Chapitre 48
Ecrit par La Vie d'Ielle
Chapitre 48
**** Cécile
Quand nous sommes rentrés à la maison après notre séance chez le psychologue, j'ai eu une discussion avec les parents.
Je sais qu'ils ne veulent pas que je retourne chez moi mais ce que je sais, c'est que j'ai besoin de ça. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, je ne sais pas si ça me fera du bien mais c'est ce que je pense.
En voyant encore tout ce que j'ai pu regarder à la séance hier, je me dis vraiment qu'il me faut ça parce que pour mon fils je parviens à vivre avec maintenant mais j'ai besoin de parler avec Chidi.
Donc malgré le fait qu'ils soient réticents, ils ont quand même accepté ma décision et là nous nous apprêtons pour la maison.
Papa ( coupant le contact ) : Prête ?
Moi : Oui papa.
Papa : Tu es sûre, nous pouvons encore repartir... ?
En guise de réponse j'ai ouvert la portière pour descendre.
Vincent est immédiatement venu vers moi pour me souhaiter la bienvenue.
Vincent ( souriant ) : Je suis heureux de vous voir Madame.
Moi ( répondant à son sourire ) : Je suis aussi très heureuse de te voir Vincent.
Vincent : Laissez-moi vous aider.
Moi : Oh c'est gentil mais ça va, ne t'inquiète pas.
Vincent : Sûre?
Moi : Oui.
Maman : Il est là monsieur ?
Je n'ai pas attendu qu'il réponde, j'ai directement ouvert la porte du salon et à ma grande surprise je suis tombée sur Chidi.
Il est immédiatement venu vers moi en me serrant très fort dans ses bras sans que je ne dise un mot.
'' Tu m'as tellement manqué ''
C'est la phrase qu'il n'a cessé de répéter jusqu'à ce que papa tousse pour lui rappeler qu'ils sont là, il m'a immédiatement lâché.
Papa : Bonjour Chidi.
Chidi : Bonjour papa, bonjour maman.
Papa : Je suppose que tu as compris ce pourquoi nous sommes là.
Il a eu comme un mouvement de recul et c'est après que papa ait pris la parole qu'il a soupiré de sosoulagement.
Papa : Comme je viens de te dire, nous sommes là parce que Cécile a décidé de revenir chez elle. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas non plus si c'est une bonne idée surtout pour sa santé mentale mais elle y tient. Crois-moi, cette idée ne me réjouit pas et si cela ne tenait qu'à moi elle ne reviendrai pas... En tout cas pas tant que je n'aurais pas eu la certitude qu'elle va bien. Malheureusement ou heureusement, elle a insisté pour être là et votre psychologue lui a donné la permission de venir. Écoute-moi très bien, quand toute cette histoire a commencé je n'ai rien dit. La façon dont tu elle est rentrée à l'hôpital, l'état dans lequel elle était, je n'ai rien dit. je n'ai rien dit pas parce que cela ne m'intéressait pas mais plutôt parce que il est question de mariage de ma fille et qu'elle ne m'a pas donné l'autorisation d'intervenir. La seule chose que j'ai eu à faire c'est de l'éloigner, la prendre avec nous pour l'éloigner de tout ce désordre émotionnel afin qu'elle se calme. Je n'ai rien dit mais comme j'ai dit à Cécile hier, si seulement j'apprends qu'elle a chuté, si seulement elle me revient plus brisée qu'avant, JE déciderai à sa place et sois sûr que ce ne sera pas en ta faveur. Ce n'est pas parce que l'on ne veut pas que vous soyez ensemble, c'est juste que si ce mariage ne va plus il suffit de me le dire parce que l'amour c'est puissant mais il faudrait aussi plus que ça et quand la souffrance devient quotidienne ce n'est pas bien.
Il n'a fait que parler, parler et encore parler. J'avais juste ma tête baissée en attendant qu'il termine de parler.
Quand ils ont enfin fini, ils ont décidé de partir.
Maman : Tu nous appelles tu comprends ?
Moi : Oui.
Maman : N'oublies pas.
Moi : Je suis chez moi maman, pas chez un inconnu.
Papa : N'oublies pas l'église.
