.
Elle met une main sur sa bouche.
- Pardi ! La pauvre ! Il lui faudra pourtant s'y habituer parce qu'elle risque d'en entendre encore dans toute la maison.
J'éclate de rire, surpris par les mots de la femme en face de moi.
Elle m'imite.
- Au fait, mon coeur, tes propositions de sorties à deux tiennent toujours ?
- Lesquelles ?
Judith a tellement décliné mes invitations que je n'en ai plus souvenir.
- Eh bien, tu m'avais parlé d'un week-end dans un éco-hôtel à Allada et d'un dîner de gala prochainement à la banque.
Je me redresse.
- Ne me dis pas que tu…
Elle hoche la tête.
- Oui, je suis partante. Je viens …
Sans lui laisser le temps d'achever sa phrase, je prends mon téléphone pour réserver une chambre d'hôtel pour le weekend. Je n'ai point envie qu'elle change encore d'idée.
- C'est fait, Judith. Nous passerons le weekend en tête-à-tête. Sibelle pourra prolonger son séjour chez Charles.
- Oui. Et moi, je verrai à qui confier la supervision du restaurant pendant ces quelques jours. J'ai bien hâte qu'on soit à deux pour m'occuper exclusivement de toi.
- C'est tout à mon honneur, ma chère épouse.
Je l'attire contre moi et l'embrasse. Puis, elle me laisse avec pour injonction de dormir afin de reprendre des forces avant de me rendre au bureau tout à l'heure. J'avoue que si ce n'était pas le cas, je l'aurais fait culbuter sous moi pour un deuxième round. (Rires)...
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Quelques jours plus tard
Judith da SILVA
Mes pieds viennent de fouler l'intérieur du Royal Paradise Hôtel sis à Allada. J'ai l'impression de me trouver dans un paradis tropical, au coeur de la nature. J'avance telle une reine africaine, aux bras de mon roi. Je suis très enthousiaste à l'idée de voir tout ce dont Arnaud m'a parlé : les bungalows, la piscine avec ses bords en bois de teck et surtout l'aqua-bar qui y est relié.
C'est décidé. J'opte pour un bungalow plutôt qu'une chambre climatisée. Les bungalows sont installés au milieu de la végétation. Ça fait plus nature et ainsi, on peut faire des "cachoteries", sans se préoccuper des voisins. (Rires).
Le lit est double. Les rideaux et draps sont en pagne. Dans un coin, j'aperçois une table et une chaise en bois. J'aime la simplicité du cadre.
Arnaud me fait une proposition qui me déconcerte énormément.
- Cela te dirait qu'on aille se détendre dans la piscine ?
- Mais non, voyons. Pour rien, au monde ! m'insurge-je. D'ailleurs, je n'ai pas de maillot.
Je remarque un léger sourire à la commissure de ses lèvres. Il ouvre sa valise et sort un maillot en pièce unique.
- Et ceci ? me demande-t-il en me le montrant. Je l'ai acheté spécialement pour toi. T'en dis quoi ?
Je secoue vivement la tête.
- Jamais, je ne mettrai un truc pareil. Ronde et petite comme je suis, je ressemblerai à une boule et je serai le centre d'attention de tout le monde.
Arnaud prend mes mains.
- Et alors, Judith ! Je serai honorée que les gens voient la merveille que j'ai pour épouse. Je t'aime comme tu es, je te le rappelle.
Je hoche la tête et me blottis contre lui. Ses bras m'enlacent. Ce n'est pas facile, mais pour Arnaud et aussi pour moi-même, je compte oser...
Quelques minutes plus tard, je me retrouve en maillot de bain, évidemment avec un foulard attaché à ma taille. Je m'efforce de ne point regarder autour de moi.
Près de la piscine, j'aperçois une femme encore plus ronde que moi et avec plein de bourrelets. Pourtant, elle semble à son aise et rit à pleines dents. J'ai beaucoup d'admiration pour cette inconnue.
Je me laisse entraîner dans l'eau par Arnaud qui me coache. C'est la première fois que j'entre dans une piscine. L'eau caresse ma peau. Je ferme les yeux et profite du moment.
Trente minutes plus tard.
Nous sommes au bar. Nous commandons chacun un plat d'alloco à la viande de lapin, accompagné d'un grand verre de jus de gingembre. Le gingembre ça pique mais c'est bon, surtout pour mon homme ! (Rires). Nous allons déguster le tout sous l'un des apatams de l'aqua-bar. Nous sommes assis dans l'eau. C'est fantastique. Nous savourons notre déjeuner en papotant…
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Margareth IDOSSOU
Je suis à l'avant de la voiture de David. Nous sommes en route pour Cotonou. Les deux semaines sont vites passées.
En quelques jours, j'ai acquis de l'expérience en matière de sexualité. Je le dois au bon professeur que j'ai. David est vraiment très qualifié dans ce domaine. Avec lui, j'ai expérimenté diverses positions. J'ai même réussi à connaître l'orgasme vaginal. Ce jour-là, j'ai crié comme une bête, comme une dingue. J'avais même honte de moi. (Rire)
J'ai aussi pu initier et diriger nos jeux sous la couette. A chaque fois, j'ai essayé d'être inventive, passionnée. Une vraie amante. J'avoue que je suis allée plus loin. J'ai même offert à David des "gâteries coquines" dont ses parties génitales se souviendront encore longtemps. (Rires). Disons que je suis devenue une femme à part entière, une femme sans complexe, sans tabou, une femme sexuellement épanouie…