Chapitre 47 : Mauvaise nouvelle.

Ecrit par Benedictaaurellia

 

Le lendemain.

Sébastien.

Pour une fois depuis plusieurs jours, je savoure le fait d’avoir ma femme dans mes bras.

Nous sommes assis dans notre salon et je la tiens dans mes bras pendant que nous discutons de tout et rien.

Ça nous a manqué ce genre de moment rien que tous les deux. Je ne sais plus à quand remonte la dernière fois que nous nous sommes assis comme ça, rien que tous les deux pour passer un temps de qualité ensemble.

Je suis débordé au cabinet ces temps-ci et elle l’est tout autant.

Nous avons pris tous les deux quelques jours de congés.

Nous n’avons même pas eu le choix puisque c’est demain le mariage d’Ainara. Stella stresse tellement qu’on dirait que c’est-elle qui se marie.

Moi : Allez chérie ! Détend-toi. Tout va bien se passer.

Elle (secouant la tête) : Je suis sûr qu’il y a quelque chose qui manque.

Moi : Sois zen et écoute moi. Ainara s’est occupée de tout. Tu sais comme moi que personne ne l’égale parmi nous en organisation.

Elle : Mais c’est son mariage ! Elle a pu oublier quelque chose.

Moi (riant) : Je ne pense pas. Pas avec les deux bouledogues qu’elle a comme adjoints.

Elle : Toi aussi tu as remarqué ?

Moi : Qui ne les a pas remarqué ?

Elle : Orlane et Mélanie, elles font comme-ci ce sont elles qui se marient. Elles sont plus enjouées que la principale concernée.

Moi : Hier encore, elles se demandaient si elles aussi ne vont pas changer de robes trois fois comme Ainara.

Nous rions tous les deux et sommes interrompus par la sonnerie de mon portable.

Je décroche.

Moi : Allo ?

: …

Moi : Bonjour Paul. Comment vas-tu ?

: …

Moi : Que se passe-t-il ?

J’écoute sans parler.

Au bout d’un moment je dis.

Moi : D’accord. Merci de nous avoir informés.

Je raccroche mon téléphone, me tourne vers ma femme la mine grave et lui dit.

Moi : Chérie…

Elle : Oui ?

Moi : C’était Paul.

Elle : Je l’ai compris. Il y a un souci ?

Moi : Mireille est partie.

Elle : Comment ça Mireille est partie ? Elle est allée où ?

Moi : Elle nous a quittés.

Elle : Comment ça ?

Je ne lui réponds pas et me contente de la fixer.

Elle me regarde et finit par comprendre.

Elle reste silencieuse pendant quelques minutes et fini par dire.

 

Elle : Non. Pas ça. C’est demain le mariage de sa fille. Elle ne peut pas s’en aller comme ça.

Moi : …

Elle renifle un moment et dit.

Elle : qu’elle repose en paix.

Je la serre contre mon torse et l’enlace.

Elle fait un effort sur elle-même mais, j’ai bien vu qu’elle a mal.

Nous nous sommes tous attachés à elle.

Surtout depuis qu’elle est à Renaissance, les liens se sont consolidés entre nous. Je crois que son engagement là-bas nous a prouvé à tous qu’elle voulait vraiment laisser sa vie passée de côté et aller de l’avant tout en aidant les autres.

Quand nous avons tous vu son engouement, chacun de nous a voulu l’aider d’une manière ou d’une autre. Dès lors, elle est devenue un membre à part entière de la famille.

Nous avons découvert en elle une personne vraiment ouverte et joviale.

Elle nous manquera à tous.

Moi, j’étais encore plus proche d’elle puisque j’étais son mentor spirituel.

Mais bien sûr, celle qui aura le plus mal ce sera Ainara.

Elle l’avait complétement adoptée.

Pour une fois, je ne sais pas comment aborder ma fille.

Comment lui annoncer qu’une de ses mamans n’est plus ?

Ma femme me demande :

Elle : Comment est-elle partie ?

Moi : Dans son sommeil.

Elle : Ainara est allée la voir hier. Elle va être effondrée.

J’imagine que Mireille lui faisait ses dernières recommandations.

Moi : Surement.

Elle : Tu penses qu’elle savait ?

Moi : Je pense qu’elle le pressentait. Ces derniers temps, lors de nos échanges elle me posait beaucoup de questions sur la vie après la mort.

Elle : Elle nous manquera.

Moi : Surtout aux femmes du centre.

Elle : Elle a été un véritable plus pour eux.

Moi : Beaucoup se sont attachées à elle.

Elle : Judith aussi. Il faudrait la prévenir.

Moi : Paul s’en charge déjà.

Elle : Le gros du problème sera Ainara.

Moi : Je sais. Mais je ne sais pas comment lui dire.

Elle : J’ai confiance en toi. Tu sauras le faire.

Elle est là-haut dans sa chambre.

 

Comment vais-je monter ces escaliers pour lui annoncer cette nouvelle ?

Cette nouvelle va la briser.

Je déteste voir ma fille pleurer.

Pourtant, c’est inévitable.

Oh Seigneur, viens à mon aide je t’en prie.

 

Quand je finis par monter une heure plus tard, c’est une Ainara en larmes que je retrouve dans sa chambre.

Je m’approche juste d’elle et l’enlace tout en lui murmurant des mots de réconfort. 


Jumelles de cœur