Moi : Évidemment que non.
Papa : Et tes séances.
Moi : C'est vous qui allez finir par me rendre folle.
Ils son parti après m'avoir gardé longtemps dans leurs bras.
Moi : Enfin ( refermant la porte ).
Chidi : Tu vas bien ?
Moi ( fuyant son regard ) : Oui.
Il se lève et viens vers moi, pose sa main sur ma joue.
Cette sensation, cette proximité...
Ça m'a fait frissonner tellement il m'a manqué. Depuis que nous sommes mariés on n'a jamais été aussi longtemps séparés donc c'est normal je pense qu'il me manque.
Chidi : Je suis si heureux de te voir. Tu m'as tellement manqué mon amour.
Moi: ...
Chidi : J'ai eu peur, je pensais t'avoir perdu et...
Vincent ( ouvrant la porte avec fracas ) : Monsieur.
Chidi : Ce n'est pas le moment s'il te Plaît Vincent.
Vincent : C'est urgent monsieur.
Chidi ( se tournant vers lui / exaspéré ) : Quoi !!?
Vincent : C'est madame Alida, elle va accoucher.
Madame Alida ... ?
J'ai voulu réfléchir inconsciemment, j'ai voulu me demander qui était cette femme mais quand je me suis souvenue du verbe qui a été utilisé j'ai compris.
Il fallait vraiment ça aujourd'hui, il fallait qu'on annonce ça quand j'arrive ?
Mon cœur s'est mis à battre violemment dans ma poitrine que j'en ai mal.
Il se tourne vers moi et me regarde.
Il a l'air dépassé par la situation. Il a la bouche entrouverte mais aucun son ne sort de sa bouche, il me regarde simplement. On se regarde.
Vincent : Monsieur ?
Au plus profond de moi j'ai envie de dire allons, je viens avec toi.
J'ai vraiment eu envie de le dire mais quand je pense à la situation, quand j'y repense vraiment, je préfère rester ici. Je ne peux pas l'empêcher d'y aller, c'est son enfant et il fait ce qu'il veut même si actuellement j'ai juste envie de crier sur lui, je le déteste mais je ne peux pas.
Je n'ai pas envie de détester un enfant qui m'a rien demandé surtout pas avant d'avoir parlé avec Chidi.
Cette discussion, j'en ai vraiment besoin je sens que ça va m'aider à avancer. J'ai pensé au divorce, mais en réalité je sais vraiment pas quoi faire. Contrairement à ce que les gens voient de nous à l'extérieur, on a eu des disputes, on a eu des problèmes mais on n'a jamais été confrontés à ce genre de problèmes et je sais pas comment réagir.
Je me tourne sans rien et me dirige vers la chambre de Godwin qui est toute vide. Chidi m'a suivi.
Moi : Tu es attendue quelque part je pense.
Chidi : Si tu me demandes de ne pas y aller, je jure que je n'irai pas.
Moi : Qui suis-je pour t'empêcher de voir ton enfant ?
Chidi : Tu es ma femme et je me plierai à ce que tu dis.
Moi : Chidi, vas voir ton enfant naître... C'est auprès de... auprès de... tu dois voir ton enfant naître et je ne vais pas t'en empêcher.
Chidi : Je suis désolé de t'infliger ça.
J'ai les larmes tellement plein les yeux que si je cligne des yeux, elles couleront... J'ai la gorge nouée, je ne peux rien dire.
Chidi : Cécile ?
J'ai dû puiser loin pour ouvrir la bouche.
Moi : Laisses moi, va-t-en... Il faut que tu y ailles.
Chidi : Tu seras là quand je reviendrai ?
Moi : Chidi, il faut que tu yailles.
Chidi : Ne t'en vas pas s'il te plaît... je t'en prie.
[ Toc toc ]
Vincent ( derrière la porte ) : Monsieur ?
Chidi se retourne, je cligne rapidement des yeux en essuyant les larmes qui ont coulé.
Il se retourne vers moi.
Vincent ( derrière la porte ) : Madame Alida au téléphone.
**** Alida
Mais qu'est-ce qu'il attend pour prendre ce téléphone.
