Chapitre 48 : Elle est partie.

Ecrit par Benedictaaurellia

 

Ainara.

Mireille : Ainara, merci. Merci parce que grâce à toi je m’en vais vers le père. Oui, j’ai la certitude que je vais au paradis.

Merci parce que ce jour-là, il y a quelques mois, Edmund était prêt à me fermer la porte au nez.

S’il l’avait fait, je ne sais pas où j’en serai aujourd’hui.

Mais, ce jour-là, tu étais là.

C’est toi qui l’as convaincu de m’écouter.

C’est toi qui as fait venir vos parents pour m’écouter.

Je n’étais venue que pour implorer votre pardon.

Je sentais que c’était la chose à faire à ce moment.

Je ne savais pourtant pas que Dieu avait un tout autre plan pour moi.

Un plan de salut pour mon âme.

Grâce à ton intervention, j’ai réussi à me faire pardonner et à aller au-delà même de cela.

Grâce à cela, j’ai découvert Christ.

Grâce à cela, mon âme est sauvée.

Merci à toi et merci au Seigneur qui t’a comblé de ses dons.

Moi : Mais que dis-tu ? Tu me parles par énigme depuis hier.

J’aimerais qu’on parle de ce que tu m’as dit hier. C’est pour cela que je suis venue.

Elle (secouant la tête) : Le moment n’est plus à parler de ça.

Quand le moment viendra tu comprendras.

Moi : Je suis là maintenant, je t’écoute, explique-moi.

Mireille : On n’a plus de temps. Je n’ai plus de temps.

Il est temps que je m’en aille.

N’oublie pas Ainara.

La prière.

Encore et toujours la prière.

Elle est ta seule arme.

Je t’aime ma fille.

 

Je me réveille en sursaut.

C’était un rêve.

J’étais encore chez Ruth pour voir Mireille.

Ça avait l’air tellement réel.

Je ne m’imaginais pas dans un rêve.

Pourquoi Mireille me fait-elle des mystères ?

D’ordinaire, elle est ouverte.

 

Je prends quelques minutes pour reprendre mes esprits et prier.

Quand je finis ma prière matinale, je sens une douleur me traverser la poitrine.

La douleur est si vive que je me plie en deux puisque j’étais debout à ce moment.

Au même moment, je le sens.

Je comprends.

Je comprends que tout à l’heure, ce n’était pas qu’un rêve mais c’était un adieu.

Mireille me faisait ses adieux.

Quand je comprends cette évidence, je commence à pleurer.

 

Je ne sais pas combien de temps j’ai pleuré mais j’émerge quand j’entends quelqu’un toquer à ma porte.

Je lève la tête et vois papa entrer dans ma chambre.

A sa tête, je sais qu’il sait.

Quand ses yeux croisent les miens, il comprend que je comprends aussi.

Il s’approche de moi et m’enlace.

Je lui dis :

Moi : Elle est partie papa.

Lui : Je sais ma fille.

Je ne pleure plus mais reste juste tranquillement dans les bras de mon père.

   

Orlane.

Quand j’apprends la nouvelle, je ne peux m’empêcher de me sentir mal pour Ainara.

Elle tenait beaucoup à Mireille.

Je la connaissais mais n’étais pas trop proche d’elle.

Dans l’état où je pense qu’elle est, plus rien ne pourra avoir lieu.

Je pense à prévenir Mélanie mais me ravise.

Sa mère l’en informera.

Elle doit aussi soutenir sa mère.

Mireille était devenue son mentor à elle.

J’imagine qu’elle sera toute aussi affectée qu’Ainara.

 

Je prends mon téléphone et commence à annuler les différentes choses.

Je prends mon carnet de note et passe tout en revue.

En premier le traiteur.

Ensuite, le fleuriste et la salle de bal.

Je sais qu’eux tous demanderont une compensation en plus de l’avance que nous avons déjà versé. Mais je ne m’en fais pas. Je saurai gérer.

Je me rendrai plus tard à la mairie et à l’église pour annuler les cérémonies qui devaient avoir lieu là-bas.

Je pense aussi aux différents invités dont j’ai la liste.

Je tape un message que je leur envoie à tous.

Pas le temps pour les appeler un à un.

Il y en a une centaine.

Voilà les conséquences quand on veut organiser un grand mariage.

Je pense aussi à prévenir les membres de mon groupe de chant.

Ils étaient censés chanter lors la cérémonie religieuse.

Je passe la journée à régler les différents détails et le soir, je passe chez Mélanie avant de me rendre chez les parents d’Ainara. Je passerai la nuit avec elle.

Demain aura lieu l’enterrement de Mireille.

Jumelles de cœur