Vincent m'a dit '' il est en train de discuter avec madame ''... Je ne veux pas les déranger mais je pense que actuellement je ne décide pas moi-même de comment je me sens.
J'ai perdu les eaux il y'a une heure peut-être déjà et depuis que j'appelle Chidi ça sonne dans le vide, j'étais obligée de passer par Vincent.
La douleur que je ressens, je ne sais pas... Je n'en ai jamais ressenti de si grande de ma vie.
Ça a commencé comme des picotements et je pensais que c'en était parce que je dormais paisiblement mais apparemment Alizée veut sortir aujourd'hui.
Je ressens une pression, ça pousse vers le bas et si je me souviens bien des cours d'accouchement que j'ai suivi, il ne faut pas que je pousse...
Il ne faut absolument pas que je le fasse sans que cela ne m'ait été demandé.
Chidi : Alida !?
Moi ( me tordant de douleur ) : Tu te permets de prendre ton temps alors que ton enfant me brise les os ?
Chidi : Désolé, je me mets en route.
Comme si ce n'était pas suffisant mes unités sont finies.
Je suis restée dans la maison à crier toute seule, jusqu'à ce que Chidi décide de se pointer.
De tout le trajet je ne faisais que pleurer non plus de douleur mais de peur parce que j'avais l'impression de sentir la tête de ma film entre mes jambes.
Ce n'était finalement pas une impression parce que quand nous sommes arrivés, on nous a dit qu'on a pris trop de temps chez nous. J'ai donc été immédiatement conduite en salle d'accouchement.
Par rapport à l'accouchement nous en avions déjà parlé, et je ne voulais pas qu'il soit là mais aujourd'hui je ne sais pas pourquoi... J'ai voulu qu'il soit là. Je voulais vraiment qu'il voit naître sa fille et non qu'on lui dise juste que ça y est, elle est née.
Franchement, les infirmières et sages femme au Gabon je pense qu'on doit toutes les virer et s'en trouver d'autres.
Tu ne peux pas avoir mal et être grondée par les personnes qui sont sensées te faire accoucher, c'est absurde.
J'ai poussé à chaque fois que cela m'a été demandé et toute cette douleur s'est apaisée dès que je l'ai entendu crier.
On me l'a posé sur la poitrine.
Moi ( amoureuse ) : Mon amour !
Cette personne qui vivait en moi est enfin là, dans mes bras... j'ai l'impression. Je suis submergée, je ne peux m'empêcher de pleurer de joie.
Moi : Regardes là Chidi... Notre Alizée, elle est là.
**** Chidi
Bien sûr qu'elle est là, enfin !
J'avais tellement hâte de la voir, de la toucher que actuellement je boue de bonheur.
Je m'en veux de ressentir ça sachant qui j'ai dû laisser à la maison.
J'ai été partagé entre venir et rester avec Cécile et là je suis encore partagé entre rentrer et rester.
Seigneur, aides moi !!
J'ai eu l'habitude d'accouchements qui prenent du temps mais là, j'ai juste l'impression que tout s'est passé en une fraction de seconde.
Elle est toute belle ma fille...
Sa voix, ses pleurs…quelle melodie !
Je tremble de joie tellement ce sentiment me manquait.
On m'a demandé de sortir pour qu'ils nettoient la mère et la fille en sortant, la réalité m'a frappé au visage...
J'ai couru à l'extérieur prendre de l'air parce que j'en manquais rien qu'en pensant à Cécile.
J'ai l'impression d'avoir remplacé Godwin, d'avoir déréglé ma vie. J'ai fait un enfant avec une autre femme que ma femme.
Je m'en veux !!
J'ai appelé les parents d'Alida puis je suis retourné à l'intérieur au téléphone avec Ik.
Ik : Je ne sais pas si je dois te féliciter.
Moi : Je ne sais pas si je dois être heureux.
Ik : Tu es obligé, c'est ton enfant et elle n'a pas demandé à venir au monde donc elle dois trouver amour et bonheur autour d'elle.
Moi : Et si je ne suis pas capable de…
Infirmière : Monsieur ?
Moi ( me levant ) : Oui.
Infirmière : Votre femme et votre fille sont prêtes.